27 Janvier 2020
Le Saint du Jour est une liste quotidienne des Saints gardés dans la mémoire de l'Église. Les histoires des maîtres de la vie chrétienne de tous les temps qui comme des phares radieux orientent notre chemin.
Ayant vécu au XVI siècle, s. Angèle Merici est passée dans l’histoire pour sa vision émancipée de la vie consacrée féminine. La Compagnie de Sainte Ursule, qu’elle a fondée en 1535 à Brescia, est en effet la première congrégation séculière féminine de l’Eglise. Sa fête se célèbre le 27 janvier.
Non plus dans la clôture, mais dans le monde: c’est l’axe cartésien de la spiritualité de Sainte Angèle Merici qui, avec le témoignage de sa vie, réussit à donner une nouvelle forme à la dignité de la femme. Née à Desenzano sur le lac de Garde, dans la province de Brescia, le 21 mars 1474, Angèle respire depuis sa petite enfance un air religieux fort : le soir, en effet, la famille se réunit autour du père, Jean, pour l’écouter lire les vies des Saints. Et c’est justement grâce à ces lectures que la petite Angèle commence à nourrir une dévotion particulière pour Sainte Ursule, la jeune noble de Bretagne martyrisée au IV siècle ensemble avec son compagnon qui aura eu un grand rôle dans la maturation de sa spiritualité.
A 15 ans, Angèle perd prématurément sa sœur et ses parents; elle se transfère donc à Salo, où elle est accueillie par son oncle maternel. C’est en ces années que naît en elle le désir de mener une vie plus austère et faite de pénitence, au point de choisir de devenir Tertiaire franciscaine. Cinq ans après, à la mort de son oncle, la jeune retourne à Desenzano où elle se consacre aux œuvres de miséricorde spirituelles et corporelles, accompagnant toujours son travail manuel par la prière et le recueillement.
Et c’est lorsqu’elle est en prière que la future sainte a la vision d’une procession d’anges et de vierges qui jouent et chantent des cantiques. Parmi eux, Angèle voit aussi sa sœur défunte qui lui prédit: «Tu fonderas une compagnie de vierges». Aux siècles suivants, l’iconographie hagiographique représentera une telle vision comme une échelle qui relie le ciel à la terre.
Pendant ce temps, en 1516, les supérieurs franciscains envoient Angèle à Brescia; pour assister une veuve, Catherine Patendola. Dans la ville la jeune renforce son idée d’un laïcat toujours plus engagé dans le domaine caritatif, mais enrichi par la contribution de la sensibilité féminine. Après avoir reçu une seconde vision, Angèle décide de se rendre en pèlerinage en divers endroits: Mantoue et le Sacro Monte di Varallo en sont les premières étapes, suivies, en 1524, par la Terre Sainte. Mais c’est justement durant le voyage vers les origines du christianisme que se produit un prodige singulier: à l’improviste Angèle perd la vue; elle la retrouve seulement au retour de la Terre Sainte, en priant devant le Crucifix. Loin de se décourager, Angèle Merici accueille la maladie momentanée comme un signe de la Providence au point de regarder les Lieux non pas avec les yeux du corps, bien au contraire avec ceux de l’esprit. « Vous ne réussissez pas à comprendre, dira-t-elle ensuite, que cette cécité m’a été envoyée pour le bien de mon mal? ».
Retournée en Italie, en 1525, à l’occasion du Jubilé, Angèle se rend en pèlerinage à Rome, où elle consolide son charisme au moment où le pape Clément VII lui propose de rester dans la « Ville éternelle ». Mais la jeune décide de rentrer à Brescia, car elle veut finalement donner vie à la «vision céleste». Le 25 novembre 1535, donc, ensemble avec douze collaboratrices, elle fonde la «Compagnie des humbles de Sainte Ursule » («humbles» parce que sans l’habit monacal traditionnel), avec un Règle de vie originale : être en dehors de la clôture pour se consacrer à l’instructiondes jeunes femmes, en obéissance à l’évêque et à l’Eglise.
Il s’agit d’une vraie révolution de grâce en bonne et due forme: dans la «Compagnie», en effet, chaque femme consacrée pourra sanctifier sa propre vie non dans la clôture d’un couvent, mais en travaillant dans le monde , comme dans l’Eglise primitive. A une époque où les femmes qui ne peuvent être ni épouses, ni moniales sont destinées à la marginalisation, Angèle leur offre une nouvelle condition sociale, celle de « vierges consacrées dans le monde » en mesure de se sanctifier elles-mêmes pour sanctifier la famille et la société.
En 1539 les conditions de santé d’Angèle s’aggravent et le 27 janvier 1540 elle meurt, à l’âge de 66 ans. Sa dépouille est déposée dans l’Eglise de saint Affre de Brescia, où elle est vénérée jusqu’aujourd’hui, dans ce qui a été rebaptisé Sanctuaire de Sainte Angèle. Cependant sa renommée de sainteté croît et en 1544 le pape Paul III élève la Compagnie au rang d’Institut de droit pontifical, en lui permettant ainsi d’œuvrer aussi en dehors des limites diocésaines. Béatifiée en 1768 par le pape Clément XIII, Angèle Merici a été canonisée le 24 mai 1807 par le pape Pie VII. Une statue en sa mémoire, sculptée en 1866 par le sculpteur Pietro Galli, est aujourd’hui conservée dans la Basilique vaticane.
