7 Novembre 2020
Le Saint du Jour est une liste quotidienne des Saints gardés dans la mémoire de l'Église. Les histoires des maîtres de la vie chrétienne de tous les temps qui comme des phares radieux orientent notre chemin.
Sainte Karine et saint Mélassippe son époux, ainsi que saint Antoine leur fils.
Les deux époux subirent le martyre durant la persécution de l'empereur Julien l'Apostat, mutilés et attachés encore vivants au pilori devant leur fils qui ne renia pas Jésus-Christ malgré le spectacle de la souffrance de ses parents.
Antoine mourut décapité à son tour.
Saint Willibrord fut annoncé à sa pieuse mère par une éclatante lumière qui lui apparut en songe. Dès sa plus tendre enfance il fut placé, pour son éducation, dans un monastère de l'Angleterre, son pays. Après de brillantes études, ordonné prêtre à trente-trois ans, il sentit le feu du zèle dévorer son âme et résolut de porter l'Évangile aux barbares du Nord. Il s'embarqua donc avec douze compagnons et aborda sur les rivages du Rhin, au pays des Frisons. La conversion de ces peuples farouches, commandés par des chefs cruels, présentait des difficultés incroyables; aussi le zèle de l'ardent missionnaire ne fut-il ni toujours ni partout couronné de succès. Plusieurs fois, Willibrord s'exposa au martyre en combattant de front les superstitions des pays où il passait; mais son heure n'était pas venue; Dieu le destinait à de plus longs travaux.
Il reçut la consécration épiscopale des mains du Pape Sergius Ier, et revint travailler avec une nouvelle ardeur à la conquête des âmes. Poussant ses missions plus avant vers le nord, il eut le bonheur de gagner à Jésus-Christ la plus grande partie des contrées connues depuis sous le nom de Zélande et de Hollande. Le don des miracles ne contribua pas peu à ses succès. Dans une course apostolique, le saint évêque et ses compagnons entrèrent, harassés de fatigue, dans la maison d'un habitant du pays, qui fut très honoré de les recevoir, mais n'avait pas une goutte de vin à leur offrir. Les missionnaires en avaient un peu: leur chef le bénit, et quarante personnes purent satisfaire leur soif.
Une autre fois un païen, lui voyant traverser sa propriété, lui adressa des injures; le lendemain, il fut frappé d'une manière foudroyante par la main de Dieu. Tout pauvre qu'il était, le Saint donnait toujours. Douze mendiants vinrent un jour lui tendre la main; il n'avait qu'un petit flacon de vin, il les fit boire, et le flacon se trouva plein comme auparavant. Ainsi Dieu favorisait l'oeuvre de Son serviteur. Souvent, par l'eau bénite et le signe de la Croix, l'apôtre mettait en fuite l'ennemi des âmes. Dieu lui donna un puissant auxiliaire en son compatriote Winfrid, devenu saint Boniface. A sa mort, son tombeau, trop petit, s'allongea pour le recevoir, et son corps exhala un délicieux parfum.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
Saint Willibrord
Évêque (658-739)
Willibrord fut annoncé à sa pieuse mère par une éclatante lumière qui lui apparut en songe. |
Dès sa plus tendre enfance il fut placé, pour son éducation, dans un monastère de l'Angleterre, son pays. Après de brillantes études, ordonné prêtre à trente-trois ans, il sentit le feu du zèle dévorer son âme et résolut de porter l'Évangile en Frise.
Il s'embarqua donc avec douze compagnons et aborda sur les rivages du Rhin, au pays des Frisons. La conversion de ces peuples farouches, commandés par des chefs cruels, présentait des difficultés incroyables ; aussi le zèle de l'ardent missionnaire ne fut-il ni toujours ni partout couronné de succès. Plusieurs fois, Willibrord s'exposa au martyre en combattant de front les superstitions des pays où il passait ; mais son heure n'était pas venue ; Dieu le destinait à de plus longs travaux.
Il reçut la consécration épiscopale des mains du pape saint Sergius I (687-701), et revint travailler avec une nouvelle ardeur à la conquête des âmes. Poussant ses missions plus avant vers le nord, il eut le bonheur de gagner à Jésus-Christ la plus grande partie des contrées connues depuis sous le nom de Zélande et de Hollande. Le don des miracles ne contribua pas peu à ses succès. Dans une course apostolique, le saint évêque et ses compagnons entrèrent, harassés de fatigue, dans la maison d'un habitant du pays, qui fut très honoré de les recevoir, mais n'avait pas une goutte de vin à leur offrir. Les missionnaires en avaient un peu : leur chef le bénit, et quarante personnes purent satisfaire leur soif.
