EBOLA - La Guinée est à nouveau en “situation d’épidémie” à la fièvre hémorragique Ebola, cinq ans après la fin de la précédente épidémie, après la confirmation de sept cas, dont trois mortels, apparus dans le sud-est du pays, a indiqué ce dimanche 14 février le patron de l’agence sanitaire guinéenne, Sakoba Keïta.
“Ce matin très tôt, le laboratoire de Conakry a confirmé la présence du virus Ebola”, a déclaré le Dr Keïta à l’issue d’une réunion d’urgence à Conakry. Le ministre de la Santé, Rémy Lamah, avait évoqué samedi soir un bilan de quatre morts.
Le Dr Keïta a expliqué devant la presse qu’une personne était décédée fin janvier à Gouecké, dans la région de Guinée forestière, proche de la frontière avec le Liberia. “Son enterrement a eu lieu à Gouecké le 1er février et certaines personnes qui ont pris part à cet enterrement ont, quelques jours après, commencé à avoir des manifestations de diarrhées, de vomissements, de saignements et de fièvre”, a déclaré le chef de l’agence sanitaire.
Des premiers échantillons testés par un laboratoire mis sur pied par l’Union européenne à Guéckédou, dans la région, ont révélé vendredi la présence du virus Ebola chez certains d’entre eux, a-t-il dit. “Ce matin très tôt, le laboratoire de Conakry a confirmé la présence du virus Ebola”, a ajouté le Dr Keïta. “Au total, on a dénombré sept cas, dont trois décès”, a-t-il dit.
L’OMS va déployer “rapidement” des moyens, dont des vaccins
“Nous allons déployer rapidement les capacités nécessaires pour appuyer la Guinée, qui a déjà une grande expérience”, a déclaré devant la presse le professeur Alfred George Ki-Zerbo à l’issue d’une réunion avec les autorités sanitaires de ce pays.
“L’arsenal est aujourd’hui plus étendu et nous devons en tirer profit pour pouvoir circonscrire cette situation le plus rapidement possible. L’OMS est alertée à tous les niveaux, au niveau du siège et en lien avec le fabriquant (de vaccins), pour que les doses nécessaires soient mises à disposition le plus rapidement possible pour aider à cette riposte”, a-t-il ajouté.
Provoquant une fièvre brutale, des maux de tête, des vomissements et diarrhées, le virus Ebola a été identifié pour la première fois en 1976 au Zaïre, l’actuelle République démocratique du Congo (RDC). Depuis, ce virus, pour lequel il existe deux vaccins expérimentaux mais aucun traitement curatif, a semé plusieurs fois la terreur en Afrique.
“La situation par rapport à 2014 est très différente, puisqu’à l’époque, on avait mis 3,5 mois pour le diagnostic alors que cette fois-ci on a mis moins de deux semaines”, a relevé le Dr Keïta dimanche. “Sans compter que le vaccin aussi existe et est à portée de main à Genève”, le siège de l’OMS, a-t-il ajouté.
Plus de 11.000 morts entre 2013 et 2016
Il s’agit de la première résurgence signalée de la maladie en Afrique de l’Ouest, d’où était partie la pire épidémie de l’histoire du virus, qui avait fait plus de 11.300 morts entre 2013 et 2016 et quelque 28.600 cas recensés, à plus de 99% en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. Apparue dans la même région de Guinée forestière, avant de se propager au Liberia et à la Sierra Leone, cette épidémie s’était achevée en 2016 après avoir atteint 10 pays, dont l’Espagne et les Etats-Unis
Le président libérien George Weah a de son côté ordonné dimanche aux professionnels de la santé de renforcer la vigilance épidémiologique dans le pays et de prendre “des mesures préventives”, après l’annonce des premiers cas mortels en Guinée voisine.
Si les nouveaux cas concernent une région de Guinée proche de la frontière libérienne, “il n’y a cependant pas de cas de la maladie signalé jusqu’à présent dans le pays”, a assuré la présidence.
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