14 Juillet 2020
Le Saint du Jour est une liste quotidienne des Saints gardés dans la mémoire de l'Église. Les histoires des maîtres de la vie chrétienne de tous les temps qui comme des phares radieux orientent notre chemin.
Saint Camille de Lellis
Prêtre et fondateur des :
« Clercs réguliers ministres des infirmes »
(Camilliens)
C |
Sa misère le fait entrer dans un couvent de Capucins, où il sert de commissionnaire. Un jour, en revenant d'une course faite à cheval, pour le service du monastère, il est pénétré d'un vif rayon de la lumière divine et se jette à terre, saisi d'un profond repentir, en versant un torrent de larmes : « Ah ! Malheureux que je suis, s'écria-t-il, pourquoi ai-je connu si tard mon Dieu ? Comment suis-je resté sourd à tant d'appels ? Pardon, Seigneur, pardon pour ce misérable pécheur ! Je renonce pour jamais au monde ! »
Transformé par la pénitence, Camille fut admis au nombre des novices et mérita, par l'édification qu'il donna, le nom de « frère Humble ». Dieu permit que le frottement de la robe de bure rouvrît une ancienne plaie qu'il avait eue à la jambe, ce qui l'obligea de quitter le couvent des Capucins. Lorsque guéri de son mal, il voulut revenir chez ces religieux, saint Philippe de Néri, consulté par lui, lui dit : « Adieu, Camille, tu retournes chez les Capucins, mais ce ne sera pas pour longtemps. » En effet, peu après, la plaie se rouvrit, et Camille, obligé de renoncer à la vie monastique, s'occupa de soigner les malades et d'édifier des hôpitaux.
Il est frappé par la détresse des autres malades et s'engage comme infirmier. L'indifférence de ses collègues, des mercenaires ou repris de justice, vis-à-vis des malades le bouleverse. Il ressent le besoin de réunir autour du Crucifix des hommes qui partagent son amour des malades. Il est guidé, en cette démarche, par son père spirituel, saint Philippe Néri. En prenant soin des malades, ce sont les plaies du Christ qu'il soigne. Sa charité rayonnante lui attire de jeunes disciples. Ces volontaires, qui se réunissent pour prier ensemble et rivalisent de tendresse envers les malades, constituent le noyau initial des « Clercs Réguliers Ministres des Infirmes » que l'on appellera par la suite les « Camilliens » ou « Serviteurs des Malades ».
C'est en 1586 que le pape Sixte V (Felice Peretti, 1585-1590) reconnaît la Congrégation et autorise le port de la grande Croix rouge sur leur soutane. La mission de ces nouveaux religieux est « l'exercice des œuvres spirituelles et corporelles de miséricorde envers tous les malades, tant dans les hôpitaux et prisons que dans les maisons privées, partout où il faudra. »
Partout où se déclare une peste, il accourt ou envoie ses frères. Il finit par mourir d'épuisement à Rome, le 14 juillet 1614.
Camillo da Lellis a été béatifié le 7 avril 1742 et canonisé le 29 juin 1746 par Benoît XIV (Prospero Lorenzo Lambertini, 1740-1758).
Il est déclaré patron céleste des hôpitaux et des malades en 1886 par Léon XIII (Gioacchino Pecci, 1878-1903) et proclamé patron céleste des soignants en 1929 par Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939). Saint Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978), en 1974, en a fait le protecteur particulier du service de santé de l'armée italienne. « La musique que je préfère, c’est celle que font les pauvres malades lorsque l’un demande qu’on lui refasse son lit, l’autre qu’on lui rafraîchisse la langue ou qu’on lui réchauffe les pieds. »
Bienheureux Ghébré-Mikaël
Prêtre lazariste et martyr
G |
hébré-Mikaël (son nom signifie dévot de St Michel) naît à Dibo (Godjam, au nord de l'Éthiopie), en 1791. Il était sourd de l’oreille gauche, ce qui ne l’empêcha d’étudier dans la proche ville de Mertolé Mariàm (ou Mertule Mariam). À cette époque, l’étudiant vivait dans la maison de son maître, en lui rendant tous les services de la maison et apprenant par cœur ce que le maître disait.
À 25 ans il entra au monastère de Mertolé Mariam, où l’on suivait la doctrine hérétique de Nestor. Ici, en 1816, il fit profession de moine orthodoxe et perfectionna ses études sur les livres anciens du monastère. Il vivait dans la plus parfaite chasteté.
