20 Mars 2020
Le Saint du Jour est une liste quotidienne des Saints gardés dans la mémoire de l'Église. Les histoires des maîtres de la vie chrétienne de tous les temps qui comme des phares radieux orientent notre chemin.
Saint Siège
A Prague, vers la fin de 1300, a lieu le martyre de saint Jean Nepomucène, prêtre humble et prédicateur à la cour du roi Wenceslas IV; il s’oppose avec fermeté, en payant de sa vie, aux prétentions du monarque qui voulait faire violer le secret de la Confession et la liberté de l’Eglise.
Deux histoires pour un seul Saint et qui finalement ne changent en rien dans les deux cas, dont l’objet est le martyre.
Peut-être la deuxième histoire, peu noble et cruelle, est le fond de la première, celle institutionnelle et toujours atroce. Quel qu’en soit le degré de crédibilité historique des deux, sur les deux faces de la médaille brille la figure d’un jeune prêtre. De ceux qui, ne se font presque pas voir, parce qu’ils ont choisi de servir Dieu sans se faire de publicité, mais savent aussi tirer une très solide épine dorsale quand sont en jeu la défense de l’Eglise et des Sacrements.
Le jeune prêtre s’appelle Jean, un bohémien de Nepomuk, localité où il nait en 1330 (d’autres sources parlent de vers 1345), et qui lui conservera dans l’histoire l’appellatif de «Nepomucène». Jean, raconte la première histoire, est un intellectuel; il a fait un doctorat en Droit canonique à Padoue en 1387, mais c’est aussi une personne qui ne se sert pas de la vocation pour faire carrière. Il fait que le prêtre et assume diverses charges ecclésiastiques; il est nommé chanoine de la cathédrale de Saint Vito mais sans les bénéfices qui en découlent. Toutefois c’est une étoile qui brille surtout dans l’obscurité; ainsi en 1393, l’archevêque de Prague veut ce prêtre comme son vicaire général. Jean, malgré lui, arrive sous la rampe des feux , car, parmi ses atouts, il y a aussi celui d’être un brillant prédicateur, et c’est pour cela qu’il devient Aumônier à la cour du roi Wenceslas IV. Tout semble parfait, mais ne l’est pas en fa it.
Comme tous les rois, Wenceslas a aussi ses visées. Lorsqu’en 1393 le monastère de Kladruby devient vacant à la suite de la mort de l’Abbé, le monarque ordonne de le transformer en un siège épiscopal pour y placer un de ses favoris. Jean s’y oppose. Expert en droit, il sait que se plier à cette décision serait une violation de la liberté ecclésiale; il s’emploie donc pour l’élection canonique d’un nouvel Abbé. Le roi ne se fait pas marginaliser dans un coin et fait arrêter Jean et trois autres personnalités de l’Eglise. Les tortures font tomber les autres, Jean, lui, résiste; mais Wenceslas en ordonne l’exécution. Dans la nuit du 20 mars 1393, le prêtre est amené enchainé jusqu’au fleuve Moldova, et hissé au parapet du pont il est précipité dans la rivière. L’idée était de le faire disparaître en cachette, mais le lendemain le cadavre de Jean auréolée d’une lumière extraordinaire est retrouvé sur la berge. Le soupçon sur celui qui en a ordonné l’assassinat, comme un éclair, court de bouche en bouche.
Une deuxième version, celle moins officielle, émerge soixante ans après. Elle raconte que la femme de Wenceslas, la reine Jeanne de Bavière a trouvé en Jean un homme de grande profondeur spirituelle, et en fait son confesseur. La reine qui a aussi une grande foi, passe des heures en prière et surtout supporte avec dignité les trahisons continuelles de son mari qui navigue entre alcool et courtisanes. Pourtant le paradoxe tragique, est que Wenceslas doute de la fidélité de sa femme. D’abord, soupçonnée d’une relation avec Jean, puis de l’existence de quelque amant que le confesseur ne peut pas ignorer. Un jour le roi ordonne au prêtre de lui révéler les confidences de la reine mais Jean s’y oppose, il ne violera pas le secret de la Confession. Alors suivent de nouvelles requêtes avec intimidations qui ne changent en rien la détermination du prêtre. Vraie ou fausse, cette histoire finit aussi comme la première, Jean est brutalement jeté dans le fleuve Moldova. Encore aujourd’hui une croix entre le sixième et le septième pylône du pont rappelle le sacrifice d’un prêtre humble et courageux, vénéré comme martyr du secret sacramentel.
