Homélies du Père Gilbert Adam
Les pharisiens survinrent et se mirent à discuter avec Jésus ; pour le mettre à l’épreuve, ils cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel.
Jésus annonce une bonne nouvelle pour toutes les générations. Les pharisiens sont dans une absence totale de dialogue avec lui, c’est un refus d’avancer ensemble. Jésus va toujours au-delà de la mise à l’épreuve qui lui est adressée. Il demeure tout amour et toute ouverture envers ses interlocuteurs. Cet Evangile illustre bien l’incompréhension des villageois de Lourdes dans la rencontre de Marie et de Bernadette. Elle a douze ans quand elle voit Marie à la grotte de Lourdes. Le visage de Marie plein de douceur allège l’humiliation vécue par sa famille et la douleur de son quotidien. Bernadette allait chercher du bois pour le feu parce qu’il faisait froid et qu’elle souffrait de l’asthme. Son père était un bon meunier au grand cœur. Il sera accusé pour avoir volé un sac de farine ! Il s’est soumis à cette diffamation comme peuvent le faire les pauvres. Plus tard il sera reconnu innocent. La mère de Bernadette était une femme de la montagne rude. Elle n’etait pas toujours « tendre » avec sa petite Bernadette. Mais il y beaucoup d’amour dans la maison des Soubirous. "Tu n’iras plus à la grotte," les gens disent que tu es folle lui dira sa mère.
« Jésus soupira au plus profond de lui-même et dit : « Pourquoi cette génération cherche-t-elle un signe ? Marie apparait à Bernadette alors que la famille Soubirous est « au creux de la vague ». Le cachot leur est offert comme refuge. C’est une pièce dans une rue qui manque d’air alors que Bernadette a de l’asthme ! Là, dans une seule pièce, vont vivre à six, une famille entière. Bernadette n’a pas fuit la situation dans laquelle se trouvaient ses parents. Elle a habité la pauvreté en essayant de venir en aide à sa famille. Bernadette sera à l’origine de millions de pèlerins qui viendront chaque année à Lourdes. Jésus habite l’humanité en profondeur pour la guérir. Nous sommes appelés à entrer en dialogue avec Dieu et nous reconnaissons les signes qu’il nous donne. C’etait l’expérience de Marie avec l’ange Gabriel, elle pose la question du comment cela se fera-t-il ? Les apparitions de la « Belle Dame » à Bernadette lui ont apporté beaucoup de bonheur. "Elle m’a regardée comme une personne," dira t-elle. Nous voudrions que les pauvres et les petits soient regardés comme des « personnes. » Le dix huit février, Marie dit à Bernadette : « Je ne te promets pas d’être heureuse sur la terre, mais je te promets le bonheur du ciel. » Les apparitions lui ont donné beaucoup d’épreuves.
« Amen, je vous le déclare : aucun signe ne sera donné à cette génération. » Puis il les quitta, remonta en barque, et il partit vers l’autre rive. » Bernadette a vécu à Nevers à l’école de Marie, elle a suivi Jésus dans son humiliation. La relation est le signe de l’échange qui s’etablit entre les personnes. Nous partons de ce que nous avons vu, et de ce qui se donne à nous. Jésus nous conduit, Il nous guide et Il nous accompagne. Bernadette qui souffre de l’asthme à Nevers s’entend dire d’une soeur compatissante : "Ma pauvre petite fille, comme vous souffrez !" Bernadette lui répondra, oui ma sœur, mais la nuit de la Foi est encore plus difficile à vivre ! Elle terminera sa vie en disant à Marie : « Prie pour moi, pécheresse. » Nous saisissons la détresse des Pauvres. Rejetés des hommes, ils sont bien près de se croire rejetés de Dieu Lui-même. « Je suis moulue comme un grain de blé, » dira Bernadette qui a vécu cette misère avec un grand réalisme et une foi très grande.
moniale bénédictine
Les Exercices, n° 5 ; SC 127 (trad. (Œuvres spirituelles,
trad. J. Hourlier et A. Schmitt, Éd. du Cerf, 1967; p. 159 rev.)