Apparu en Chine, le coronavirus est un meurtrier invisible qui s’est propagé dans différents pays. Qu'en est-il de la Corée du Nord?
Des personnes mises en quarantaine
Si dans la plupart des pays les autorités sanitaires informent la population et prennent des mesures de prévention, il n’en va pas de même dans l’opaque Corée du Nord.
Officiellement, le pays n’a confirmé aucun cas d’infection. Mais la province de Pyongyang-Nord a signalé le 7 février que cinq personnes sont mortes après avoir souffert de fortes fièvres dans des hôpitaux de Sinuiju, près de la frontière chinoise. L’État a nié que leur mort était due au coronavirus. Toutefois, le ministère nord-coréen de la santé publique laisse entendre que des personnes soupçonnées d'être infectées, avec une fièvre ou une toux, sont mises en quarantaine et traitées.
Les frontières avec la Chine sont fermées
La Corée du Nord a décidé de fermer sa frontière avec la Chine pour éviter l’épidémie. La présence militaire renforcée empêche le passage de nourriture, de médicaments, et de matières premières nécessaires au fonctionnement des usines. Les prix flambent. Le travail de Portes Ouvertes en faveur des chrétiens nord-coréens est affecté.
Si l’épidémie se confirmait en Corée du Nord, l’impact serait beaucoup plus grave qu’en Chine voisine. Sans installations sanitaires ni de médicaments en quantité suffisante, la Corée du Nord n’est pas en mesure de fournir un traitement médical d'envergure.
Un pays mal préparé
Déjà la pénurie se fait sentir. Un ancien diplomate nord-coréen a déclaré:
«Même les élites doivent rationner les médicaments lorsque des maladies contagieuses éclatent.»
De plus, le classement de la population en groupes sociaux, appelé «songbun», crée un obstacle. Les citoyens étiquetés «loyaux» (28 %), «indécis» (45 %) ou «hostiles» (27 %) ne sont pas traités à égalité dans le domaine de la santé, du travail, et même de leur alimentation. Les chrétiens, au nombre de 300.000 font partie du dernier groupe, considéré comme ennemi du régime. On estime que plusieurs dizaines de milliers sont enfermés en camps de concentration. En cas d'épidémie, ils ne peuvent espérer aucun soin.
Dans un passé récent, le choléra et le SRAS ont causé la mort de nombreuses personnes vulnérables. Timothy Cho (pseudonyme), qui a survécu et a fui son pays, se souvient:
«J’étais l’un de ces enfants des rues infectés par le choléra. J’attendais la mort, sans nourriture ni aucun soin.»
Les partenaires de Portes Ouvertes aident 60.000 chrétiens nord-coréens avec de la nourriture et de l'aide de première nécessité. Ils diffusent également des programmes de radio chrétiens et gèrent des maisons de refuge à la frontière chinoise pour ceux qui peuvent s'échapper du pays.