Le dernier rapport de l’USCIRF, commission américaine sur la liberté religieuse internationale, dénonce le fait que Boko Haram reste un groupe « particulièrement préoccupant » à cause de ses « violations systématiques, continues et flagrantes de la liberté religieuse ».
« Bien que les forces militaires et civiles ont pu endiguer certaines attaques, Boko Haram a ciblé avec succès des postes et des convois militaires, des maisons,
terres agricoles et mosquées ; enlevé des civils ; tué des otages, dont de nombreux travailleurs humanitaires. Depuis 2009, Boko Haram a déplacé plus de deux millions de personnes et tué des dizaines des milliers. […] Dans la vague de centaines d’enlèvements en 2019, les médias ont signalé de nombreux incidents d’enlèvements contre rançon et de meurtre de protestants et de prêtres catholiques, notamment dans les États d’Enugu, d’Ondo et de Kaduna. […] Le gouvernement nigérian n’a pas réussi à améliorer efficacement la justice et la sécurité de ses citoyens, et n’a pas réussi à répondre à l’immense besoin de responsabilité et réconciliation autour des conflits passés. »
Les experts précisent que Boko Haram et ISIS-Afrique de l’ouest visaient la création d’un État islamique qui serait conforme à leur « idéologie djihadiste salafiste » et déplorent les nombreuses attaques de lieux de culte, de civils et de militaires.
Leur conclusion est sans appel :
« Enfin, nous sommes convaincus que Boko Haram et les membres des tribus qui s’en sont inspirés, visent un nettoyage ethnique des chrétiens du Nigéria qu’il ne peut pas soumettre, tout en menaçant quiconque se tient sur son chemin, quelle que soit sa religion ou son ethnie. »
M.C.
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