6 Juillet 2020
Le Saint du Jour est une liste quotidienne des Saints gardés dans la mémoire de l'Église. Les histoires des maîtres de la vie chrétienne de tous les temps qui comme des phares radieux orientent notre chemin.
Saint Siège
Le prophète Isaïe
Le prophète Isaïe naît à Jérusalem vers 760 avant Jésus-Christ. Il vit dans le
Royaume de Juda à une époque troublée socialement et politiquement. Dans ses prophéties, il annonce les malheurs qui vont s’abattre sur le Royaume de Juda dont le peuple et la cour vivent en dehors du dessein de Dieu. 7 siècles avant la venue du Christ, Isaïe annonce aussi la naissance de l’Emmanuel mis au monde par une vierge.
Un grand prophète qui a sauvé Jérusalem
Plus qu'un simple prophète, Isaïe fut le conseiller de nombreux rois à compter des dernières années du règne du roi Ozias.
Pendant les jours sombres où Peqah, le roi d'Israël, et le Rasin de Syrie envahirent la Judée, c'est Isaïe qui conseilla au roi Achaz : « prends garde, tais-toi, n'aies pas peur et ne laisse pas ton cœur s'affaiblir » (Isaïe 7: 4). Pour indiquer la courte période au cours de laquelle ces rois ont été chassés, le prophète a déclaré : « Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, et elle lui donnera le nom d'Emmanuel. [...] Mais avant que l'enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, Le pays dont tu crains les deux rois sera abandonné. » (Esaïe 7: 14,16). L'Évangile de Matthieu utilise ce verset comme une prédiction de la venue de Jésus comme le Messie (Matthieu 1:23).
C’est pendant le règne d’Ezéchias qu’Isaïe a pris toute sa place. Conscient de l'inutilité d'affronter la puissante Assyrie, le prophète dénonça ceux qui « descendent en Egypte sans me consulter, Pour se réfugier sous la protection de Pharaon, Et chercher un abri sous l'ombre de l'Egypte ! La protection de Pharaon sera pour vous une honte, Et l'abri sous l'ombre de l'Egypte une ignominie », car une telle ouverture n'apporterait « ni aide ni profit, mais honte et opprobre » (Isaïe 30: 2,5).
Il s'est avéré avoir raison. Vers 701 avant notre ère, le nouveau roi assyrien Sennachérib (704–681 avant notre ère) dirigea une puissante force d'invasion visant à réprimer révoltes en Phénicie et en Palestine, suscitées par les Égyptiens. Le prisme en pierre de Sennachérib, qui détaille les triomphes du roi, déclare que « comme pour Ézéchias, il ne s'est pas soumis à mon joug ». Le mastodonte assyrien se lança dans une nouvelle conquête, portée par des dizaines de chars, de béliers et de machines de siège. « La quatorzième année du roi Ezéchias, Sanchérib, roi d'Assyrie, monta contre toutes les villes fortes de Juda, et s'en empara », note avec regret le deuxième Livre des Rois (II Rois 18:13).
Ézéchias se précipita auprès du roi assyrien pour le rassurer. Il a mis à sac le Temple de Jérusalem pour rassembler une rançon conséquente et proposer à Sennachérib « tout l'argent qui a été trouvé dans la maison du Seigneur » (II Rois 18: 15). Mais Sennachérib n'était pas intéressé par l'argent ; il voulait Jérusalem elle-même.
Sainte Maria Goretti
« martyre de la pureté »
(1890-1902)
M |
Assunta, son épouse, décida de continuer la rude tâche à peine commencée et confia la garde des petits à Marietta, qui n'était alors âgée que de neuf ans. La petite fille d'une maturité précoce devint très vite une parfaite ménagère. Le jour de la Fête-Dieu, elle communia pour la première fois avec une ferveur angélique. Elle s'appliquait avec délices à la récitation quotidienne du chapelet. Maria Goretti ne put apprendre à lire, car la pauvreté et l'éloignement du village l'empêchèrent de fréquenter l'école. La pieuse enfant ne tint cependant aucun compte des difficultés et des distances à parcourir lorsqu'il s'agissait de recevoir Jésus dans le Saint Sacrement. « Je puis à peine attendre le moment où demain j'irai à la communion », dit-elle l'après-midi même où elle allait sceller de son sang sa fidélité à l'Époux des vierges.
