29 Août 2020
Le Saint du Jour est une liste quotidienne des Saints gardés dans la mémoire de l'Église. Les histoires des maîtres de la vie chrétienne de tous les temps qui comme des phares radieux orientent notre chemin.
Saint-Siège
Introduction
Jean-Baptiste est le prophète qui a annoncé la venue de Jésus-Christ.
Il a mené une vie d'ascèse dans le désert, en compagnie d'esséniens, pendant de nombreuses années, avant d'annoncer sur les bords du Jourdain la venue de Jésus, puis de le baptiser, et après l'avoir désigné comme l'Agneau de Dieu, de lui "passer le relais", avec ses propres disciples.
Il est mort décapité, sur demande d'Hérodiade, femme du gouverneur Hérode Antipas, lequel jugera également Jésus quelques temps plus tard.
Vie de Saint Jean-Baptiste
Jean-Baptiste est connu à travers les Évangiles, certains Actes des Apôtres et par le témoignage historique de Flavius Josèphe, concernant notamment sa mort.
Certains détails de sa vie sont tirés de l'Evangile selon St Luc, d'autres des Evangiles apocryphes.
Jean-Baptiste est né en Judée, en 8 av. J.-C. (la date de 4 est aussi rencontrée), sa naissance est fêtée en Occident le 24 juin.
C'était le fils du prêtre Zacharie et d'Elisabeth, cousine de Marie, mère de Jésus. Luc commence pratiquement son Évangile par la naissance de Jean-Baptiste. Zacharie, occupé à faire brûler de l'encens dans le temple reçoit la visite de "L'ange du Seigneur" (Gabriel), qui lui annonce que sa femme Elisabeth mettra au monde un fils qui sera appelé Jean, qui sera rempli d'Esprit Saint, et qui aura la "puissance d'Elie". Zacharie surpris, doute des paroles de l'ange, qui lui annonce de fait qu'il perdra l'usage de la parole jusqu'à la naissance de l'enfant.
Après la naissance, Zacharie encore sourd, écrit sur une tablette : "Jean est son nom" à l'étonnement de toute la famille car personne ne porte ce nom. Zacharie retrouve alors la parole.
La vie Jean est une "vie cachée" dans les déserts, se nourrissant de sauterelles grillées et de miel sauvage, jusqu'au jour où il revient proclamer, vers trente ans, le "baptême de repentir pour la rémission des péchés, prophétisé par Isaïe". Il a des disciples avec lui. Beaucoup pensent alors qu'il est celui qui est attendu et il répond : "pour moi, je vous baptise avec de l'eau, mais vient le plus fort que moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses sandales ; lui vous baptisera dans l'Esprit saint et le feu".
Jésus, immergé dans les eaux du Jourdain, est cependant baptisé par Jean-Baptiste.
Jean-Baptiste dit ensuite "j'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe, et il est demeuré sur lui".
Les disciples de Jean suivent alors Jésus. Le travail préparatoire de Jean-Baptiste est terminé.
Jean provoque la colère d'Hérode Antipas, gouverneur de Judée, à qui il reproche son mariage avec Hérodias, femme de son demi-frère Hérode. Il est jeté en prison. Salomé, fille d'Hérodiade, danse si bien au cours de l'anniversaire d'Hérode, que celui-ci lui accorde tout ce qu'elle voudra. Elle réclame la tête de Jean-Baptiste.
Jean-Baptiste est décapité par un bourreau en présence de soldats.
Au cours du banquet organisé par Hérode, un serviteur apporte la tête de Jean-Baptiste. Devant les convives, Salomé revendique la tête de Jean-Baptiste comme récompense puis l'offre à Hérodias, ainsi vengée à ses yeux des reproches de Jean-Baptiste.
Ainsi se termine la vie du prophète.
Œuvre de Saint Jean-Baptiste
L'œuvre de Jean-Baptiste a été la préparation à la venue de Jésus. Il a préparé ce travail en compagnie de ses disciples esséniens. Il a instauré le baptême dans l'eau, en s'inspirant du baptême d’initiation lié à l’entrée dans la fraternité, tel qu’il était pratiqué à Qumran. Il a baptisé Jésus. Il lui a confié ses disciples. C'est un travail d'humble mais grand serviteur.
