Homélie du Père Gilbert Adam
"Si c’est moi qui me rends témoignage, mon témoignage n’est pas vrai ; c’est un autre qui me rend témoignage, et je sais que le témoignage qu’il me rend est vrai.
Le mystère caché derrière le voile de la Révélation de Dieu est arrivé au grand jour à l’heure de sa proclamation. Les adversaires de Jésus se cachent derrière Moïse. Jésus dit à ses adversaires : Je suis Celui dont parle toute l’écriture et vous ne me reconnaissez pas !Progressivement, Jésus énonce les mystères qu’il accomplit. Sa Parole, qui est reçue par les pauvres et les petits, est difficile à être entendue « par les Juifs. » Lorsque Jésus vient, il éclaire la Parole de Moïse. Aujourd’hui encore, cette Lumière nous illumine. Le Père a manifesté à Moïse son visage dans la nuit de la foi. Lorsque Moïse parlait, c’était de Jésus dont parlait sa bouche. Quand Jésus est venu, la prophétie a dévoilé son visage. La Voix de Dieu est proclamée au Peuple de Dieu. C’est par la lumière de Jésus que la Parole nous fait entrevoir la vie éternelle. Si nous sommes en lui, nous faisons par lui et pour lui les œuvres de Dieu. En effet, Jésus se reconnaît par la Présence qu’il exerce au cœur de notre vie. Il se reconnaît en nous par ses œuvres de paix, d’amour, de joie, de bonté, de douceur, d’humilité et de tendresse.
"Vous avez envoyé une délégation auprès de Jean le Baptiste, et il a rendu témoignage à la vérité. » Moi, ce n’est pas d’un homme que je reçois le témoignage, mais je parle ainsi pour que vous soyez sauvés. Jean était la lampe qui brûle et qui brille, et vous avez voulu vous réjouir un moment à sa lumière. Jésus met en lumière le témoignage que Jean le Baptiste lui a rendu. Mais il souligne aussi qu’un témoignage humain n’est pas assez fort. Il n’y a que le témoignage de Dieu qui soit adéquat à la Présence de Dieu. Jésus loue Jean le Baptiste en le décrivant comme une lampe qu’on allume et qui brille. Il rappelle que beaucoup de Juifs ont reçu de son vivant le baptême. Plus grand que le témoignage de Jean Baptiste est celui des œuvres de Jésus : ses miracles attestent qu’il est l’envoyé du Père. C’est par notre vie, bien plus que nos paroles que nous annonçons le mystère de Dieu. Jean Baptiste, comme une lampe qui éclaire, annonçait Jésus ! Si notre geste est un geste d’amour, il montre le Dieu vivant au plus intime de notre vie.
"Mais j’ai pour moi un témoignage plus grand que celui de Jean : ce sont les œuvres que le Père m’a donné d’accomplir ; les œuvres mêmes que je fais témoignent que le Père m’a envoyé. » Et le Père qui m’a envoyé, lui, m’a rendu témoignage. Vous n’avez jamais entendu sa voix, vous n’avez jamais vu sa face, et vous ne laissez pas sa parole demeurer en vous, puisque vous ne croyez pas en celui que le Père a envoyé. Le témoignage du Père atteste que la Parole de Jésus est véridique. Mais pour que ce témoignage soit perçu, il faut savoir écouter la Parole de Dieu. Jésus dénonce l’incroyance des Juifs. La parole de Dieu ne peut demeurer en celui qui ne croit pas en lui comme l’envoyé du Père. Les adversaires de Jésus ne peuvent recevoir la vie éternelle. Jésus renvoie ses adversaires au Père, le Maitre du Sabbat. Il y a Quelqu’un, qui est le Père invisible, qui prend sa défense. Jésus demeure en effet dans le Père et il nous donne son Esprit Saint pour venir à notre secours afin que nous le reconnaissions et que nous appelions Dieu notre Père. Moïse sera l’accusateur des Juifs, car ils ont scruté les écritures, et leur révélation fait connaitre Jésus.
prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église
2e homélie sur la Genèse, 2 (Œuvres complètes, tome
V, Homélies sur la Genèse; trad. sous la direction de M.
Jeannin; Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1864; rev.)