28 Mars 2020
Le Saint du Jour est une liste quotidienne des Saints gardés dans la mémoire de l'Église. Les histoires des maîtres de la vie chrétienne de tous les temps qui comme des phares radieux orientent notre chemin.
Saint Siège
Saint Gontran
(545-592)
Petit-fils de Clovis et de sainte Clotilde. Il est, à 16 ans, roi d'Orléans, de Bourgogne, du Berry. Il connut cette époque féroce et cruelle où la reine Frédégonde fit assassiner sa sœur, son beau-frère, son mari et l'évêque Prétextat.
Clotaire II fit périr Brunehaut, reine d'Austrasie, en l'attachant à un cheval au galop. Gontran lui-même fit bien quelques écarts dans la fidélité conjugale, répudia sa femme, crime qu'il ajoutait à bien d'autres.
Et puis, il se convertit, pleura ses péchés pendant le reste de sa vie, racheta ses fautes par ses grandes libéralités envers les pauvres, qui le surnommèrent « le bon roi Gontran ». Il essaya toujours de réconcilier ses frères et fit fonder de nombreux monastères.
Vers la fin de sa vie, il entra au monastère Saint-Marcel de Chalon sur Saône. Peu après sa mort, il fut proclamé saint par son peuple.
Il est commémoré par le Martyrologe Jeronimien (le plus ancien catalogue de martyrs chrétiens de l’Eglise Latine, V siècle) et par le Martyrologe Romain: selon la tradition, il aurait été martyrisé à Tarse, en Cilicie (actuelle Turquie) avec un autre chrétien, Dorotée ou Etienne.
Castor et Dorothée, martyrs pendant une des premières persécutions, sont mentionnés dans certains ouvrages.
À Tarse en Cilicie, saint Castor, martyr.
Saint Józef Sebastian Pelczar
Évêque de Przemyśl (Pologne)
Fondateur de la Congrégation des
« Servantes du Sacré Cœur de Jésus »
J |
ózef Sebastian Pelczar naît le 17 janvier 1842, en Pologne dans la petite ville de Korczyna, près de Krosno. Il y passa son enfance, en grandissant dans l’atmosphère de piété propre à l’ancienne Pologne, entouré de ses parents, Wojciech et Marianna née Miesowicz.
À l’école primaire, l’enfant manifeste des capacités extraordinaires. C’est pourquoi on lui fait continuer sa scolarité dans une ville voisine, mais il comprend la vanité des succès humains et décide de se consacrer au service de Dieu.
Il entre au petit séminaire puis, en 1860, au Grand Séminaire de Przemyśl. Il est ordonné prêtre le 17 juillet 1864. Il est d’abord vicaire en paroisse un an et demi, puis il se rend à Rome où il étudie, entre 1866 et 1868, dans deux Universités renommées : le Collegium Romanum (l’actuelle Université Grégorienne) et l’Institut Saint-Apollinaire (l’actuelle Université du Latran). Au terme de ce séjour, il obtient deux doctorats : Théologie et Droit Canon. À Rome, il approfondit également son amour pour l’Église et pour son chef visible, le pape.
Peu après son retour en Pologne, il est nommé professeur au Grand Séminaire de Przemyśl, puis, pendant vingt deux ans, il enseigne à l’Université Jagellone de Cracovie. En sa qualité de professeur et de Doyen de la Faculté de Théologie, il fut unanimement considéré comme un homme cultivé, un organisateur remarquable, proche de la jeunesse.
Outre son travail scientifique, il se livre sans compter à une activité sociale et caritative. En tant que Président de la « Société de l’Instruction populaire » – fonction qu’il occupe pendant seize années – il crée plusieurs centaines de bibliothèques populaires, dispense des cours gratuits, diffuse dans le peuple plus de cent mille livres et ouvre une école pour employées de maison.
En 1894, il fonde à Cracovie les Servantes du Sacré Cœur de Jésus « pour propager le Royaume de l’Amour du Sacré-Cœur ». Il veut que les sœurs de cette Congrégation soient signe et instrument de cet Amour auprès des jeunes filles, des malades et de toute personne en détresse morale et matérielle.
En 1899, il est nommé évêque de Przemyśl, d’abord comme auxiliaire, et bientôt comme titulaire. Sa spiritualité est marquée par l’amour du Saint-Sacrement, du Sacré-Cœur et de la Vierge Marie. D’où sa devise : « Tout pour le très Saint Cœur de Jésus à travers les mains de la très sainte Vierge ».
