«C'est un moment de grande joie pour les Œuvres pontificales missionnaires dans le monde entier», s'exclame ce mercredi Mgr Giampietro Dal Toso interrogé par l'agence Fides. La future béatification de la jeune femme française ayant fondé au XIXe siècle l’Œuvre pontificale de la Propagation de la Foi, la première des Œuvres pontificales missionnaires, signifie pour le Secrétaire adjoint de la Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples et Président des Œuvres pontificales missionnaires «que son engagement au service de la mission, fait de prière et de charité, parle et qu'il est encore significatif pour l'Eglise universelle».
Ce mardi 26 mai, au cours de l'audience accordée au cardinal Angelo Becciu, préfet de la congrégation pour les Causes des Saints, le Pape François a autorisé la publication de huit décrets reconnaissant plusieurs miracles dont celui de la Vénérable Pauline-Marie Jaricot. Déjà nommée patronne des missions par le Pape François en octobre 2019 lors du mois missionnaire mondial, la Vénérable lyonnaise sera donc bienheureuse, sans qu’on ne connaisse encore la date de sa béatification.
Chargé de l’instruction du procès en béatification de la fondatrice des OPM et de le faire avancer, le diocèse de Lyon où est née et morte Pauline-Marie Jaricot, exprime également «sa très grande joie» ce mercredi.
Pauline Marie Jaricot nait dans une famille bourgeoise de Lyon le 22 juillet 1799, en une période de bouleversements politiques. Durant sa vie, elle connaîtra le Consulat et le 1er Empire, auxquels succèderont les deux Restaurations, la Monarchie de Juillet, suivies de la IIe République et du Second Empire. Apparait également une nouvelle classe sociale pauvre avec l’industrialisation du pays.
Belle, riche et coquette, Pauline-Marie Jaricot connaît une conversion fulgurante à 17 ans, lors de la messe des Rameaux de 1816. Ce jour-là le prêche porte sur «les illusions de la vanité, l’être et le paraître» et la jeune femme se sent interpellée, rapporte le site paulinejaricot.org. Elle se dédie aux plus pauvres, aux marginalisés et aux malades, fait vœux de chasteté et s’engage à annoncer l’Évangile. En mai 1822, elle fonde l’Œuvre pour la Propagation de la foi pour soutenir les missionnaires français, qui partent en Asie ou aux Amériques.
L’anticléricalisme français l’affecte, elle décide d’y répondre par une vie de prière et fonde en 1826 l’Œuvre du Rosaire Vivant. «La récitation du Rosaire est répartie entre des groupes de 15 personnes (20 aujourd’hui). Chaque personne s’engage à réciter quotidiennement une dizaine en méditant un des mystères de la vie de Jésus. Ainsi chaque jour le Rosaire est récité en entier par le groupe», explique le diocèse de Lyon.
Pauline-Marie Jaricot passa les dernières années de sa vie dans la pauvreté la plus absolue, avant de décéder à Lyon le 9 janvier 1862. Elle fut déclarée Vénérable par saint Jean XXIII un siècle plus tard, le 25 février 1963.