25 Février 2020
« Les gens ont couru se cacher à l’intérieur des montagnes pendant qu’ils regardaient leurs maisons incendiées par les insurgés. »
Des militants islamistes de Boko Haram ont semé la terreur vendredi soir dans la localité de Garkida, de l’État d’Adamawa au Nigéria. L’attaque a duré plusieurs heures et laisse derrière elle une population en fuite. Les militants ont saccagé des bâtiments, incendié des églises, le poste de police, un hôpital et des maisons, pillé les denrées alimentaires et enlevé « un nombre indéterminé de chrétiens ».
Selon le Daily Trust, les assaillants ont commencé par attaquer un point de contrôle militaire. Deux soldats auraient d’ailleurs été tués au cours de l’attaque de Garkida. Les hommes de Boko Haram se sont ensuite tournés vers les civils. Plusieurs sources indiquent qu’une ou plusieurs centaines d’hommes sont arrivés lourdement armés, à motos ou par camions, sans s’accorder toutefois sur le nombre de véhicules. Pour Morning Star News, Watirahyel Mshelia parle de « 9 camions » et « 50 motos », tandis que Save the Persecuted Christians évoque « une soixantaine de motos, avec deux hommes portant chacun des AK47 et des RPG, et accompagnés d’une vingtaine de camions armés ».
Les agents de sécurité ont dû battre en retraite pour aller chercher du renfort. C’est à ce moment-là que les civils ont subi les plus importantes pertes. Un habitant a précisé à The Cable que la population n’a eu d’autres solutions que de prendre la fuite.
Les gens ont couru se cacher à l’intérieur des montagnes pendant qu’ils regardaient leurs maisons incendiées par les insurgés. »
Version confirmée par Manasseh Allen, qui expliquait à Morning Star News au moment de l’attaque que les « habitants de Garkida courent actuellement pour sauver leur vie alors que Boko Haram mène des attaques contre la communauté ».
Le bilan humain de cette attaque n’est pas encore connu. Plusieurs chrétiens ont été enlevés, deux soldats auraient été tués. Le samedi, des patrouilles militaires circulaient dans la ville pour la sécuriser. Mais des témoins déplorent leur manque d’intervention la veille. C’est l’avis de Manasseh :
« Malgré tous les rapports des services de renseignement locaux vendredi après-midi, après que les terroristes ont été aperçus autour de Kwarangulum dans la zone du gouvernement local de Chibok, qui est proche de Garkida, aucun effort n’a été fait par les soldats stationnés dans la région pour prévenir l’attaque. Je suis très triste à ce sujet. »
Pourtant, Tukur Buratai, chef d’état-major de l’armée, félicitait les militaires dans un communiqué publié par Sagir Musa, porte-parole de l’armée.
« Je suis plus confiant maintenant que jamais avec votre posture robuste actuelle que vous mettrez fin à la menace BHT / ISWAP en peu de temps. »
Par la voix de son porte-parole Garba Shehu, le président Muhammadu Buhari a également publié un communiqué pour rappeler son soutien aux forces militaires. Pour lui, ces attaques sont le signe de la « frustration » des assaillants et relèvent de la « propagande ». Il estime que son administration a « considérablement affaibli la capacité militaire de Boko Haram ».
L’ancien président, Atiku Abubakar, parle lui d’une « attaque inconvenante » et en appelle à Dieu pour la consolation des familles touchées.
« L’attaque de Boko Haram contre des vies et des biens de Nigérians innocents est inconvenante. Mes prières accompagnent les habitants de Garkida dans mon homestate d’Adamawa au sujet de l’attaque lâche qui s’est produite ce week-end. Que Dieu donne aux familles affectées le courage de supporter la perte. »
Le gouverneur Ahmadu Umaru Fintiri s’est rendu sur place hier pour « témoigner sa compassion aux personnes touchées par les attaques perpétrées par des insurgés présumés de Boko Haram dans la région »