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Le blog de mim-nanou75.over-blog.com

Bienvenue sur mon site Une innovation pour mes anciens lecteurs, désormais je traite de divers sujet, en premier La religion judéo chrétienne signé" Monique Emounah", pour ceux qui ne peuvent se déplacer à l'églises quelques soit la raison, et le lieu de leurs résidences ils peuvent suivre les offices du jour, la politique (LR) et les infos, la poésie et les arts en général. Mes écrits, signé (Alumacom) également mes promos de mes dernières parutions et quelquefois un rappel pour mes anciens écrits. Merci de votre attention,

Quelques témoignages parmi les milliers de victimes du Coronavirus

L'ESSENTIEL
DE L'ACTU
 
 
  Bonjour, ce samedi 28 mars, nous mettons à la Une les visages de victimes de ce virus. Age, sexe, antécédents médicaux… on s’intéresse aussi au profil de ces personnes décédées alors que la mort de la jeune Julie, 16 ans, inquiète. Globalement, « cette situation reste exceptionnelle » et « les enfants sont infiniment moins touchés », nous explique le docteur Robert Cohen, professeur de pédiatrie. Pour autant, nous devons tous faire attention et continuez à respecter le confinement. Ce dernier durera « au moins » quinze jours de plus, jusqu’au 15 avril, a par ailleurs confirmé Edouard Philippe, mettant fin à un faux suspense. Pendant ce temps, les théories du complot sur l’origine de l’épidémie vont bon train, dans le monde entier. On vous raconte ça. Notre podcast quotidien, Code source, donne ensuite la parole à Patrick, 51 ans, qui a passé 5 jours dans le coma après avoir contracté la maladie. Côté météo, on inverse la tendance de ces derniers jours. Le temps sera variable au nord de l’Hexagone, mais plus ensoleillé au sud. Bonne journée à tous et bonne fête aux Gontran ! Prenez soin de vous.

Coronavirus : portraits de vies brisées par l’épidémie

Coronavirus : portraits de vies brisées par l’épidémie

La France comptait déjà vendredi soir près de 2000 morts dus au Covid-19. Parmi eux, Aïcha, Sylvain, Jeanne-Elisabeth, Marc, Alain et Patrick. Voici leurs histoires.

 

Depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus, la liste des disparus s'allonge implacablement. Ce vendredi, elle s'établissait à 1995 décès en milieu hospitalier.

Exceptionnellement, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) s'apprête à publier chaque semaine le nombre de décès quotidien enregistrés dans les départements « afin de contribuer en toute transparence à la mise à disposition de données pendant l'épidémie de Covid‐19 ». Et les chiffres sont déjà là : selon l'institut, le nombre observé de décès sur la semaine du 16 au 22 mars est déjà supérieur, de l'ordre de 6 %, à la « normale ».

Ils étaient caissière, médecin, retraitée, vigile, prêtre ou gendarme. Contaminés par le Covid-19, ils sont partis en quelques jours. Leurs proches leur rendent hommage.

Aïcha, caissière historique du Carrefour de Saint-Denis

Aïcha Issadounène, 52 ans, était caissière au magasin Carrefour de Saint-Denis depuis 30 ans./DR
Aïcha Issadounène, 52 ans, était caissière au magasin Carrefour de Saint-Denis depuis 30 ans./DR  

C'est à elle qu'on apportait les documents administratifs un peu difficiles à comprendre, les factures, les formulaires à remplir… Pour les 240 employés de l'hypermarché Carrefour de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Aïcha Issadounène, 52 ans et 30 d'ancienneté, était un repère, « un cœur en or » : « Tout le monde venait la voir, elle était serviable, elle aidait énormément les gens », glisse l'un de ses collègues.

Jeudi soir, le virus a emporté cette caissière historique du magasin, connue dans tout le quartier. La veille, alertés par ses proches inquiets de ne pas réussir à la joindre, les pompiers avaient dû forcer la porte d'entrée de son domicile à Saint-Ouen, pour la transporter d'urgence à l'hôpital. « Elle est partie très vite, il ne faut vraiment pas prendre cette maladie à la légère », souffle l'une de ses anciennes collègues et amie de longue date.

