ÉVANGILE
« Le royaume des Cieux est comparable à une graine de moutarde, si bien que les oiseaux du ciel font leurs nids dans ses branches » (Mt 13, 31-35)
Alléluia. Alléluia.
Le Père a voulu nous engendrer
par sa parole de vérité,
pour faire de nous comme les prémices de ses créatures.
Alléluia. (Jc 1, 18)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus proposa aux foules une autre parabole :
« Le royaume des Cieux est comparable
à une graine de moutarde
qu’un homme a prise et qu’il a semée dans son champ.
C’est la plus petite de toutes les semences,
mais, quand elle a poussé,
elle dépasse les autres plantes potagères
et devient un arbre,
si bien que les oiseaux du ciel viennent
et font leurs nids dans ses branches. »
Il leur dit une autre parabole :
« Le royaume des Cieux est comparable
au levain qu’une femme a pris
et qu’elle a enfoui dans trois mesures de farine,
jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. »
Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles,
et il ne leur disait rien sans parabole,
accomplissant ainsi la parole du prophète :
J’ouvrirai la bouche pour des paraboles,
je publierai ce qui fut caché depuis la fondation du monde.
– Acclamons la Parole de Dieu.
La parabole du blé qui pousse tout seul
Méditation de l'évangile du lundi 27 juillet
Cette parabole nous enseigne une chose merveilleuse : Nous ne pouvons porter aucun jugement valable, et heureusement, sur la vie spirituelle de nos frères. Soyons en sûr, Dieu a mis sa semence dans le coeur de ceux que nous aimons. Son amour les prévient mieux que nous ne saurions le faire.
Soyons optimiste vis à vis du Royaume. Le travail de Dieu dans un coeur, comme à travers le monde, nous échappe le plus souvent. Dieu est efficace et discret tout ensemble.
Et Jésus disait : « Il en est du règne de Dieu comme d'un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu'il dorme ou qu'il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D'elle-même, la terre produit d'abord l'herbe, puis l'épi, enfin du blé plein l'épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé. »
Cette parabole nous offre deux clés. Ces deux clés nous ouvrent les perspectives du Royaume, et vis à vis de l'Eglise, et vis à vis de la vie intérieure de chacun d'entre nous. Jésus voit les choses largement. Ses images épousent l'ampleur de ses idées.
Tout d'abord son église, le Royaume possède une telle vitalité, qu'une fois semé son germe se développera sans arrêt, sans intervention humaine. Son Royaume a la force et la puissance des semences, force immense qui, une fois confiée à la terre, sans plus se préoccuper des hommes, monte irrésistiblement en épis. La vie intense de Dieu imprègne le Royaume et sans cesse, malgré les obstacles, celui-ci va croître jusqu'à l'éternelle moisson.
Mais la parabole nous explique aussi un autre aspect du Royaume. Il s'agit de cette vie intérieure propre à chacun de nous. Elle requiert le jeu de notre liberté, c'est évident. Mais justement, tout se passe entre Dieu et nous, dans le mystère, comme pour tout ce qui entoure l'amour, qu'il s'agisse de l'amour humain ou de l'amour divin.
Cette vie n'est pas l'oeuvre de l'homme. Il n'y peu rien. L'ordre de la grâce, la vie de Dieu apporté par le Christ se passe du concours humain et de ses plans. Cette vie reste la plus grande force de l'univers, celle que l'homme ne contrôle pas.
C'est pourquoi cette parabole nous enseigne une chose merveilleuse : Nous ne pouvons porter aucun jugement valable, et heureusement, sur la vie spirituelle de nos frères. Le domaine de la foi échappe à nos investigations. Même si, momentanément, la semence semble enfouie dans la terre, nous ne savons rien de la vie d'union entre Dieu et les autres. Ne les taxons pas trop vite d'athéisme, de superstition, d'indifférence, car, dans ce domaine, nous ne connaissons rien. Mais, soyons en sûr, Dieu a mis sa semence dans le coeur de ceux que nous aimons. Son amour les prévient mieux que nous ne saurions le faire.
Laissons cette semence se développer au rythme de Dieu, avec lenteur. Le Père miséricordieux sait que l'enfant prodigue pense à lui, mais pourtant, Il sait attendre et ne rien brusquer. Semée (encore faut-il la semer), la foi, ce germe n'a plus besoin de l'intermédiaire des hommes, sauf de leur prière. Cette vie se propage et grandit toute seule, de par sa propre vitalité, dans un dialogue intérieur, où Dieu est seul juge et Père.
