13 Mars 2020
Mais le silence de Joseph accueille aussi un drame. En effet, Marie lui était accordée en mariage. Il l'aimait tendrement et chastement. Or, voici qu'il découvre qu'elle est enceinte ! Physiquement l'évidence éclate. La grossesse est certaine. Il ne peut se dérober à cette certitude. Moralement, à aucun instant, Joseph ne doute de l'innocence de Marie. Blessé dans son amour, interloqué dans sa raison, mille pensées l'assaillent et crucifient alors son âme.
Ainsi, le silence de Joseph porte aussi des stigmates. Celle des combats et des arrachements auxquels sa foi a dû consentir. Son combat intérieur s'est résolu à cause de sa confiance en Dieu et en Marie. Son combat n'a jamais entamé sa foi, mais l'a au contraire purifiée, rabotée, ajustée, simplifiée. Dieu a fait en lui le travail que lui, Joseph, exerçait pour autrui : le travail du charpentier.
Le drame de Joseph est quelque part le nôtre. La leçon d'espérance que cet homme sage et bon nous délivre, est de nous faire comprendre que ces tragédies intérieures traversées par l'abandon à Dieu, participent de l'avènement de son Royaume.
Croire, c'est être capable de porter ses doutes. Il faut toujours distinguer le fait de douter « de » Dieu et le fait de douter « en » Dieu.
Par l'intercession de Joseph, plaçons dans son silence les brisures de nos cœurs endoloris pour qu'il nous obtienne la paix que Dieu promet à ceux qui consentent à Le suivre, et qui marchent dans la nuit.
Extraits de "Un homme nommé Joseph", de Mgr Dominique Rey
Confions aux prières de saint Joseph l'intention que nous portons dans notre cœu