Célibataire, sans enfants, prenant soin de sa mère âgée, Aïcha ne s'était jamais absentée du travail. Jusqu'au 17 mars, premier jour du confinement. « Elle m'a appelée, j'ai compris qu'elle ne se sentait pas bien du tout », glisse encore son amie. Carrefour était son « travail de cœur ». Son premier travail, en fait. « On avait commencé ensemble dans les années 1990, alors qu'on était étudiantes », raconte une habitante, qui aimait venir la saluer derrière sa caisse ou à l'accueil du magasin.

Coronavirus : les employés de supermarché en première ligne

Aïcha cumulait son temps partiel au magasin avec un autre emploi, dans un cabinet comptable. Depuis quelques années, elle avait rejoint la CGT, pour défendre ses collègues. Sa renommée dépassait les portes du supermarché. « Elle était très sociable », glisse le député PCF Stéphane Peu, qui l'avait rencontré lors d'une mobilisation des employés aux portes du magasin il y a quelques années. « Elle aidait énormément de gens, c'est pour ça qu'on lui avait confié un mandat », glisse un syndicaliste, qui ajoute : « Personne ne peut vraiment dire comment elle a attrapé le virus. Elle venait en métro, c'est peut-être comme ça qu'elle a été contaminée… »

Ce décès brutal, le premier identifié dans les rangs des caissières de Carrefour, a semé le choc parmi le personnel, et suscite la colère de la fédération commerce et services de la CGT. L'enseigne évoque « un drame », et indique qu'une cellule psychologique a été mise en place dans le magasin. Depuis la mi-mars, l'entreprise avait équipé ses employés de gants et de gel, installé des plexiglas aux caisses.

Sylvain Welling, médecin jusqu'au bout

Le Dr Sylvain Welling, 60 ans et généraliste à L’Hôpital (Moselle), est le plus jeune des cinq médecins morts en France du Covid-19./PHOTOPQR/Le Républicain lorrain/Romuald Ponzoni
Le Dr Sylvain Welling, 60 ans et généraliste à L’Hôpital (Moselle), est le plus jeune des cinq médecins morts en France du Covid-19./PHOTOPQR/Le Républicain lorrain/Romuald Ponzoni  

Le Dr Welling s'est presque tué à la tâche. Le mercredi 18 mars au matin, avec son masque chirurgical et en sueur, il recevait encore des malades, inquiets de son état et de leur propre vulnérabilité. L'après-midi, il était hospitalisé en réanimation pour des problèmes respiratoires. Intubé samedi matin. Décédé quelques heures plus tard d'une infection pulmonaire.

Sylvain Welling, 60 ans est le plus jeune des cinq médecins morts en France du Covid-19, dont quatre dans la région Grand Est. Il exerçait dans la commune de L'Hôpital (Moselle)… Originaire d'une famille de mineurs de charbon de l'est mosellan, le praticien ne comptait pas ses heures pour répondre aux appels de ses patients. Un vrai sacerdoce, comme pour la plupart de ses confrères.

Les hommages de dizaines de patients ont vite fleuri sur les réseaux sociaux. Choqués de perdre leur médecin. De perdre un médecin. « Cela arrive au moment où l'on a le plus besoin de docteurs », a résumé Gilbert Weber, le maire de L'Hôpital. Aujourd'hui, ils ne sont plus que deux généralistes pour 5 500 habitants…

« C'était l'exemple parfait du médecin de famille, confie le docteur en retraite Jean Schuler, 73 ans, avec lequel il a collaboré pendant une petite quinzaine d'années. Tôt le matin ou tard le soir, il était toujours à disposition. Je l'avais pris comme associé lorsqu'il faisait des remplacements dans le secteur. A une époque, j'étais engagé en politique (NDLR : il a notamment été maire de L'Hôpital de 1983 à 2001 et vice-président du conseil régional de Lorraine et conseiller général de Moselle) et grâce à son dévouement, j'ai pu être absent souvent… »

Malgré le cap de la soixantaine franchi, le Dr Welling ne voulait pas ranger son stéthoscope et tirer le rideau de son cabinet. « Dans sept ans », répondait-il lorsqu'on lui posait la question. « Il craignait aussi sans doute de se retrouver sans activité, glisse le Dr Schuler. L'exercice de la médecine est prenant et ne permet pas forcément de faire autre chose. Il n'avait pas trop le temps de penser à lui et il redoutait peut-être de ne plus connaître la même intensité. »

Depuis le décès soudain de son épouse Marie-Odile (52 ans) en février 2015 à la suite d'une rupture d'anévrisme aux sports d'hiver, le sexagénaire n'avait plus que son métier et sa fille Solène, en études d'ostéopathie, auxquels se raccrocher. « Il en faisait sans doute même encore plus qu'avant », souffle son ex-collègue.

