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Le blog de mim-nanou75.over-blog.com

Bienvenue sur mon site Une innovation pour mes anciens lecteurs, désormais je traite de divers sujet, en premier La religion judéo chrétienne signé" Monique Emounah", pour ceux qui ne peuvent se déplacer à l'églises quelques soit la raison, et le lieu de leurs résidences ils peuvent suivre les offices du jour, la politique (LR) et les infos, la poésie et les arts en général. Mes écrits, signé (Alumacom) également mes promos de mes dernières parutions et quelquefois un rappel pour mes anciens écrits. Merci de votre attention,

1789-1799 La Révolution française

1789-1799

La Révolution française

Les dix années qui ont changé le monde
La Révolution française désigne une période de dix années (1789-1799) qui va de l'ouverture des états généraux au coup d'État de Brumaire par le général Bonaparte. Cette décennie ébouriffante a vu la France accomplir d'immenses réformes de structure, dans le prolongement des Lumières du XVIIIe siècle et des révolutions démocratiques d'Angleterre et d'Amérique.

Mais la Révolution française est aussi associée à la guerre civile et à des guerres de conquête. C'est qu'en s’immisçant dans les questions religieuses avec la Constitution civile du clergé, en octobre 1790, les dirigeants révolutionnaires ont divisé les Français, suscité la formation d'une coalition européenne contre la France, provoqué la chute de la monarchie et conduit à seize mois de dictature et de terreur (mars 1793-juillet 1794).

Vincent Boqueho raconte la Révolution française 

1789
Du tiers état à la Nation
Le 5 mai 1789, le roi Louis XVI et Necker ouvrent solennellement les états généraux. Louis XVI n'a plus d'argent en caisse et a besoin de l'accord des représentants des trois ordres (clergé, noblesse et tiers état) pour lever de nouveaux impôts et réformer ceux existants.

Dès l'ouverture des débats, les représentants du tiers état dénoncent la division de l'assemblée en trois ordres qui les met automatiquement en minorité lors des votes, face aux représentants des ordres privilégiés, le clergé et la noblesse. Ces deux ordres ne représentent qu'une toute petite partie de la population française et souhaitent maintenir les privilèges leur permettant de ne pas payer d'impôts.

Le 17 juin, les députés du tiers état, ainsi que quelques membres du clergé et de

la noblesse proches du peuple et des idées nouvelles du siècle des Lumières, se réunissent à part. Sur proposition de l'abbé Sieyès, qui constate que le tiers état représente à lui seul les « quatre-vingt-seize centièmes de la Nation », ils s'autoproclament Assemblée nationale, représentante du peuple français.

Le 20 juin, bafouant la volonté du roi qui leur a interdit de se réunir, l'Assemblée nationale se rassemble dans la salle du Jeu de Paume, près du palais de Versailles, et fait serment de ne pas se séparer tant qu'elle n'aura pas donné une constitution à la France.

Trois jours plus tard, le 23 juin, les députés des trois ordres se réunissent en présence du roi. À la fin de la séance, celui-ci ordonne aux ordres de siéger séparément. Toutefois, les représentants de la toute nouvelle Assemblée nationale refusent de se diviser et de quitter la salle.

Mandaté par Louis XVI, le marquis de Dreux-Brézé leur demande d'obéir aux ordres. Bailly, le président de l'assemblée lui rétorque : « Je crois, monsieur, que la Nation assemblée n'a d'ordre à recevoir de personne » et Mirabeau aurait même ajouté : « Nous sommes là par la volonté du peuple et n'en sortirons que par la puissance des baïonnettes ! »  Acte grave par lequel l'Assemblée désobéit ouvertement au roi.

Conscients de leur force et constatant que les maux du gouvernement appellent davantage qu'une réforme de l'impôt, les députés projettent de remettre à plat les institutions et de se déclarer Assemblée nationale constituante afin d'établir de nouvelles règles de fonctionnement, selon l'exemple américain. Ils souhaitent ainsi mettre un terme à l'autoritarisme royal et d'établir une monarchie parlementaire.

