5 Février 2021
Le Saint du Jour est une liste quotidienne des Saints gardés dans la mémoire de l'Église. Les histoires des maîtres de la vie chrétienne de tous les temps qui comme des phares radieux orientent notre chemin.
Saint Siège
VIERGE ET MARTYRE DE CATANE
SainteAgathe, Giovanni di Paolo
La vie de sainte Agathe est l’un des plus beaux témoignages de foi des premiers siècles. L’Église célèbre sa fête le 5 février, jour où elle mourut martyre à Catane. L’intrépide jeune sicilienne, soumise à d’horribles tortures, fit preuve d’une courageuse fidélité au Christ.
Dans la Sicile du 3ème siècle, l’histoire d’Agathe se déroule entre Catane et Palerme, les deux cités qui se disputent le lieu de naissance de la martyre. En lisant sa « Passion », on peut en déduire que la petite est née en 235 au pied de l’Etna, d’une noble et riche famille. Alors qu’elle est encore adolescente elle manifesta sa volonté de se consacrer à Dieu, et par le rite de la velatio (prise de voile) elle reçoit de son évêque le flammeum, le voile rouge porté alors par les vierges consacrées. La tradition la décrit aussi comme diaconesse, dédiée au service de la communauté chrétienne. En 250 l’édit de l’empereur Dèce contre les chrétiens déchaîne une dure persécution et à Catane c’est l’impitoyable proconsul Quinziano qui l’applique durement et s’occupe personnellement d’Agathe.
La jeune prend la fuite vers Palerme, mais elle est rattrapée et ramenée à Catane. Conduite devant Quinziano, elle refuse d’abjurer. Le proconsul, alors décidé à attenter à la virginité de la petite fille, la confie à une courtisane de mœurs légères, Aphrodisie, pour l’éduquer aux jeux des mœurs frivoles. Agathe reste fidèle au Christ, à tel point qu’elle est ramenée à Quinziano qui décide de la soumettre au procès. Les Actes du Martyre de Sainte Agathe en reportent les entretiens. « Quelle est ta condition ? » demanda Quinziano à Agathe qui répond : « non seulement je suis née libre, mais je suis de famille noble ». Et Quinziano : « Et si tu affirmes être libre et noble, pourquoi sembles-tu vivre et te vêtir comme une esclave ? ». « Parce que je suis esclave du Christ » réplique Agathe. Et encore Quinziano : « Mais si tu es vraiment libre et noble, pourquoi vouloir te faire esclave ? ».Et Agathe : « La plus grande liberté et noblesse se trouve ici : se montrer être esclaves du Christ ». Et Quinziano de répliquer « Et alors pourquoi ? Nous qui méprisons la servitude du Christ et vénérons les dieux ne sommes-nous pas libres ? ». « Votre liberté vous entraîne à tant d’esclavage, qui non seulement vous rend esclaves du péché, mais aussi vous soumet aux idoles de bois et de pierre » affirme Agathe. Face à ces paroles Quinziano exhorte encore une fois Agathe à renier le Christ et pour la faire réfléchir il la fait mettre en prison. Mais le lendemain, face à un nouveau refus de la jeune il décide qu’elle soit soumise aux tortures. Fou furieux de la voir affronter les épreuves avec courage, Quinziano ordonne qu’elle soit torturée au niveau de ses seins et qu’on les lui arrache. Agathe est ramenée en prison toute en douleur et ensanglantée, mais la nuit Saint Pierre lui apparaît et guérit ses blessures. Ramenée devant le tribunal, Agathe refuse encore une fois d’adorer les dieux et déclare d’avoir été guérie par Jésus-Christ. Fou furieux pour le courage de la fille malgré les tortures, Quinziano décrète pour elle les charbons ardents, enveloppée seulement de son voile rouge d’épouse du Christ.
« Alors que l’ordre était exécuté aussitôt, le lieu où le saint corps était déposé fut secoué…et toute la cité de Catane fut ébranlée par un violent tremblement de terre. C’est pourquoi tous accoururent au tribunal du juge et une grande émeute éclata, parce qu’on torturait sauvagement la sainte servante de Dieu que tous se trouvaient en grand danger »
Agathe, avec son voile resté intègre, est tirée par les bras et emmenée de nouveau en prison. Elle éleva les bras vers le Seigneur et dit : « Seigneur, toi qui m’a créée et gardée depuis mon enfance, toi qui, dans ma jeunesse, m’a fait grandir virilement, toi qui a éloigné de moi l’amour de ce monde, toi qui a préservé mon corps de la contamination ; toi qui m’a fait vaincre les tourments du bourreau, le fer, feu et les chaînes, toi qui m’a donné dans les tourments la vertu de la patience ; je te prie d’accueillir maintenant mon esprit, car le moment est venu pour moi de laisser ce monde selon ton commandement et que ta miséricorde se manifeste ». Après avoir dit ces paroles à gorge déployée, en présence d’une nombreuse foule, elle rendit l’âme ». C’était le 5 février de l’an 251.
