Père, que ton Règne vienne, que ta volonté soit faite, sur la terre comme au ciel, pour la gloire de ton Nom. Tu as confié la royauté à ton Fils en qui tu as constitué l’humanité cohéritière de la même dignité. C’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, que nous proclamons aujourd’hui avec force.
Donne-moi de voir les fruits de l’œuvre que tu me confies. Au sein de l’Église, augmente en nous la foi, car c’est en elle que nous sommes sauvés.
1. Le royaume de Dieu que Jésus annonce est prêt à être établi. Mais comment cela va-t-il se faire ? Pour bien signifier que celui-ci ne vient pas à la manière des hommes, par des institutions politiques ou des forces armées et que souvent il ne trouve pas sa place dans le monde, Jésus décrit en parabole que la royauté même n’est pas de ce monde : le maître la reçoit dans un pays étranger au nôtre.
Échappant au contrôle des hommes, cette royauté s’étendra sur tout l’univers. Rien ne peut lui résister. Jésus qui s’identifie à l’homme de la noblesse en décrit l’esprit : le royaume, primairement lié à sa personne, s’inscrit par extension dans un tissu d’institutions permettant d’en gérer les affaires : les serviteurs ou ministres, les mines ou ressources et enfin les villes ou communautés d’habitants.
2. L’histoire révèle si souvent le refus de la part du peuple de cette royauté de Dieu. Ceux qu’il établit ministres, les prêtres, les prophètes et les rois, soit ils s’en emparent, soit ils sont rejetés. Si souvent, Dieu avait manifesté sa souveraineté par des gestes concrets de sa grâce : le secours contre les ennemis, l’épanouissement d’une vie de fidélité, la consolation pour des vies éprouvées.
Si souvent, les hommes ont gardé les bienfaits de Dieu et oublié leur auteur. Comme si Dieu pouvait enlever quelque part à leur épanouissement. La confiance a disparu comme lors du premier péché. Or, lorsque Dieu disparaît, c’est l’empire du diable qui s’installe, gouverné par la loi du plus fort dans une spirale de violence.
3. Le jugement « Retirez-lui cette somme » répond à l’accusation que le mauvais serviteur adresse à l’encontre du maître : « tu retires ce que tu n’as pas mis en dépôt ». D’où sort-il cela ? Est-ce qu’il projette sur Dieu ce qu’il fait lui-même ou ce qu’il voit faire dans le monde ? Est-il jaloux des serviteurs qui ont fait fructifier les sommes confiées ?
Riche en préjugé infondé, le pauvre fonde son propre jugement sur une vision de Dieu dont il est le créateur. Il se place au centre de la perception et de la projection qu’il se fait du royaume : la confiance et le pardon n’y trouvent pas leur place.
Ô Jésus, toi qui es l’intendant des affaires du Père et qui nous a établis à poursuivre ton œuvre dans le temps en vue de l’éternité, nous voulons, ô Roi des siècles, recevoir avec gratitude ce que Dieu nous confie, nous investir dans le développement de son œuvre et en remettre les fruits de sainteté et de vie éternelle. Amen.
Je ferai une visite au Saint-Sacrement ou une communion spirituelle pour la sanctification de l’Église.