10 Juin 2020
Le Saint du Jour est une liste quotidienne des Saints gardés dans la mémoire de l'Église. Les histoires des maîtres de la vie chrétienne de tous les temps qui comme des phares radieux orientent notre chemin.
Saint Siège
28° évêque de Paris, Landry se dévoue aux pauvres sur le territoire de Neustrie en vendant même des objets sacrés pour les nourrir. Il construit, en outre, un hôpital à côté de la cathédrale, dédié aux soins des indigents. Il meurt vers 657.
Évêque de Paris et fondateur de l'Hôtel-Dieu. Avant son élection épiscopale, il fut peut-être fonctionnaire à la chancellerie du roi Clovis II, vers 640.
Selon la tradition, il vendit ses meubles et même des vases sacrés en surnombre, pour secourir les pauvres lors d'une famine. Les Archives nationales de France conservent sa signature originale au bas de l'acte de confirmation royale d'un privilège qu'il avait accordé aux moines de Cluny. Son tombeau était un lieu de pèlerinage à Saint Germain l'Auxerrois.
Voir aussi "...il laisse le souvenir d'une immense charité..." Saint Landry - diocèse de Paris
"...Pendant la famine de 651, il vendit la vaisselle et le vases sacrés pour nourrir son peuple. c'est lui qui aurait fondé l'Hôtel Dieu et amené les bénédictins à Saint Denis..." Evêques du Haut Moyen-âge.
Un internaute nous signale:
"qu'une statue de Saint Landry se trouve en façade, à droite, de l'église Saint-Germain l'Auxerrois à Paris. La main gauche tient un livre fermé, la droite montre son cœur."
À Paris, vers 656, saint Landry, évêque. Pour venir en aide aux miséreux lors d'une famine, il vendit, rapporte-t-on, les vases sacrés et construisit un hospice près de la cathédrale.
Martyrologe romain
Édouard Poppe est né le 18 décembre 1890, dans une famille flamande profondément catholique. Son père, Désiré, et sa mère, Josefa, habitent une modeste maison dans la petite ville de Temse, près de Gand (Belgique). Boulanger de son métier, Désiré travaille dur pour faire vivre les siens. Dans les épreuves, il a coutume de dire: «Il faut toujours être content de la volonté de Dieu». Josefa met dans son ménage une chaude affection en même temps qu'une ferme discipline. Elle assiste chaque jour à la Messe, autant qu'elle le peut, car la famille s'agrandit rapidement. Onze enfants viendront réjouir le foyer: trois mourront en bas âge, les deux garçons deviendront prêtres, cinq filles seront religieuses, une seule restera auprès de sa mère.
Un séminariste bien dirigé
Libéré du service militaire, Édouard, avec une joie profonde, revêt la soutane au Séminaire de Louvain, le 13 mars 1912. Il apprécie les instructions du Supérieur: «Selon le plan divin, l'action doit se nourrir de l'oraison: la vie intérieure est la source de l'apostolat... Ne croyez pas au slogan: «Le prêtre se sanctifie en sanctifiant les autres», c'est un leurre. La vraie formule est: «Se sanctifier pour sanctifier les autres»». Mais son idéal de sanctification n'est pas partagé par tous ses confrères. Il entend dire, un jour: «Votre enthousiasme est commun chez de jeunes séminaristes. Tous commencent comme si la ferveur devait toujours durer. Après dix ans de sacerdoce, la réalité de la vie éteint totalement cette illusion». Ces réflexions troublent profondément Édouard, qui écrit à sa soeur Eugénie, devenue religieuse: «Est-ce vrai que la ferveur n'est qu'au début d'une vie sacerdotale ou religieuse, alors qu'on en ignore encore les difficultés? Est-il vrai que je deviendrai un jour un prêtre quelconque, ayant perdu toute ma force surnaturelle? Je ne puis et ne veux surtout pas le croire. Plutôt mourir que servir Dieu à moitié».
Mais les réflexions décourageantes qu'il a entendues ont plongé Édouard dans l'incertitude et le doute. L'idéal de sainteté est-il une chimère? La prière lui devient pénible, la sécheresse l'envahit, même lorsqu'il invoque la Sainte Vierge. Il ne voit plus dans sa vie qu'égoïsme, lâcheté, vaine sentimentalité, jusque dans la prière. «Comment croire que Dieu aime un être aussi vil?» Et lui qui avait prétendu devenir un saint! Par un bon réflexe, il s'ouvre de ces pensées à son directeur spirituel, qui lui répond: «Dites souvent: «Seigneur, je crois, mais aidez-moi». Surtout, ne vous découragez pas. Regardez le crucifix: vous y trouverez la paix joyeuse du sacrifice». Édouard suit ces précieux conseils et, peu à peu, sous l'influence miséricordieuse de Marie, le brouillard épais qui l'entoure se dissipe. Dans la contemplation du crucifix, il ressent vivement le besoin de partager la souffrance du Christ, et devine la mystérieuse relation qui lie la souffrance à l'amour.
