"Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse. Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui.
Jésus, en invoquant l’image du berger mercenaire, manifeste le risque représenté par le loup. Il nous parle simplement, il ne force rien en nous. Sa parole est simple et douce. S’il y a des bons pasteurs, il y a aussi des mercenaires pour qui la bergerie n’est qu’un lieu de profit. Ce que Jésus met en œuvre, c’est une manière d’être face aux brebis. Il y a nécessité pour les brebis d’être protégées de la dégradation opérée par le mercenaire. Jésus, le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis. Un lien unique le relie à elles. Leur rencontre se révèle vraie, elle se fait dans la douceur. Dès que le bon berger arrive, de loin, les brebis le reconnaissent, elles viennent à sa rencontre. Jésus est l’Agneau de Dieu qui révèle le vrai Berger, le Père invisible ! C’est l’Esprit Saint qui ouvre notre cœur fidèle. Il habite en nous, il nous donne d’écouter la Parole de Dieu. Pour que l’Amour nouveau apporté par Jésus soit reçu, il nous faut le laisser entrer dans notre vie pour qu’il épouse toute notre existence.
"Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. Jésus rassemble les brebis du Père. L’unité du troupeau repose sur la capacité propre à chacune des brebis d’écouter la voix du bon berger. Jésus nous apprend la beauté du lien qui l’unit à chacun de nous. Nous sommes sommes impliqués dans l’unité de son Amour pour tous. La Parole qu’il nous adresse ne nous violente pas, elle nous donne d’aller et venir à notre gré. Jésus nous dit comment nous pouvons nous disposer intérieurement pour le recevoir. Dans le oui de l’Annonciation, Marie a donné sa vie pour Jésus, elle l’a accueilli. Elle a reconnu l’Agneau de Dieu dans sa faiblesse. Elle a découvert le mystère de sa vulnérabilité pendant toute sa vie. Elle nous accompagne comme elle l’accompagnait. Comme le bon pasteur, elle donne sa vie pour ses brebis et elle nous apprend la petitesse et l’humilité. Elle nous aide encore à revivre le mystère de Jésus dans sa Passion et sa Résurrection en nous. A la Passion de Jésus, le bon berger l’a conduite aux sources de l’eau vive, il nous a donné à elle.
Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. » Le Christ Ressuscité étend son règne d’amour dans les cœurs qui le choisissent. Nous le suivons dans le grand mouvement d’Amour qui nous conduit vers son Père. Un lien unique s’établit entre lui, le Bon Pasteur, et nous, par le don qu’il fait de lui-même. Ainsi s’établit une relation d’Amour entre nous et Dieu qui nous aime. Jésus nous ouvre à la liberté de sa propre vie, une vie qu’il donne généreusement pour que la Vie véritable soit en nous. Il manifeste l’Amour du Père qui donne son Fils à Marie. Elle le reconnait dans la nuit de la foi. Il est son bon « Pasteur » et elle lui fait une confiance infinie. Ce qui nous fait avancer ensemble, c’est la voix, la parole de Jésus, avec sa dimension incarnée qui est là présente, unissant le corps de ceux qui le suivent. La vie que Jésus nous donne généreusement est sa Vie pour qu’elle soit en nous. Marie a reçu de Dieu la vie de l’Esprit Saint en plénitude. A sa suite, nous marchons dans la foi en Jésus, nous laissant toucher dans notre cœur.
franciscain, docteur de l'Église