23 Janvier 2020
Prière de la communauté
Prière pour la communion des Eglises
Père des miséricordes, nous te rendons grâce pour la diversité des traditions liturgiques et spirituelles des Eglises d'Orient et d'Occident, reflet des richesses infinies de ta grâce ; accorde à tes enfants bien-aimés, fils et filles de ces Eglises, de s'enrichir mutuellement de leurs trésors spirituels et de préparer ainsi la pleine communion à laquelle tu les appelles en ton Fils bien-aimé Jésus Christ. Lui qui règne avec toi dans l'unité du Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.
Le 13 octobre dernier à Rome, le pape François canonisait le cardinal John Henry Newman (1801-1890), grande figure de penseur, de théologien et de maître spirituel de l'Angleterre du XIXe siècle. Né et éduqué dans l'Église d'Angleterre, il demanda à être admis dans l'Église catholique en 1845, au terme d'un long cheminement intérieur et d'une réflexion approfondie sur le mystère de l'Église. Dans sa célèbre autobiographie intitulée « Apologia pro vita sua », il écrit à ce sujet : « Lors de ma conversion, je n'ai pas eu conscience qu'un changement intellectuel ou moral s'opérât dans mon esprit. Je ne me sentais ni une foi plus ferme dans les vérités fondamentales de la Révélation, ni plus d'empire sur moi-même ; je n'avais pas plus de ferveur, mais il me semblait rentrer au port après avoir traversé une tempête. »
Le texte que nous vous proposons est tiré d'un sermon prononcé à l'église Saint Mary d'Oxford le 13 décembre 1839 ; il date donc de la période anglicane de Newman.
Saint Paul nous dit que « Dieu nous a fait revivre », nous a fait vivre, « avec le Christ […] et nous a ressuscités avec lui », nous a sauvés de la mort du péché, « et nous a fait asseoir aux cieux, dans le Christ Jésus » (Ep 2, 5-6). Quant à la manière dont Dieu fait revivre nos âmes, nous l'ignorons, autant que celle dont il fait revivre nos corps. Notre « vie » spirituelle, dit saint Paul, « est cachée avec le Christ en Dieu » (Col 3, 3). Mais tout comme notre corps se découvre grâce à son activité, ainsi la présence de l'Esprit Saint en nous se manifeste-t-elle par une activité spirituelle ; et cette activité est l'esprit de la prière continue.
La prière est à la vie spirituelle ce que le battement du pouls et la respiration sont à la vie du corps. Il serait aussi absurde de supposer que la vie puisse subsister dans un corps froid, immobile et insensible, que de déclarer vivante une âme qui ne prie pas. L'état ou l'habitude de la vie spirituelle se déploie dans l'activité continuelle de la prière par laquelle elle est aussi constituée.
Vous vous demandez où l'Écriture dit cela. Où ? Dans tout ce qu'elle nous dit sur le lien entre la nouvelle naissance et la foi ; car qu'est-ce que la prière sinon l'expression, la voix de la foi ? Par exemple, saint Paul dit aux Galates : « Ma vie présente dans la chair (c'est-à-dire la vie nouvelle, la vie spirituelle), je la vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé » (Ga 2, 20). Car qu'est-ce qu'avoir la foi, sinon tourner son regard vers Dieu et penser à lui continuellement, être constamment en communion avec lui, c'est-à-dire lui parler tout au long du jour dans notre cœur, prier sans cesse ?
La nouvelle naissance venue de l'Esprit Saint imprime à l'âme un mouvement d'origine céleste : elle nous donne de bonnes pensées et de bons désirs, nous éclaire, nous purifie et nous incite à chercher Dieu. En un mot, comme je l'ai dit, elle donne une vie spirituelle ; elle ouvre les yeux de notre esprit, de sorte que nous commençons à voir Dieu en toutes choses par la foi et que nous sommes continuellement en relation avec lui par la prière. Ainsi le vrai chrétien traverse le voile de ce monde et voit le monde à venir. Il entretient une relation avec Dieu, il s'adresse à lui comme un enfant s'adresserait à son père, avec une confiance aussi entière en lui.
Je prends un instant pour méditer toutes ces choses dans mon cœur (cf Luc 2,19)