Une autre fois un païen, lui voyant traverser sa propriété, lui adressa des injures ; le lendemain, il fut frappé d'une manière foudroyante par la main de Dieu. Tout pauvre qu'il était, le saint donnait toujours. Douze mendiants vinrent un jour lui tendre la main ; il n'avait qu'un petit flacon de vin, il les fit boire, et le flacon se trouva plein comme auparavant. Ainsi Dieu favorisait l'œuvre de son serviteur. Souvent, l'eau bénite et le signe de la Croix, l'apôtre mettait en fuite l'ennemi des âmes. Dieu lui donna un puissant auxiliaire en son compatriote Winfrid, devenu saint Boniface. À sa mort, son tombeau, trop petit, s'allongea pour le recevoir, et son corps exhala un délicieux parfum.
BBx Alfredo Fanjul Acebal, Juan Mendibelzúa Ocerin,
Vicente Rodríguez Fernández, Isabelino Carmona Fernández
(Prêtres)
José Delgado Pérez (religieux)
Tous dominicains et martyrs le 7 nov. 1936 à Paracuellos del Jarama (Madrid).
Le 28 octobre 2007, le card. José Saraiva Martins, Préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, représentant le Pape Benoît XVI (Joseph Ratzinger, 2005-2013), a présidé, à Rome, la Messe de béatification de 498 martyrs des “persécutions religieuses” de la guerre civile espagnole. Ces catholiques ont été tués dans diverses circonstances en 1934, 1936 ou 1937 ; parmi eux il y avait deux évêques, vingt-quatre prêtres, quatre cent soixante-deux religieux, trois diacres ou séminaristes et sept laïcs qui « versèrent leur sang pour rendre témoignage de l'Evangile de Jésus Christ…soient dorénavant appelés du nom de bienheureux et que leur fête (commune) soit célébrée chaque année le 6 novembre dans les lieux et selon les modalités établies par le droit. »
Commémoration propre à l’Ordo Fratrum Praedicatorum :
Alfredo, naît à Oviedo (Asturies) le 16 juillet 1867. Il étudia au séminaire d’Oviedo, installé dans l’ancien couvent Saint-Dominique ; profession à Corias (Asturies) le 29 septembre 1883, ordonné prêtre le 15 décembre 1890, il enseigna à Corias et Salamanque, en ce dernier couvent il fut régent des études. Maître en théologie, il préparait bien ses classes et était pour cela très estimé; il fut supérieur à Oviedo, Salamanque, Palencia, à l’Olivier à Madrid, à Saint-Dominique le Royal à Madrid, prieur provincial en 1918.
Il était prieur de l’Olivier quand le couvent fut attaqué le 20 juillet 1936. Arrêté le même jour, on l’emmena en camion au commissariat de police de la Puerta del Sol, puis au ministère de l’Intérieur, dans le camion où on l’emmenait il y avait des flaques de sang; pour s’être découvert en passant devant une église, il fut frappé à coups de canon de fusil. Du ministère on l’emmena à la direction générale de sécurité et on le mit au cachot, où il se trouva avec 4 religieux du couvent d’Atocha, notamment Isabelino Carmona. Vers minuit, ce 20 juillet, on les enferma à la prison Modelo et ils purent se réconforter mutuellement, surtout en priant ensemble. En prison il eut la consolation d’assister au mariage de son parent le général Joaquín Fanjul, qui fut exécuté quelques heures après. Le 15 août arrivèrent à cette prison 4 étudiants dominicains de la Province Bétique ; le 22 août ils faillirent mourir dans un incendie qui semblait provoqué de l’extérieur. Au milieu de ses préoccupations il se conforma toujours à la volonté de Dieu, et exerça beaucoup le ministère de la confession parmi les détenus ; pour lui-même et pendant la nuit, il récitait toutes les prières et pratiquait les rites comme s’il célébrait la messe, ce qui lui fut une grande consolation. Religieux excellent, pieux, jouissant d’un grand prestige, remarquable par sa charité et sa prudence.