Le 11 juillet 1789, face à cette rébellion ouverte des députés, Louis XVI décide de renvoyer son ministre Necker, jugé trop proche des idées de l'Assemblée nationale. Ce renvoi est très impopulaire car le ministre reste admiré par une grande partie du peuple, voyant en lui un de ses plus grands défenseurs.

Le peuple entre dans la partie
À Paris, le peuple s'irrite et s'inquiète. La rumeur court que le roi, indigné par la désobéissance des députés, souhaite mettre fin à leur rébellion et s'apprête à investir la capitale avec ses troupes.

Le 12 juillet, au Palais-Royal, un orateur, Camille Desmoulins, harangue la foule. Deux jours plus tard, le 14 juillet, les émeutiers s'attroupent et réclament des armes et de la poudre pour riposter à un éventuel assaut des troupes royales ! Ils pillent une armurerie et s'en vont prendre d'assaut la Bastille, une vieille forteresse royale de la guerre de Cent Ans - et ne détenant que sept prisonniers (quatre faussaires, deux fous et un délinquant sexuel) ! Surplombant de sa masse sombre le quartier populaire de Saint-Antoine, elle n'est gardée que par 82 invalides et 32 gardes suisses mais symbolise l'arbitraire royal aux yeux des Parisiens.

Des troupes du roi se rallient aux insurgés qui prennent d'assaut la forteresse. L'attaque est sanglante et se termine par le massacre des défenseurs de la Bastille et de son gouverneur, dont la tête est mise au bout d'une pique et promenée à travers les rues de Paris.

Face aux troubles qui s'étendent, le roi reste passif. Son frère, le comte d'Artois, futur Charles X, prend quant à lui la mesure de l'événement et quitte la France sans attendre. Il est suivi dans l'émigration par d'autres nobles, dont le prince de Condé et Mme de Polignac.

À Paris, le comité des électeurs désigne un maire, Bailly, et un commandant de la garde nationale, La Fayette, en remplacement de l'administration royale. Les autres villes imitent la capitale.

Dans le reste du pays, une « Grande peur » s'étend dans les campagnes. Les paysans craignent que les seigneurs ne mènent une répression face aux événements révolutionnaires agitant l'ensemble du pays. Sans manquer d'afficher leur loyauté à la monarchie, ils pillent les châteaux et brûlent les « terriers », les documents qui contiennent les droits seigneuriaux. Quelques familles de hobereaux (petits seigneurs) sont battues, voire massacrées. Dans la nuit historique du 4 août, les députés votent l'abolition des privilèges en vue de calmer les paysans. Ils mettent ainsi fin à des siècles de domination seigneuriale.

Le 26 août 1789 est votée la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. C'est l'acte le plus remarquable de la Révolution. Les députés, inspirés par les grands philosophes français et anglais des siècles précédents (Hobbes, Locke, Montesquieu, Rousseau...) votent dans l'enthousiasme cette Déclaration de 17 articles commençant par cette phrase mémorable et impensable sous l'Ancien Régime : « Tous les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits... ».

Chacun attend du roi qu'il valide ces décisions de l'Assemblée mais il ne s'y résout pas. À Paris, le peuple s'indigne de son opposition à l'abolition des privilèges. Il est d'autant plus mécontent qu'il souffre de la disette et de l'inflation provoquées par les mauvaises récoltes des années précédentes.

Le 5 octobre 1789, n'y tenant plus, une foule de Parisiennes prend le chemin de Versailles pour rencontrer le roi. Louis XVI accepte de recevoir une délégation de ces femmes et leur promet de faire tout son possible afin de ravitailler au mieux la capitale. Mais le peuple n'est pas pour autant convaincu. Il investit le château au cours de la nuit. Mal soutenu, le roi se résigne à approuver les textes de l'Assemblée et, mieux encore, accepte de s'installer à Paris.

