Il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit
5 Novembre 2020
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ÉVANGILE
« Il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit » (Lc 15, 1-10)
Alléluia. Alléluia.
Venez à moi, vous tous qui peinez
sous le poids du fardeau, dit le Seigneur,
et moi, je vous procurerai le repos. Alléluia.(Mt 11, 28)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
les publicains et les pécheurs
venaient tous à Jésus pour l’écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,
et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une,
n’abandonne-t-il pas les 99 autres dans le désert
pour aller chercher celle qui est perdue,
jusqu’à ce qu’il la retrouve ?
Quand il l’a retrouvée,
il la prend sur ses épaules, tout joyeux,
et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins
pour leur dire :
“Réjouissez-vous avec moi,
car j’ai retrouvé ma brebis,
celle qui était perdue !”
Je vous le dis :
C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel
pour un seul pécheur qui se convertit,
plus que pour 99 justes
qui n’ont pas besoin de conversion.
Ou encore, si une femme a dix pièces d’argent
et qu’elle en perd une,
ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison,
et chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ?
Quand elle l’a retrouvée,
elle rassemble ses amies et ses voisines
pour leur dire :
“Réjouissez-vous avec moi,
car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue !”
Ainsi je vous le dis :
Il y a de la joie devant les anges de Dieu
pour un seul pécheur qui se convertit. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Jésus mange avec les pécheurs
Jésus va plus loin, Il établit une relation profonde et amicale avec les pêcheurs en mangeant chez eux ou avec eux. Cela nous l'osons rarement.
Méditation de l'évangile du 5 novembre
La phrase que vous allez lire, tirée du chapitre 15 de Luc, est l'une des notations les plus extraordinaires des témoins de la vie de Jésus sur ses attitudes envers les pécheurs. Elle nous montre que son attention aux pauvres, aux plus démunis, aux plus mal jugés, aux pécheurs publics, reste une des constantes de sa manière d'être et de se présenter, et que les pauvres l'avaient bien perçue ainsi. Cependant, tous les publicains et les pécheurs s'approchaient de Lui pour l'entendre. Et les pharisiens et les scribes murmuraient, disant :
« Cet homme accueille des pécheurs et mange avec eux ! »
Le texte de Luc souligne le double mouvement, et des pécheurs qui s'approchent de Jésus pour l'entendre, et du Seigneur qui les accueille. Besoin d'entendre la parole de Dieu chez ceux que l'on regarde comme inaptes à l'entendre ! Il est si commun d'enfermer les gens dans des groupes, dans des classes. Notre formalisme conduit à un déterminisme simpliste : il y a des gens bien (nous évidemment) et les autres, ces publicains et ces pécheurs. Il y a aussi cet accueil tout à fait extraordinaire de Jésus, souligné avec agacement par ses propres ennemis.
« Il accueille des pécheurs et mange avec eux ! »
Nous aurions besoin souvent de ce contact humain, dans des choses aussi simples et vitales qu'un repas, pour découvrir l'extraordinaire complexité des hommes nos frères, classés dans la catégorie de publicains et de pécheurs. Comment inviter un tel à notre table, manger avec lui !… Le Fils de l'homme, Lui, a été assez réaliste pour le faire.
Jésus se moque des convenances. Il accueille ces gens mal vus par les bien pensants. C'est déjà beaucoup d'audace. Mais Il va plus loin, Il établit une relation profonde et amicale avec eux en mangeant chez eux ou avec eux. Cela nous l'osons rarement.
Un aumônier de prison avait donné un Évangile à un détenu d'âge mûr. Il se le reprochait : Cet homme était-il capable de comprendre ce Message de la Bonne Nouvelle. Quelques mois après, cet homme lui a dit : “Tu vois, les gens comme moi étaient au premier rang pour écouter ton prophète.”Devant l'étonnement de l'aumônier, il lui a montré ces versets de Luc.
Jésus rencontre les hommes qui sont loin de Dieu, non pas dans des discussions abstraites, mais dans des soupers. Et à ce moment-là, tous s'approchent de Lui pour l'entendre, pris au charme de son accueil. Beau scandale pour les gens rangés et pieux :
« Cependant, tous les publicains et les pécheurs s'approchaient de Lui pour l'entendre.
Et les pharisiens et les scribes murmuraient, disant : Cet homme accueille des pécheurs et mange avec eux ! »
Père Gabriel
Saint Jean-Marie Vianney
(1786-1859)
prêtre, curé d'Ars
La reconnaissance à Dieu (Aimez Dieu ! ; coll. du Laurier, éd. Le Laurier, 1982 ; p. 21-23; rev.)
Quel bonheur de savoir que la miséricorde de Dieu est infinie !
La conduite que Jésus Christ tenait pendant sa vie mortelle nous montre la grandeur de sa miséricorde pour les pécheurs. Nous voyons qu’ils viennent tous lui tenir compagnie ; et lui, bien loin de les rebuter ou du moins de s’éloigner d’eux, au contraire, il prend tous les moyens possibles pour se trouver parmi eux, afin de les attirer à son Père. Il les va chercher par les remords de conscience, il les ramène par sa grâce et les gagne par ses manières amoureuses. Il les traite avec tant de bonté, qu’il prend même leur défense contre les scribes et les pharisiens qui veulent les blâmer, et qui semblent ne pas vouloir les souffrir auprès de Jésus Christ.