En septembre 1913, il commence ses études de théologie au Séminaire de Gand. La première guerre mondiale éclate et, le 1er août 1914, Édouard est mobilisé comme infirmier. Le 4, il est à Namur où le combat fait rage. Le 25, l'armée belge se replie vers le sud. Épuisé de fatigue, Édouard est déposé à demi-mort dans un fourgon d'ambulance. Au village de Bourlers, le curé, l'abbé Castelain, le prend en charge jusqu'en décembre. Ce prêtre a une confiance sans bornes en saint Joseph. Édouard veut en faire l'expérience. Un jour, les Allemands enlèvent une douzaine de jeunes gens du village: Édouard sollicite de saint Joseph leur libération pour le jour même. Quelques heures plus tard, ils rentrent chez eux, à l'exception d'un Français. Édouard renouvelle sa demande, et, cette fois encore, il est exaucé. De ce jour, Marie et Joseph deviennent inséparables dans le coeur de l'abbé Poppe. L'abbé Castelain lui fait aussi connaître la vie pauvre et exemplaire du bienheureux Père Chevrier.
Après bien des péripéties, il obtient, grâce au Cardinal Mercier, une dispense de ses obligations militaires, et revient au séminaire en avril 1915. Édouard est ordonné prêtre, le 1er mai 1916. Son émotion et son recueillement sont intenses; il s'offre au Coeur Eucharistique de Jésus comme victime avec Lui pour les pécheurs.
A la recherche des brebis perdues
Le 16 juin, il est nommé vicaire à la paroisse Sainte-Colette de Gand, dans un quartier ouvrier. De fondation récente, cette paroisse n'est pas florissante: les bons chrétiens y sont clairsemés et les pratiques religieuses fort délaissées. Le Curé a gardé de sa carrière dans l'armée une certaine rigidité. Pourtant, sous ces dehors rugueux, il cache un coeur généreux, une piété profonde et une grande bonté. Édouard l'aimera toujours comme un père.
La belle saison permet à Édouard de commencer son apostolat dans la rue. Il se montre aimable, donne des images aux enfants, salue les ouvriers le soir, à la sortie des usines: «Ils apprendront bien à me connaître; il faut qu'ils sentent que je les aime», pense-t-il. Peu à peu, les conversations se multiplient, il entre dans les maisons, spécialement les plus sordides. Son coeur se brise devant la misère de ces pauvres gens; la guerre a créé des situations tragiques. Il ouvre sa bourse et donne tout ce qu'il peut. Devant son évidente bienveillance, les préventions anticléricales des pauvres tombent, il peut parler du Christ et redonner vie aux vieilles racines chrétiennes. Il est heureux, plein d'espoir et d'ardeur.
Mais la croix rédemptrice le visitera souvent. Un jour, son Curé lui dit: «Je n'aime pas que vous fréquentiez ces gens-là. Vous êtes trop jeune pour vous exposer ainsi. Et puis c'est inutile: vous vous faites illusion et perdez votre temps. Réservez vos forces au soin des âmes fidèles». Édouard pourra cependant visiter les malades et les mourants; il y fera merveille. La décision de son Curé, à laquelle il se soumet, le consterne. «Humainement parlant, écrit-il, c'est décourageant pour un coeur de prêtre... Ah! Mon Dieu, aidez-moi, Vous!»
L'Eucharistie: soleil de sa vie!
Pour trouver la force dont il a besoin, Édouard passe beaucoup de temps devant le tabernacle. Parfois il soupire: «Ô Jésus, les hommes T'aiment si peu! Du moins, aimons-nous, nous deux». La veille de la Toussaint, après une lourde journée de confessions, un ami le trouve près du Saint-Sacrement: «Édouard, que faites-vous là? – Oh! Je ne fais rien; je tiens simplement compagnie à Notre-Seigneur. Je suis trop fatigué pour lui parler, mais je me repose près de lui».