Jésus aura pour lui une très grande reconnaissance.
Saint Jean-Baptiste, inspiré par l'Esprit de Dieu, se retira au désert pour mieux conserver son innocence et cultiver les dons extraordinaires dont il avait été favorisé. Il y vécut, depuis son enfance jusqu'à trente ans, dans la pénitence, la prière et la contemplation. Sa trentième année, il parut dans le monde pour y prêcher la pénitence et donner le baptême, qui en était le signe, d'où lui est venu le nom de Baptiste ou Baptiseur.
Déjà le Sauveur Lui-même avait reçu le baptême des mains de Jean-Baptiste, et celui-ci avait rendu à l'Agneau de Dieu les plus glorieux témoignages. La vie du Saint Précurseur touchait à son terme; il ne lui restait plus qu'à sceller de son sang la divinité de sa mission. Hérode, gouverneur de la Galilée, menait une vie irrégulière avec Hérodiade, sa belle-soeur; saint Jean, à différentes reprises, blâma avec force un pareil scandale; aussi Hérodiade cherchait-elle l'occasion de se venger.
Depuis trois mois déjà, le courageux défenseur de la vertu était en prison; mais cette vengeance ne suffisait pas à une femme voluptueuse et cruelle. Un jour qu'Hérode, pour célébrer l'anniversaire de sa naissance, donnait un festin à tous les grands de sa cour, Salomé, fille d'Hérodiade, dansa devant le prince avec tant de grâce, qu'Hérode s'engagea par serment à lui donner tout ce qu'elle demanderait, fût-ce la moitié de son royaume. La jeune fille sortit et courut raconter à sa mère la promesse dont elle venait d'être l'objet: "Que dois-je demander? dit-elle à Hérodiade. – Demande la tête de Jean-Baptiste," répond la haineuse femme. Salomé vint aussitôt annoncer à Hérode le choix qu'elle avait fait. Hérode était plus corrompu que cruel; il regretta sa promesse, il fut attristé de la demande; mais il mit un fatal point d'honneur à ne pas manquer à sa parole devant toute l'assistance, et il envoya un garde trancher la tête de Jean-Baptiste; celui-ci vint présenter à la princesse, dans un bassin, la tête du martyr, qu'elle alla aussitôt montrer à sa mère. Quand cette nouvelle fut annoncée à Jésus, qui la connaissait déjà par Sa science divine, Il manifesta une profonde douleur.
Le crime ne resta pas impuni, car Hérode, vaincu par ses ennemis, perdit sa couronne et périt misérablement. La fin d'Hérodiade et de sa fille ne fut pas plus heureuse. Il est à remarquer que la plupart de ceux qui ont joué un rôle odieux, dans l'Évangile, ont subi dès cette vie le châtiment de leur impiété et de leurs crimes.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
Ste Jeanne Jugan
Vierge et fondatrice des :
« Petites Sœurs des Pauvres »
(1792-1879)
Jeanne Jugan naît à Cancale, en Ille-et-Vilaine (France), au hameau des Petites Croix, le 25 octobre 1792, et baptisée le jour même à l'église Saint-Méen en pleine tourmente révolutionnaire. Elle est la cinquième d'une fratrie de huit (quatre décéderont en bas âge). Son père, marin comme la plupart des hommes de son pays, est à la grande pêche à Terre-Neuve. Quatre ans plus tard, il disparaît en mer. Sa mère reste seule pour élever les 4 enfants.
Pour aider la famille, Jeanne à l’âge de 16 ans part comme aide-cuisinière dans un manoir proche de Cancale. Elle y reste jusqu'à l'âge de 25 ans, puis quitte la maison familiale pour Saint-Servan où elle travaille comme aide infirmière à l'hôpital du Rosais. A la demande en mariage d'un jeune marin, elle avait répondu : « Dieu me veut pour lui, il me garde pour une œuvre qui n'est pas encore fondée ».
Jeanne ne veut que servir Dieu et les autres, les pauvres, surtout les plus faibles, les plus démunis, fidèle à l'idéal de configuration à Jésus par Marie qu'enseigne saint Jean Eudes aux membres du Tiers-Ordre de la Mère Admirable, association qu'elle rejoint vers l'âge de 25 ans.
