L’initiative panafricaine de la «Grande muraille verte» a été lancée en 2005 sous l’égide de l’Union africaine. L’objectif de cet ambitieux projet est de contrer la désertification du Sahara et du Sahel –régions dramatiquement sujettes à une sècheresse chronique et aux effets du changement climatique- en érigeant un mur de végétation qui traverse l’Afrique d’Est en Ouest, de Djibouti au Sénégal, soit au total une bande de 8 000 km de long et 15 kilomètres de large. À l’heure actuelle, 15% des arbres prévus ont été plantés; le projet avance lentement et l’on estime qu’il pourrait être finalisé vers 2063.
L’initiative est unanimement saluée comme un exemple de coopération régionale réussie, puisqu’elle implique la participation d’une vingtaine de pays; devant l’ampleur des défis environnementaux, de la dégradation de la biodiversité et de leurs conséquences sur les populations, l’Afrique veut apporter une réponse cohérente et unitaire.
La «Grande muraille verte» devait initialement se concrétiser par une reforestation massive; mais la situation sur le terrain a conduit à adopter une stratégie plus réaliste et adaptée aux besoins des populations. Le Sénégal et l’Éthiopie sont par exemple engagés dans un reboisement progressif mais sûr - déjà 12 millions d’arbres endémiques plantés pour le premier, plusieurs millions aussi pour le second-, d’autres pays misent sur le développement des activités pastorales et agricoles, souvent par la mise en valeur de pratiques ancestrales.
L’abbé Prosper Kiema est le secrétaire général de la Fondation Jean-Paul II pour le Sahel, qui s’est associée au projet. Il revient sur les conséquences positives déjà observables de la «Grande muraille verte» sur l’agriculture et les économies locales.