Les Serenelli, proches voisins de la famille Goretti, étaient des gens serviables et honnêtes, mais leur fils Alessandro se laissait entraîner par des camarades corrompus et des lectures pernicieuses. Il venait aider la famille Goretti pour des travaux agricoles trop pénibles. Maria l'accueillait, reconnaissante, trop pure pour se méfier. Ce jeune homme ne tarda pas à lui tenir des propos abjects, en lui défendant de les répéter. Sans bien comprendre le péril qui la menaçait et craignant d'être en faute, Maria avoua tout à sa mère. Avertie d'un danger qu'elle ignorait, elle promit de ne jamais céder.
Alessandro Serenelli devenait de plus en plus pressant, mais prudente, l'adolescente s'esquivait le plus possible de sa présence. Furieux de cette sourde résistance, le jeune homme guettait le départ de la mère pour pouvoir réaliser ses desseins pervers. L'occasion tant attendue se présenta le matin du 6 juillet 1902. Alessandro se précipita brutalement sur Maria, alors seule et sans défense. Brandissant sous ses yeux un poinçon dont la lame acérée mesurait 24 centimètres, il lui fit cette menace : « Si tu ne cèdes pas, je vais te tuer ! » La jeune chrétienne s'écria : « Non! C'est un péché, Dieu le défend ! Vous iriez en enfer ! » Déchaîné par la passion, n'obéissant plus qu'à son instinct, l'assassin se jette sur sa proie et la laboure de quatorze coups de poinçon.
Lorsque Assunta est mise au courant du drame, Maria gît mourante à l'hôpital de Nettuno. Le prêtre au chevet de la martyre, lui rappelle la mort de Jésus en croix, le coup de lance et la conversion du bon larron : « Et toi, Maria, pardonnes-tu ? lui demanda-t-il. - “Oh, oui ! murmura sans hésitation la douce victime, pour l'amour de Jésus, qu'il vienne avec moi au Paradis.” » Les dernières paroles que la Sainte prononça au milieu d'atroces douleurs, furent celles-ci : « Que fais-tu Alessandro ? Tu vas en enfer ! » et comme elle se détournait dans un ultime effort, son cœur cessa de battre.
Alessandro Serenelli fut condamné à une peine de trente ans de prison. Après huit années d'incarcération, une nuit de 1910, il rêva que Maria lui offrait des lys qui se transformaient en lumières scintillantes. Ce rêve lui fit réaliser le mal qu'il avait fait et il se repentit. Il fut libéré en 1929, après vingt-sept années de détention.
Dans la nuit de Noël 1934, il alla jusqu'à Corinaldo, où était retournée la mère de Marietta, Assunta Goretti, qui à cette époque était au service du curé, et la supplia de lui pardonner. Elle accepta en disant : « Dieu vous a pardonné, ma Marietta vous a pardonné, moi aussi je vous pardonne. » Tous deux assistèrent à la messe ensemble le lendemain, recevant la Sainte Communion, l'un à côté de l'autre, sous le regard très étonné des paroissiens.
C'est ensemble également qu'ils assistèrent le 27 avril 1947 aux cérémonies de la béatification et à celles de la canonisation de Marietta le 24 juin 1950, par le vénérable pape Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958). Ce fut la première fois qu'une mère assistait à la canonisation de sa fille.
Dans son allocution, le Saint-Père déclarait : « Elle est le fruit mûr d'une famille où l'on a prié tous les jours, où les enfants furent élevés dans la crainte du Seigneur, l'obéissance aux parents, la sincérité et la pudeur, où ils furent habitués à se contenter de peu, toujours disposés à aider aux travaux des champs et à la maison, où les conditions naturelles de vie et l'atmosphère religieuse qui les entouraient les aidaient puissamment à s'unir à Dieu et à croître en vertu. Elle n'était ni ignorante, ni insensible, ni froide, mais elle avait la force d'âme des vierges et des martyrs, cette force d'âme qui est à la fois la protection et le fruit de la virginité. »
Alessandro Serenelli, devenu membre du Tiers-Ordre franciscain, travaillait depuis 1936 en tant que jardinier du Couvent des Pères Capucins d’Ascoli Piceno, puis, plus tard, au couvent de Macerata où il passa le reste de sa vie à leur service. Il y mourut le 6 mai 1970, à l'âge de 88 ans, après avoir rédigé un testament des plus édifiants.
