27 Mai 2020
Charles Eugène de Foucauld
de Pontbriand,
Vicomte de Foucauld, né le à Strasbourg (France) et mort le à Tamanrasset (Algérie), est un officier de cavalerie de l'armée française devenu explorateur et géographe, puis religieux catholique, ermite et linguiste. Il a été béatifié le par le pape Benoît XVI. Il est commémoré le 1er décembre.
Orphelin à l'âge de six ans, Charles de Foucauld est élevé par son grand-père maternel, le colonel Beaudet de Morlet. Il intègre l'école spéciale militaire de Saint-Cyr. À la sortie, son classement lui permet de choisir la cavalerie. Il rejoint donc l'École de cavalerie de Saumur où il se signale par son humour potache, tout en menant une vie dissolue grâce à l'héritage perçu à la mort de son grand-père. Il est affecté en régiment. À vingt-trois ans, il décide de démissionner afin d'explorer le Maroc en se faisant passer pour un juif. La qualité de ses travaux lui vaut la médaille d'or de la Société de géographie et une grande renommée à la suite de la publication de son livre Reconnaissance au Maroc (1888).
De retour en France et après diverses rencontres, il retrouve la foi chrétienne et devient religieux chez les trappistes le . Puis il part pour la Syrie, toujours chez les trappistes. Sa quête d'un idéal encore plus radical de pauvreté, d'abnégation et de pénitence le pousse à quitter La Trappe afin de devenir ermite en 1897. Il vit alors en Palestine, écrivant ses méditations (dont la Prière d'abandon) qui seront le cœur de sa spiritualité.
Ordonné prêtre à Viviers en 19011, il décide de s'installer dans le Sahara algérien à Béni-Abbès. Il ambitionne de fonder une nouvelle congrégation, mais personne ne le rejoint. Il vit avec les Berbères, adoptant une nouvelle approche apostolique, prêchant non pas par les sermons, mais par son exemple. Afin de mieux connaître les Touareg, il étudie pendant plus de douze ans leur culture, publiant sous un pseudonyme le premier dictionnaire touareg-français. Les travaux de Charles de Foucauld sont une référence pour la connaissance de la culture touareg.
Le , Charles de Foucauld est assassiné à la porte de son ermitage. Il est très vite considéré comme un martyr et fait l'objet d'une véritable vénération appuyée par le succès de la biographie de René Bazin (1921) qui rencontre un grand succès. De nouvelles congrégations religieuses, familles spirituelles et un renouveau de l'érémitisme s'inspirent des écrits et de la vie de Charles de Foucauld.
Son procès en béatification commence dès 1927. Interrompu durant la guerre d'Algérie, il reprend ultérieurement et Charles de Foucauld est déclaré vénérable le par Jean-Paul II, puis bienheureux le par Benoît XVI. Il est déclaré Saint le 27 mai 2020 par le Pape François.
Pauline Jaricot, l'incroyable destin missionnaire d'une convertie
Convertie à l'adolescence suite à une homélie sur la vanité, Pauline Jaricot fonde l'association pour la Propagation de la Foi en 1822. Cette association est...
Pauline Jaricot prochainement bienheureuse
De plus l’attribution d’un miracle à l’intercession de la vénérable Pauline Jaricot devrait pousser l’Eglise catholique à la proclamer bienheureuse.
Elle est, née à Lyon (France) le 22 juillet 1799 et décédée le 9 janvier 1862. Elle est la fondatrice de l'œuvre Catholique de la Propagation de la foi.
Elle était la dernière d'une famille de sept enfants ; petit industriel de la soie, son père préféra la faire baptiser par un prêtre réfractaire plutôt que par le curé de la paroisse de Saint-Nizier qui était jureur. Dans son enfance, Pauline entend parler dans sa famille très catholique des hauts faits des missionnaires.
Jeune fille, elle fait une chute, tombe malade. Sa mère aurait fait un vœu en offrant sa vie pour la guérison de sa fille. Vœu efficace, faut-il dire, car elle meurt alors que Pauline guérit. Ce deuil fait réfléchir l'insouciante jeune fille. À la suite d'un sermon de l'abbé Wurtz sur la vanité, elle se confesse, abandonne ses bijoux, s'habille comme une ouvrière. Elle fait alors vœu de chasteté de corps et d'esprit, bien qu'elle se rende compte qu'elle n'a pas la vocation religieuse.
À la suite d'une sorte d'illumination survenue le dimanche des Rameaux, en 1817, elle forme un groupe informel « Les Réparatrices du cœur de Jésus méconnu et méprisé ».