Un soir d'hiver de 1839, elle ouvre son logis et son cœur à une vieille femme aveugle, à demi paralysée, réduite brusquement à la solitude. Jeanne lui donne son lit… Ce geste l'engage à tout jamais. Une seconde vieille femme suivra, puis une troisième… En 1843, elles seront quarante avec, autour de Jeanne, trois jeunes compagnes. Ces dernières l'ont choisie comme supérieure de leur petite association qui s'achemine vers une vraie vie religieuse.
Mais bientôt Jeanne Jugan sera destituée de cette charge, réduite à la simple activité de quêteuse, rude tâche dont elle est l'initiatrice, encouragée dans cette démarche de charité et de partage par les Frères de Saint Jean-de-Dieu. A l'injustice, Jeanne ne répond que par le silence, la douceur, l'abandon. Sa foi et son amour découvrent dans cette mesure le chemin de Dieu pour elle et pour sa famille religieuse.
Au fil des années, l'ombre s'étend de plus en plus sur Jeanne Jugan. Les débuts de son œuvre sont falsifiés. Elle vit 27 ans de mise à l'écart (1852 à 1879), quatre à la maison de Rennes, et les vingt-trois dernières années de sa longue vie à La Tour St Joseph, maison mère de la Congrégation des « Petites Sœurs des Pauvres » depuis 1856.
À sa mort, le 29 août 1879, elle a 86 ans, peu de Petites Sœurs savent qu'elle est la fondatrice mais son influence près des jeunes postulantes et novices, dont elle a partagé la vie ces vingt-sept années durant, aura été décisive. En ce contact prolongé, le charisme initial a passé, l'esprit des origines s'est transmis.
Ses funérailles auront lieu dans la plus grande simplicité. Jusqu'à son exhumation, qui eut lieu le 5 mars 1936, le corps de Jeanne Jugan reposait dans le paisible cimetière de la Tour Saint-Joseph.
À l'époque où Jeanne Jugan passa de vie à trépas, l'Institut qu'elle avait fondé comprenait, après seulement quarante années d'existence, 2.488 religieuses, 177 maisons dispersées à travers le monde, et il hospitalisait environ 20.500 personnes âgées.
Aujourd'hui l'on compte par le monde 2100 Petites Sœurs, 180 maisons et près de 12.000 personnes âgées.
Jeanne Jugan a été béatifiée le 03 octobre 1982, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) et proclamée sainte le 11 octobre 2009, à Rome, par le pape Benoît XVI.
Dans le diocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo elle est fêtée le 30 août.
Bienheureuse Sancie (Janine Szymkowiak)
Vierge (1910-1942)
S |
De sa famille, aisée et profondément croyante, elle reçut une solide éducation. Dès sa tendre enfance, elle se distingua par son exceptionnelle bonté et son authentique dévotion, sa sérénité et sa simplicité touchaient son entourage.
Après le lycée, elle étudia à la faculté de langues et de littératures étrangères à l'Université de Poznan, en s'appliquant très sérieusement à son développement intellectuel et spirituel. Elle prit part à des activités à l'Association mariale, accomplissant un apostolat discret mais efficace et transmettant aux jeunes la joie de vivre. Pleine d'attention pour tous, et en particulier pour les plus faibles et les personnes souffrantes, elle se consacra avec ferveur aux œuvres de charité dans le quartier le plus pauvre de la ville. L'Eucharistie était le centre et la source de son profond zèle apostolique.
Très jeune, elle se sentit appelée à la vie religieuse. Pendant l'été 1934, elle partit pour la France et, au cours d'un pèlerinage à Lourdes, elle décida de devenir sœur, en se consacrant à la Vierge Immaculée.
En juin 1936, après un certain nombre de difficultés, elle entra dans la Congrégation des Filles de la Bienheureuse Vierge Marie des Douleurs, plus connues sous le nom de « Sœurs séraphiques », à Poznan, et elle prit le nom de Marie Sancja. Dès le début, elle se distingua par un zèle particulier dans l'observance des règles de l'Institution et dans l'accomplissement des services les plus humbles. Sa vie, qui n'avait en apparence rien d'exceptionnel, cachait une profonde union avec Dieu, dans une pleine disponibilité à exaucer sa volonté en toute chose, même dans les tâches les plus modestes.