Alessandro Serenelli, testament autographe, 5 mai 1961:
« Je suis âgé de presque 80 ans, et ma journée va bientôt se terminer. Si je jette un regard sur mon passé, je reconnais que dans ma première jeunesse j'ai pris un mauvais chemin : celui du mal qui m'a conduit à la ruine ; j'ai été influencé par la presse, les spectacles et les mauvais exemples que la plupart des jeunes suivent sans réfléchir, mais je ne m'en souciais pas. J'avais auprès de moi des personnes croyantes et pratiquantes, mais je ne faisais pas attention à elles, aveuglé par une force brutale qui me poussait sur une route mauvaise. À vingt ans j'ai commis un crime passionnel, dont le seul souvenir me fait encore frémir aujourd'hui.
Maria Goretti, qui est aujourd’hui une sainte, a été le bon ange que la Providence avait mis devant mes pas. Dans mon cœur j’ai encore l’impression de ses paroles de reproche et de pardon. Elle a prié pour moi, intercédé pour moi, son assassin. Trente ans de prison ont suivi. Si je n’avais pas été mineur, j’aurais été condamné à vie. J’ai accepté la sentence méritée ; j’ai expié ma faute avec résignation. Marie a été vraiment ma lumière, ma Protectrice ; avec son aide j’ai acquis un bon comportement et j’ai cherché à vivre de façon honnête lorsque la société m’a accepté à nouveau parmi ses membres. Avec une charité séraphique les fils de saint François, les frères mineurs capucins des Marches, m’ont accueilli parmi eux non comme un serviteur, mais comme un frère. C’est avec eux que je vis depuis 1936. Et maintenant j’attends avec sérénité le moment où je serai admis à la vision de Dieu, où j’embrasserai de nouveau ceux qui me sont chers, où je serai près de mon ange gardien et de sa chère maman, Assunta.
Puissent ceux qui liront ma lettre en tirer l’heureuse leçon de fuir dès l’enfance le mal et de suivre le bien. Qu’ils pensent que la religion avec ses préceptes n’est pas une chose dont on puisse se passer, mais qu’elle est le vrai réconfort, la seule voie sûre dans toutes les circonstances, même les plus douloureuses de la vie. Pax et Bonum (Paix et bien !) ».
Sainte Kyriaquie de Nicomedie
vierge et martyre
Sous le règne de Dioclétien, à Tropea, en Calabre (I), un couple de pieux chrétiens aisés, Doroteo et Eusebia, qui étaient restés sans enfants, supplièrent Dieu de leur accorder une progéniture, en lui promettant de la Lui consacrer. Leur prière fut exaucée, et il leur naquit une fille, un dimanche de l’année 287, c'est pourquoi ils la nommèrent Kyriaquie qui signifie « dimanche » en grec. On pourrait donc traduire son nom par celui de « Dominique ». L'ayant baptisée, ils l'élevèrent en l'instruisant et la corrigeant selon le Seigneur (cf. Ep. 6, 4), et fidèles à leur promesse, ils préservèrent sa virginité afin de la consacrer au service du Seigneur.
Un jour, un riche païen, qui séjournait dans la ville, ayant entendu vanter la beauté et la qualité des mœurs de la jeune vierge, décida de la marier à son fils. Mais quand on vint lui en faire la proposition, Kyriaquie déclara qu'elle était épouse du Christ, et qu'elle désirait mourir dans la virginité. Furieux, le prince alla les dénoncer, elle et ses parents, à l'empereur Dioclétien comme rebelles à son autorité. Le souverain les convoqua, et leur demanda pourquoi ils rejetaient les dieux de l'Empire. Dorothée répondit avec courage qu'il avait appris de ses parents à n'adorer qu'un seul Dieu, le Créateur du ciel et de la terre, qui s'est incarne pour notre salut. Il fut soumis à la flagellation. Mais comme, sous les coups, il continuait à se moquer des idoles, l'empereur, voyant qu'il n'en tirerait rien de plus, l'envoya, avec Eusébie, auprès de Justus, gouverneur de Mélitène, en Petite Arménie. Celui-ci les soumit à la torture et leur procura la couronne du Martyre, en leur faisant trancher la tête.
