En ce temps–là, Jésus traversa des champs de blé un jour de sabbat. Ses disciples, qui avaient faim, se mirent à arracher des épis et à manger.
Voyant cela, les pharisiens lui dirent : Tes disciples font ce qu’il n’est pas permis de faire pendant le sabbat. La réponse de Jésus aux pharisiens sur la question des épis arrachés nous donne de comprendre la Parole de Dieu. Il nous faut entrer dans une grande confiance, demeurer dans les pensées du cœur de Dieu qui ne sont que tendresse et bonté. Les pensées du cœur de Jésus nous attirent dans l’amour de Dieu. Nous voulons entrer dans cet amour, demeurer en lui. Les disciples, qui sont avec Jésus, font l’expérience de son amour pour eux, il provoque une liberté dans ce nouveau groupe de disciples. Ils ont faim, alors ils mangent des grains contenus dans les épis de blé. La religion pour Jésus, ce n’est pas « des choses à faire ou à ne pas faire, » c’est entrer dans l’amour de Dieu, reconnaître les bienfaits que Dieu nous donne, lui rendre grâce et l’aimer avec tous ceux qu’il nous donne. Mais nous avons du mal à aimer les autres, parce que nous ne nous aimons pas nous-mêmes. Il nous faut demeurer dans l’Amour infini de Dieu. Le rayonner continuellement est un défi difficile à relever pour les religieux trop soucieux de faire avant tout leur "devoir." Nous faisons l’expérience que notre vie est tournée sur elle-même, que nous ne sommes ni tendresse, ni bonté ni miséricorde pour nos frères. Jésus manifeste la liberté acquise par ses disciples qui marchent dans les champs de blé.
Jésus dit aux pharisiens : N’avez–vous pas lu ce que fit David, lorsqu’il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui ? Comment il entra dans la maison de Dieu et comment ils mangèrent les pains offerts, alors qu’il n’était permis d’en manger ni à lui, ni à ceux qui étaient avec lui, mais aux prêtres seuls ? L’observance littérale des prescriptions sabbatiques doit céder la place à la miséricorde. Le discours de Jésus nous pousse à observer le sabbat en accomplissant sa finalité, en se conformant à la volonté de Dieu qui fait les dons à son peuple. Cette volonté se réduit à la miséricorde, à l’amour réciproque, à la compassion. Si l’observance du précepte sabbatique comporte une offense à la charité, elle ne correspond pas à la volonté de Dieu. Jésus montre que, durant le temps de ce monde, le sabbat où Dieu se repose est de veiller à la marche du monde et aux destinées du genre humain. Il ne cesse d’exercer sur ses créatures sa providence et sa bienveillance « jusqu’à la fin du monde. » Le vrai sabbat où Dieu se reposera de tous ses travaux sera le monde futur, quand « douleur, tristesse et gémissements s’enfuiront, » et que Dieu sera « tout en tous. » Inlassablement, Jésus parle de la simplicité de son cœur, il est si simple et nous ne le comprenons pas. Ce qui est le plus simple nous paraît le plus difficile à réaliser. Jésus ne nous demande pas de faire des choses difficiles, de poser des actions héroïques, il veut une seule chose de nous : Que nous entrions dans son amour et que nous y demeurions.
Ou bien encore, n’avez-vous pas lu dans la Loi que le jour du sabbat, les prêtres, dans le Temple, manquent au repos du sabbat sans commettre de faute ? Or, je vous le dis : il y a ici plus grand que le Temple. Car le Fils de l’homme est maître du sabbat. Jésus déplore les tracasseries légalistes des pharisiens : « C’est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices. » Les disciples de Jésus n’observent pas la Loi comme les pharisiens car l’application rigoureuse de la Loi est une prison sans l’amour. Le comportement religieux des pharisiens fait penser à des gens qui peinent sous le poids du fardeau. Leurs lèvres énoncent impitoyablement le droit, mais leur cœur est insensible à l’amour de Dieu et du prochain. Le comportement des disciples de Jésus paraît étrange aux yeux des pharisiens, mais il traduit une nouveauté. Par ce comportement, ils veulent montrer que la venue de Jésus bouleverse tout. Leur Maître ne recommande plus des préceptes compliqués à pratiquer, mais des commandements d’amour à garder. C’est pourquoi, ils n’ont plus des Lois à respecter, mais une personne à aimer. Ils ont appris à vivre selon l’intelligence du cœur. Avec cette intelligence, la Loi devient intérieure à qui veux être disciple de Jésus avec amour et liberté. L’Esprit Saint nous mène vers la vérité tout entière d’une vie d’amour et de liberté.