Le lendemain 6 octobre 1789, la famille royale quitte donc Versailles pour le palais des Tuileries, au coeur de la capitale. L'Assemblée se rappelle là-dessus qu'elle doit résoudre la crise fiscale. Les caisses de l'État sont vides. Alors, le 10 octobre 1789, les députés ont l'idée de saisir les terres et les biens qui appartiennent à l'Église catholique afin de renflouer le trésor public.

Le 15 octobre, après une ultime séance à l'hôtel des Menus Plaisirs de Versailles, les députés s'installent à leur tour à Paris, dans la salle du Manège, à côté des Tuileries. À partir de ce jour, l'autorité royale et celle de l'Assemblée nationale seront à la merci des Parisiens et de la pression populaire.

1790
Une France nouvelle
Au cours de cette année, les Parisiens se prennent de passion pour les affaires politiques et la capitale devient un foyer foisonnant d'idées et d'agitation.

Les journaux se multiplient ainsi que les clubs où débattent avec passion les sans-culottes (on appelle ainsi les gens des quartiers populaires, révolutionnaires intransigeants qui portent un pantalon et non une culotte de soie comme les bourgeois et les aristocrates). Le plus célèbre est le club des Jacobins, dont un certain Robespierre devient président le 31 mars 1790.

L'Assemblée constituante ne se contente pas de préparer une Constitution. Elle réforme en profondeur les institutions du pays. C'est ainsi qu'elle crée les départements pour remédier à la confusion des anciennes provinces. Elle unifie les poids et mesures et crée une nouvelle unité de longueur appelée à un grand succès mondial : le mètre. Elle instaure l'état civil, introduit le divorce et le mariage civil, supprime le privilège d'aînesse dans les héritages etc.

Le 12 juillet 1790, les députés votent la Constitution civile du clergé en contrepartie de la nationalisation des biens de l'Église : ils garantissent un revenu aux membres du clergé et décident aussi qu'ils seront désormais élus par les citoyens et devront prêter serment à la Nation, au roi et à la constitution.

À partir de cette date, le clergé va se diviser entre prêtres « jureurs » (ceux qui acceptent de prêter serment et adhérent aux idées de la Révolution) et prêtres « réfractaires » (ceux qui refusent le serment et rejettent les idées révolutionnaires).

1791
Le 2 mars 1791, le décret d'Allarde abolit les corporations au nom de la liberté d'entreprendre et, dans un souci de cohérence, la loi Le Chapelier interdit le 14 juin 1791 la reconstitution de toute association professionnelle tant de patrons que de salariés (cette loi entravera au XIXe siècle la création de syndicats).

Cependant, le roi et le clergé attendent l'avis du pape avant d'approuver la Constitution civile du clergé. L'avis tarde à venir et quand il arrive enfin, le 13 avril 1791, il est négatif. Le pape condamne le texte qu'il considère comme hérétique et schismatique. Il ne menace rien moins que de suspendre les prêtres « jureurs ». Le roi, très pieux et fidèle à la volonté du pape, se met dès lors en retrait de la Révolution et utilise son droit de veto pour paralyser le travail législatif de l'assemblée.

Le 21 juin 1791, Louis XVI tente avec sa famille de rejoindre des troupes fidèles afin de rétablir son autorité. Mais il est reconnu dans une auberge, arrêté à Varennes et ramené à Paris. Dès lors, la ferveur monarchiste des Français commence à s'effriter et nombreux sont ceux à l'accuser de trahison.

Le 17 juillet 1791, sur le Champ de Mars, à Paris, les gardes de La Fayette fusillent des républicains qui demandaient la déposition du roi à l'appel du club des Cordeliers. Il s'ensuit de profondes divisions chez les révolutionnaires et au sein de l'Assemblée nationale.

La plupart des députés jacobins, à l'exception notable de Robespierre et Pétion, fondent leur propre club au couvent des Feuillants. Monarchistes modérés, ils vont soutenir le roi et participer à ses gouvernements jusqu'à la chute de la monarchie.