Quant à Kyriaquie, Dioclétien l'envoya à son gendre, le césar Maximien, qui résidait à Nicomédie. Ayant admiré son éclatante beauté, Maximien la fit comparaître et lui promit qu'elle épouserait un des parents de l'empereur si elle acceptait d'honorer les dieux. Mais la frêle jeune fille se montra inflexible et lui déclara que rien ne pourrait la séparer de l'amour du Christ. Le tyran la fit alors étendre à terre entre quatre piquets et ordonna de la fustiger à coups de nerfs de bœuf, jusqu'à ce que mort s'en suive. Les soldats épuisés changèrent à trois reprises, mais Kyriaquie restait insensible aux coups et n'en était que plus rayonnante de grâce. Maximien, croyant que, par pitié pour la jeune vierge, ses hommes n'usaient pas de toute leur force retourna sa colère contre eux. La Sainte l'interpella alors : « Ne t'égare pas, Maximien. Jamais tu ne pourras me vaincre, car Dieu me porte secours ». Craignant d'être de nouveau tourné en ridicule, l'empereur la fit transférer auprès d'Hilarion (ou Hilaire), gouverneur de Bithynie, homme réputé pour sa cruauté envers les Chrétiens.
Après avoir pris connaissance de la lettre de Maximien, qui accompagnait la captive, Hilarion menaça Kyriaquie de tortures inouïes. Elle lui répondit qu'il serait plus aisé d'amollir le fer, plutôt que de la soumettre ; et quand on lui passa des torches enflammées sur le corps, après l'avoir suspendue par les cheveux, elle resta impassible, comme si elle était déjà revêtue de l'incorruptibilité promise aux élus. La nuit suivante, elle reçut dans sa prison la visite du Christ qui la guérit et lui promit de la délivrer de toutes épreuves par Sa grâce. Au matin, le tyran s'étonna de la voir indemne, mais attribuant ce miracle aux dieux, il la fit conduire au temple des idoles. En entrant dans le temple Kyriaquie se mit à genoux et adressa une prière au Christ. Aussitôt l'édifice s'ébranla et les idoles tombèrent à terre, et se brisèrent en mille morceaux qu'un vent violent dispersa, mettant en fuite les païens présents. Seul Hilaire continuait de proférer des blasphèmes, quand un éclair fendit le ciel et brûla le visage du gouverneur qui, tombant de son siège, expira. Il fut remplacé par un autre magistrat, Apollonios, qui, ayant été mis au courant des événements qui agitaient la province, fit comparaître la Sainte et la condamna à être brûlée vive. Après avoir allumé une grande fournaise, les soldats y jetèrent Kyriaquie. Elle demeura plusieurs heures en prière, les mains tendues vers le ciel, sans que les flammes puissent lui causer la moindre brûlure. Et, alors qu'on était en été et que le ciel était dégagé, un nuage noir apparut et une averse vint éteindre le feu. Apollonios ordonna ensuite de lâcher contre elle deux lions ; mais, dès qu'ils l'approchèrent, les fauves devinrent doux comme des agneaux et se couchèrent aux pieds de la Sainte. De nombreux païens, qui avaient été témoins de ces prodiges, confessèrent alors le Christ, et ils furent aussitôt exécutés.
Le jour suivant, un nouvel interrogatoire devant le gouverneur s'avéra tout aussi vain. Constatant donc qu'il ne pourrait vaincre la valeureuse athlète du Christ, ni par les flatteries ni par les tortures, Apollonios la condamna à mourir par le glaive. Emmenée en dehors de la ville, Kyriaquie demanda à ses bourreaux de lui accorder un instant pour prier. Tombant à genoux, elle adressa une longue prière au Christ, qui lui avait donné la force de témoigner de son Nom devant les rois et les princes, et qui avait préservé sa virginité jusqu'à ce jour de ses noces mystiques. Des Anges lumineux vinrent prendre son âme, pour la présenter à son Époux, et elle s'affaissa doucement à terre : c’était le 6 juillet 303. Les soldats, qui s'apprêtaient à lui trancher la tête, furent stupéfaits de la trouver déjà morte. Ils entendirent alors une voix céleste, qui leur disait : « Frères, allez raconter à tous les merveilles de Dieu ». Pendant qu'ils allaient rendre compte au gouverneur de ce qu'ils avaient vu, des Chrétiens, qui se tenaient cachés par crainte des païens, vinrent prendre le corps de la Sainte et l'ensevelirent dans un lieu convenable en rendant grâces à Dieu. Les dépouilles mortelles sont conservées dans la Cathédrale de Tropea, en Calabre.
