27 Janvier 2020
La messe du lundi 27 janvier 2020
La messe en direct avec les freres et les soeurs de St Pierre. Pour suivre l'office avec les textes du jour, rendez-vous sur http://tv.fmnd.org .
En ces jours-là,
toutes les tribus d’Israël vinrent trouver David à Hébron
et lui dirent :
« Vois ! Nous sommes de tes os et de ta chair.
Dans le passé déjà, quand Saül était notre roi,
c’est toi qui menais Israël en campagne et le ramenais,
et le Seigneur t’a dit :
“Tu seras le berger d’Israël mon peuple,
tu seras le chef d’Israël.” »
Ainsi, tous les anciens d’Israël
vinrent trouver le roi à Hébron.
Le roi David fit alliance avec eux, à Hébron,
devant le Seigneur.
Ils donnèrent l’onction à David
pour le faire roi sur Israël.
Il avait trente ans quand il devint roi,
et il régna quarante ans :
à Hébron il régna sur Juda pendant sept ans et demi ;
et à Jérusalem il régna trente-trois ans,
à la fois sur Israël et sur Juda.
Le roi avec ses hommes marcha sur Jérusalem
contre les habitants de la région, les Jébuséens.
On lui dit :
« Tu n’entreras pas ici :
des aveugles et des boiteux suffiraient à te repousser. »
Autrement dit : David n’entrera pas ici.
Mais David s’empara de la forteresse de Sion
– c’est la Cité de David.
David devint de plus en plus puissant.
Le Seigneur, Dieu des armées, était avec lui.
– Parole du Seigneur.
Ton amour et ta fidélité
sont avec lui, Seigneur.
Autrefois, tu as parlé à tes amis,
dans une vision tu leur as dit :
« J’ai donné mon appui à un homme d’élite,
j’ai choisi dans ce peuple un jeune homme.
« J’ai trouvé David, mon serviteur,
je l’ai sacré avec mon huile sainte ;
et ma main sera pour toujours avec lui,
mon bras fortifiera son courage.
« Mon amour et ma fidélité sont avec lui,
mon nom accroît sa vigueur ;
j’étendrai son pouvoir sur la mer
et sa domination jusqu’aux fleuves. »
En ce temps-là,
les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient :
« Ce Jésus est possédé par Béelzéboul ;
c’est par le chef des démons
qu’il expulse les démons. »
Les appelant près de lui,
Jésus leur dit en parabole :
« Comment Satan peut-il expulser Satan ?
Si un royaume est divisé contre lui-même,
ce royaume ne peut pas tenir.
Si les gens d’une même maison se divisent entre eux,
ces gens ne pourront pas tenir.
Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé,
il ne peut pas tenir ;
c’en est fini de lui.
Mais personne ne peut entrer
dans la maison d’un homme fort et piller ses biens,
s’il ne l’a d’abord ligoté.
Alors seulement il pillera sa maison.
Amen, je vous le dis :
Tout sera pardonné aux enfants des hommes :
leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés.
Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint,
il n’aura jamais de pardon.
Il est coupable d’un péché pour toujours. »
Jésus parla ainsi parce qu’ils avaient dit :
« Il est possédé par un esprit impur. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Le péché contre l'Esprit
L'homme libre a toujours la possibilité de nier l'évidence, de refuser la Lumière de l'Esprit, d'affirmer le contraire de la vérité intérieure qui l'habite, au nom de ses idéologies.
Mais si quelqu'un blasphème contre l'Esprit Saint, il n'aura jamais de pardon. Il est coupable d'un péché pour toujours. »
Jésus parla ainsi parce qu'ils avaient dit : « Il est possédé par un esprit impur. »
Jésus remet tous les péchés. Pour Lui, il n'y a pas de péchés irrémissibles, sauf pour ceux qui nient l'évidence et la sainteté même de Dieu. Le Fils de l'homme n'est pas venu pour juger mais pour sauver l'homme. Jésus pardonne les injures qu'on lui adresse. C'est à retenir. Combien de Chrétiens agissent de même ? Car, que de fautes irrémissibles à leurs yeux !
« Quiconque dira une parole contre le Fils de l'homme, cela lui sera remis, mais quiconque en dira une contre l'Esprit Saint, cela ne lui sera remis ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir. »
Oui, l'homme libre a toujours la triste possibilité de nier l'évidence, de refuser la Lumière de l'Esprit, de poser lui-même sa propre condamnation par obstination dans le mal. N'est-ce pas là le pire des esclavages ? C'est ce que Jésus appelle le péché contre l'Esprit Saint. Nous avons même la liberté d'affirmer le contraire de la vérité intérieure qui nous habite, au nom de nos idéologies.
Comme toujours, ce n'est pas Dieu qui nous condamne mais notre obstination qui refuse la lumière. D'ailleurs, Jésus explique très bien cela aux versets 33 et 34 du chapitre 12 de Matthieu.