Durant l'occupation allemande, sœur Sancja ne profita pas de la permission qui lui avait été donnée de retourner dans sa famille pour éviter les dangers et les privations de la guerre, mais elle resta au couvent aux côtés des autres sœurs, soumises par les militaires à des travaux très pénibles. Docile à la volonté de Dieu, elle diffusait autour d'elle la paix et l'espérance, et représentait pour les personnes affligées et souffrantes un véritable soutien et un réconfort efficace. Les prisonniers français et anglais, auprès desquels elle accomplissait son service comme traductrice, l'appelaient « ange de bonté » ou « sainte Sancja ».
Ses immenses efforts et les conditions de vie difficiles au couvent de Poznan mirent ses forces à dure épreuve et elle fut victime d'une forme très grave de tuberculose au larynx. En s'abandonnant dans les bras pleins d'amour de Dieu le Père, elle offrit un exemple resplendissant d'une sereine endurance de ses souffrances. Dans la joie, elle prononça ses vœux perpétuels le 6 juillet 1942, profondément unie à l'Époux céleste, dans l'attente ardente de sa venue au moment de la mort, qu'elle connut le 29 août de la même année, à seulement trente-deux ans.
Sancja Szymkowiak a été béatifiée à Cracovie - Parc Blonia - le 18 août 2002, avec trois autres Serviteurs de Dieu : Mgr Zygmunt Szczesny Felinski, Père Jan Adalbert Balicki, Père Jan Beyzym, par saint Jean-Paul II
St Merry fut offert à l'âge de treize ans au monastère de Saint André d'Autun où il reçut toute son éducation et où il se donna à Dieu pleinement. Les moines remarquèrent son intelligence et sa fidélité religieuse et l'obligèrent à devenir leur abbé avec l'accord de l'évêque. Craignant l'orgueil il alla se cacher dans une forêt près d'Autun. Lieu qui garde le nom de La Celle Saint Merry.
Les disciples se firent nombreux autour de lui et, toujours par recherche de la solitude, il se rendit à Champeaux en Brie près de Melun où il s'arrêta malade, mais, dès sa guérison, il reprit sa marche vers Paris, pour être proche de la tombe de saint Symphorien, fondateur de l'abbaye d'Autun qui se trouve dans l'église de Saint Germain des Prés.
Il vécut en reclus, hors des murs de la ville, pendant trois années et s'en fut vers le Seigneur, vers l'an 700.
La chapelle où il fut enterré devint paroisse sous le nom de Saint Merry ou Saint Merri.
Saint-Merry ou Médéric, un peu oublié aujourd'hui, était très populaire autrefois. Moine puis abbé à Autun, il est attiré dans la vieillesse par les tombeaux de saint Denys et de sainte Geneviève. Il gagne Paris, semant des prodiges sur son chemin, délivrant les prisonniers et guérissant les malades. Comme de nombreux autres, établis en ermites autour de Paris, il trouve refuge avec un compagnon près d'une chapelle - Saint-Pierre-des-Bois - rive droite de la Seine, dans une forêt hors de la Cité, au bord de la voie romaine Nord-Sud, qui est l'ancêtre de la rue Saint-Martin. (diocèse de Paris)
Un internaute nous signale: Saint Symphorien fut enterré à Autun. Ses reliques y sont actuellement dans la cathédrale saint-Lazare. A Paris, dans l'église Saint-Germain-des-Prés, c'est le tombeau de Saint-Germain qui se trouve dans la chapelle Saint Symphorien. C'est dans le monastère Saint-Martin et pas Saint-André qu'est enterré Médéric. La chapelle Saint-Pierre était en rive gauche et non droite de la Seine.
À Paris, vers 700, saint Merry (Médéric), prêtre et abbé d'un monastère à Autun. Devenu vieux, il quitta sa charge et finit sa vie dans un ermitage près de Paris.
Martyrologe romain