1 Août 2020
Le Saint du Jour est une liste quotidienne des Saints gardés dans la mémoire de l'Église. Les histoires des maîtres de la vie chrétienne de tous les temps qui comme des phares radieux orientent notre chemin.
Avocat très précoce, Alphonse, de noble famille napolitaine, à 30 ans ,il abandonne tout pour devenir prêtre. En 1732 il fonde la Congrégation du Très Saint Rédempteur, puis nommé évêque de sainte Agathe des Goths. Il est canonisé en1839, et proclamé Docteur de l’Eglise en 1871 par Pie XI.
« Les petits des hirondelles ne font rien d’autre que crier, demandant à leurs mères l’aide et la nourriture. Ainsi nous devons toujours crier pour demander à Dieu secours pour la mort du péché, et pour avancer dans son saint amour».
Quand on naît dans une noble famille comme les Liguori, dans une grande ville comme Naples en un siècle important comme celui des Lumières et quand on est l’aîné de huit enfants, on est sans doute destiné à faire quelque chose d’important. Ainsi, comme meilleur souhait, les parents baptisent leur aîné Alphonse, qui signifie, justement, valeureux et noble. Et personne plus que lui sera à la hauteur de son nom.
Confié aux meilleurs précepteurs de l’époque, Alphonse fait immédiatement preuve de ses qualités exceptionnelles: à 12 ans, il réussit brillamment l’examen d’admission à l’université, faculté de droit, devant le philosophe Jean-Baptiste Vico, et à 16 ans, il est déjà avocat. Il devient rapidement le meilleur de la ville, avec la renommée méritée de ne perdre aucune cause. Mais le Seigneur avait un plan pour lui qui est né dans une famille particulièrement touchée par la grâce: parmi les huit frères et sœurs, en effet, en dehors de lui, deux sœurs seront religieuses, un autre bénédictin et un autre encore prêtre séculier. Ce n’est pas le contexte nobiliaire dont il est originaire et où il vit qui l’appelle à la vie religieuse.
Déjà pendant l’exercice de son métier d’avocat, Alphonse fait ce qu’on appelle aujourd’hui «le volontariat», en particulier à l’hôpital de Naples où il visite les malades. Petit à petit cette vie l’attire toujours davantage; il décide alors de laisser le droit pour se consacrer au Seigneur. En 1726 il devient prêtre et consacre tout son ministère aux plus pauvres, qui dans la Naples du 18° siècle sont vraiment nombreux. Intense est son activité de prédicateur et de confesseur, et il nourrit le rêve de partir en mission en Orient.
En 1730, durant un repos forcé sur les montagne d’Amalfi, Alphonse parle avec certains pasteurs et se rend compte combien est grave la situation des pauvres, leur abandon humain, culturel et religieux. Cette découverte le trouble à tel point qu’il décide de laisser Naples pour se retirer près du monastère bénédiction de Villa des Esclaves, près de Caserta, où il fonde la Congrégation du Très Saint Sauveur qui sera approuvé par Benoît XIV en 1749 et prendra ensuite le nom actuel de Congrégation du Très Saint Rédempteur. Leur mission consistera dans la prédication marquée par la simplicité apostolique et l’éducation des humbles. Alphonse s’inspire des groupes dirigés par ses collaborateurs, laïcs, séminaristes, dédiés à l’évangélisation des enfants de la rue: une expérience qui à Naples avait eu un immédiat succès au point d’atteindre trente mille inscrits dont il faut assurer l’éducation. Par la suite, aux prêtres rédemptoristes se joindront aussi les religieuses rédemptoristes: le rameau féminin de la Congrégation fondée justement à Amalfi.
Alphonse aime enseigner et prêcher; il utilise aussi des méthodes innovatrices comme la musique qu’il avait étudiée, adolescent. Par exemple, c’est lui le compositeur du célèbre cantique «Tu descends des Etoiles» qui ne manque jamais à toute célébration de Noël. Par ailleurs, il s’intéresse beaucoup aux questions morales: parmi ses nombreuses œuvres la plus importante est certainement la «Théologie morale», en plusieurs volumes, encore d’actualité, qui abordent des questions comme la virginité de Marie et l’infaillibilité du Pape bien avant que l’Eglise ne les définisse comme dogmes. En 1762, à 66 ans d’âge, Alphonse est nommé aussi évêque de Sainte Agathe-des-Goths, dans la région de Bénévent, charge qu’il laissera quinze plus tard pour des problèmes de santé qui l’amèneront jusqu’à la mort en 1787. Canonisé en 1839, Alphonse -Marie de Liguori est proclamé Docteur de l’Eglise par Pie IX en 1871, tandis que Pie XII lui confère en 1950 le titre de «Patron céleste de tous les confesseurs et moralistes».
