21 Juillet 2020
Le Saint du Jour est une liste quotidienne des Saints gardés dans la mémoire de l'Église. Les histoires des maîtres de la vie chrétienne de tous les temps qui comme des phares radieux orientent notre chemin.
Le plus ferme des quatre grands prophètes de l’histoire d’Israël, Ezéchiel, déporté, en 597, ensemble avec le peuple à Babylone, encourage les exilés en annonçant la Parole de Dieu. Son livre dans l’Ancien Testament
« La main du Seigneur fut sur moi, il m’emmena par l’esprit et il me déposa au milieu de la vallée, une vallée pleine d’ossements. Il me la fit parcourir, parmi eux, en tous sens. Or les ossements étaient très nombreux sur le sol de la vallée et ils étaient complètement desséchés. Il me dit: « Fils d’homme, ces ossements vivront-ils ? » Je dis, « Seigneur Dieu, c’est toi qui le sais ». Il me dit : « Prophétise sur ces ossements et tu leur diras : Ossements desséchés, écoutez la parole du Seigneur » (Ez 37,1-4)
Selon la c culture juive, le mot « prophète » n’indique pas tant celui qui peut prédire le futur que plutôt une personne qui a la connaissance intime de la volonté de Dieu et de sa présence dans le monde; une personne à la morale et rectitude limpides. Ezéchiel, l’un des quatre prophètes considérés les « plus grands » de l’Ancien Testament, ne fait pas exception ; il est le plus dur dans son langage et le plus efficace quant à ses symbolismes.
Ezéchiel naît autour de la moitié du septième siècle av.C. à Sarara, en Palestine, dans la tribu de Lévi: il est donc prêtre. A cette époque, règne encore à Rome Tarquinius Priscus, alors qu’à Babylone, c’est Nabuchodonosor; ce n’est pas une bonne période pour les Juifs, contraints à subir la tyrannie des fils d’Assur. En 59, Ezéchiel est déporté à Babylone ensemble avec dix mille d’autres de ses compatriotes destinés aux travaux des champs, et c’est à ce moment de sa vie que Dieu se manifeste à lui par des visions prophétiques qui l’accompagneront jusqu’à sa mort. Ezéchiel révèle ces visions à son peuple, le réconforte par des paroles qui lui viennent de Yahvé, et pour cela, très vite, il va jouir d’une certaine autorité au milieu du peuple d’Israël. Il ne manque pas d’opérer des prodiges et des miracles, et chacun de ses gestes a un objectif bien précis : ayant prophétisé la chute de Jérusalem, il exhorte le peuple à la pénitence; ensuite, il va le consoler avec la promesse de la libération et du retour dans la chère patrie. Il meurt martyr de la main d’un chef du peuple auquel il avait reproché son idolâtrie.
Le libre d’Ezéchiel dans la Bible se situe parmi ceux des plus grands prophètes, après Jérémie, et compte quarante-huit chapitres où sont racontées les prophéties et les révélations que Yahvé fait au prophète durant la captivité babylonienne. Entre les visons les plus puissantes qui sont décrites, il y a le chapitre trente-sept où Dieu montre à Ezéchiel un immense champ d’ossements desséchés qui, à Son souffle reprendront vie en se revêtant de chair. Une image certainement aussi bien très forte que mystérieuse pour les contemporains, qui l’ont interprétée comme la prophétie de la restauration du pouvoir d’Israël et de la reconstruction du Temple dans la gloire de Dieu; pour les catholiques, au contraire, elle symbolise la Résurrection du Christ, et donc, la construction du vrai Royaume, celui dans les cieux. Historiquement Ezéchiel se situe come un pont entre les deux époques de l’histoire d’Israël : celle avant et celle après l’exil ; du point de vue des Ecritures, enfin, entre Jérémie et Daniel. Son langage est ardu, émaillé de symbolismes, parfois dur, mais puissamment évocateur et particulièrement efficace. Sa vénération comme Saint remonte à très tôt dans l’histoire de l’Eglise latine.
est plein de visions et de symbolismes.