C'est alors qu'elle apprend par son frère Philéas, séminariste à Saint-Sulpice, que les Missions étrangères de Paris ont de sérieuses difficultés financières. Pour récolter de l'argent, Pauline et ses Réparatrices fondent une association structurée en dizaines, centaines, mille, chacun devant donner un sou par semaine pour la propagation de la foi chrétienne. C'est en 1822 que cette association devient officiellement l'œuvre de la Propagation de la foi. L'œuvre jouera un rôle de première importance dans le développement du mouvement missionnaire français au xixe siècle. (Voir Missions catholiques au XIXe et au XXe siècles). À la fin du xixe siècle, l'œuvre sera présente dans tous les pays de la Chrétienté.
En 1835, elle acheta le domaine « sis 24 montée Saint-Barthélemy » (aujourd'hui le Centre Scolaire aux Lazaristes) qu'elle rétrocéda aux Frères des Écoles chrétiennes en 1839
Sérieusement malade du cœur, elle décide d'aller en pèlerinage à Mugnano, sur la tombe de sainte Philomène dont le culte restait encore controversé. Elle est d'abord reçue à Rome par le pape Grégoire XVI et lui demande si, au cas où elle reviendrait guérie, ce serait un miracle suffisant pour faire avancer la cause de la sainte. Le souverain pontife répond que oui, persuadé qu'il a affaire à une mourante et qu'il ne faut pas lui refuser cette consolation, comme il le confie en italien à des religieuses présentes.
Elle arrive à Mugnano après un voyage épuisant dans la chaleur du mois d'août. C'est la veille de la fête de la sainte et la foule des pèlerins se presse ; le lendemain, elle communie et défaille : on la croit morte mais elle reprend ses esprits et demande qu'on la porte jusqu'au tombeau de la sainte, et c'est alors qu'elle se trouve miraculeusement guérie. Le supérieur du couvent fait sonner les cloches pour annoncer la nouvelle tandis que la foule exulte. Après avoir passé quelques jours à Mugnano en prières de remerciements, elle retourne à Rome où le pape approuve son œuvre et lui donne sa bénédiction.
Le Curé d'Ars se serait écrié : « Ah !, mes frères, je connais, moi, une personne qui sait bien accepter les croix, des croix très lourdes, et qui les porte avec un grand amour. C'est Mlle Jaricot ».
Pauline Jaricot meurt le dans la misère et dans l'indifférence générale, déconsidérée, spoliée de son œuvre (d'après Yannick Essertel). Elle fut inhumée dans le caveau familial, au cimetière de Loyasse, avant que sa dépouille ne soit transférée en 1922 dans l'église Saint-Nizier, près de l'autel de la Vierge dans le transept sud. Quant à son cœur, il se trouve dans l'église Saint-Polycarpe. C'est le que Sa Sainteté Pie XI traçait le Placet Achilleo au bas du document qui introduisait en Cour de Rome la cause de béatification de Pauline-Marie Jaricot, fondatrice de l'Oeuvre de la Propagation de la Foi.
Le pape Jean XXIII la déclare vénérable en 1963. Sa mémoire est fixée au .
Au cours de l’année 2012, année jubilaire de Pauline Jaricot (150ème anniversaire de sa naissance), la petite Mayline Tran (3 ans) perd connaissance à la suite d’un étouffement lié à un mauvais transit de nourriture. L’enfant, hospitalisée dans un état désespéré après une asphyxie et un arrêt cardiovasculaire de 20 minutes, est considérée comme perdue. Malgré l’arrêt des traitements par les médecins, la famille refuse l’arrêt de l’alimentation artificielle. Une neuvaine à Pauline Jaricot est récitée. Peu après, la petite fille se réveille mais avec un état cérébral très dégradé, ouvrant à un un pronostic d’état végétatif sans espoir.
Pourtant, elle connaîtra contre toute attente une guérison totale. Une enquête diocésaine sur la guérison présumée a été instruite auprès du Tribunal ecclésiastique de l’archidiocèse de Lyon du 20 juillet 2018 au 28 février 2019, dont les actes ont été déposés à la Congrégation pour les Causes des Saints. Le dossier a été transmis à la commission médicale, qui a validé le caractère inexplicable de la guérison.
Le dossier a été ensuite envoyé à la commission des théologiens qui a confirmé l’intercession de Pauline Jaricot sur cette guérison. Le dossier a enfin été présenté à une session de la Congrégation, qui l’a soumis à la validation du Saint- Père. Celui-ci vient d’autoriser la congrégation à signer le décret de reconnaissance du miracle.