Ami de Saint Cuthbert qui fut d'abord évêque de Lindisfarne en Angleterre et établit le rite de la liturgie romaine dans son diocèse. Il préféra reprendre la vie monastique au monastère de Melrose, de tradition irlandaise, et s'en fut solitaire dans la paix de Dieu. Et c'est là que saint Herbert, son meilleur ami, venait le rejoindre chaque année pendant plusieurs jours pour parler des choses de Dieu. Ils connurent la grâce de mourir à quelques jours l'un de l'autre et à la même heure.
Tous les ans, la paroisse de Notre-Dame des Lacs et de Saint Charles célèbre une messe à la mémoire de l'ermite saint Herbert sur l'île du lac de Derwentwater...
- en anglais: 'Cockermouth and Keswick Catholic Churches' et 'Our Lady Of Windermere & St Herbert'
. Alexandra, du grecque alexein, "repousser", -andros, "homme"
. Martyr de Lyon en 177.
Théophane Vénard naquit le 21 novembre 1829, à saint-Loup-sur-Thouet, au diocèse de Poitiers. Son père, qui était instituteur et sa mère Marie Guéret élevèrent leurs enfants dans des sentiments très chrétiens: Mélanie, l'aînée, mourut religieuse de l'Immaculée-Conception, et leur plus jeune frère, Eusèbe, fut curé d'Assais.
Théophane, encore enfant, aimait à lire les « Annales de la Propagation de la Foi,» soit seul, soit en compagnie de sa sœur Mélanie. Un jour, la revue racontait les souffrances et la mort du Père Cornay, qui venait de souffrir le martyre au Tonkin. Saisi d'une émotion indicible, et d'un véritable enthousiasme apostolique, il s'écria: « Moi aussi, je veux aller au Tonkin ! Et moi aussi, je veux être martyr !» Il avait alors dix ans. Quelques jours après, il se trouve avec son père dans une prairie. « Mon père, fit-il soudain, combien vaut ce pré? – Je ne sais pas au juste; mais pourquoi cette question? – Ah! si vous pouviez me le donner, ce serait ma part; je le vendrais et ferais mes études.» Le père comprit et favorisa une vocation si déterminée : Théophane fit ses études au petit séminaire de Montmorillon et au grand séminaire de Poitiers. Après son ordination au sous-diaconat (février 1850), il disait adieu à sa famille et entrait au séminaire des Missions-Étrangères, à Paris.
L'abbé Vénard reçut l'onction sacerdotale le 5 juin 1852, bien qu'il n'eût que vingt-deux ans et demi, et le 23 septembre, il s'embarquait à Anvers pour la Chine. Arrivé à Hongkong, il y attendit dix mois sa destination. En définitive, il fut désigné pour le royaume d'Annam: le 13 juin 1854, il arrivait à Vinh-Tri, auprès de son évêque, Mgr Retord.
Les débuts de M. Vénard furent assez laborieux: il paya son acclimatation par une grave maladie. A peine remis, il est obligé de changer constamment de demeure, afin d'échapper aux édits de persécution de l'empereur Tu-Duc. Traqués comme des bêtes sauvages, les missionnaires de l'Annam sont contraints de fuir, de descendre dans des cachettes souterraines, pendant qu'au-dessus de leurs têtes les troupes des mandarins pillent et détruisent leur chrétientés. M. Vénard cherche un refuge à Hoang-Nghuen, auprès de M. Castex, provicaire de la Mission, qui meurt entre ses bras (6 juin 1857), Il est chargé du district qu'administrait le défunt.