Alain, l'ange gardien du centre commercial d'Aulnay-sous-Bois

Alain Siekappen-Kemayou était chef de la sécurité au centre commercial O’Parinor, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)./DR
Alain Siekappen-Kemayou était chef de la sécurité au centre commercial O’Parinor, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)./DR  

« Repose en paix mon frérot. Cela fera bizarre de ne plus te voir arpenter les allées du centre commercial. » Sur les réseaux sociaux, les hommages à Alain Siekappen-Kemayou, chef de la sécurité du centre commercial O'Parinor, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), se multiplient. Sa disparition a créé un choc : parce qu'il était connu de tous, mais aussi parce que son jeune âge — il avait 45 ans — et sa carrure de sportif semblaient l'immuniser contre le Covid-19. Et pourtant : il a contracté le virus et est décédé vendredi 20 mars, après dix jours d'hospitalisation.

« C'était devenu une vraie figure d'Aulnay-sous-Bois. Il m'a aidé à concevoir mon restaurant, notamment sur les normes de sécurité. Il n'oubliait pas non plus de me sermonner, quand mes livraisons arrivaient au-delà de 10 heures, ce qui est interdit », se souvient Billel Hidri, ex-gérant d'un restaurant de tacos. Qui nuance : « Mais il était tout en équilibre : il parlait cash, mais respectait les gens. C'est ce que les jeunes appréciaient. Grâce à lui, O'Parinor n'a jamais connu de violences. Tout le monde le respectait ! » D'autres fidèles du centre commercial se souviennent « de ces clients désargentés qu'Alain laissait partir sans payer, par compassion », ou bien de son « bonjour » tonitruant à chaque entrée sur le site.

Coronavirus : Au travail, « On a la peur au ventre » affirme un éboueur

Pour beaucoup, son décès a rendu concrète la menace du Covid-19. Mis un visage sur les ravages du virus : « Je crois que je respecte mieux le confinement depuis que j'ai appris sa mort : si lui, jeune et costaud, a pu en mourir… Personne n'est à l'abri », résume Mehdi, ancien stagiaire en restauration.

Aujourd'hui, les 210 boutiques ont baissé le rideau, mais l'hypermarché Carrefour et la pharmacie sont encore ouverts. A la CGT, dont Alain Siekappen-Kemayou était élu, on déplore le manque de protection sanitaire pour les employés encore sur place, agents de sécurité et caissières. « Ils n'ont pas de gel hydroalcoolique ni de masques en quantité suffisante, tonne Amar Lagha, secrétaire général de la fédération commerces et services. Des mesures draconiennes auraient du être prises dès le début ! »

Son employeur, la société Samsic Sécurité assure pourtant avoir « mis en œuvre toutes les mesures préconisées par le gouvernement » : « Dès le début, nous avons sensibilisé nos agents aux gestes barrière, à la distanciation, et nous les avons équipés de gants, de masques lorsqu'ils étaient en contact avec le public. La mort d'Alain, très apprécié pour son professionnalisme, nous a tous touchés. »

Les paroissiens de Fontenay-le-Fleury ne pourront pas dire adieu à leur curé

Le père Marc Frasez, curé de la paroisse de Fontenay-le-Fleury, exerçait dans les Yvelines depuis 49 ans./DR
Le père Marc Frasez, curé de la paroisse de Fontenay-le-Fleury, exerçait dans les Yvelines depuis 49 ans./DR  