«Je vous supplie, lit-on dans son testament spirituel destiné aux Ursulines, de bien vouloir prendre en considération et tenir gravées dans votre esprit et dans votre cœur toutes vos filles une à une. Et non seulement leurs noms, mais aussi leur condition, leur tempérament, leur situation et tout ce qui les concerne. Cela ne vous sera pas difficile, si vous les embrassez avec une vive charité. Engagez- vous avec amour et avec une main suave et douce, et non pas impérieusement ni avec âpreté, mais en toutes choses veuillez être affables. Par-dessus tout, concluait-elle, gardez-vous de vouloir faire faire par force, car Dieu a donné à chacun le libre arbitre et il ne veut forcer personne mais seulement il propose et conseille »
Sainte Dévote
Vierge et martyre
Patronne de la Principauté de Monaco
Patronne principale de la Corse
Au tout début du IVe siècle, en Corse (en ce temps-là province romaine), le gouverneur romain Dioclétien ordonne la grande persécution des chrétiens.
Une jeune chrétienne, Dévote, fut arrêtée, emprisonnée et torturée. Elle mourut sans renier sa foi. Après sa mort, le gouverneur de la province ordonna de brûler son corps mais des chrétiens l’enlevèrent et le placèrent sur une barque en partance pour l’Afrique où, pensaient-ils, on lui donnerait une sépulture chrétienne.
Dès les premières heures de la traversée, une tempête se leva. C’est alors que de la bouche de Dévote sortit une colombe qui guida la barque sans encombre jusqu'à Monaco où elle vint s’échouer dans le vallon des Gaumates (emplacement de l’actuelle église Sainte-Dévote). C’était le sixième jour avant les calendes de février, ce qui correspond approximativement à la date du 27 janvier.
Un oratoire marqua l’emplacement de la tombe. Les fidèles, habitants de Monaco ou navigateurs de passage, vinrent s’y recueillir nombreux et les premiers miracles s’accomplirent. Cependant, une nuit, un homme déroba les reliques de la sainte dans l’intention d’en négocier les bienfaits. Le sacrilège tourna court car un groupe de pêcheurs poursuivit le malfaiteur et le rattrapa en quelques coups de rame. La barque du voleur fut ensuite brûlée sur la plage en sacrifice expiatoire.
On raconte aussi qu’au XVIe siècle, au cours d’une guerre contre les Génois et les Pisans, la sainte protégea Monaco : les ennemis assiégeaient la forteresse. Pendant plus de six mois, leurs attaques furent repoussées par les Monégasques à qui Sainte Dévote était apparue, les assurant de la protection divine et de la victoire. Le 15 mars 1507, les Génois abandonnèrent le siège.
Le culte de Sainte Dévote demeure toujours fervent en Principauté de Monaco. Son culte, lié à Monaco et à ses Princes, se retrouve officiellement dans chaque église de la Principauté et sur des monnaies. C'est l'âme protectrice de l'identité monégasque, dont les reliques ont été implorées dans les joies et les peines. A noter que le premier livre écrit en monégasque par le poète monégasque Louis Notari s'appelle “A legenda de Santa Devota” (La légende de Sainte Dévote).
Marie-Louise du Verdier de la Sorinière (sœur Rosalie) était une jeune religieuse de la Congrégation des Sœurs du Calvaire en Anjou quand elle fut arrêtée, durant la Révolution. Elle fut condamnée à mort. Sur le chemin de son exécution, elle eut le temps de remettre la pelisse qu'elle avait sur elle à une pauvre femme grelottant de froid qui l'implorait.
Elle fut béatifiée en 1984, avec les 98 martyrs d'Avrillé, près d'Angers.
Un internaute nous écrit: 'Rosalie du Verdier de la Sorinière guillotinée le 27 01 1794 était la belle sœur de Marie de la Dive guillotinée le 26 01 1794 et la tante de Catherine et de Marie Louise fusillées le 10 02 1794'
À Angers, en 1794, la bienheureuse Rosalie du Verdier de la Sorinière, vierge du monastère du Calvaire de cette ville, et martyre. Sous la Révolution française, elle fut guillotinée en haine de la religion chrétienne.
Martyrologe romain
ou Saint Julien du Pré.
Premier évêque du Mans qui aurait été envoyé en mission par saint Pierre lui-même. Dieu seul connaît les détails de sa vie. S'il fut le premier évêque, ce serait plutôt au début du IVe siècle que se placerait son existence.
Voir aussi l'historique de la paroisse Notre-Dame du Pré: "Situé hors les remparts de la ville 'Le Pré' était un lieu de sépulture païen. Les premières communautés chrétiennes firent en sorte d'y posséder un emplacement protégé, c'est ainsi que le corps de Julien, évêque du Mans, y fut inhumé. La légende rapporte que plusieurs miracles eurent lieu à cette occasion"...
Au Mans, saint Julien, qui est tenu pour le premier évêque de la ville, au IIIe siècle.
Martyrologe romain