Dans les départements de l’Oise et du Morbihan, les plus touchés par le coronavirus, des arrêtés préfectoraux interdissent les grands rassemblements dans les lieux confinés jusqu’au 14 mars. Les messes sont concernées et elles ont été suspendues dans les diocèses de Vannes et de Beauvais. Aleteia a demandé aux prêtres concernés comment ils vivaient cette période tout à fait inédite.
Il faut donc continuer à vivre, ne pas être habité par la peur mais par l’Amour »
Le père Séraphin Yannogo, curé à la cathédrale de Senlis a donc dit la messe seul dimanche dernier. Il s’est installé dans la chapelle préromane de la cathédrale. « Nous avions mis une grande affiche sur la porte indiquant à ceux qui se présentaient qu’il n’y avait pas de messe mais que nous les invitions à prier chez eux avec la parole de Dieu. Une façon de rappeler que c’est aussi une nourriture ! »
Mais quelle impression pour un prêtre de vivre une messe dominicale tout seul ? « C’est la première fois que cela m’arrive, c’est vrai que cela fait drôle, mon cœur de prêtre était touché de ne pas être avec mes fidèles. En même temps, je sais que la parole de Dieu est là et qu’elle nous nourrit tous. Humainement parlant, on pourrait être triste… mais nous sommes chrétiens, nous avons le Christ avec nous, alors on ne s’arrête pas à ces désagréments ! » Et de raconter un petit clin-Dieu : « je n’ai donc pas pu dire l’homélie que j’avais préparé quelques jours avant l’annonce de suspension de la messe dominicale, or il se trouve que mon homélie portait justement sur l’importance de la parole de Dieu, une parole qu’il faut « ruminer », afin de la laisser agir au plus profond de nous ». « Il faut donc continuer à vivre, ne pas être habité par la peur mais par l’Amour », conclut le prêtre, toujours plein d’entrain.
Ce qui me frappe aussi, c’est cette concomitance avec le carême, cela nous invite à prier davantage, en communion avec les autres et à se convertir.