Mgr Joseph Sébastien veille à la formation doctrinale et spirituelle de ses prêtres. Il prêche aussi l’appel universel à la sainteté. Il déclare. « Aucun état, ni aucun âge ne constituent un obstacle à une vie parfaite. Dieu, en effet, ne considère pas les choses extérieures mais l’âme, et il exige seulement ce que nous pouvons donner ». Malgré sa santé précaire, il a une grande activité caritative : garderies pour enfants, cuisines populaires, foyers pour sans-abri, écoles ménagères pour jeunes filles, études gratuites pour séminaristes pauvres.
Comblé par Dieu de grands talents, il ne les gaspilla pas, mais les multiplia et les fit croître. On retiendra, pour preuve de son inlassable activité, son œuvre imposante d’écrivain, qui comprend des ouvrages théologiques, historiques, des traités de Droit Canon, des manuels et des livres de prières, ainsi que des lettres pastorales, des discours et des homélies.
L’évêque Pelczar meurt dans la nuit du 27 au 28 mars 1924, à quatre-vingt-deux ans, au terme de vingt-cinq années d’épiscopat. Le souvenir qu’il nous laisse est celui d’un homme de Dieu qui, malgré les difficultés de son époque, accomplit la volonté divine.
Józef Sebastian Pelczar a été béatifié le 2 juin 1991 à Rzeszów (Pologne) et canonisé, à Rome, le 18 mai 2003, par le même pape : saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Bx Jean-Baptiste Malo
Prêtre MEP et martyr
(* La Grigonnais, France, 2 juin 1899 - † Yên Hội, Vietnam, 28 mars 1954)
J |
ean-Baptiste Malo naît le 2 juin 1899 à La Grigonnais, dans le diocèse de Nantes en France. Il grandit à Vay (44), dans une famille de petits paysans. Vocation tardive, il entre au Séminaire des Missions Étrangères à 29 ans. Ordonné prêtre le 1er juillet 1934, il est envoyé en mission à Lanlong (Anlong, Guizhou), en Chine.
Dans cette région montagneuse aux confins des provinces de Guizhou, Guangxi et Yunnan, il règne alors une grande insécurité. En dépit de grandes difficultés, toujours sur le qui-vive, le P. Malo visite ses chrétientés, dont certaines n’ont pas vu de prêtre depuis 20 ans ; il fonde quatre nouvelles écoles. Au printemps 1951 c’est l’arrivée des troupes communistes : il est arrêté, détenu puis, après un jugement sommaire, expulsé de Chine affaibli et malade.
Le 27 novembre 1952, il rejoint son nouveau champ d’apostolat : la mission de Thakhek, au Laos.
À Noël 1953, les troupes Viêt Minh progressent dans la région et l’armée française contraint les missionnaires à s’évacuer vers Paksé, dans le sud du pays. Au retour, le 15 février 1954, ils tombent dans une embuscade des Viêt Minh. Avec son préfet apostolique, des confrères et une religieuse, le P. Malo fait face à des interrogatoires.
Le groupe est emmené à pied vers un camp de rééducation près de Vinh (Vietnam), à des centaines de kilomètres. Le P. Malo n’arrivera pas au bout de cette marche forcée. Il est malade et ne peut digérer le vieux riz qui sert d’unique nourriture quotidienne aux prisonniers. Ses gardiens lui refusent tout repos et tout soin : il meurt de faim et d’épuisement le 28 mars 1954 en offrant sa vie à Dieu. Il est mis en terre la nuit suivante sur le bord du fleuve Ngàn Sau, dans la province de Hà Tĩnh au Vietnam. Les chrétiens de cette région isolée, qui ont surpris l’enterrement, ont pieusement gardé sa tombe et son souvenir jusqu’à aujourd’hui.
Jean-Baptiste Malo fait partie des 17 martyrs béatifiés, en un seul groupe, à Vientiane, capitale du Laos, le 11 décembre 2016. Cette célébration a été présidée par le cardinal philippin Orlando Quevedo, oblat de Marie Immaculée (OMI) et archevêque de Cotabato, envoyé au Laos comme représentant personnel du pape François (Jorge Mario Bergoglio, 2013-).
C'était l'époque où les papes avaient dû quitter Rome et se réfugier en Avignon. Originaire de Bergame en Italie, Venturin était un éloquent dominicain qui faisait courir à lui toute l'Italie. Il s'en prit au pape Benoît XII disant qu'un pape hors de Rome n'est plus pape. Benoît XII le relégua dans un obscur couvent du Gévaudan en Isère. Son successeur, Clément VI, l'en fit sortir et saint Vinturin vint prêcher à Avignon que théologiquement les papes restent papes même s'ils sont ailleurs qu'à Rome. Puis il partit pour la croisade contre les Turcs et il meurt à Smyrne avec les Français qu'il avait entraînés pour les combattre.