Saints Maccabées Sept frères martyrs
(† 168 av. J .C.)
Martyrologe Romain : Commémoraison des sept saints frères martyrs, qui, à Antioche de Syrie, en 168 avant le Christ, sous le roi Antiochus Épiphane, parce qu’ils avaient observé la Loi du Seigneur avec une foi indomptable, furent férocement livrés à la mort, avec leur mère, qui souffrit en chacun d’eux, mais fut couronnée en eux tous, comme le rapporte le Deuxième Livre des Martyrs d'Israël.
01 « Aux frères juifs qui sont en Égypte, salut ! Leurs frères juifs qui sont à Jérusalem et dans le pays de Judée leur souhaitent paix et prospérité.
02 Que Dieu vous comble de bienfaits ; qu’il se souvienne de son alliance en faveur d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, ses fidèles serviteurs !
03 Qu’il vous donne à tous un cœur pour l’adorer, pour accomplir ses volontés généreusement et de plein gré !
04 Qu’il ouvre votre cœur à sa Loi et à ses décrets ; qu’il établisse la paix !
05 Qu’il exauce vos demandes, se réconcilie avec vous et ne vous délaisse pas au temps du malheur !
06 Telle est la prière que nous formulons pour vous ici, en ce moment.
07 Sous le règne de Démétrios, en l’année 169 de l’empire grec, nous, les Juifs, nous vous avons écrit ceci : “Au plus fort de la détresse qui s’est abattue sur nous durant ces années-là, alors que Jason et ses compagnons avaient trahi la Terre sainte et le royaume,
08 mis le feu au portail du Temple et répandu le sang des innocents, nous avons imploré le Seigneur et il nous a exaucés. Nous avons offert des sacrifices et de la fleur de farine, allumé les lampes et présenté les pains.”
09 Et maintenant, nous vous invitons à célébrer les jours de la fête des Tentes du mois de Kisléou.
10 Écrit en l’année 188 de l’empire grec. » « Les habitants de Jérusalem et de la Judée, le Conseil des anciens et Judas, à Aristobule, le précepteur du roi Ptolémée, issu de la lignée des prêtres consacrés, ainsi qu’aux Juifs d’Égypte : salut et bonne santé !
11 Sauvés par Dieu de graves périls, nous le remercions grandement, nous qui combattons contre le roi,
12 car Dieu lui-même a vaincu ceux qui voulaient attaquer la Ville sainte.
13 En effet, leur chef, qui s’était rendu en Perse avec une armée apparemment invincible, fut mis en pièces dans le temple de la déesse Nanéa, victime d’un stratagème de ses prêtres.
14 Sous le prétexte d’épouser la déesse, Antiocos s’était rendu dans ce lieu, avec ses amis, afin d’en prendre les très grandes richesses à titre de dot.
15 Les prêtres du sanctuaire de Nanéa les avaient étalées devant lui. Antiocos lui-même pénétra avec quelques hommes dans l’enceinte du lieu de culte. Mais dès qu’il fut entré, les prêtres fermèrent le temple,
16 ouvrirent la porte secrète du plafond et abattirent le chef et ses hommes en lançant des pierres. Puis ils dépecèrent les corps, coupèrent les têtes et les jetèrent à ceux qui étaient dehors.
17 Béni soit notre Dieu en toutes choses, lui qui a livré les impies à la mort !
18 Comme nous allons bientôt célébrer la purification du Temple, le vingt-cinq du mois de Kisléou, nous avons estimé devoir vous en informer, afin que vous la célébriez, vous aussi, à la manière de la fête des Tentes, et en souvenir du feu qui se manifesta quand Néhémie, après avoir rebâti le Temple et l’autel, offrit des sacrifices.
