«Cette réalité nous place face à une authentique situation d'urgence éducative dans la mesure où nous avons perdu les références de base de la coexistence humaine: la vérité, la bonté et la beauté», lit-on également. Les évêques soulignent que l’éducation ne peut être réduite à la seule instruction scolaire qui, même si elle est importante, n’est pas suffisante. «Nous reconnaissons la nécessité d’une base éducative qui implique la vie familiale», réaffirment-ils en expliquant que les leçons proposées dans les écoles «ne peuvent remplacer l’éducation que la famille peut donner».
«Nous sommes tous coresponsables de la solution de la crise d’humanité que nous affrontons: la famille, l’école, les moyens de communication, les églises», poursuivent les prélats. Il s’agit donc de forger une culture d’espérance et de paix, en s’unissant à la responsabilité de l’État. «Nous demandons à tous les croyants et aux personnes de bonne volonté de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher que la violence ne croisse et ne se diffuse, exhortent les évêques mexicains. Nous invitons particulièrement chaque personne à respecter les femmes et à reconnaître leur droit, à promouvoir leur dignité et leur intégrité au sein de notre société».
Le problème des féminicides continue d'atteindre de tristes records au Mexique. Selon l'Inegi (Institut de statistiques mexicain), en 2018, près de 10 femmes étaient assassinées chaque jour. Parmi ces meurtres, 90% restent impunis.
Un rôle essentiel dans la construction du Paraguay
Par ailleurs, à l’occasion de la Journée de la femme paraguayenne, célébrée dans tout le pays le 24 février, en souvenir de la première assemblée des femmes américaines qui eut lieu au Paraguay le 24 février 1967, les évêques du pays ont eux aussi publié un message. Ils soulignent que «les femmes ont toujours eu un rôle important au sein de la société et en particulier au Paraguay, où elles ont même donné leur vie pour sauver leur pays à des moments critiques. Les femmes paraguayennes ont su forger un nouveau parcours en vue de la reconstruction de la nation paraguayenne après la catastrophe que nous avons connue entre 1865 et 1870», rappellent-ils, en référence à la guerre de la Triple-Alliance ayant opposé le Paraguay à ses trois ennemis coalisés, l'Argentine, le Brésil et l'Uruguay. «Malgré leur importante contribution (…), les femmes ont été laissées en arrière», déplorent les évêques.
Bien que la contribution des femmes en divers secteurs de la société ait été amplement reconnue, poursuivent les prélats, «la société machiste de notre pays a toujours retardé leur participation aux différents aspects de la vie publique». Aujourd’hui, l’Église paraguayenne apprécie «l’incorporation des femmes dans les domaines traditionnellement réservés aux hommes» et voit en elles des «héroïnes courageuses qui sauvent des vies humaines, administrent la justice et travaillent pour mettre un terme à la corruption».
En conclusion de leur message, les évêques notent que «la violence contre les femmes continue à augmenter et à mettre en évidence la méconnaissance de la dignité et de la valeur de nombreuses femmes». Ils demandent donc de davantage dialoguer avec elles, «de les reconnaître et de créer des espaces de participation pour cheminer ensemble vers un pays plus inclusif, plus coopératif et plus solidaire».
Selon des statistiques officielles, 90 % des Paraguayennes ont déjà été victimes de violences physiques ou de maltraitance psychologique de la part d’un homme de leur environnement proche, rapportait RFI en 2017. En 2016, une grossesse sur cinq au Paraguay concernait des filles âgées de 9 à 16 ans.
(Avec Fides)