Depuis son arrivée à la paroisse, le jeune prêtre s'est vu confier le patronage des garçons. Son objectif est d'occuper les enfants pendant les vacances. En fin d'année scolaire, il passe à l'école des Frères de Charité et s'adresse aux élèves: «Voici les vacances; vous allez bien vous amuser, et c'est très bien. Mais n'oubliez pas Notre-Seigneur. Il est si bon, et Il vous aime, pendant les vacances comme en temps de classe. Montrez-Lui que vous avez du coeur: chaque matin à la Messe de sept heures, et le soir au salut!... Je vais voir quels sont parmi vous les vaillants, et pour ceux-là, il y aura une tombola». Même discours à l'école des Soeurs. Le lendemain, trente enfants répondent à l'appel. Puis, dans les jours qui suivent: cinquante, cent, deux cents... L'abbé leur fait une petite instruction agrémentée d'histoires et de traits amusants. Puis, il leur donne une courte invocation à répéter souvent dans la journée. Pour éviter le tumulte, il réunit les plus turbulents et les institue responsables de l'ordre.
Dans le but de sanctifier les enfants par l'Eucharistie, il conçoit le projet d'une Ligue de communion qui sera «une association d'enfants qui aiment Jésus et veulent se sanctifier en se soutenant mutuellement et en donnant partout le bon exemple». Dans les réunions de la Ligue, que son Curé lui permet de fonder, Édouard part du principe qu'il faut prêcher aux enfants non pas un demi-Évangile, comme certains font par crainte de les rebuter, mais l'Évangile intégral: la perfection chrétienne. Pour cela, chacun peut compter sur la grâce qui nous vient surtout par l'Eucharistie. En juin 1917, la Ligue de communion des enfants réunit déjà 90 membres. La piété refleurit dans la paroisse. Édouard est au comble de la joie. Pour la fête du Sacré-Coeur, 21 enfants de 5 et 6 ans font leur première communion. Ils proviennent de familles pauvres et les mamans pleurent de joie.
À la fin du mois de juillet, épuisé par son inlassable labeur, Édouard est à bout de forces. Un repos total lui est imposé pendant un mois. Il le passe chez les Soeurs de la Charité de Melle. À son retour, il reprend le ministère courant, mais son Curé, soucieux de sa santé, le décharge des réunions de la Ligue de communion, du patronage et des catéchismes. Édouard obéit, le coeur serré; sans lui, ses œuvres vont peu à peu s'effondrer. Il écrira plus tard: «Souffrir et obéir! Le serviteur est-il au-dessus de son Maître? Nous sommes intelligents, nous nous entendons à concevoir, organiser nos œuvres; nous avons de la prévoyance et de l'initiative; et même nous brûlons de zèle. Mais Jésus était plus intelligent et plus zélé, plus prévoyant, plus entendu que nous! Son zèle était un feu dévorant. Il savait ordonner sa vie beaucoup mieux que nous… Et pourtant Jésus obéit en tout à Joseph et à Marie. Il laisse le dernier mot à l'autorité: durant trente ans, Il reconnaît et enseigne la valeur de l'autorité. Le prix de l'obéissance monte au-dessus de toute estimation, quand nous songeons que Jésus, qui s'y soumet, est Dieu. Toute sa vie, sa vie d'enfant et de jeune homme, sa mission et sa mort – une mort sur la croix – fut un grand acte d'obéissance».
L'éloquence de l'exemple
Malgré les allégements et les soins qu'on lui procure, le jeune vicaire s'affaiblit; il est contraint de réduire de plus en plus son travail. Sur l'avis favorable de son directeur de conscience, il demande à son Évêque, en juillet 1918, un changement d'activité. Le 4 octobre, il est nommé directeur de la maison des Soeurs de Saint- Vincent de Paul, au village de Moerzeke. La maison compte neuf religieuses, des personnes âgées, quelques malades et plusieurs orphelins, en tout une cinquantaine de résidents. La mère et deux des soeurs d'Édouard, Marie et Suzanne, viennent s'installer définitivement, elles aussi, à Moerzeke. À la paroisse du village, l'abbé Poppe retrouve un condisciple du séminaire, devenu vicaire. D'un commun accord, il font ensemble une heure d'adoration du Très Saint-Sacrement, tous les jeudis soirs, dans la chapelle du couvent. Entraînés par cet exemple, les résidents de la maison se joignent à eux; puis les prêtres attirent des enfants qui, à leur tour, amènent leurs parents. Bientôt la chapelle est pleine et l'abbé Poppe en profite pour faire une brève homélie, à laquelle s'ajoutent lectures et chants.