Sainte Kyriaquie, localement appelée Santa Domenica, est la Patronne de Tropea où elle est l’objet d’une grande vénération et où, tous les ans, il y a une grande fête en son honneur dans toute la province.
Bienheureuse Suzanne Deloye
(Sœur Marie-Rose)
Martyre † 6 juillet 1794
Durant les troubles de la Révolution, 29 religieuses chassées de leurs couvents avaient trouvé refuge dans une maison de Bollène. Là, depuis dix-huit mois, elles partageaient une vie de prière et de totale pauvreté. Elles furent arrêtées en avril 1794 pour avoir refusé de prêter le serment de liberté-égalité exigé par la municipalité et que leur conscience réprouvait. Elles furent incarcérées le 2 mai à Orange, dans la prison de la Cure, près de la cathédrale, où étaient déjà détenues 13 autres consœurs.
Les religieuses s’organisèrent en communauté et passaient leur temps à prier. Elles furent condamnées à mort par la Commission populaire qui siégeait dans l’actuelle chapelle Saint-Louis, et transférées au Théâtre antique en attendant d’aller à la guillotine dressée sur le cours Saint-Martin. Trente-deux d’entre elles furent exécutées (16 ursulines, 13 sacramentines, 2 cisterciennes et 1 bénédictine).
Le 6 juillet : Sœur Marie-Rose, bénédictine de Caderousse (Suzanne Deloye, née à Sérignan en 1741) ;
le 7 juillet : Sœur Iphigénie, sacramentine de Bollène (Suzanne de Gaillard, née à Bollène en 1761) ;
le 9 juillet : Sœur Sainte-Mélanie, ursuline de Bollène (Madeleine de Guilhermier, née à Bollène en 1733) et Sœur Marie-des-Anges, ursuline de Bollène (Marie-Anne de Rocher, née à Bollène en 1755) ;
le 10 juillet : Sœur Sainte-Sophie, ursuline de Bollène (Gertrude d’Alauzier, née à Bollène en 1757) et Sœur Agnés, ursuline de Bollène (Sylvie de Romillon, née à Bollène en 1750) ;
le 11 juillet : Sœur Sainte-Pélagie, sacramentine de Bollène (Rosalie Bès, née à Beaume-du-Transit en 1753), Sœur Saint Théotiste, sacramentine de Bollène (Elisabeth Pélissier, née à Bollène en 1741), Sœur Saint-Martin, sacramentine de Bollène (Claire Blanc, née à Bollène en 1742) et Sœur Sainte-Sophie, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Marguerite d’Albarède, née à Saint-Laurent-de-Carnols en 1740) ;
le 12 juillet : Sœur Rose, sacramentine de Bollène (Thérèse Talieu, née à Bollène en 1746), Sœur du Bon-Ange, converse sacramentine de Bollène (Marie Cluse, née à Bouvantes en 1761), Sœur Marie de Saint-Henri, cistercienne de Sainte-Catherine d’Avignon (Marguerite de Justamond, née à Bollène en 1746) et Sœur Saint-Bernard, ursuline de Pont-Saint-Esprit ( Jeanne de Romillon, née à Bollène en 1753).
