27 Mai 2020
Le Saint du Jour est une liste quotidienne des Saints gardés dans la mémoire de l'Église. Les histoires des maîtres de la vie chrétienne de tous les temps qui comme des phares radieux orientent notre chemin.
Appelé à juste titre l’apôtre d’Angleterre, saint Augustin, l’abbé bénédictin fut envoyé sur l’île devenu une terre de mission après la dégénérescence des coutumes et l’invasion des barbares. Il mourut en 604 sa tombe, à Cantorbéry, devint immédiatement lieu de pèlerinage.
Dire oui au Seigneur signifie aussi accepter d’être envoyé là où l’on ne voudrait pas aller, si c’est le Pape lui-même qui le demande. Augustin le sait bien, lui qui passe de sa vie tranquille de prieur du monastère bénédictin de saint André à Celio, à Rome, à un long voyage vers des terres inconnues et plus hostiles. Mais Augustin a fait le vœu d’obéissance.
Le contexte de la Grande-Bretagne entre le Ve et le VIe siècle n’était pas des meilleurs. Auparavant christianisés par les missionnaires péninsulaires de Celte qui avaient fait un excellent travail avec les Bretons, ils avaient été chassés par l’arrivée des Saxons, Angles et Jutes, peuples germaniques païens qui commencèrent à envahir ce territoire à partir de 596. Les Bretons, qui s’étaient réfugiés dans les montagnes du Pays de Galles, étaient également retombés dans l’idolâtrie. Cependant, le roi jute de Kent, Ethelbert, qui avait réussi à étendre son influence dans l’Essex, le Sussex et East Anglia - toutes les terres soumises par les Saxons - n’est pas hostile au christianisme, à tel point qu’il épousa Berthe, une princesse chrétienne fille du roi de Paris, et consentit même à sa demande de construire une église chrétienne dans le Kent. Le Pape Saint Grégoire le Grand comprend donc que le moment est venu pour une nouvelle évangélisation de ces terres. Impressionné par la beauté et la douceur de certains esclaves angles amenés à Rome, au point de les comparer à des anges, il conçoit l’idée de créer en Angleterre une nouvelle Église dépendante de celle de Rome, car c’était déjà le cas pour l’Église Française, et de se servir de la France comme tremplin.
Pour réaliser cette tâche, le Pontife décide de nommer à la tête de 40 moines le bénédictin Augustin, à l’époque prieur du couvent sur le Celio à Rome. Le courage n’est certainement pas sa qualité principale, mais l’humilité et la docilité sûrement, et effectivement il dit oui immédiatement. L’expédition part en 597 et fait une étape en France, sur l’île de Lérins. Là, les moines, accueillis dans les monastères de la région, écoutent les récits effrayants de toute les folies commises par les peuples vers lesquels ils s’apprêtaient à partir, à tel point qu’Augustin prend peur, retourne immédiatement près du Pape et le conjure de lui changer de poste. Saint Grégoire le Grand ne ramollit pas : pour l’encourager, il nomme abbé et dès son retour en Gaule, il le consacre également archevêque d’Arles. Finalement le voyage reprend et les moines débarquent en Angleterre, sur l’île de Thanet.
Pour accueillir la communauté des moines, ce sont le roi de Kent et son épouse chrétienne, qui les accompagnent jusqu’à Cantorbéry, une ville à mi-chemin entre Londres et la mer, ville choisie comme point de départ pour la nouvelle mission : porter la Parole de Dieu parmi les Angles. Au début, la résistance du peuple est si grande, Augustin opte alors pour un chemin plus doux d’évangélisation, disposé à accueillir certaines des traditions païennes les plus enracinées. Ce sera un succès. En un an à peine, il y a plus de dix mille Saxons baptisés, pratiquement tout le royaume de Kent, y compris le roi (qui sera plus tard un saint) qui soutient maintenant ouvertement Augustin. Le Pape, pour le remercier, en 601 lui envoie le pallium et le constitue Métropolite d’Angleterre. Avant de se reposer pour l’éternité, Augustin parvient à ériger deux autres sièges épiscopaux en plus de celui de Cantorbéry : Londres et Rochester, dont les évêques sont respectivement Mellite et Juste. À sa mort en 604, il est enterré à Cantorbéry, dans l’église qui porte maintenant son nom. Il est vénéré par les catholiques et les anglicans.
Saint Germain de Paris naquit au territoire d'Autun. Tout jeune, il faillit être victime d'une mère dénaturée et d'une grand-mère criminelle; mais Dieu veillait sur cet enfant de bénédiction et le réservait à de grandes choses. Germain se réfugia près d'un ermite, son oncle, dont il partagea la vie austère, et dont il s'étudia chaque jour à imiter la piété et les vertus. L'évêque d'Autun, ayant fait sa connaissance, conçut pour lui une très haute estime, et lui donna, malgré les réclamations de son humilité, l'onction sacerdotale, puis le nomma bientôt abbé du monastère de Saint-Symphorien d'Autun.