Juan, naît à Bilbao le 23 novembre 1878, baptisé le lendemain ; dès l’enfance il fréquentait les moniales dominicaines de l’Incarnation de Bilbao ; profession à Corias (Asturies) le 5 décembre 1894, il commença la philo, fit la théologie à Salamanque, ordonné prêtre en 1902. Il était spécialement doué pour la musique, chantre, organiste et compositeur; il fut nommé au couvent de l’Olivier à Madrid ; religieux magnifique, bon, paisible, serein, de bonne humeur, serviable ; il célébrait parfois la messe dans l’oratoire particulier du Président de la République Niceto Alcalá Zamora.
Après l’attaque du couvent de l’Olivier le 20 juillet 1936, il se réfugia chez au moins deux familles, mais fut arrêté à la mi-octobre et incarcéré d’abord à la prison du Congrès, en un lieu très étroit où s’entassaient une centaine de personnes ; puis à la prison Modelo. Sa robuste complexion fut très affaiblie en ces mois d’angoisse. À la prison Modelo, sûrement depuis le 17 octobre, il fut avec le P. Vicente Rodríguez ; avec ses compagnons de cellule ils menèrent une vie édifiante et avec optimisme, occupés à prier souvent le rosaire. En ces moments il eut la force de consoler son compagnon d’infortune, le P. Vicente.
Vicente, naît à Bárcena, Navelgas (Asturies), le 22 octobre 1897, baptisé le lendemain ; il entra à l’école apostolique de Corias (Asturies), fit profession le 12 octobre 1915 ; il s’appliquait à se préparer pour la prédication et il avait un instinct poétique ; il étudia la théologie à Salamanque, ordonné prêtre le 1er avril 1922 ; il partit très vite au Mexique, à Chihuahua, puis à Tampico, où le surprit la persécution religieuse de Plutarco Elías Calles, et il fut expulsé du pays. Il passa aux USA et exerça l’apostolat au village de Cuero, au Texas, volontaire et charitable pour tous et en tout, il aimait l’apostolat et prêchait avec énergie et acceptation, il vécut la pauvreté avec résignation. À son retour en Espagne, il fut assigné au couvent Saint-Paul de Valladolid.
Il était destiné à la communauté de l’Olivier de Madrid quand le couvent fut attaqué le 20 juillet, et il trouva refuge chez un de ses frères; il souffrait intensément car il prévoyait qu’il allait mourir; il fut arrêté le 12 octobre et eut le même sort que le P. Juan Mendibelzúa.
Isabelino, naît à Pajares de Laguna (Salamanque) le 16 septembre 1908 ; il entra à l’école apostolique de Corias (Asturies), continua ses études classiques à Las Caldas de Besaya (Santander) ; profession le 15 août 1925 à Corias, études philosophiques ; il fit la théologie à Salamanque, fut un des fondateurs, parmi les étudiants, de l’académie ‘Francisco de Vitoria’, ordonné prêtre le 10 juillet 1932. Sa première et unique assignation fut le couvent d’Atocha de Madrid. Directeur de la jeunesse d’Action Catholique, il mit beaucoup de soin à sa formation spirituelle et liturgique. Homme intègre, silencieux, observateur et observant, respectueux, très doué intellectuellement.
Le 20 juillet avec les autres religieux il fut emmené à la caserne d’Abtao et à la direction générale de la sécurité, enfermé au cachot, et de là, transféré à la prison Modelo vers minuit le même jour. Dans sa cellule il était avec trois autres dominicains du couvent de l’Olivier, pleinement conformés à la volonté de Dieu et menant une intense vie de prière en attendant l’heure du martyre. Ils purent célébrer avec une certaine solennité la fête de saint Dominique le 4 août. Il marcha au supplice, vaillant et décidé.
José, naît le 18 mars 1917 à Becerril de Campos (Palencia) ; baptisé le lendemain, confirmé en 1935. Très doué intellectuellement, il étudia à l’école apostolique d’Almagro. En 1931, à cause des circonstances politiques, les supérieurs le renvoyèrent chez lui, ainsi que le reste des élèves. Là il se montra pieux et travailla aux champs avec sa famille. Il prit l’habit le 8 septembre 1935 et commença le noviciat. Il était de caractère gai et très sociable, très studieux et compétent, de solide piété, généreux et accomplissant son devoir ; dédié à Dieu corps et âme. Il suivit la communauté après la fermeture du couvent d’Almagro le 25 juillet. On l’emmena à Madrid, avec frère Manuel Santiago et d’autres, et il alla avec eux à la prison Modelo. Là il retrouva frère José Prieto Fuentes. Son martyre coïncida avec le début des exécutions en masse de prisonniers de cette prison. Il avait 19 ans.