Si l'ardent apôtre s'intéresse à une âme en péril, il s'adresse d'abord à l'ange gardien de la personne, lui rappelle sa mission, dresse avec lui son plan de campagne. Quand il entre dans une école ou une assemblée, il salue les anges gardiens des personnes présentes. Mais c'est surtout avec son propre ange gardien qu'il s'entretient. Voyant en lui le messager qui relie son âme à Jésus et Marie, il le nomme «petit Gabriel» du nom de l'ange de l'Annonciation.
Le 11 mai 1919, victime d'une crise cardiaque, il reçoit l'Extrême-Onction dans une grande paix: «Je n'ai jamais demandé au Seigneur de vivre vieux, déclare-t-il à un ami, mais seulement que les hommes l'aiment et que les prêtres se sanctifient». Contre toute attente, il se rétablit et le médecin autorise les visites: la chambre d'Édouard ne désemplit pas. Le 8 juin, une nouvelle crise, plus grave que la première, le terrasse; plus de visites, plus de Messe. Cette fois encore sa santé se rétablit, mais il reste entre la vie et la mort, s'attendant, d'un jour à l'autre, au dénouement. Dans les périodes de répit, il reprend, comme il peut, son travail d'apostolat. Il fait installer une planche sur son lit afin de pouvoir écrire, surtout à ses confrères prêtres. Il se tient au courant des questions sociales qui ont toujours suscité son zèle et se préoccupe de la foi et de la pratique religieuse des ouvriers, offrant pour eux souffrances et prières. Il s'applique à faire comprendre à un de ses amis, devenu député, l'importance de son rôle pour la recherche d'une solution équitable au problème ouvrier. «Je demande à Dieu, lui écrit-il, de vous donner de conformer vos convictions politiques et sociales à l'Évangile. Je serais heureux si même un seul député comptait sur Dieu pour obtenir un résultat valable de ses efforts».
Pendant quelques mois sa santé s'améliore, mais il reste fragile. La maladie elle-même contribue à la Mission, comme le dira le Saint-Père, lors de la béatification: «Le Père Poppe, qui a connu l'épreuve, adresse un message aux malades, leur rappelant que la prière et l'amour de Marie sont essentiels à l'engagement missionnaire de l'Église».
L'apôtre de Marie
Le 1er janvier 1924 survient une nouvelle crise cardiaque qui, après une accalmie, est suivie le 3 février d'une rechute plus grave. Dans une lettre adressée à ses amis prêtres, il livrait le secret de son coeur: «Marie vous couvrira de son ombre, et vous resterez calmes et confiants. Elle se mettra en route avec vous et vous conduira par des raccourcis secrets. La souffrance ne vous épargnera pas, mais Elle vous en rendra affamés, comme d'un indispensable aliment. Ah, Marie! Marie! Son nom sera sur vos lèvres comme un miel et un baume. Marie! Marie! Ave Maria! Qui peut résister à cela? Qui donc, dites-moi, qui donc ira se perdre avec l'Ave Maria?»
Peu à peu, Édouard comprend que sa mission sur la terre est achevée, que Jésus veut le retirer de ce monde et qu'il lui faut mourir, sacrifier sa vie pour ses brebis, tel le grain de blé jeté en terre qui porte beaucoup de fruit. Dès lors, il se prépare sereinement au suprême témoignage de la mort parfaitement acceptée, et demande à la religieuse qui le soigne de lui répéter souvent ces paroles: «Je ne sais pas si le bon Dieu est content de moi; je m'abandonne à Lui. Oh! Qu'il est doux, au dernier moment, de ne penser à rien, ni à ses péchés, ni à ses vertus, mais seulement à la Miséricorde! C'est vraiment la mort des petites victimes d'amour». Ainsi, ses derniers jours illustrent ces maximes écrites au début de son ministère: «Frères, nous n'avons qu'une vie qui passe. Nous sommes des voyageurs; et c'est folie que de vouloir chercher ici-bas sa demeure et son repos».
Au printemps, malgré l'état de faiblesse d'Édouard, nombreux sont ceux qui viennent le voir. Il leur faut parfois attendre très longtemps leur tour, mais ils ne sont jamais déçus par son accueil réconfortant. Le 10 juin, au lever, il est terrassé par une ultime attaque d'apoplexie. Il reçoit l'Extrême-Onction, puis ses yeux à demi-ouverts jettent un dernier regard sur la statue du Sacré-Coeur, ses mains s'ouvrent comme pour une dernière offrande et il rend son âme à Dieu à l'âge de 33 ans.