Son culte est très ancien puisqu'on construisit en 415, à Marseille, un monastère portant son nom. Il aurait été un brillant officier, mais il refusa de trahir le Christ. Arrêté, il fut traîné sur le dos par les rues de la ville, afin de permettre à la populace de l'accabler d'outrages grossiers et de coups. Reconduit à la prison, il convertit ses gardiens, Longin, Alexandre et Félicien. Ils furent tous trois décapités, et saint Victor fut broyé sous une meule à l'entrée des bains publics.
Il figure au propre du diocèse de Marseille comme fête patronale de la ville.
L'abbaye Saint Victor de Paris fut pendant des siècles un des plus importants centres monastiques et universitaires (900e anniversaire de sa fondation).
"Très probablement, Victor était évêque de l'Église de Marseille. Il n'y a pas à s'étonner qu'à ce titre il ait été particulièrement visé car l'historien Eusèbe de Césarée décrit ainsi le début de la persécution en l'an 303: On détruit les Églises jusqu'à leur fondation, on jette les Écritures au feu, on proclame déchus ceux qui sont revêtus de quelques fonction, et peu après on ordonne de livrer partout aux fers les chefs d'Église, puis de les forcer à sacrifier. Les évêques sont les premiers visés.
Pour Victor, on a probablement conservé un récit de visite quand il était en prison. C'est le fondement d'un récit ultérieur de sa passion, dont le texte a été publié récemment. On y rapporte que Victor avait été menacé d'être traîné à la suite du Juge dans sa tournée, pour que son procès soit refait plusieurs fois avant qu'il soit exécuté.
On avait quelques souvenirs de Victor. Aussi est-il devenu le patron principal du sanctuaire où il était enterré. Ce sanctuaire est maintenant Paroisse. Et Victor y est vénéré en un lieu où la piété médiévale a vénéré aussi la Sainte Vierge Marie parce qu'elle a prié pour que les martyrs soient fidèles à leur foi et la confessent devant leur juge, d'où son titre de Notre-Dame de Confession." (source: Histoire du diocèse de Marseille)
"Le 8 juillet 303 ou 304, le préfet Euticius siège au tribunal à Marseille quand on lui présente un soldat nommé Victor: ce soldat est effronté. Il ne veut plus percevoir sa solde et il clame qu'il est chrétien. En entendant cela le préfet dit à Victor: 'Pourquoi n'acceptes-tu pas la solde habituelle?' Saint Victor lui dit: 'Parce que désormais, je ne veux plus militer dans le siècle'. Le préfet Euticius lui dit: 'Victor, sacrifie'. Victor lui dit: 'Je ne sacrifie pas aux faux dieux'..." (Abbaye saint Victor Marseille)
À Marseille, vers 292, saint Victor, martyr.
Martyrologe romain
Membres du Corps mystique du Christ, nous ne pouvons échapper à ce que le corps du Christ souffrit en ses membres durant sa Passion et sur la croix. A nous d'accepter de nous voir broyés pour devenir comme le blé qui deviendra ce pain lui-même consacré au corps du Christ au sacrifice de la messe en vue de la Résurrection
(Lectionnaire Emmaüs)
Saint Laurent de Brindisi
Capucin et docteur de l’Église
L |
orenzo (dans le siècle : Giulio Cesare) da Brindisi, prédicateur et théologien de la trempe de saint Antoine de Padoue et de saint Bonaventure, eut une féconde activité apostolique. Parlant plusieurs langues, dont l’hébreu, il fut professeur de théologie et d’Écriture Sainte. Il construisit une synthèse doctrinale puissante, comme ses contemporains jésuites, Pierre Canisius et Robert Bellarmin. On conserve de lui 840 homélies, dont 84 sur la Vierge Marie, et des commentaires sur 35 000 textes bibliques. Cela lui valut d’être déclaré Docteur de l’Église en 1959 par saint Jean XXIII (Angelo Giuseppe Roncalli, 1958-1963).
Laurent naît à Brindisi le 22 juillet 1559, ville portuaire faisant le trait d’union entre le monde oriental et le monde romain. On lui donne comme prénom Jules-César. Âgé de dix ans, il perd son père et entre à 16 ans chez les capucins de Vérone.