19 En effet, lorsque nos pères furent emmenés en Perse, les prêtres d’alors, remplis de piété, prirent du feu de l’autel et le cachèrent secrètement dans la cavité d’un puits qui se trouvait à sec. Ils l’y mirent en sécurité de manière à ce que l’endroit demeure ignoré de tous.
20 Bien des années plus tard, au moment choisi par Dieu, Néhémie, envoyé par le roi de Perse, fit rechercher ce feu par les descendants des prêtres qui l’avaient caché. Ceux-ci informèrent Néhémie qu’ils n’avaient pas trouvé de feu, mais plutôt un liquide épais, et Néhémie leur ordonna d’en puiser et d’en rapporter.
21 Quand on eut tout préparé pour les sacrifices, Néhémie ordonna aux prêtres de répandre ce liquide sur le bois et sur ce que l’on y avait déposé.
22 Après cela, il se passa un peu de temps. Le soleil, d’abord caché par les nuages, se mit à briller. Alors, un grand brasier s’alluma, à la stupéfaction de tous.
23 Pendant que le sacrifice se consumait, les prêtres prononcèrent une prière et, avec les prêtres, tous ceux qui étaient présents. Jonathan commençait, et les autres, de même que Néhémie, joignaient leurs voix à la sienne.
24 Cette prière était ainsi formulée : Seigneur, Seigneur Dieu, créateur de toutes choses, redoutable et fort, juste et miséricordieux, toi, le seul roi, le seul bon,
25 le seul généreux, le seul juste, tout-puissant et éternel, tu sauves Israël de tout mal, tu as fait de nos pères tes élus et tu les as sanctifiés.
26 Accepte ce sacrifice offert pour tout ton peuple, Israël ; protège ta part d’héritage, sanctifie-la.
27 Rassemble nos frères dispersés, libère ceux qui sont esclaves parmi les nations, jette les yeux sur ceux que l’on méprise et dont on se détourne avec dégoût. Ainsi, les nations reconnaîtront que toi, tu es notre Dieu.
28 Tourmente ceux qui nous oppriment, qui nous écrasent de leur orgueil plein d’arrogance.
29 Enracine ton peuple dans ton Lieu saint, comme l’a dit Moïse.
30 Les prêtres, alors, chantèrent les hymnes au son des harpes.
31 Quand ce qui était offert en sacrifice fut entièrement consumé, Néhémie ordonna de répandre encore le reste de l’eau sur de grandes pierres.
32 Après cela, une flamme s’alluma, mais son éclat fut absorbé par la lumière qui rayonnait en face, en provenance de l’autel.
33 L’événement fut bientôt connu. On rapporta au roi des Perses qu’à l’endroit où les prêtres exilés avaient caché le feu sacré, était apparue une eau avec laquelle Néhémie et ceux qui l’entouraient avaient sanctifié par le feu ce qui était offert en sacrifice.
34 Après avoir vérifié le fait, le roi fit clôturer cet endroit et le rendit sacré.
35 À ceux qui avaient sa faveur, le roi donnait une part des grands revenus qu’il en retirait.
36 Néhémie et ceux qui l’entouraient appelèrent cette eau “nephtar”, ce qui signifie “purification”. Mais on l’appelle généralement “naphte”.
Vieillard juif, docteur de la Loi, martyr sous Antiochos Epiphane.
"18 Éléazar était l'un des scribes les plus éminents. C'était un homme très âgé, et de très belle allure. On voulut l'obliger à manger du porc en lui ouvrant la bouche de force.
19 Préférant avoir une mort prestigieuse plutôt qu'une vie abjecte, il marchait de son plein gré vers l'instrument du supplice,
20 après avoir recraché cette viande, comme on doit le faire quand on a le courage de rejeter ce qu'il n'est pas permis de manger, même par amour de la vie."
Deuxième Livre des Martyrs d'Israël - Chapitre 6
Un internaute nous signale:
"juif, martyr à 90 ans, à Antioche (Antakya) en Syrie, sous le roi Antiochus IV Epiphane, en 167 avant J.-C., pour avoir refusé de manger de la viande de porc, défendue par la loi juive."
Martyrologe romain
01 Peu de temps après, le roi envoya Géronte l’Athénien pour contraindre les Juifs à se détourner des lois de leurs pères et à ne plus se gouverner selon les lois de Dieu.
