L’atmosphère est à la suspicion. Jésus parle en fonction de ce qui est important pour chacun. Il rend hommage à la vérité. Jésus reprend la foi du Peuple d’Israël. Il va joindre l’amour de Dieu et l’amour du prochain comme il se doit. C’est cette attitude qui nous aide à cheminer dans le sens de la vraie Vie. Un amour de Dieu qui ne déboucherait pas en un amour des frères n’atteindrait pas sa véritable dimension. Un amour des frères qui se couperait de l’amour de Dieu ne tiendra pas longtemps. Pour suivre Jésus, nous demandons à l’Esprit Saint cette ouverture à Dieu le Père qui nous donne d’aimer nos frères humains. C’est un long exercice de vie avec Jésus qui nous donnera de concilier ces deux amours. Jésus nous donne son amitié et son amour dans une vérité qui nous nourrit et qui nous ouvre à l’Amour. Il nous donne de nous tenir dans l’amour qui devient alors de plus en plus réel. Si Dieu fait alliance avec nous, il lui nous dévoile sa volonté dans cet Amour infini. C’est par le Don de toute son existence que Jésus fera la preuve de la Vérité qu’il énonce. La mise à l’épreuve de Jésus sera le témoignage de toute sa vie.
« Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Jésus est interrogé par les pharisiens, les hérodiens et les sadducéens en sa qualité de Rabbi. Il est comme un maître dont on veut vérifier l’autorité. C’est toujours en grande humilité que Jésus se situe face à eux. La question du « grand commandement » dans le judaïsme revêt une grande importance, on ne compte pas moins de 613 préceptes de la loi, répartis en 365 défenses, le nombre des jours d’une année, et en 248 commandements, selon le nombre des composants du corps humain connus à l’époque. Nous comprenons la nécessité de dégager l’essentiel de l’accessoire. Par ses réponses, Jésus mène ses interlocuteurs à une interrogation de plus en plus radicale sur la vérité de leur attachement à Dieu et sur leur connaissance du mystère de la personne humaine. Il revient à l’essentiel qui est d’aimer. L’amour de Dieu lui-même est « vérifié » par l’amour concret du prochain, celui-là ne trompe pas. C’est en fait ce qui manque le plus.
" De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes."
La pédagogie de Jésus est donnée dans l’expérience de l’amour de l’autre. Ce qu’il énonce est en vérité ce qu’il vit ! Jésus lie l’amour du prochain et l’amour de Dieu, tout en mettant l’amour de Dieu en priorité. Le terme de semblable attire notre attention car il établit une relation étroite entre les deux qui ne peut être commentée de manière simpliste. L’amour de Dieu qui est bon, miséricordieux, parfait et l’amour du prochain marqué par le péché. Jésus nous invite à ne pas opposer l’amour de Dieu et celui des hommes, les deux commandements sont semblables : Aimer Dieu, le créateur et le rédempteur de l’homme, et aimer l’homme, image et ressemblance de Dieu. Ces amours sont complémentaires : « Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour est de Dieu, et que quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour, » dit Saint-Jean. Le disciple bien aimé de Jésus donne la réalité : L’amour du prochain prolonge l’intimité personnelle que nous vivons avec Dieu. L’amour authentique de Dieu se vérifie dans la rencontre fraternelle avec autrui.