le 13 juillet : Sœur Madeleine, sacramentine de Bollène (Elisabeth Verchières, née à Bollène en 1769), Sœur Marie-de-l’Annonciation, sacramentine de Bollène (Thérèse Faurie, née à Sérignan en 1770), Sœur Saint-Alexis, sacramentine de Bollène (Andrée Minutte, née à Sérignan en 1740), Sœur Saint-François, ursuline de Bollène (Marie-Anne Lambert, née à Pierrelatte en 1742) et Sœur Sainte-Françoise, converse ursuline de Carpentras (Marie-Anne Depeyre, née à Tulette en 1756), Sœur Saint-Gervais, supérieure des ursulines de Bollène (Anastasie de Roquard, née à Bollène en 1749) ;
le 16 juillet : Sœur Aimée, sacramentine de Bollène (Rose de Gordon, née à Mondragon en 1733), Sœur Marie-de-Jésus, sacramentine de Bollène (Thérèse Charrensol, née à Richerenches en 1758), Sœur Saint-Joachim, converse sacramentine de Bollène (MarieAnne Béguin-Royal, née à Bouvantes en 1736), Sœur Saint-Michel, converse ursuline de Bollène (Marie-Anne Doux, née à Bollène en 1738), Sœur Saint-André, converse ursuline de Bollène (Marie-Rose Laye, née à Bollène en 1728), Sœur Madeleine, ursuline de Pernes (Dorothée de Justamond, née à Bollène en 1743) et Sœur du Coeur-de-Marie, cistercienne de Sainte-Catherine d’Avignon (Madeleine de Justamond, née à Bollène en 1754) ;
le 20 juillet : Sœur Saint-Basile, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Anne Cartier, née à Livron en 1733) ;
le 26 juillet : Sœur Saint-Augustin, sacramentine de Bollène (Marguerite Bonnet, née à Sérignan en 1719), Sœur Catherine, ursuline de Pont-Saint-Esprit (Marie-Madeleine de Justamond, née à Bollène en 1724), Sœur Claire, ursuline de Bollène (Claire Dubas, née à Laudun en 1727) et Sœur du Cœur-de-Jésus, supérieure des ursulines de Sisteron (Elisabeth de Consolin, née à Courthézon en 1736).
Elles montèrent toutes joyeusement à l’échafaud, chantant et priant pour leurs persécuteurs qui admiraient leur courage : « Ces bougresses-là meurent toutes en riant ». Les dix autres religieuses détenues furent sauvées par la chute de Robespierre, le 28 juillet, et libérées en I795.
Les corps des martyres furent jetés dans des fosses communes, dans le champ Laplane (à Gabet), situé à 4 kilomètres de la ville, au bord de l’Aygues, et une chapelle y fut bâtie en 1832.
Les 32 religieuses ont été béatifiées par le pape Pie XI le 10 mai 1925.
Goar naquit peu après la mort du roi Clovis. Ses parents étaient de nobles seigneurs de l'Aquitaine, au foyer desquels il puisa, pendant ses premières années, l'amour de la vertu. Tout petit encore, il avait une charité extraordinaire pour les pauvres; son zèle pour la gloire de Dieu lui faisait prêcher déjà la pénitence aux pécheurs et la sainteté aux justes, et la parole de cet enfant, jointe à ses actions merveilleuses, produisait de grands fruits autour de lui.
Le sacerdoce, quand il eut l'âge de le recevoir, fut un nouvel aiguillon à son ardeur apostolique. Avec l'autorité que lui donnait sa haute vertu, il combattit, dans ses prédications, tous les vices, le luxe, la discorde, la vengeance, l'homicide et les diverses passions grossières d'une époque encore barbare. Cependant l'apôtre avait, avant tout, des goûts de moine; aussi quitta-t-il bientôt ses parents et sa patrie pour chercher Dieu dans la solitude. Mais Dieu, qui ne voulait pas que tant de vertus demeurassent stériles, souffla au coeur du solitaire un nouveau feu de zèle, et Goar, riche de ses progrès nouveaux et des lumières surnaturelles qu'il avait recueillies dans sa retraite, parcourut toutes les campagnes voisines, encore païennes, y prêcha l'Évangile et vit avec joie de nombreux convertis recevoir le baptême.
Peu de Saints furent plus hospitaliers que lui, et c'est par ses bons procédés, ses aumônes, ses réceptions cordiales et généreuses, qu'il sut rendre populaire la doctrine qu'il pratiquait si bien. Accusé devant son évêque de divers crimes imaginaires inventés par le démon de la jalousie, il parut humblement au palais épiscopal et déposa son manteau, par respect, en présence du prélat; mais, en croyant le suspendre à une tige de métal, il le suspendit à un rayon de soleil. L'évêque ne fut point touché de ce prodige; cependant il dut bientôt reconnaître l'innocence du Saint, manifestée, à sa confusion, par un nouveau miracle.
Le roi Sigebert voulut bientôt le faire évêque; mais Goar obtint un délai de vingt jours, pendant lequel il pria Dieu avec tant de larmes, qu'il obtint une grave maladie qui se prolongea pendant sept ans et mit le roi dans l'impossibilité de réaliser ses desseins. Goar offrit à Dieu ses longues et horribles souffrances pour l'extension et le triomphe de l'Église.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950