Tu-duc lance contre les chrétiens de nouveaux édits plus sévères encore que les précédents : les mandarins des provinces s'empressent de les exécuter. Grâce à un lettré apostat qui renseigne les mandarins sur les cachettes des missionnaires, de nombreuses arrestations ont lieu dans la mission d'Annam. Le Père Néron, livré par un traître, venait de terminer sa carrière par le martyre, le 3 novembre 1860. Le 30 du même mois, le Père Vénard, dénoncé par un païen, était arrêté avec son catéchiste et conduit à la sous-préfecture. Le mandarin le traita avec de grands égards et parut même regretter son arrestation.
En fin décembre, il fut transporté à Hanoï. Sur son passage, la foule chuchotait: « Qu'il est joli, cet Européen !» Au tribunal le juge lui demande:
– Qu'êtes-vous venu faire à Annam? – Je suis venu uniquement pour prêcher la vraie religion à ceux qui ne la connaissent pas. – Quel âge avez-vous? – Trente-et-un ans. – Il est encore bien jeune...
Un instant après le vice-roi fait apporter deux crucifix; il en fait remettre un au Père Vénard en lui disant:
– Foulez la croix et vous ne serez pas mis à mort.
– Quoi! J'ai prêché la religion de la Croix jusqu'à ce jour: comment voulez-vous que je l'abjure? Je n'estime pas tant la vie de ce monde que je veuille la conserver au prix d'une apostasie.» Ce disant le missionnaire baisa longuement l'image du Christ.
– Si la mort a tant de charme a vos yeux, pourquoi vous cachiez-vous de crainte d'être pris?
– La religion défend de présumer de ses propres forces, et de se livrer soi-même. Mais le ciel ayant décidé que je sois arrêté, j'ai confiance qu'il me donnera assez de force pour souffrir tous les supplices et être ferme jusqu'à la mort.»
Il fut condamné à mort. En attendant la sanction impériale, M. Vénard installé dans sa cage sur la rue, causait gaiement avec les gardiens et les curieux et souvent chantait des cantiques. L'ordre d'exécuter la sentence de mort arriva dans la nuit du 1er au 2 février 1861. Dès sept heures du matin, on lui lut le jugement qui le condamnait à mort, et à neuf heure, il était décapité.
J.-M. Planchet, Nouvelle Vie des Saints, 2e éd. Paris, 1946
Ste María Josefa del Corazón de Jesús
Religieuse, fondatrice des
‘Servantes de Jésus de la Charité’
M |
aría Josefa del Corazón de Jesús, dans le siècle María Josefa Sancho de Guerra, naît le 07 septembre 1942 à Vitoria-Gasteiz (Pays basque en Espagne). Son père est marchand de chaises. Il s'appelle Bernabé Sancho, et sa mère Petra de Guerra.
À 7 ans elle perd son papa. À 15 ans, on l'envoie à Madrid pour continuer son éducation. Elle aime la vie retirée. Elle dira plus tard : “Je suis née avec la vocation religieuse”. À 18 ans, de retour à Vitoria, elle manifeste son désir de rentrer dans un monastère, mais avant de trouver définitivement sa voie, elle devra endurer diverses expériences et écouter les suggestions de sages religieux.
En 1860, elle est sur le point d'entrer chez les Conceptionnistes contemplatives d'Aranjuez, lorsque le typhus l'en empêche. Son confesseur lui conseille alors d'entrer dans un Institut de vie active. Elle entre chez les Servantes de Marie, récemment fondées à Madrid par Sainte Soledad Torres Acosta. Elle prend le nom de Sœur Marie de la Santé. Après 2 mois de noviciat, on l'envoie diriger un collège. À l'approche de sa profession, elle est saisie de doutes sérieux, mais devant l'insistance de son directeur spirituel, elle fait ses vœux temporaires en 1866. Les problèmes ne s'apaisent pas et divers confesseurs lui disent qu'elle s'est trompée de vocation. Après avoir consulté le saint Archevêque Antoine-Marie Claret, ainsi que la fondatrice, sainte Soledad, elle quitte l'institut avec quelques autres Servantes de Marie.
