"Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau."
Marie Madeleine se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau. Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus. Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé. » Marie-Madeleine s’est attachée à Jésus de tout son être. Avant de le rencontrer, elle avait essayé de combler son cœur de toutes sortes de manières et elle s’était trompée de chemin. Quand elle rencontre Jésus, Il lui révèle le véritable Amour. C’est ce que cherchait son cœur. Au lendemain de la grande épreuve de la Croix elle continue à le chercher. Jésus est passé par la Croix, elle y est passée avec lui. Il était devenu sa vie et sa vie est maintenant crucifiée. Marie Madeleine est triste, elle pleure. Lorsqu’elle arrive au tombeau, sa tristesse se transforme au cauchemar car le corps de Jésus n’y est plus. Sa douleur est accentuée par l’ignorance du lieu où il se trouve. Il fait encore sombre, la pierre a été enlevée et le tombeau est vide. Nous sommes devant l’expérience de la mort et de la résurrection de Jésus. Marie Madeleine se penche vers l’intérieur et elle aperçoit deux anges, mais ce n’est pas Jésus ! Marie-Madeleine est le modèle de la persévérance dans notre vie spirituelle. Dans son cheminement, elle nous donne de rechercher le Dieu vivant.
"Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus."
Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui répond : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre. » Jésus lui dit alors : « Marie ! » S’étant retournée, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c’est-à-dire : Maître. Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » Jésus vient lui-même à sa rencontre sans se faire reconnaître. Elle ne le reconnaît pas. Il l’appelle alors par son Nom : « Marie ! » À cet instant, la joie, le bonheur, la paix refluent dans son cœur et dans son corps. Elle veut le saisir. Une joie immense la comble et l’illumine : "J’ai vu le Seigneur, et voilà ce qu’Il m’a dit !" Avec les yeux et les oreilles de la foi, son cœur peut bondir de joie. Elle devient, après Marie la Mère de Jésus, le modèle de ceux qui cherchent Dieu. « Entraîne-moi, nous courrons, » dit le Cantique des cantiques. Dieu veut être le tout de notre vie. Il faudra progressivement que toutes les médiations s’effacent pour que nous nous trouvions face à face avec le Dieu vivant.
"Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! », et elle raconta ce qu’il lui avait dit. »
Jésus est réaliste, il ne nous laisse pas seuls pour combattre le malin, le monde, et notre propre égoïsme. Alors se réveille l’ardeur du cœur de Marie Madeleine plus encore qu’au premier jour. Elle est réveillée dans un immense amour. Elle a retrouvé Celui que son cœur aime. Elle ne le lâchera plus, il est devenu plus intime à elle-même qu’elle n’est intime à elle-même. Il rejoint l’origine de sa vie, l’origine même de son bonheur. Elle en est devenue sa messagère. Après être passée par des nuits d’orages, par toutes sortes d’épreuves, elle est réveillée. Mystère de notre humanité que Jésus a épousée dans le sein de Marie. Cette humanité tissée dans le sein de Marie a pris place à l’Ascension au sein même de la Trinité sainte. Le Verbe de Dieu a assumé toute chair humaine. Jésus entraîne notre humanité vers le Père. Nous, nous sommes encore en chemin. Nous demandons aujourd’hui la persévérance. Jésus est Dieu, « Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière. » Créateur du ciel et de la terre, et Il est notre Dieu, le Dieu d’amour, le Dieu qui nous sauve.
évêque et docteur de l'Église