La vidéo d’une minute a été diffusée jeudi soir par le groupe
État islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP); tournée dans
un lieu non-identifié, elle montre onze personnes, toutes de
sexe masculin, présentées comme chrétiennes. Mises à genoux et les yeux bandés, elles sont exécutées par balles, puis décapitées. «C’est un message aux chrétiens du monde entier» affirme ensuite un homme masqué qui laisse entendre que ce massacre a été commis le jour de Noël.
Aucune information sur les victimes n’est, pour l’heure, disponible. Le groupe terroriste certifie que deux autres otages sont encore entre leurs mains. ISWAP, né de la scission de Boko Haram, et ayant prêté allégeance à l’État islamique, présente ce carnage comme des représailles à la mort d’Abou Bakr Al-Bagdadi, tué lors d’une intervention militaire américaine en octobre dernier, en Syrie.
Les jihadistes, qui écument le Nord-Est du Nigeria, ont multiplié les exactions ces dernières semaines. Sept personnes ont été tuées et une adolescente enlevée la veille de Noël lors d'un raid attribué à Boko Haram et visant un village chrétien près de Chibok. Lundi, au moins deux civils ont été tués et 13 autres blessés lors d'une attaque de l'ISWAP contre une position militaire de la même région de l'État de Borno. Dimanche, ce sont six soldats nigérians qui ont été tués par des membres de l'ISWAP lors de l'attaque d'un convoi militaire. Et le même jour, une trentaine d'autres jihadistes de ce groupe ont tué six personnes et en ont enlevé cinq après avoir bloqué un axe routier majeur.
En dix ans, l'insurrection jihadiste au Nigeria qui s'est propagée au Niger, au Tchad et au Cameroun voisins, a fait selon les derniers chiffres de l'ONU plus de 36 000 morts et deux millions de déplacés au seul Nigeria, provoquant une crise humanitaire majeure dans la région.
(avec AFP et BBC Africa)