« Les chorales seront interdites car il aurait fallu sinon demander aux choristes de s’écarter largement, ce qui semble difficilement réalisable. »
23 Mai 2020
« Les chorales seront interdites car il aurait fallu sinon demander aux choristes de s’écarter largement, ce qui semble difficilement réalisable. »
Alors qu’en sera-t-il de la reprise des chants dans les églises, une fois que les célébrations publiques auront repris, qui occupent une place centrale dans la liturgie chrétienne ? En Allemagne, si le retour à la normale se fait peu à peu, il n’est pas pour autant question de s’infecter mutuellement et la prudence reste de mise : les chants communautaires sont fortement déconseillés.
Prudence oblige, en France, les chorales resteront suspendues au moins pour un temps. La Conférence des évêques de France (CEF) a envoyé cette semaine des recommandations pratiques aux évêques pour les célébrations liturgiques post-confinement concernant le chant et la musique. Elle conseille par prudence « l’arrêt de l’activité habituelle des chœurs diocésains, comme de tout autre chorale paroissiale ou liée à un mouvement ou communautés ecclésiales ». Des mesures qui avaient déjà été lancées dans un certain nombre de diocèses. « Les chorales seront interdites car il aurait fallu sinon demander aux choristes de s’écarter largement, ce qui semble difficilement réalisable », faisait déjà savoir le diocèse de Paris, où il est question d’une feuille de chant individuelle à remporter chez soi, afin de ne pas la reposer dans l’église.
Le chant en lui-même ne disparaît pas des assemblées car il fait partie intrinsèque de la prière communautaire et les fidèles pourront chanter derrière leurs masques. La CEF encourage la présence d’un chantre-animateur afin de soutenir le chant de l’assemblée. Elle recommande également de choisir des chants connus afin de « faciliter la mémoire chantante de l’assemblée » et d’avoir recours le moins possible à l’usage de feuilles de chants.
Si les chorales sont fortement déconseillées, il est en revanche possible de maintenir une petite schola – composée d’environ quatre personnes – à condition que les chanteurs se positionnent en quinconce en respectant la distanciation physique de 1,50 à 2 mètres et portent un masque. La réalité dépendra de la disposition des églises et du discernement de chaque curé. Enfin, quid des instruments ? Si orgue et clavier numérique continueront à faire partie du paysage liturgique, exit les instruments à vent type clarinette, flûte, trompette, qui ne sauraient être utilisés. Mais le chant lui-même n’est nullement remis en question.