Par ces temps de guerre et de dévastation, les pauvres affluent. Germain, toujours ému à la vue d'un homme dans la souffrance, ne renvoie personne sans lui faire l'aumône, au point qu'un jour il donne jusqu'au dernier pain de la communauté. Les moines murmurent d'abord, puis se révoltent ouvertement. Germain, pleurant amèrement sur le défaut de foi de ses disciples, se retire dans sa cellule et prie Dieu de les confondre et de les corriger. Il priait encore, lorsqu'une dame charitable amène au monastère deux chevaux chargés de vivres, et annonce que le lendemain elle enverra un chariot de blé. La leçon profita aux religieux, qui rentrèrent dans le devoir.
Un jour le feu prend au grenier, menaçant de brûler toute la récolte du couvent. Germain, calme et confiant, saisit une marmite d'eau à la cuisine, monte au grenier en chantant Alleluia, fait le signe de la Croix et jette quelques gouttes d'eau sur la brasier, qui s'éteint.
Un jour qu'il était en prière, il voit apparaître un vieillard éblouissant de lumière, qui lui présente les clefs de la ville de Paris: "Que signifie cela? demande l'abbé. -- C'est, répond la vision, que vous serez bientôt le pasteur de cette ville." Quatre ans plus tard, Germain, devenu évêque, resta moine toute sa vie, et il ajouta même de nouvelles austérités à celles qu'il avait pratiquées dans le cloître. Après les fatigues d'une journée tout apostolique, son bonheur, même par les temps rigoureux, était de passer les nuits entières au pied de l'autel.
Germain eut la plus grande et la plus heureuse influence auprès des rois et des reines qui se succédèrent sur le trône de France pendant son épiscopat; on ne saurait dire le nombre de pauvres qu'il secourut, de prisonniers qu'il délivra, avec l'or des largesses royales. Il mourut, plein de mérites, à l'âge de quatre-vingts ans.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950A
Bx José Tous y Soler
Prêtre o.f.m. cap et fondateur de la Congrégation des :
“Hermanas Capuchinas de la Madre del Divino Pastor”
(Sœurs capucines de la Mère de Dieu du Divin Pasteur)
Pour eux, il fonda, en mars 1850, l'Institut des « Sœurs capucines de la Mère de Dieu du Divin Pasteur ». La première maison fut inaugurée le 27 mai 1850 à Ripoll (Gerona) et une autre, en 1858, à Capellades (Barcelone), puis à San Quirico de Besora (Barcelone, 1860), Barcelone (1862) et Ciempozuelos (Madrid, 1865). Les Constitutions de l'Institut rédigées par Fr José furent approuvées par l'évêque de Vic, Mgr Luciano Casadevall. Les deux piliers de cette nouvelle fondation sont « la dévotion à Marie, Mère du Divin Pasteur et l'éducation des enfants et des jeunes ». En 1905, l'Institut fut rattaché à l'Ordre des Frères mineurs capucins.
Fr. José rencontra sœur la mort le 27 février 1871, alors qu’il célébrait l’eucharistie dans le collège de la Mère du Divin Pasteur à Barcelone.
José Tous y Soler a été béatifié le 25 avril 2010, en la basilique Santa Maria del Mar à Barcelone, en présence du cardinal Secrétaire d'État, Tarcisio Bertone.
Bx Andrea (André) Franchi
Évêque o.p. († 1401)
Commémoration :
Martyrologe Romain le 26 mai (dies natalis).
Ordo Fratrum Praedicatorum le 27 mai.
A |
ndrea, fils de Francesco Franchi naît à Pistoia (Toscane, Italie) en 1335, de la noble famille Franchi-Boccagni.
En 1351 il entre chez les dominicains. Vers 1357-58, ou, au plus tard, en 1360 il est ordonné prêtre. Il fit, ensuite, ses études de philosophie et de théologie au Studium Sacrae Curiae de Rome. Après la Peste noire, il restaure la vie de l’Ordre.
De 1371 à 1375 il est prieur à Pistoia, Lucques et Orvieto, où il se montra toujours un supérieur modèle.
En 1382 il est élu évêque de Pistoia par la volonté du peuple, et gouverne saintement. Il est un chercheur de paix zélé, un pasteur attentif et un célèbre prédicateur, à la parole chaude et persuasive, animée d’une vraie charité et à qui les âmes ne pouvaient résister. Il vénère particulièrement l’Enfant Jésus, la Vierge et les Mages. Grande était aussi son hospitalité envers les pèlerins et les étrangers. Piété, érudition, vrai souci pastoral.
Il fut amant zélé de sa Règle, comme le sont les saints, et ni la prédication infatigable, ni les soucis de l’épiscopat, ni le poids des ans ne lui en firent jamais ralentir l’observance. Rien n’échappait à son œil ni à son cœur, et surtout les pauvres et les malades avaient sa préférence. En récompense il eut la grâce de recevoir Jésus lui-même sous l’aspect d’un pèlerin. Il fut le grand médiateur de son peuple, qui se serait détruit par les atroces guerres civiles. Le Seigneur vint à son aide dans cette œuvre sainte par des miracles.
Il était vénéré par le peuple, qui l’appelait ‘le père des pauvres’. Au bout de 18 ans d’épiscopat, en l400, il quitte la charge d’évêque et se retire dans son couvent St. Dominique de Pistoia où il supporta, d’une âme joyeuse, une longue maladie.
Andrea Franchi quitte sa demeure terrestre, pour la rencontre avec Dieu, le 26 mai 1401.
Le 21 novembre 1921 son culte fut confirmé par Benoît XV (Giacomo della Chiesa, 1914-1922).