Il voyagea, en Égypte, avec l’évêque catholique Justin de Jacobis, devenu plus tard un grand saint. C'est là qu'il eut l’occasion de le connaître. Avec lui il se rendit à Rome et à Jérusalem, avant de retourner dans son pays ; ce saint l’avait converti.
Après avoir longuement réfléchi et prié, Ghébré-Mikaël prit, en 1844, la décision de passer au catholicisme et de s'unir à la petite communauté de Mgr de Jacobis. Il devint professeur aux Séminaires de Guala et Alitena. Il composa un catéchisme pour le peuple et prit particulièrement à coeur la formation du clergé indigène et la réfutation des hérétiques.
Lorsqu'éclata la persécution contre les catholiques, Ghébré-Mikaël refusa de se cacher ou de fuir. Il fut arrêté, emprisonné à Gondar, en mai 1854, et soumis à de grands tourments : jeûne, flagellations, guend (tronc d'olivier plein d'aiguilles) et humiliations de toutes sortes. Déçu dans son espoir de le voir abjurer, l'empereur décida d'en finir avec lui. C'était à Liguama, dans la province de Wollo, le 28 août 1855, fête de saint Georges pour l'Église éthiopienne.
On croit qu'il a été enterré à Were Ilu, à 80 km sud-ouest de Desie.
Ghébré-Mikaël a été béatifié le 31 octobre 1926 par le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939).
Sa fête est célébrée le 14 juillet. Il est le Patron des prêtres diocésains.
Le 17 avril 1680, dans un petit village indien de la Nouvelle-France, Kateri Tekakwitha, une humble vierge iroquoise, mourait en odeur de sainteté. Elle avait 24 ans et n'était baptisée que depuis 4 ans.
Née d'un père païen et d'une mère chrétienne, Kateri devint orpheline à l'âge de 4 ans, suite à une épidémie de petite vérole qui, sans l'emporter elle-même, lui laissa une infirmité aux yeux, des marques au visage et une faiblesse générale. Un de ses oncles l'adopta.
Toute jeune encore, bien que vivant en plein milieu païen, Kateri manifestait des dispositions d'âme très exceptionnelles; elle semblait "naturellement chrétienne".
Intelligente, aimable, adroite dans les ouvrages d'art et de luxe, Kateri avait en plus un amour du travail très rare chez la femme indienne. Mais ce qu'on ne pouvait comprendre en elle, c'était son amour inné pour la pureté, le silence et la solitude. On ne la vit jamais assister aux réunions publiques, aux jeux, aux spectacles, aux repas et autres divertissements populaires si fréquents dans ces milieux païens.
À 12 ans, ses parents adoptifs décidèrent de la marier. Elle refusa net et, par la suite, s'obstina dans son refus. Quel scandale! Tout le monde se moqua d'elle et, à partir de ce jour, elle fut durement persécutée.
Dieu envoya des missionnaires au village de Kateri; la jeune iroquoise les rencontra par des circonstances providentielles. Elle écoutait avec avidité leurs instructions, pensait souvent à ce Jésus qui rend les coeurs si bons et les visages si lumineux; elle rêvait de recevoir le Baptême afin d'être chrétienne comme sa mère. Ce grand jour arriva pour elle le 18 avril 1676; elle avait 20 ans.
Déjà magnifiquement préparée par la pratique des vertus, la prière, le sacrifice et la ténacité dans la lutte pour le bien, Kateri fut encore fortifiée par la grâce du Baptême qui lui donna le courage de monter jusqu'au Calvaire.
Nous ne pouvons relater ici toutes les souffrances de la sainte enfant. Qu'il suffise de dire qu'à un moment donné, son existence devint si pénible et les attaques contre sa foi si intenses, qu'avec l'autorisation du missionnaire, Kateri décida de s'enfuir de son village et alla se réfugier à la mission du Sault, près de Montréal. C'est dans cet oasis de ferveur chrétienne qu'elle fut accueillie à bras ouverts. C'est là que se perfectionna sa vertu.
Elle était avide de souffrances. La Passion du Sauveur enflammait son amour et stimulait son énergie. Elle passait des heures en prière, soit au pied du Saint-Sacrement, soit dans la solitude d'un bois.
Encore au Sault, une de ses parentes la pressa de se marier. Tout fut inutile. Elle préférait souffrir les railleries, les privations plutôt que d'y consentir.
Bien plus, elle sollicita du missionnaire la grâce de faire voeu de virginité, tout comme les religieuses qu'elle visita un jour à Ville-Marie. Cette faveur lui fut enfin accordée le 25 mars 1679. Kateri devenait la première vierge Indienne de la Nouvelle-France. Jésus, dont elle était désormais l'épouse, Jésus au Tabernacle, Jésus au Saint-Sacrifice, Jésus dans son coeur par la Sainte Communion, c'était sa vie, son ravissement.