Le père Marc Frasez, 74 ans, le curé de la paroisse Saint-Germain-de-Paris de Fontenay-le-Fleury (Ile-de-France), est le premier prêtre d'Ile-de-France à décéder du Covid-19. Il s'est éteint dans la nuit de jeudi à vendredi, à 2h30 du matin. « L'hôpital André-Mignot de Versailles, nous a prévenus tout de suite, explique Monseigneur Bruno Valentin, l'évêque auxiliaire de Versailles. Mais nous étions au courant depuis deux jours que le père Frasez ne pourrait être sauvé. C'est un choc, au-delà même de Fontenay-le-Fleury, pour tout le département »

Marc Frasez exerçait dans les Yvelines depuis… 49 ans. Après avoir été ordonné prêtre en 1971 à Conflans-Sainte-Honorine, il avait notamment exercé à Versailles, les Mureaux, Saint-Germain-en-Laye, Houilles ou le Chesnay. Cela faisait treize ans qu'il était le prêtre de Fontenay-le-Fleury.

« Jusqu'au 15 mars, le père Frasez a eu l'activité normale d'un prêtre, poursuit Monseigneur Valentin. Le week-end du 14 au 15 mars, il a aussi géré l'annulation des messes. Il ressentait juste un peu de fièvre ». Le 16 mars, l'état de santé du père Frasez s'est dégradé subitement et il a été hospitalisé en urgence à Versailles. « A partir de là, il a, hélas, suivi l'itinéraire classique des malades les plus atteints par ce virus », déplore Bruno Valentin.

C'est ce dernier qui se chargera de célébrer les obsèques du père Frasez la semaine prochaine à Chartres (Eure-et-Loir) où sa famille possède un caveau. La cérémonie promet d'être d'une tristesse totale tant le contraste entre l'affection que beaucoup d'Yvelinois lui vouaient et l'assistance réduite sera prégnant.

« Nous serons en très petit comité, confirme Monseigneur Valentin. À cause des mesures de confinement, il y aura très peu de monde. De notre diocèse, en plus de moi, il n'y aura que deux autres prêtres. Et je crois que seulement trois ou quatre de ses frères et sœurs pourront être présents. Aucun paroissien de Fontenay-le-Fleury ne pourra venir. Quand on sait à quel point il a été apprécié dans les Yvelines depuis près de cinquante ans, il est vraiment très rude de devoir l'accompagner à si peu dans sa dernière demeure. Oui, c'est vraiment très rude. »

Patrick Guigon, premier gendarme à périr du Covid-19

Jeudi soir, à 20 heures, il n'y a pas eu d'applaudissements aux soignants à la caserne de gendarmerie de Maisons-Alfort (Val-de-Marne). Pour cette fois, les militaires ont fait une petite entorse à leur rituel pour saluer la mémoire de Patrick Guigon, le premier gendarme de France mort du Covid-19 la veille au soir.

Une grande émotion a balayé l'immense caserne quand les bougies se sont allumées aux fenêtres et que la musique de « Ce n'est qu'un au revoir » a retenti. Sous-officier avec le grade de maréchal des logis chef, le gendarme Guigon âgé de 51 ans est décédé mercredi soir à son domicile, en banlieue parisienne.

Marié et père de trois enfants, il était en arrêt maladie et confiné depuis quelques jours pour suspicion de Covid-19. Il présentait les symptômes de la maladie, et son état s'est dégradé brutalement en quelques heures mercredi matin. Alerté, le Samu n'a pas eu le temps de prendre en charge le sous-officier qui est décédé à la caserne où il vivait avec sa famille.

Celle-ci a d'ailleurs tenu à rester très discrète. On sait cependant que Patrick Guigon souffrait de pathologies respiratoires et cardiaques et qu'il était affecté au groupement interministériel de contrôle (GIC). Ce service, placé sous la tutelle du Premier ministre, est sollicité par les services de renseignement pour conduire des « interceptions électroniques », qu'on appelle communément des écoutes.

Avant d'occuper ces fonctions, le maréchal des logis avait servi dans la garde républicaine puis dans une unité territoriale — les gendarmes départementaux — en Ile-de-France. Après le décès de Patrick Guigon, les autorités de la caserne de Maisons-Alfort, la deuxième plus grande de France derrière Satory (Yvelines), ont procédé à la désinfection des parties communes.

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