Puissions-nous retenir cette prière sortie de son coeur de prêtre: «Souvenez-vous de vos souffrances, Jésus. Souvenez-vous de votre amour, et de l'innocence des petits! Envoyez-nous vos prêtres!»
À cette prière, fait écho la parole du Saint-Père au cours de l'homélie de la Messe des Journées Mondiales de la Jeunesse (20 août 2000): «Puissiez-vous avoir toujours, dans chaque communauté, un prêtre qui célèbre l'Eucharistie!... Le monde a besoin de ne pas être privé de la présence douce et libératrice de Jésus vivant dans l'Eucharistie. Soyez vous-mêmes des témoins fervents de la présence du Christ sur nos autels. Que l'Eucharistie façonne votre vie, la vie des familles que vous formerez! Qu'elle oriente tous vos choix de vie».
C'est dans ces pensées que nous prions à toutes vos intentions, sans oublier vos défunts.
Joseph Kugler naquit le 15 janvier 1867 à Neuhaus, un petit village bavarois de 200 habitants. Il fut, à la suite d'un accident, handicapé d'un pied ; ce qui le fit souffrir jusqu'à la fin de sa vie. Il entra dans l'ordre de Saint Jean de Dieu, prit le nom de frère Eustache et prononça ses vœux en 1898.
Il se préoccupa des handicapés et des invalides. Devenu provincial de la Bavière en 1925 (16 hôpitaux) il construisit l'hôpital de Regensburg avec une attention particulière pour les pauvres et les nécessiteux. Il se heurta au régime hitlérien et clama son opposition à l'euthanasie des malades, des infirmes et des vieillards. Il fut interrogé à plusieurs reprises par la Gestapo.
Il mourut d'un cancer le 10 juin 1946.
Eustache (Joseph) Kugler a été béatifié le 4 octobre 2009 dans la cathédrale de Ratisbonne (Allemagne).
Béatification et canonisation
Fête liturgique fixée au 10 juin.
Sainte Marguerite était nièce de saint Étienne de Hongrie. Elle vint au monde en 1046, et montra bientôt de merveilleuses dispositions pour la vertu; la modestie rehaussait sa rare beauté, et dès son enfance elle se signalait par son dévouement aux malheureux, qui lui mérita dans la suite le nom de mère des orphelins et de trésorière des pauvres de Jésus-Christ.
Forcée de chercher un asile en Écosse, elle donna l'exemple d'une sainteté courageuse dans les épreuves, si bien que le roi Malcolm III, plein d'estime pour elle et épris des charmes de sa beauté, lui offrit sa main et son trône. Marguerite y consentit, moins par inclination que dans l'espoir de servir à propager le règne de Jésus-Christ. Elle avait alors environ vingt-trois ans (1070).
Son premier apostolat s'exerça envers son mari, dont elle adoucit les mœurs par ses attentions délicates, par sa patience et sa douceur. Convertir un roi, c'est convertir un royaume: aussi l'Écosse entière se ressentit de la conversion de son roi: la cour, le clergé, le peuple furent bientôt transformés.
Marguerite, apôtre de son mari, fut aussi l'apôtre de sa famille. Dieu lui donna huit enfants, qui firent tous honneur à la vertu de leur pieuse mère et à la valeur de leur père. Dès le berceau elle leur inspirait l'amour de Dieu, le mépris des vanités terrestres et l'horreur du péché.
L'amour des pauvres, qui avait brillé dans Marguerite enfant, ne fit que s'accroître dans le coeur de la reine: ce fut peut-être, de toutes les vertus de notre sainte, la plus remarquable. Pour les soulager, elle n'employait pas seulement ses richesses, elle se dépensait tout entière: "La main des pauvres, aimait-elle à dire, est la garantie des trésors royaux: c'est un coffre-fort que les voleurs les plus habiles ne sauraient forcer." Aussi se fit-elle plus pauvre que les pauvres eux-mêmes qui lui tendaient la main; car elle ne se privait pas seulement du superflu, mais du nécessaire, pour leur éviter des privations.
Quand elle sortait de son palais, elle était toujours environnée de pauvres, de veuves et d'orphelins, qui se pressaient sur ses pas. Avant de se mettre à table, elle servait toujours de ses mains neuf petites orphelines et vingt-quatre vieillards; l'on vit même parfois entrer ensemble dans le palais jusqu'à trois cents pauvres. Malcolm se faisait un plaisir de s'associer à sa sainte épouse pour servir les pauvres à genoux, par respect pour Notre-Seigneur, dont ils sont les membres souffrants. La mort de Marguerite jeta le deuil dans tout le royaume.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950