St Vincent (Vincenzo) Grossi
Prêtre et fondateur des :
'Filles de l'Oratoire'
Né le 9 mars 1845, à Pizzighettone, il était l’avant dernier d’une fratrie de sept enfants ; il fut baptisé le jour même de sa naissance.
Éduqué très chrétiennement par sa mère, qui fut sa première catéchiste, il manifesta,
dès l'enfance, un zèle et une joie toute spéciale à aider sa paroisse. De son père il hérita le sérieux et l’amour du travail bien fait.
Ayant manifesté son désir de devenir prêtre, il fut freiné par son père, non seulement pour des raisons familiales, mais aussi pour tester la vocation de son fils. Ce ne fut qu’à l’âge de 19 ans que Vincent put réaliser son désir de se consacrer tout entier à Dieu.
En 1866 il entra au Séminaire de Crémone et après des études sérieuses, couronnées de succès, il fut ordonné prêtre du diocèse de Lodi à 24 ans : il célébra sa première messe dans la cathédrale de Crémone le 22 mai 1869.
La messe sera toujours au centre de sa vie : il y puisera la lumière et la force pour lui-même et pour son apostolat. Il dira même aux Sœurs de son Institut : « le prêtre doit exprimer [pendant la messe], vivre et faire vivre la vie admirable de Jésus dans le ciel et continuer ici-bas la vie qu’Il aurait menée pour accomplir la volonté du Père ».
Après son ordination, il fut tout d’abord nommé vicaire auxiliaire dans une paroisse du diocèse et puis, en 1873, curé de Ragona. Ses dons de pasteur excellèrent pour l'éducation des enfants et des adolescents.
Après avoir perdu son époux, sa mère s’installa dans la cure et aida, par ses aumônes secrètes, à payer les dettes de la paroisse de son fils.
Plus tard, le 28 décembre 1882, sous les instances de son évêque il prit en charge la paroisse de Vicobellignani, où il resta 34 ans. Cette paroisse était en déclin, à cause de l’action des protestants qui avaient mené là un apostolat très actif.
Pour le convaincre, son évêque, Mgr Bonomelli, lui écrivit pour lui dire que « cette paroisse et en général toute la région, avait besoin de pasteurs pleins de zèle, désintéressés, exemplaires, d’une grande charité, d’une grande prudence et instruits : ces dons je les décèle en vous et je suis certain de ne pas me tromper… J’espère qu’en une dizaine d’années vous ressusciterez cette paroisse et ferez disparaître l’erreur ».
L’évêque se révéla être un prophète, car, avec la prière intense et un généreux dévouement, le père Vincent transforma le pays en une véritable communauté spirituelle. Il était un pasteur zélé, le leader de son troupeau par la parole et l'exemple.
Don Vincenzo n'était pas un homme à livres, mais plutôt un homme qui approfondissait tout avec sagesse et méthode, néanmoins il devait souvent lire et écrire. En effet il préparait avec grand soin ses sermons, que tous pouvaient comprendre, et plus tard il rédigea aussi les leçons pour ses religieuses. Sa prédication était le fruit de la prière et de la méditation régulière.
Sa messe quotidienne était précédée d’une longue préparation. La célébration était simple, ordonnée, profondément exemplaire dans les paroles et les gestes. Son âme était alors toute tournée vers le Seigneur.
En 1885, il fonda la première communauté des ‘Filles de l'Oratoire’ pour aider les jeunes filles. Il écrivit les règles à genoux devant le tabernacle. À ses religieuses il demanda de ne vivre que dans la sainteté et dans la joie. Il leur choisit saint Philippe Néri comme patron.
Il meurt le 7 novembre 1917 en disant : « la voie est ouverte, il me faut y aller ». Ses reliques reposent dans la Maison-Mère, à Lodi.
Le 1er novembre 1975, saint Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978) l'éleva à la gloire des autels, à Rome, et le donna aux prêtres comme un exemple à suivre.
Vincenzo Grossi a été proclamé Saint le dimanche 18 octobre 2015, à Rome, par le Pape François (Jorge Mario Bergoglio, 2013) ; avec lui ont été canonisés : María Isabel Salvat Romero, une religieuse espagnole morte en 1998 et le couple Louis et Zélie Martin, les parents de sainte Thérèse de Lisieux, un geste symbolique en plein synode sur la famille.