02 Ils devaient en outre souiller le temple de Jérusalem en le dédiant à Zeus Olympien, et le temple du Garizim en le dédiant à Zeus Hospitalier, comme le demandaient les habitants de ce lieu.
03 Cette invasion du mal fut pénible et difficile à supporter, même pour la population.
04 Débauches et parties de plaisir emplissaient le Temple : les païens s’y divertissaient avec des prostituées, avaient commerce avec des femmes sur les parvis sacrés, où ils introduisaient aussi des choses défendues.
05 L’autel était recouvert d’offrandes non conformes aux lois et illicites.
06 Il n’était possible ni de célébrer le sabbat, ni d’observer les fêtes de nos pères, ni simplement de se déclarer juif.
07 Chaque mois, le jour anniversaire de la naissance du roi, on était contraint par une amère nécessité de prendre part à un repas sacrilège. Et lors des fêtes dionysiaques, on était forcé de suivre, couronné de lierre, le cortège en l’honneur de Dionysos.
08 Un décret fut promulgué, à l’instigation de Ptolémée, pour que, dans les villes grecques du voisinage, on tienne la même conduite à l’égard des Juifs, on organise des repas sacrilèges,
09 et que l’on égorge ceux qui ne choisiraient pas d’adopter les coutumes grecques. Tout ceci laissait entrevoir l’imminence de la détresse.
10 Ainsi, deux femmes furent déférées en justice pour avoir fait circoncire leurs enfants. On suspendit leurs nourrissons à leurs seins et on les traîna publiquement à travers la ville, avant de les précipiter du haut des remparts.
11 D’autres étaient accourus ensemble dans les cavernes voisines, pour y célébrer en cachette le septième jour. On les dénonça à Philippe, et ils furent tous brûlés, car ils s’étaient gardés de se défendre eux-mêmes, par respect pour la sainteté du jour.
12 Je recommande donc à ceux qui liront ce livre de ne pas se laisser décourager par ces événements, mais de penser que ces châtiments ont eu lieu non pour la ruine, mais pour l’éducation de notre race.
13 Car c’est le signe d’une grande bonté que de ne pas tolérer longtemps ceux qui commettent l’impiété, mais de leur infliger sans retard des châtiments.
14 En effet, à l’égard des autres nations, le Maître attend avec grande patience, pour les châtier, qu’elles aient atteint le comble de leurs péchés. Mais ce n’est pas ainsi qu’il a jugé bon d’agir avec nous,
15 afin de ne pas avoir à nous punir plus tard, quand nos péchés seraient arrivés à leur pleine mesure.
16 Il est donc vrai que jamais il ne nous retire sa miséricorde : tout en éduquant son peuple par des événements, il ne l’abandonne pas.
17 Qu’il nous suffise d’avoir rappelé cela. Après ces quelques mots, il nous faut revenir à notre récit.
18 Éléazar était l’un des scribes les plus éminents. C’était un homme très âgé, et de très belle allure. On voulut l’obliger à manger du porc en lui ouvrant la bouche de force.
19 Préférant avoir une mort prestigieuse plutôt qu’une vie abjecte, il marchait de son plein gré vers l’instrument du supplice,
20 après avoir recraché cette viande, comme on doit le faire quand on a le courage de rejeter ce qu’il n’est pas permis de manger, même par amour de la vie.
21 Ceux qui étaient chargés de ce repas sacrilège le connaissaient de longue date. Ils le prirent à part et lui conseillèrent de faire apporter des viandes dont l’usage était permis, et qu’il aurait préparées lui-même. Il n’aurait qu’à faire semblant de manger les chairs de la victime pour obéir au roi ;
22 en agissant ainsi, il échapperait à la mort et serait traité avec humanité grâce à la vieille amitié qu’il avait pour eux.
23 Mais il fit un beau raisonnement, bien digne de son âge, du rang que lui donnait sa vieillesse, du respect que lui valaient ses cheveux blancs, de sa conduite irréprochable depuis l’enfance, et surtout digne de la législation sainte établie par Dieu. Il s’exprima en conséquence, demandant qu’on l’envoyât sans tarder au séjour des morts :
24 « Une telle comédie est indigne de mon âge. Car beaucoup de jeunes gens croiraient qu’Éléazar, à quatre-vingt-dix ans, adopte la manière de vivre des étrangers.
