Après la prière de l'Angélus, le Pape François a évoqué la situation dramatique en Libye, espérant un résultat positif du sommet qui se tient aujourd'hui à Berlin et auquel participent des représentants des parties en conflit et de différentes puissances internationales.
«Chers frères et sœurs, une conférence se tient aujourd'hui à Berlin pour discuter de la crise en Libye. J'espère vraiment que ce sommet, qui est si important, sera le début d'un chemin vers la fin de la violence et vers une solution négociée menant à la paix et à la stabilité tant désirée dans le pays», a déclaré le Saint-Père.
La rencontre dans la capitale allemande, voit s'asseoir autour d'une même table les représentants des deux principales factions en compétition pour le contrôle de la Libye : Fayez Al-Sarraj, Premier ministre du gouvernement d'entente nationale reconnu par l'ONU et basé à Tripoli, et le général Khalifa Haftar, chef de l'Armée nationale libyenne (LNA) et homme fort de la Cyrénaïque, la partie orientale du pays, soutenu par la Chambre des représentants à Tobrouk.
À Berlin sont également présents tous les acteurs impliqués de diverses manières dans l'échiquier libyen; parmi eux, des représentants de l'Algérie, de la Chine, de l'Égypte, des Émirats Arabes Unis, de la France, de l'Italie, du Royaume-Uni, de la République du Congo, de la Russie, des États-Unis et de la Turquie. Des organisations internationales telles que la Ligue arabe, les Nations unies, l'Union africaine et l'Union européenne sont également impliquées. Mais la Tunisie, pays pourtant voisin de la Libye, a décliné l'invitation parce qu'elle serait arrivée «trop tard».
L'objectif de la conférence est de réunir les intérêts opposés des nations qui ont jusqu'à présent exercé leur ingérence dans la crise du pays nord-africain, alimentant parfois l'escalade de la violence. L'objectif est d'essayer de faire office de médiateur entre toutes les forces pour convaincre Al-Sarraj et Haftar de maintenir le cessez-le-feu.
Mais entre-temps, le Premier ministre libyen Al-Sarraj a critiqué l'Europe parce que, dit-il, elle est arrivée en retard et avec des positions divergentes : «Nous aurions attendu de l'UE qu'elle prenne clairement position contre l'offensive de Khalifa Haftar», s’agace-t-il . Et il ajoute que si le général Haftar ne met pas fin aux hostilités, une force internationale sera nécessaire.
En ces heures, le projet de déclaration finale comprend six points principaux : le maintien du cessez-le-feu, le respect de l'embargo sur les armes, la reprise du processus politique pour parvenir à un gouvernement unifié, les réformes dans le domaine de la sécurité, les réformes économiques, le respect des droits de l'homme. Le texte pourrait encore faire l'objet de modifications, tandis que le travail des diplomates participant au sommet se poursuit.