Les Actes du Martyre racontent encore ceci : « Un an après…le mont Etna crachat un grand incendie, et comme un fleuve ardent ainsi le feu impétueux, en liquéfiant pierre et terre, arrivait jusqu’à la ville de Catane ». Beaucoup de personnes se rendent au tombeau d’Agathe pour demander son intercession et son voile est déposé devant la coulée de lave. Miraculeusement la lave s’arrête. La renommée du prodige fait de sainte Agathe la patronne de Catane. Son culte naît déjà un an après son martyre et se répand rapidement partout. Ses reliques sont conservées dans la cathédrale qui lui est dédiée.
Saint Jesús Méndez Montoya
Prêtre et martyr au Mexique
Jesús Méndez Montoya naît à Tarímbaro (Michoacán, Mexique) le 10 juin 1880, de parents pauvres, Florentino Méndez et María Cornelia Montoya.
Baptisé le 12 juin, il reçut la Confirmation le 12 septembre 1881, selon la coutume de l’époque.
Après l’école communale, il entra au séminaire de Morelia en 1894, où il étudia avec persévérance. Des paysans de son village participèrent aux frais de ses études.
Il reçut le diaconat en 1905, et le presbytérat en 1906.
Une fois ordonné prêtre, il fut vicaire successivement à Huetamo, Pedemales, enfin à Valtierrilla (Guanajuato). Dans les deux premiers postes, son zèle lui provoqua un sérieux problème de santé, car il s’était fatigué jusqu’à l’épuisement.
Ce fut un prêtre tout à tous, qui passait de longues heures au confessionnal, où les chrétiens venaient volontiers recevoir ses bons conseils. Il fonda diverses associations ou confraternités, pour l’apostolat de la prière et l’adoration perpétuelle.
Il n’hésitait pas, tout en se cachant quand il le fallait, à baptiser et célébrer de nuit, visitant les malades de jour, remplaçant autant que possible les autres prêtres qui étaient obligés de se cacher et de changer de localité pour échapper aux recherches.
Il vivait pauvrement, avec les familles pauvres du village.
Il monta aussi une belle chorale, grâce à ses dons musicaux, pour rehausser la liturgie.
Le 5 février 1928, les troupes fédérales entrèrent dans le village dans l’intention d’éliminer un groupe de ‘cristeros’ qui avaient pris les armes, et se dirigèrent vers la maison du prêtre. Jesús, lui, n’avait jamais touché à une arme. À ce moment précis, il venait de terminer la célébration de la messe. Lui qui portait le nom de notre Seigneur, s’identifia au Maître jusqu’au bout.
Il s’empara d’un ciboire contenant les saintes hosties de l’Eucharistie, et tenta de sortir par une fenêtre du presbytère, qui se trouvait juste à côté du clocher de l’église. Les soldats, qui ne le connaissaient pas, pensèrent que c’était un ‘cristero’, et qu’il cachait une arme, mais Jésús montra qu’il n’avait pas d’armes.
Les soldats lui demandèrent : « C’est vous le Curé ? et il répondit : “Oui, c’est moi” ». Ils l’arrêtèrent. Et lui, gentiment : « Les Hosties consacrées, vous n’en avez pas besoin, laissez-les moi » et il demanda aux soldats juste le temps de les consommer. Ils le lui permirent et il s’agenouilla pour communier. Puis se dirigeant vers les soldats : « Faites de moi ce que vous voulez ; je suis prêt ».
Six ou huit soldats le menèrent un peu plus loin de la place, le mirent assis sur un tronc qui se trouvait là, entre deux soldats. Le capitaine voulut tirer, mais son pistolet ne fonctionna pas ; il ordonna aux soldats de tirer ; ils s’y prirent par trois fois, sans y arriver (peut-être firent-ils exprès…), alors le capitaine, furieux, ordonna à Jesús de se lever, le fouilla, lui arracha un crucifix et une médaille qu’il portait au cou, le mit devant un agave, et lui tira dessus. Le père Jesús tomba, mort.
Il fut dignement enseveli à Cortazar, avant d’être reporté à l’église de Valtierrilla cinq ans plus tard.
Jesús Méndez Montoya, victime de la ‘Guerre Cristera’ a été reconnu comme un authentique martyr de la foi et, comme tel, a été béatifié le 22 novembre 1992 et canonisé, avec 24 autres martyrs mexicains, le 21 mai 2000, à Rome, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Canonisés le 21 mai 2000 :
Prêtres : Cristobal Magallanes Jara, Agustin Caloca Cortes, Roman Adame Rosales, Rodrigo Aguilar Aleman, Julio Alvarez Mendoza, Luis Batis Sainz, Mateo Correa Magallanes, Atilano Cruz Alvarado, Miguel De La Mora, Pedro Esqueda Ramirez, Margarito Flores Garcia, Jose Isabel Flores Varela, David Galvan Bermudez, Pedro de Jesus Maldonado Lucero, Jesús Méndez Montoya, Justino Orona Madrigal, Jose Maria Robles Hurtado, Toribio Romo Gonzalez, Jenaro Sanchez Delgadillo, Sabas Reyes Salazar, David Uribe Velasco, Tranquilino Ubiarco Robles.
Laïcs : Salvador Lara Puente, Manuel Morales, David Roldan Lara.
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