Oui le Royaume de Dieu, une fois semé dans les coeurs, pousse et croit sans notre secours. Il y a parfois de longs hivers où la semence enfouie nous semble morte, mais Dieu veille et la force du Royaume l'emporte toujours. Jésus est un optimiste.
Et Il disait : « Il en est du règne de Dieu comme d'un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu'il dorme ou qu'il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D'elle-même, la terre produit d'abord l'herbe, puis l'épi, enfin du blé plein l'épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé. »
Père Gabriel
Homélie du Père Gilbert Adam
"Jésus leur proposa une autre parabole : « Le Royaume des Cieux est semblable à un grain de sénevé qu’un homme a pris et semé dans son champ."
Jésus leur proposa une autre parabole : « Le Royaume des Cieux est semblable à un grain de sénevé qu’un homme a pris et semé dans son champ." C’est bien la plus petite de toutes les graines,
« qui devient même un arbre, au point que les oiseaux du ciel viennent s’abriter dans ses branches. » Jésus magnifie la toute petitesse dans la nature : « C’est bien la plus petite de toutes les graines, » dit-il. Ce qui est le plus petit dans le monde est signe du Royaume de Dieu. La vie chrétienne, la vie de la grâce ne se voit pas de l’extérieur, elle ne fait pas de bruit. Si on la laisse s’introduire dans notre cœur, la grâce divine le convertit. Cette grâce nous est donnée par la foi, à travers la prière et la charité. Cette vie de la grâce est un don qu’il faut demander et souhaiter avec humilité. La graine de moutarde se transformera en un arbre immense. La Parole de Dieu travaille en nous la vie éternelle. L’Église est le lieu de la miséricorde gratuite, où tout le monde peut se sentir accueilli, aimé, pardonné et encouragé à vivre selon la bonne vie de l’Évangile. C’est la toute petitesse de Jésus qui va permettre à l’humanité d’être régénérée. Progressivement si nous entrons dans le mystère qu’il nous propose, nous comprenons que ce qu’il y a de plus petit et de plus fragile en chacun de nous, avec lui va régénérer l’humanité prise d’orgueil.
« Le Royaume des Cieux est semblable à du levain qu’une femme a pris et enfoui dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que le tout ait levé. »
La réalité du Royaume vient à nous, elle est toujours agissante en notre humanité. Avec la prière, nous nous retrouvons dans une nouvelle atmosphère, loin des rapports de dominations qui peuvent évoluer. Nous rendons grâce à Dieu d’être introduits dans la compréhension du mystère du Royaume de Dieu. Ce mystère est grand comme le mystère de l’enfant de Bethléem. Il est vulnérable comme le crucifié agonisant du Golgotha. Jésus annonce le mystère de l’amour qui seul est victorieux de l’illusion que procure l’orgueil ! Cette réalité nous rejoint et nous touche. Le Royaume nous vient, il nous appelle aussi à poser un petit acte pour aider sa venue. Jésus prêche de sa façon habituelle, à travers les paraboles. Il emploie des images simples et courantes pour expliquer les grands mystères cachés du Royaume. De cette façon, tout le monde peut comprendre. Dieu nous attire dans la trame complexe de nos relations. Il veut nous instruire avec la plus petite de toutes les semences ! Ce qu’il y a de plus fragile, de plus vulnérable, de plus petit, de plus pauvre, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre l’orgueil du « monde. »
"Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles,
et il ne leur disait rien sans parabole ; pour que s’accomplît l’oracle du prophète : J’ouvrirai la bouche pour dire des paraboles, je clamerai des choses cachées depuis la fondation du monde." La fonction d’une parabole est de signifier ce qui se joue dans les relations profondes entre nous. Elle exprime quelque chose qui nous dépasse. C’est un peu comme lorsque le soleil se lève en montagne et fait lever le jour, éclairant les massifs, les révélant peu à peu, le paysage entier apparaît à nos regards, sans qu’il ne se construise étape par étape, il s’approfondit plutôt. Il surgit lentement et s’impose à notre contemplation. Il en est ainsi du Royaume de Dieu. C’est une réalité qui a été voulue par une autre liberté que la nôtre. Cette réalité se développe en faisant évoluer doucement notre contexte et nous-mêmes comme par enchantement. C’est ainsi que nous pouvons comprendre le rôle de l’homme qui sème, de la femme qui enfouit le levain dans la pâte. Cette transformation se joue aujourd’hui, lorsque nous nous rassemblons pour prier. Le temps de prière silencieuse au début engendre en chacun une disponibilité pour entendre les paroles qui vont suivre.
Nous demandons la grâce de suivre Jésus dans son chemin de pauvreté.
Jésuite