Voici qu’il y avait là une femme, possédée par un esprit qui la rendait infirme depuis dix-huit ans ; elle était toute courbée et absolument incapable de se redresser. Quand Jésus la vit, il l’interpella et lui dit : « Femme, te voici délivrée de ton infirmité. » Et il lui imposa les mains. À l’instant même elle redevint droite et rendait gloire à Dieu. Nous contemplons Jésus dans sa compassion pour la souffrance de l’humanité. Son attention aux plus faibles lui fait remarquer cette femme qui devait humblement se cacher. La puissance du Verbe Eternel de Dieu interpelle et chasse l’Esprit du Mal. Cette femme qui est courbée, Jésus nous dit que c’est un démon qui la tenait ainsi courbée depuis dix-huit ans. Elle est l’image de l’humanité, écrasée par toutes les puissances du mal qui dominent le monde. Cette femme manifeste aussi en nous, ce qui est écrasé par notre propre péché, ce qui est soumis au monde et à ses convoitises. Jésus n’attend pas que cette femme lui demande la guérison. Il agit quand il voit l’humanité soumise au péché, écrasée par le poids des puissances démoniaques qui pèsent sur elle. Cette femme se relève, c’est la résurrection de Jésus qui s’exprime déjà. Avec le Christ, elle peut se tenir debout devant le Père, elle peut contempler Dieu face à face. Elle qui ne pouvait même pas lever le regard vers Jésus pour qu’il la sauve ! La guérison qu’opère Jésus, est le signe de la puissance de sa Résurrection anticipée, dans la misère de cette femme courbée sous le poids du démon.
"Alors le chef de la synagogue, indigné de voir Jésus faire une guérison le jour du sabbat, prit la parole et dit à la foule : « Il y a six jours pour travailler ; venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat."
Nous retrouvons l’affrontement des autorités religieuses qui conduiront Jésus à la Passion et à la Croix. Cette adversité qui parcourt l’Evangile, tourne autour de l’autorité de Jésus. « Cette femme, une fille d’Abraham que Satan avait liée, » Jésus la guérit sans lui demander de consentement. Il l’a remise debout pour être la louange de son Créateur. Ce récit est une perle qui renvoie la lumière de façon extraordinaire. Nous sommes devant le mystère de Jésus qui prend sur lui la souffrance de l’humanité. Jésus délie cette femme, mais il sera lié sur le bois. C’est le risque qu’il prend en déliant cette femme. Les mains qui ont délié, seront liées sur la croix. Jésus l’accepte, par amour pour nous. Nous savons combien nos liens, nos entraves ont besoin de délivrance. Cette délivrance passe par Jésus le Sauveur, par l’Esprit Saint qui nous est donné.
« Le Seigneur lui répliqua : « Hypocrites ! Chacun de vous, le jour du sabbat, ne détache-t-il pas de la mangeoire son bœuf ou son âne pour le mener boire ?
Alors cette femme, une fille d’Abraham, que Satan avait liée voici dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de ce lien le jour du sabbat ? » À ces paroles de Jésus, tous ses adversaires furent remplis de honte, et toute la foule était dans la joie à cause de toutes les actions éclatantes qu’il faisait. Si le chef de la synagogue est très poli, il est dangereux, car au lieu de s’en prendre au Christ qui a Lui-même pris l’initiative de guérir, il reproche à cette pauvre femme d’être venue à la synagogue pour se faire guérir un jour de sabbat. Jésus fait que cette femme puisse se redresser, être dans la pleine liberté que Dieu veut pour elle, qu’elle puisse se tenir debout, face à son Dieu, dans la puissance de la Résurrection, pour chanter et louer Dieu. Jésus se manifeste comme le Sauveur attendu venu délivrer l’humanité par ses gestes d’amour. L’Esprit de Dieu a accompagné cette femme à la synagogue pour la prière. L’Esprit saint doit animer notre prière comme il animait la vie de Jésus. Il anime maintenant la vie de cette femme remise debout, c’est l’Esprit qui ressuscite. Jésus travaille l’humanité qui veut être remise debout et l’Esprit Saint affirme à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.
évêque de Jérusalem et docteur de l'Église