21 Novembre 2020
Donald Trump réaffirme sa victoire lors d’une conférence de presse dédiée à la santé, à la Maison Blanche, le 20 novembre. CARLOS BARRIA / REUTERS
Des élus ont pris leurs distances avec les thèses complotistes soutenues activement par le président américain, ainsi que par un écosystème de médias conservateurs.
Donald Trump n’a pas pu se retenir. A l’occasion d’un bref point de presse consacré aux prix des médicaments, vendredi 20 novembre, il a évoqué la « campagne, que j’ai d’ailleurs gagnée », alors que son adversaire démocrate, Joe Biden, a été déclaré vainqueur de la présidentielle depuis près deux semaines, le 7 novembre.
Le refus du président des Etats-Unis de reconnaître sa défaite a laissé tout d’abord le camp républicain interdit. Redoutant manifestement les admonestations publiques dont Donald Trump est coutumier, les plus hauts responsables du Grand Old Party se sont contentés de défendre la légitimité des recours engagés devant la justice pour mettre au jour la fraude dénoncée par le président sortant avant même l’élection. Ils se sont de même abstenus de conférer à Joe Biden son titre de président élu.
Cet attentisme atteint désormais ses limites. Il est devenu d’autant moins tenable que l’équipe d’avocats rassemblée par le président a enregistré revers sur revers dans ses plaintes. Au point de s’en remettre désormais à des théories du complot qui mettent en cause pêle-mêle de « l’argent communiste », le philanthrope George Soros et la famille Clinton. Ces théories, qui se concentrent notamment sur un logiciel électoral, Dominion, ont été exposées longuement jeudi au cours d’une conférence de presse par Rudy Giuliani et Sidney Powell, au siège du Parti républicain. « Saviez-vous que nos votes étaient comptabilisés en Allemagne et en Espagne par une compagnie possédée par les affiliés de [l’ancien président vénézuélien Hugo] Chavez et de [l’actuel président Nicolas] Maduro ? », a ainsi lancé l’ancien maire de New York.