Le 24 mars 1576, à 19 ans, il fait profession, prenant le nom de Laurent, comme le fameux diacre martyr. La réforme capucine, avec son retour aux sources, est alors en pleine expansion. Lancée en 1526, par Mathieu de Basci, Louis et Raphaël de Fossombrone, cette réforme compte déjà 5000 frères, après 50 ans. Elle en comptera bientôt 17 000, en son premier siècle d’existence, 32 000 en deux siècles. On envoie étudier Laurent à Padoue, ville universitaire. Doué d'une mémoire prodigieuse, il s'applique aux sciences sacrées, devenant maître en exégèse et en patrologie. Son originalité est de devenir un étonnant polyglotte, maîtrisant sept langues : latin, grec, syriaque, hébreu, italien, allemand et français.
Ordonné prêtre le 18 décembre 1582, Laurent est employé au ministère de la prédication pour lequel il montre de remarquables dispositions. Très éloquent, il évangélise l'Italie, l'Allemagne et d'autres pays. Grégoire XIII (Ugo Boncompagni, 1572-1585) l'appelle à Rome et le charge des relations avec les Juifs de la ville. Laurent se prépare à cette mission par la prière, l’étude et la réflexion. Il parle si bien l'hébreu, qu'on l’invite à prêcher dans les synagogues. Durant trois ans, il prêche tous les samedis, jours de Sabbat, aux Juifs de Rome. Ses succès sont si retentissants à Rome qu’un autre Pape l'envoie prêcher aux Juifs des principales villes d'Italie.
En 1599, Laurent est envoyé en Autriche et en Bohême, avec onze confrères capucins, pour œuvrer à la Réforme catholique. À cette occasion, Laurent implante son Ordre à Prague, Vienne et Gratz. Le Saint-Siège lui confie des missions diplomatiques. Nonce apostolique à Prague il réconcilie entre eux plusieurs souverains, prévenant ainsi de désastreuses guerres civiles. Il est également Nonce en d’autres pays, dont l’Allemagne et la Tchékoslovaquie, luttant contre les hérésies, au risque de sa vie.
En 1611, il sauve l’Italie d’une invasion de 80 000 Turcs, en prêchant jusque sur les champs de bataille. Il exerce toutes les charges de son Ordre, y compris celle de Ministre général, visitant les couvents et incitant à l’observance de la Règle. À ses frères il recommande l'obéissance et l'humilité. Il veut aussi qu’on soit sobre dans les constructions des maisons et des églises.
Voici en bref son itinéraire :
1583-1586 : Professeur de théologie et de Bible à Venise
1586-1588 : Supérieur et maître des novices
1590-1592 : Ministre provincial en Toscane
1596-1602 : Membre du définitoire général
1602-1605 : Ministre général, à 43 ans.
Il est au Portugal quand il meurt de dysenterie, le 22 juillet 1619, à l’âge de 60 ans, après 45 ans de vie religieuse.
Lorenzo da Brindisi a été béatifié en 1783 par Pie VI (Giovanni Angelo Braschi, 1775-1799) et canonisé, en 1881, par Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903).
Saint Albéric Crescitelli
Missionnaire en Chine
Martyr († 1900)
A |
lberico, quatrième des onze enfants de Beniamino Crescitelli et Degna Bruno, naît le 30 juin 1863 à Altavilla Irpina dans la province d'Avellino (Campanie, Italie). À son baptême, deux jours après la naissance, reçoit les prénoms de Alberico, Pietro, Pellegrino.
Son curé, l'ayant remarqué, le poussa à continuer sa scolarité. À 15 ans, il entra au Séminaire pontifical des Saints Pierre-et-Paul à Rome. Il fut ordonné prêtre le 4 juin 1887 pour les Missions étrangères de Milan. Alors qu'il passait quelques jours dans sa famille, éclata une épidémie de choléra. La constance et le dévouement dont il fît preuve en cette occasion lui valurent la reconnaissance de tous et une médaille du gouvernement italien. Il quitta sa mère en larmes le 31 octobre 1887.