Après bien des maladies et infirmités, Kateri s'éteignit saintement. Ces quelques lignes ne sont qu'un aperçu très sommaire de sainte Kateri. Sa biographie est disponible aux Éditions Magnificat.
Revue Magnificat, avril 1980, p. 73
Saint Bonaventure, né en Toscane, reçut au baptême le nom de Jean. À l'âge de quatre ans, il fut attaqué d'une maladie si dangereuse, que les médecins désespérèrent de sa vie. Sa mère alla se jeter aux pieds de saint François d'Assise, le conjurant d'intercéder auprès de Dieu pour un enfant qui lui était si cher. Le Saint, touché de compassion, se mit en prière, et le malade se trouva parfaitement guéri. Par reconnaissance, Jean entra dans l'Ordre fondé par saint François, et en devint l'ornement et la gloire. Le saint patriarche, près de finir sa course mortelle, lui prédit toutes les grâces dont la miséricorde divine le comblerait, et s'écria tout à coup, dans un ravissement prophétique: "O buona ventura! O la bonne aventure!" De là vint le nom de Bonaventure qui fut donné à notre Saint.
Bonaventure fut envoyé à l'Université de Paris, où il devait lier avec saint Thomas une amitié qui sembla faire revivre celle de saint Grégoire de Nazianze et de saint Basile. Tous deux couraient plus qu'ils ne marchaient dans la carrière des sciences et de la vertu, et, d'étudiants de génie, ils parvinrent en peu de temps à la gloire des plus savants professeurs et des docteurs les plus illustres. Les études de Bonaventure n'étaient que la prolongation de sa fervente oraison.
Saint Thomas d'Aquin vint un jour le visiter et lui demanda dans quels livres il puisait cette profonde doctrine qu'on admirait en lui. Bonaventure lui montra quelques volumes: mais, son ami faisant l'incrédule, il finit par montrer un crucifix qui était sur sa table, et lui dit: "Voilà l'unique source de ma doctrine; c'est dans ces plaies sacrées que je puise mes lumières!"
Élu général de son Ordre malgré ses larmes, il continua ses travaux; mais, de tous, celui qui lui fut le plus cher fut la Vie de saint François d'Assise, qu'il écrivit avec une plume trempée dans l'amour divin, après avoir visité tous les lieux où avait passé son bienheureux père. Saint Thomas vint un jour lui rendre visite, et, à travers sa porte entrouverte, l'aperçut ravi, hors de lui-même et élevé de terre, pendant qu'il travaillait à la vie du saint fondateur; il se retira avec respect, en disant: "Laissons un Saint faire la vie d'un Saint."
Bonaventure n'avait que trente-cinq ans quand il fut élu général des Franciscains, et il avait à peu près cinquante-et-un ans quand le pape Grégoire X le nomma cardinal-évêque d'Albano. Les envoyés du Pape le trouvèrent, lui, général de l'Ordre, occupé, avec plusieurs frères, à laver la vaisselle. Ce grand Saint mourut deux ans après.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
Saint François Solano Frère mineur à Lima, au Pérou (✝ 1610)
Bienheureux Gaspar de Bono prêtre de l'Ordre des Minimes (✝ 1604)
Vble Giuseppe Gualandi fondateur de la 'petite mission pour sourds-muets' (✝ 1907)
Bienheureux Hroznata martyr de la Bohême (✝ 1200)
Vénérable Humbert de Romans Maître général de l'ordre des Dominicains (✝ 1277)
Bienheureux Jean de Mayorga martyr (✝ 1570)
Saint Jean Wang Guixin martyr de Chine (✝ 1900)
Saint Juste Martyr romain (date ?)
Saint Marcellin prêtre et moine (✝ 775)
Bienheureux Mikaël Ghebra Prêtre, martyr en Éthiopie (✝ 1855)
Saint Nicodème l'hagiorite Originaire de Naxos dans les Cyclades grecques (✝ 1809)
Saint Optatien évêque de Brescia (Ve siècle)
Sainte Ragenufle (✝ 650)
Bienheureux Richard Langhorne martyr en Angleterre (✝ 1679)
Sainte Toscane de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem (✝ v. 1343)
Sainte Treffin personnage semi-légendaire du VIe siècle (date ?)
Saint Vincent (Madelgaire ou Mauger) Mari de sainte Waudru de Mons (✝ 687)