25 À cause de cette comédie, par ma faute, ils se laisseraient égarer eux aussi ; et moi, pour un misérable reste de vie, j’attirerais sur ma vieillesse la honte et le déshonneur.
26 Même si j’évite, pour le moment, le châtiment qui vient des hommes, je n’échapperai pas, vivant ou mort, aux mains du Tout-Puissant.
27 C’est pourquoi, en quittant aujourd’hui la vie avec courage, je me montrerai digne de ma vieillesse
28 et, en choisissant de mourir avec détermination et noblesse pour nos vénérables et saintes lois, j’aurai laissé aux jeunes gens le noble exemple d’une belle mort. » Sur ces mots, il alla tout droit au supplice.
29 Pour ceux qui le conduisaient, ces propos étaient de la folie ; c’est pourquoi ils passèrent subitement de la bienveillance à l’hostilité.
30 Quant à lui, au moment de mourir sous les coups, il dit en gémissant : « Le Seigneur, dans sa science sainte, le voit bien : alors que je pouvais échapper à la mort, j’endure sous le fouet des douleurs qui font souffrir mon corps ; mais dans mon âme je les supporte avec joie, parce que je crains Dieu. »
31 Telle fut la mort de cet homme. Il laissa ainsi, non seulement à la jeunesse mais à l’ensemble de son peuple, un exemple de noblesse et un mémorial de vertu.
Hérode Agrippa, roi des Juifs, après avoir condamné à mort saint Jacques le Majeur, l'an 43, fit emprisonner saint Pierre. Les fidèles, à la nouvelle de l'arrestation du chef de l'Église, se mirent aussitôt en prière, et Dieu les exauça.
Le Prince des Apôtres, chargé de chaînes, était gardé nuit et jour par seize soldats, dont quatre faisaient tour à tour sentinelle dans la prison autour de lui; les autres gardaient les portes. La nuit même qui précédait le jour marqué pour l'exécution, Pierre dormait paisiblement au milieu de ses gardes, quand tout à coup la prison fut éclairée d'une lumière céleste. Un Ange apparaît, le réveille et lui dit: "Levez-vous promptement, prenez votre ceinture, vos vêtements et votre chaussure, et suivez-moi." Au même instant les chaînes tombent de ses mains; stupéfait, il obéit, et traverse sans obstacle, à la suite de l'Ange, le premier et le second corps de garde. Une porte de fer était à l'entrée du chemin qui conduisait à l'intérieur de Jérusalem; cette porte s'ouvre d'elle-même. Ils vont ensemble jusqu'au bout de la rue, et l'Ange disparaît.
Pierre avait cru que tout ce qui se passait n'était qu'un songe; mais, persuadé alors de la réalité de sa délivrance, il en bénit le Seigneur en disant: "Je reconnais maintenant que Dieu a envoyé véritablement Son Ange et qu'Il m'a délivré de la main d'Hérode et de l'attente cruelle du peuple juif." Il se rend alors à la maison de Marie, mère de Marc, son disciple, où se trouvait une foule en prière. Pierre frappe à la porte, et la jeune fille qui se présente pour ouvrir, ayant distingué la voix de Pierre, court l'annoncer dans l'intérieur de la maison. Personne n'y voulait croire: "Vous êtes folle!" dit-on à cette fille. "C'est son Ange," disaient les autres. Pierre continuait à frapper. Quelle ne fut pas l'explosion de joie lorsque la porte fut ouverte et que l'on reconnut saint Pierre! L'Apôtre raconta la merveille que Dieu venait d'accomplir.
Les fidèles se firent un devoir de recueillir les précieuses chaînes de saint Pierre et les conservèrent avec un religieux respect. Plus tard, on recueillit aussi avec soin les deux chaînes vénérables portées à Rome par le chef des Apôtres. À peine furent-elles placées l'une près de l'autre, qu'elles s'unirent ensemble, de manière qu'il fut impossible d'y reconnaître aucune soudure.
Depuis ce temps, l'Église fait plus de cas de ces précieuses chaînes que des plus riches trésors, elles sont précieusement vénérées dans l'église de Saint-Pierre-aux-Liens.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950