En 1871 à Bilbao, elle fonde l'Institut des ‘Servantes de Jésus de la Charité’, exclusivement consacrées à l'assistance des malades dans les hôpitaux et à domicile. Elle change son nom en celui de Sœur Maria Josefa du Cœur de Jésus. Elle a 29 ans et sera Supérieure pendant 41 ans jusqu'à sa mort. Exigeante pour elle-même, elle représente pour ceux qui souffrent le visage miséricordieux de Dieu. « La charité et l'amour réciproque - dit-elle à ses Sœurs - constituent également, au cœur de cette vie, le paradis de la communauté. » Elle effectue de pénibles voyages pour visiter ses diverses communautés : 43 maisons avec plus d'un millier de Sœurs. Tout en servant les autres, elle sait garder son intimité avec le « Cœur divin de Jésus » et converser avec lui. « Nous pouvons le faire - dit-elle- aussi souvent que nous le voulons sans craindre de blesser personne. Notre intimité ne sera qu'avec Jésus.”
À la fin, une longue maladie la contraint à demeurer dans la maison de Bilbao; obligée de garder le lit, elle entretient une vaste correspondance. Elle meurt le 20 mars1912, ayant depuis longtemps acquis une réputation de sainteté.
María Josefa del Corazón de Jesús a été béatifiée par le pape saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) le 07 septembre 1992, et canonisée, à Rome, le 1er Octobre 2000 par le même Pape.
Saint Wulfran
Évêque de Sens
(7ème s.)
Martyrologe Romain : Au monastère de Fontenelle, vers 700, la mise au tombeau de saint Vulfran. Moine élu évêque de Sens, il entreprit, après quelques années, de porter l’annonce de l’Évangile au peuple de la Frise et, revenu au monastère de Fontenelle, il y termina ses jours.
Saint Wulfran (ou Vulfran) était fils d’un officier du roi Dagobert. ll passa quelques années à la cour sous Clotaire III et sainte Bathilde, sa mère ; mais il n’échoua point contre les écueils où la vertu des courtisans fait si souvent naufrage. Il sut allier les devoirs de son état avec la pratique des maximes de l’Évangile. Il avait une estime particulière pour les vrais serviteurs de Dieu. Ayant été élevé sur le siège de Sens en 682, il se livra tout entier aux fonctions de l’épiscopat ; mais à peine eut-il gouverné son diocèse deux ans et demi, qu’il résolut de le quitter pour aller prêcher la foi dans la Frise, à l’exemple de plusieurs missionnaires anglais qui travaillaient de ce côté-là. Il s’y rendit donc après avoir fait une retraite, et ses prédications eurent les plus heureux succès. Un grand nombre de personnes, parmi lesquelles on comptait le fils du roi Radhod, se convertirent et reçurent le baptême.
Ce saint sauva la vie à un malheureux nommé Ovon, destiné par le sort à être immolé aux idoles. Ayant été pendu, il resta deux heures à la potence de sorte que tout le monde le croyait mort ; mais la corde ayant cassé par la vertu des prières de Wulfran, Ovon tomba par terre et se trouva plein de vie. Le saint à qui on le donna, l'instruisit des vérités de la religion. Ovon fut depuis moine et prêtre de Saint-Wandrille. Wulfran rendit aussi la vie à deux enfants qu'on avait jetés dans la mer en l'honneur des idoles du pays. Notre saint se retira ensuite au monastère de Saint-Wandrille, où il mourut en 720.
Pratique : Ayez une estime particulière pour ceux qui procurent la gloire de Dieu.
Ste Claudia et ses compagnes
Martyrisées à Amide, en Asie mineure
(4ème siècle)
A |
lexandra, Claudia, Euphrasie, Matrone, Julienne, Euphémie, Théodosie, Derphuta et une de ses sœurs, ses six compagnes martyres, sous Dioclétien. Elles étaient venues défendre des chrétiens devant le gouverneur d'Aminsos en Cappadoce. Les soldats se ruèrent sur elles et les dépouillèrent de leurs vêtements pour s'en amuser et les exposer à la risée de la foule. Puis ils les fouettèrent avec des verges pour les déchirer. Elle furent finalement jetées dans une fournaise.