« Ou rendez l'arbre bon et son fruit bon ; ou rendez l'arbre méchant et son fruit méchant : car l'arbre se reconnaît à son fruit ! Race de vipère, comment pourriez-vous dire de bonnes choses étant mauvais ? Car la bouche parle de la surabondance du cœur. L'homme bon tire de bonnes choses de son trésor qui est bon ; et l'homme mauvais tire de mauvaises choses de son trésor qui est mauvais ».
Père Gabriel
évêque de Milan et docteur de l'Église
« Tout royaume divisé contre lui-même court à la ruine. » Puisqu'on disait qu'il chassait les démons par Béelzéboul, prince des démons, il voulait, par cette parole, montrer que son royaume est indivisible et éternel. C'est à bon droit qu'il a aussi répondu à Pilate : « Mon royaume n'est pas de ce monde » (Jn 18,36). Donc, ceux qui ne mettent pas leur espoir dans le Christ, mais pensent que les démons sont chassés par le prince des démons, ceux-là, dit Jésus, n'appartiennent pas à un royaume éternel (...). Comment, lorsque la foi est déchirée, le royaume divisé peut-il subsister ? (...) Si le royaume de l'Église doit subsister éternellement, c'est parce que sa foi est indivise, son corps unique : « Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, par tous et en tous » (Ep 4,5-6).
Quelle folie sacrilège ! Alors que le Fils de Dieu a pris chair pour écraser les esprits impurs et arracher son butin au prince du monde, alors qu'il a donné aussi aux hommes le pouvoir de détruire l'esprit du mal, en partageant ses dépouilles — ce qui est la marque du vainqueur —, certains appellent à leur aide la puissance du diable. Et pourtant, [comme le dit Luc], c'est « le doigt de Dieu » (Lc 11,20) ou, comme le dit Matthieu, « l'Esprit de Dieu » (Mt 12,28) qui chasse les démons. On comprend par-là que le Royaume de Dieu est indivisible comme un corps est indivisible puisque le Christ est la droite de Dieu et que l'Esprit semble être comparable à son doigt. « Car en lui, dans son propre corps, habite toute la plénitude de la divinité » (Col 2,9)
Jésus, Fils de Dieu, nous proclamons ta gloire. Par ta mort, tu as vaincu la mort, tu as renversé le pouvoir des ténèbres, tu as destitué Satan de son trône. Ta fidélité aux desseins du Père nous entraîne à nous abandonner à son bon vouloir et à sa providence, dans l’attente de ton retour glorieux pour le jugement.
Jésus, aide-moi à vaincre en moi toute impureté d’intention et toute hypocrisie ; que mon esprit soit en parfaite harmonie avec ton Esprit Saint.
1. « Ce Jésus est possédé par Béelzéboul. »
Le discours des scribes est ancré dans le zèle légal et religieux et atteint l’aberration de l’idéologie politique. L’aveuglement spirituel est manifeste. Descendus de Jérusalem comme de la chaire de vérité, les scribes sont incapables de reconnaître les signes de l’Esprit Saint.
Bien plus, leurs jugements s’inspirent de l’accusation, comme s’ils ne cherchaient pas à comprendre la situation en regardant les faits. Ils trahissent la dureté de cœur que Jésus peine le plus à combattre. Quelle est ma capacité d’être remis en question ?
2. « Personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, s’il ne l’a d’abord ligoté. »
Jésus décrit ici le combat spirituel qui est à engager ; avec le démon, on ne négocie pas. Jésus se montre intransigeant : il faut ligoter le démon pour l’expulser.
Il ne s’agit ici guère plus que de l’honneur de Dieu à qui la créature tourmentée appartient et qui a été séquestrée par Satan. Ce que fait Jésus est exemplaire pour nous et constitue le premier jalon dans la venue du Royaume de Dieu : libérer les prisonniers en esprit pour que les âmes deviennent citoyens « affranchis ».
3. « Tout sera pardonné aux enfants des hommes. »
Y a-t-il un péché qui ne puisse être pardonné ? Le Cœur de Dieu est-il limité ? Jésus nous rassure sur ce point. Ce qui est moins rassurant est la dureté et la perversité du cœur humain qui se laisse parfois volontairement embobiner dans des jeux de mensonge.
Nous rappelons ici que le véritable prix du pardon a été la Passion et la mort de Jésus-Christ. Qui dans toute l’histoire de l’humanité n’aura jamais été capable d’un tel sacrifice innocent ? L’enjeu est celui de l’éternité : ne présumons pas de la miséricorde divine pour nous justifier de notre péché.
Ô Jésus, tant de fois je ne reconnais pas l’amour du Père que tu es venu livrer auprès de nous. Je suis aveuglé par mon égo et n’accueille pas les gestes de la Providence à mon égard. J’ai péché en me préférant à toi, qui as tant souffert pour moi ; en défendant mon honneur avant celui du Père ; en hébergeant un autre esprit que celui de ta sainteté qui comprend tout, pardonne tout, aime tout.
Je veux consoler Jésus de tant de manques d’attention : j’accomplis discrètement un geste de générosité à l’égard d’un proche (un service, une parole, un regard, un geste, un don).