Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé. Dans le tout petit enfant qui nait il y a, au plus profond de lui-meme, une confiance. Cette confiance est plus profonde que les foyers de guerre qui vont exister par la suite chez nous. Jésus renforce cette confiance en crucifiant en nous par sa Passion, tout ce qui s’oppose à l’Amour. Il nous introduit dans une Filiation nouvelle avec notre Père et une nouvelle fraternité entre nous. Sur la croix Jésus priera : « Père, pardonne leurs, ils ne savent pas ce qu’ils font. » Il est remis totalement entre les mains du Père. En Lui, chacun de nous est rétabli dans la filiation, dans le don de notre Père qui est là, pour nous. Dieu, en nous, va faire une œuvre de réconciliation. Jésus réclame de nous une confiance infinie quand nous nous tournons vers notre Père des cieux. Le « Notre Père » qu’Il nous enseigne est devenu la prière des Chrétiens, c’est la récapitulation de toutes les prières, de toutes les demandes que nous pouvons faire à Dieu. Nous nous préparons, au fil du temps, à dire en vérité le Notre Père. Chacun de nous le récite selon son histoire, de sa propre manière. La Parole de Dieu, chaque jour, nous travaille et notre Père des cieux veille sur tout ce dont nous avons besoin.
Vous donc, priez ainsi :
Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs.
Les expériences si douloureuses que l’humanité peut infliger à ses semblables nous obligent à nous tourner sans cesse vers la Passion de Jésus. Les paroles du Notre Père « Pardonne-nous nos offenses, » nous précipitent dans le cœur de Jésus pour y puiser de quoi continuer notre prière. Nous ne nous sentons pas le courage de pardonner à ceux qui nous ont fait tant souffrir, mais avec Jésus, avec l’aide de Dieu, c’est possible. Le pardon que Dieu nous octroie est total, il va jusqu’à l’oubli. Nous oublions bien vite les faveurs que l’on nous a faites, mais les offenses, nous les collectionnons. Si les couples savaient oublier les offenses de l’autre, combien de drames familiaux seraient évités ou résolus. Quand nous prions avec cet Évangile, nous affirmons que Dieu notre Père veille sur chacun de nous. Que d’inquiétude à vaincre, que de douleurs à surmonter, que de travail à faire pour arriver, enfin, avec un regard clair et limpide, vers notre Père. Il aime vraiment chacun de ses enfants.
"Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal.
Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes. Que d’hommes, de femmes et d’enfants manquent d’une manière vitale de l’indispensable, de ce qu’il faut pour vivre ! Jésus nous propose de venir au secours les uns des autres, il nous donne un idéal grand et difficile. Pour le pardon des offenses, il fixe une mesure très raisonnable : la nôtre. « Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, à vous non plus votre Père ne pardonnera pas vos fautes » Nous voulons que Dieu nous pardonne et les autres aussi. Mais à nous, le pardon coûte beaucoup. Il est difficile de demander pardon ; mais pardonner coûte encore davantage. Si nous étions vraiment humbles, ce ne serait pas si difficile, mais l’orgueil rend les choses pénible. Nous savons que plus grande sera notre humilité, plus grande sera la facilité de pardonner ; plus l’orgueil est grand, plus grande la difficulté du pardon. Quel travail intérieur il nous faut, pour arriver, tout simplement, devant le regard d’amour de notre Père.
(1696-1787)
évêque et docteur de l'Église