Il va encore plus loin, il veut se justifier de la conduite qu’il tient à leur égard, par une parabole qui leur dépeint, comme l’on ne peut pas mieux, la grandeur de son amour pour les pécheurs, en leur disant : « Un bon pasteur qui avait cent brebis, en ayant perdu une, laisse toutes les autres… ». Il ajoute encore cette parabole d’une femme qui, ayant dix drachmes et en ayant perdu une, allume sa lampe pour la chercher dans tous les coins de sa maison, et l’ayant retrouvée, elle invite toutes ses amies pour s’en réjouir. (…) Nous voyons que Jésus Christ s’applique lui-même ces vives images de la grandeur de sa miséricorde envers les pécheurs.
Ah ! quel bonheur pour nous de savoir que la miséricorde de Dieu est infinie ! Quel violent désir ne devons-nous pas sentir naître en nous d’aller nous jeter aux pieds d’un Dieu qui nous recevra avec tant de joie ! Non, si nous nous damnons, nous n’aurons point d’excuses, quand Jésus Christ nous montrera lui-même que sa miséricorde a toujours été assez grande pour nous pardonner de quelque manière que nous soyons coupables. (…) Ô mon Dieu ! comment peut-on consentir à être damné, puisqu’il en coûte si peu pour se sauver et que Jésus Christ désire tant notre salut ?...
Homélie du Père Gilbert Adam
« Lequel d’entre vous, s’il a cent brebis et vient à en perdre une, n’abandonne les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour s’en aller après celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il l’ait retrouvée ? »
"Tous les publicains et les pécheurs s’approchaient de Jésus pour l’entendre. Et les Pharisiens et les scribes de murmurer : « Cet homme, disaient-ils, fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux !"
Les pharisiens et les scribes font savoir leur mécontentement quand les gens de mauvaise réputation viennent vers Jésus pour l’écouter. Jésus vient chercher ses contradicteurs malgré leur colère, leurs reproches. Il délivre les marginaux qui souffrent du rejet de la communauté ! Jésus nous fait comprendre la profondeur de notre vie de chaque jour. Nous entrons alors dans quelque chose de neuf. Quelles que soient les conditions de notre conception, de notre naissance, quelles que soient la couleur de notre peau, ou notre rang social, nous sommes tous appelés par Jésus à devenir enfants de Dieu. Dieu est un Père infiniment tendre qui veille sur chacun de ses enfants et en particulier ceux qui souffrent, qui sont mis de côté. Pour accomplir l’œuvre de Dieu et les rejoindre, Jésus s’est fait pauvre. Aujourd’hui encore il cherche la brebis qui s’est égarée. Combien de pécheurs sont des rejetés alors qu’ils ont vécu de souffrance et du rejet de leur entourage. Si nous apprenions ce qu’ils ont subi, nous serions plus indulgents. « Ne jugez pas, » dit Jésus !
« C’est ainsi, dit Jésus, qu’il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes, qui n’ont pas besoin de repentir. »
Les gens qui portent le poids de leurs fautes ont perçu au plus profond d’eux-mêmes qui était Jésus. Ils viennent à lui pour l’entendre car sa Parole les relève. Jésus éclaire leur situation, il la présente dans une lumière nouvelle. Jésus cherche sans cesse la brebis perdue. Les pauvres font partie des amis de Jésus, il passe sa vie à les soigner. Les quatre-vingt-dix-neuf brebis que Jésus laisse sont en sécurité. A sa suite, nous demandons un regard de tendresse pour tous. Il nous faut aussi rechercher la brebis perdue de notre famille, de notre communauté ! Pour regarder où sont les brebis perdues, pour les reconnaitre, nous demandons à Jésus un cœur plein d’amour, comme le sien. Jésus veut nous retrouver tous, nous rassembler, nous donner la vie en plénitude. C’est dans le cœur de Dieu que les plus petits et les plus pauvres peuvent se retrouver.
"Et, quand il l’a retrouvée, il la met, tout joyeux, sur ses épaules et, de retour chez lui, il assemble amis et voisins et leur dit : « Réjouissez-vous avec moi, car je l’ai retrouvée, ma brebis qui était perdue ! »
Tout humain est précieux aux yeux de Dieu. Aujourd’hui Jésus veut redonner du sens à la vie de l’humanité. Il est présent en chacun, il est au cœur de la brebis perdue. Elle est celle qui a été éjectée du troupeau ou celle qui s’en est éloignée. Dieu vient à notre secours, et désormais nous sommes sauvés par Jésus. C’est pour chacun que le Christ vient. Pour un seul pécheur qui se repent, il y a plus de joie dans le ciel que pour quatre-vingt-dix-neuf justes, qui n’ont pas besoin de repentir. Les scribes et les pharisiens et tous ceux qui leur ressemblent sont aussi des brebis perdues. S’ils acceptent d’être accostés, de baisser les armes de leur bouderie ou de leur rage, alors la conversion est possible. Depuis que Dieu a pris la nature humaine en Jésus, toute chair verra le salut de Dieu. Jésus est à la recherche de toute brebis égarée. Il est à la recherche de l’humanité qui a perdu le sens de son origine et de sa finalité. Suivre Jésus avec un cœur plein d’amour, c’est rechercher la brebis la plus pauvre où celles qui se sont perdues.
Nous demandons à Dieu la grâce d’être soucieux de tous nos frères qui sont en dehors de la maison.
prêtre, curé d'Ars