Il fut reçu par le Pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903), et partant de Rome le 2 avril 1888, il s'embarqua à Marseille pour la Chine. Il y arriva le 18 août et il fut désigné pour le vicariat apostolique du Shensi qu'il parcourut assidûment, sans jamais se soucier de sa fatigue, ni de l'inconfort de ses gîtes improvisés, attentif seulement à entrer le plus complètement possible dans la mentalité des populations frustres qui lui étaient confiées.
Quand il y avait distribution de riz en ce temps de misère extrême, il ne craignait pas de réclamer pour que les chrétiens reçoivent un traitement égal à celui des païens. Il étudia les problèmes que posait la culture du riz. Voyant qu'on s'intéressait à leurs problèmes vitaux, les chinois se sentirent plus facilement attirés à l'Évangile, et le Père Albéric dût construire une église à Han-yang-pin pour les nouveaux chrétiens.
En 1900, le vicaire apostolique lui demanda de se rendre dans la région de Ning-Kiang (Sichuan) qui n'avait pas été encore évangélisée. Ce fut là que le surprit la révolte des Boxers. Pour ne pas compromettre ses amis, il se sauva à Yan-Pin-Kovan où il fut reconnu. Frappé, torturé, traîné par les pieds sur la route, il fut finalement décapité près de Yen-Tsé-Pien, le 21 juillet 1900.
Alberico Crescitelli a été beatifié le 18 février 1951, à Rome, par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) et canonisé le 1er octobre 2000, à Rome, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
« Le désir missionnaire d’amener des âmes au Christ »
(Lettre d’Albéric Crescitelli à S. Em. le Card. Simeoni, Préfet de Prop. Fide : 7 Juin 1890)
« Depuis le temps où il a plu à la Divine Providence de m’appeler aux saintes missions, j’ai toujours eu une pensée à l’esprit : je me demandais, en moi-même, si je réussirais vraiment à en tirer un seul des ténèbres de l’idolâtrie, à sauver une âme. À une telle pensée, à une telle sollicitude, je ne pouvais, je ne savais, je n’osais répondre. Il n’y avait rien d’autre que l’espérance. Peut-être que je n’aurais rien fait, peut-être que j’aurais fait quelque chose… Je n’osais espérer faire beaucoup ; mais, qui peut savoir, pensais-je en moi-même, il se peut que le Seigneur veuille se servir de moi et jusqu’où ? De toute façon, il suffit de faire la volonté de Dieu, le désir était bien présent.
Lorsque vint le temps d’administrer mon district en Chine, bien sûr je désirais ardemment et plus que jamais la conversion des idolâtres. Voir l’idolâtrie dominante,… voir les idolâtres aussi nombreux, voir de grandes agglomérations et savoir que personne n’y adorait le vrai Dieu… m’angoissait, m’abattait, m’affligeait et j’en restais déchiré. Je désirais ardemment qu’ils adorent le vrai Dieu ; j’aurais voulu me donner de la peine pour leur conversion. Au fond de mon cœur, bien qu’indignement, je priais le Père des miséricordes de faire en sorte que ce peuple voie la Lumière qu’Il envoya au monde et qu’Il l’enlève des ténèbres et des ombres de la mort, dans lesquelles il se trouvait misérablement enseveli.
Bien que pensant convertir ces idolâtres, je ne savais pas ce que j’aurais pu faire, et voyant que je ne pouvais presque rien faire, j’avais le cœur qui se serrait. Toutefois, je commençai à exhorter continuellement les chrétiens à parler à leurs amis, à leurs voisins, et à d’autres qu’on pouvait espérer convertir.
Du reste, il me semble que dans la pratique, les conversions ne se font pas avec des arguments philosophiques, bien qu’ils aient un fondement dans la foi que l’on accorde à celui qui annonce la vérité chrétienne. Et c’est pour cela que les bons chrétiens, et plus encore les nouveaux convertis, peuvent faire beaucoup. Cependant, si le prêtre n’est pas là pour les inciter, ils ne font rien… Aussi, sous l’obéissance de mes supérieurs, j’espère œuvrer toujours avec alacrité dans la vigne du Seigneur et faire toujours sa sainte volonté. »
Le Bx Mgr de Laval vit le jour à St-Martin de Montigny-sur-Avre, en Normandie. Il désira devenir prêtre dès ses jeunes années. A l'âge de huit ans, son père le plaça chez les Jésuites où il vécut quatorze ans loin de sa famille.
