Intitulé «Ils nous ont témoigné une humanité peu ordinaire» (Ac 28,2), l’ensemble de ces textes repose sur le passage biblique relatant le naufrage de saint Paul à Malte (Ac 27,18 – 28,10). Dans la liturgie et les réflexions pour la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, plusieurs thèmes sont ainsi mis en lumière : l’hospitalité, la foi en la Providence divine, la réconciliation, le discernement, l'espérance, la confiance, la force, la conversion et la générosité. Un schéma de célébration œcuménique est ainsi établi: chaque jour de la semaine, des extraits de la Parole de Dieu, une réflexion et une prière sont proposés autour d’un des aspects précédemment cités (“Espérance : Le message de Paul”, “Conversion : Changer nos cœurs et nos esprits”…).
Outre la nécessité d'être accueillants envers les autres chrétiens, «les chrétiens travaillant ensemble peuvent faire plus pour offrir l'hospitalité à de nombreux migrants et réfugiés qui se lancent aujourd'hui dans un voyage aussi dangereux que celui de saint Paul», souligne le Conseil Pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens. Ainsi, cette semaine de prière devient l’occasion de tourner son regard et son cœur vers le défi de l’accueil des migrants.
Plus d’un siècle d’histoire
Dans l’hémisphère nord, la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens est célébrée du 18 au 25 janvier. Ces dates furent proposées en 1908 par le Révérend Père Paul Wattson, de manière à couvrir la période entre la fête de saint Pierre et celle de saint Paul (avant 1960, on célébrait le 18 janvier la Chaire de St Pierre Apôtre à Rome).
Dans l'hémisphère Sud, où le mois de janvier est une période de vacances d'été, on préfère adopter une autre date, par exemple aux environs de la Pentecôte (ce qui fut suggéré par le mouvement "Foi et Constitution" en 1926) qui représente aussi une autre date symbolique pour l’unité de l’Église. Déjà en 1894, le Pape Léon XIII avait encouragé la pratique de l'Octave de la Prière pour l'unité dans le contexte de la Pentecôte. Et 70 ans plus tard, en 1964, le Décret sur l’œcuménisme du Concile Vatican II (Unitatis redintegratio) encourage la pratique de la Semaine de Prière pour l’unité des chrétiens, en soulignant que la prière est l'âme du mouvement œcuménique.
Un exemple éloquent avait été donné quelques mois plus tôt, à Jérusalem, lors de la rencontre historique entre le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras Ier. Tous deux avaient récité ensemble (en alternance verset par verset, Paul VI lisant en latin et Athénagoras Ier en grec) la prière du Christ pour l’unité rapportée dans l’Évangile selon saint Jean, chapitre 17. «Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé» (Jn 21, 17), verset incontournable de la prière pour l'unité des chrétiens, avait été prononcé par le Successeur de Pierre.
Le corps de saint Timothée à Rome
À Rome, comme chaque année, le Pape célèbrera les secondes vêpres de la solennité de la conversion de saint Paul le 25 janvier, au terme de la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens. François présidera l’office à 17h30, en la Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs.
Dans la Basilique papale dédiée à l’“Apôtre des nations” sont arrivées ce 17 janvier les reliques de l’un de ses plus proches disciples et compagnon de voyage et de captivité: saint Timothée d’Éphèse, que Paul appelle «mon enfant bien-aimé», lui prodiguant de nombreux conseils, priant pour lui et lui accordant sa confiance. Les reliques de saint Timothée sont d’ordinaires conservées dans la cathédrale de Termoli (province de Campobasso, sur la côte adriatique italienne). Le 26 janvier, elles rejoindront la Basilique Saint-Pierre où le Pape célèbre la messe à l’occasion du Dimanche de la Parole de Dieu. Une présence significative: l’exemple de Timothée, à qui saint Paul a dédié deux de ses épitres, encouragera certainement les fidèles à se tourner eux aussi vers la Sainte Écriture.