En 1636, François perdit son père. Son oncle évêque, pour aider la famille, le nomma chanoine d'Evreux. Il reçut le sacerdoce et fut ordonné prêtre le 1er mai 1647. Le roi Louis XIV le choisit comme premier évêque de la Nouvelle-France. L'an 1658, en la fête de l'Immaculée Conception, le jeune prélat de trente-cinq ans fut sacré évêque. Il débarqua à Québec le 16 juin 1659, et entreprit tout de suite des visites pastorales à travers son immense diocèse.
Dès son arrivée, il gagna la confiance de tous par sa charité, sa piété, son discernement et son impartialité. Son premier soin consista à pousser l'organisation de l'Église canadienne. Il contribua beaucoup à la formation tant civile que religieuse du pays. Par son action ferme et sage, il réussit à implanter la foi partout en Amérique du Nord, quoiqu'à travers mille difficultés.
Il fonda d'abord le Séminaire de Québec qui groupait une communauté de prêtres, et confia en 1663, la formation de son clergé à son séminaire. Cinq ans plus tard, un Petit Séminaire s'ouvrait pour le recrutement de son clergé. Conformément à la sainte pratique des premiers siècles, tous les clercs et ecclésiastiques y vivaient sur un fond commun.
Le bienheureux dut lutter de toutes ses forces contre les désordres qui s'étaient introduits dans le pays au début de la colonisation, principalement du trafic de l'eau-de-vie. «L'évêque, écrit Marie de l'Incarnation, a eu bien des démêlés en France au sujet des boissons que l'on donnait aux sauvages et qui ont failli perdre entièrement cette nouvelle Église.» Grâce à son zèle apostolique, ce commerce honteux fut absolument défendu.
Le pouvoir séculier souleva de sérieuses oppositions à son action évangélisatrice, mais Monseigneur de Laval ne capitula jamais devant les odieux procédés de ses adversaires. Le saint évêque résista avec persévérance et fermeté, aux empiétements de l'autorité civile dans le gouvernement de l'Église. Il s'éleva avec autorité contre tous ceux qui voulaient nuire de quelque façon à l'implantation du christianisme sur la terre bénie de la Nouvelle-France. Il supporta avec une souveraine patience toutes les méchancetés que lui firent subir les magnats de la terre et l'épreuve des deux incendies qui consumèrent son séminaire pour lequel il avait tant peiné.
Ce saint évêque, pionnier de l'Église de la Nouvelle-France vécut dans un renoncement continuel et héroïque. Il portait un cilice et dormait très peu, afin de pouvoir réciter tous ses offices et chapelets. Le bref repos qu'il s'octroyait, il le prenait sur un misérable matelas déposé sur un lit de planches, sans aucun drap pour se couvrir. Il faut louer aussi sa grande simplicité évangélique, car jamais homme n'eut plus en horreur la mise en scène et la vanité, surtout celle qui se présentait sous des dehors religieux.
Ce digne et vertueux prélat préférait porter de vieux vêtements rapiécés. Pendant vingt ans, il ne posséda que deux soutanes d'hiver. Lorsqu'il mourut, l'une était encore bonne, l'autre, toute rase et raccommodée témoignait de son admirable esprit de pauvreté. Sévère pour lui-même, cet admirable homme de Dieu était prodigue à l'excès envers les pauvres de Jésus-Christ. Tous les ans, il ne manquait pas de donner aux indigents quinze cents à deux mille livres.
Durant la semaine sainte de 1708, il contracta la maladie qui devait le conduire au tombeau. Il endura les souffrances de ses dernières années avec la plus grande sérénité et résignation à la volonté de Dieu. Il mourut en compagnie de ses prêtres, le 6 mai 1708, en récitant le chapelet et les litanies de la Ste Famille dont il avait propagé la dévotion parmi les Canadiens. Sa sainteté Grégoire XVII béatifia Monseigneur de Laval, le 1er janvier 1977.
Tiré d'une image imprimée en 1951 -- et d'un résumé O.D.M.