L'Assemblée législative et la chute du roi
Le 1er octobre 1791, la première Constitution française entre en application. Elle inaugure une monarchie constitutionnelle à l'anglaise où le pouvoir législatif (rédiger les lois) est confié à une Assemblée du même nom.

Louis XVI troque son titre de roi de France pour celui, plus humble, de roi des Français. Il dispose du pouvoir exécutif et continue d'exercer son droit de veto qui lui permet de repousser ou retarder les textes de l'Assemblée.

1792
Cette opposition creuse le fossé entre le roi et l'Assemblée législative mais Louis XVI a le soutien d'une bonne partie du clergé qui refuse de prêter serment sur la Constitution.

Par ailleurs, les députés de la Constituante n'ayant pas été autorisés à se faire élire et à siéger à la Législative, beaucoup choisissent de militer dans les clubs révolutionnaires de Paris. Ils entretiennent l'agitation révolutionnaire.

Au club des Jacobins s'ouvre un débat sur l'opportunité d'une guerre contre les « despotes » européens. Il va déboucher sur une lutte à mort entre deux clans politiques :
- les Brissotins, plus tard appelés Girondins (ainsi nommés parce que leur chef de file est le député Brissot et plusieurs viennent du département de la Gironde) : ils veulent sauvegarder les institutions décentralisées mises en place en 1789 ; ils aspirent d'autre part à une guerre qui obligerait le roi à choisir définitivement le camp de la Révolution et étendrait à l'Europe les acquis de la Révolution et les Droits de l'Homme !
- les Montagnards (ainsi nommés peut-être parce qu'à l'Assemblée, leurs membres siègent dans les travées les plus élevées !) : ils sont menés par Robespierre, Danton, Saint-Just, Marat... Ils veulent un pouvoir fort et centralisé pour avant tout préserver les acquis de la Révolution. Ils ne veulent à aucun prix d'une guerre. Ils s'appuient sur les sans-culottes parisiens, toujours prêts à déclencher une émeute.

Le 23 mars 1792, Louis XVI appelle au gouvernement les Brissotins. Comme le roi mais pour des raisons opposées, ceux-ci aspirent à la guerre contre l'Autriche. Ils souhaitent exporter les idées révolutionnaires à travers l'Europe; quant au roi, il souhaite secrètement la défaite des armées françaises afin de rétablir son pouvoir absolu avec l'appui des armées étrangères.

L'hostilité envers Louis XVI devient extrêmement forte au sein de la population de Paris. Le 20 juin 1792, le peuple envahit le palais des Tuileries et oblige le roi à porter le bonnet phrygien et à boire à la santé de la nation.

Le 10 août 1792, la foule envahit à nouveau les Tuileries et en massacre ses défenseurs. Le roi et sa famille sont alors enfermés dans la prison du Temple. C'est la fin d'une monarchie millénaire ! Le 2 septembre, plus d'un millier de prisonniers soupçonnés d'être monarchistes sont massacrés par les sans-culottes à l'instigation de Marat, un journaliste intransigeant et hystérique de la cause révolutionnaire.

La Convention à l'ombre de la guillotine

 

Une nouvelle assemblée est élue au suffrage universel (à l'exclusion des femmes) et non plus comme précédemment au suffrage censitaire (seuls avaient le droit de voter et de se faire élire les hommes assez aisés pour payer un minimum d'impôt).

Le 20 septembre 1792, l'assemblée de la Convention (un nom emprunté aux Américains) se réunit pour la première fois. Le lendemain, les députés proclament l'abolition de la monarchie et le 22 septembre 1792, ils décident sur une proposition de Georges Danton, que désormais, les actes publics seront datés de « l'An 1 de la République ». C'est de cette manière « furtive », selon le mot de Robespierre, que la France se découvre en République.

L'assemblée met sans tarder le roi en accusation. Le procès se déroule à la Convention même et réveille l'opposition entre les Girondins et les Montagnards...

Affaires étrangères : la Révolution face à l'Europe des rois
Les souverains étrangers voyaient au départ la Révolution sans déplaisir, escomptant un affaiblissement de la France sur la scène internationale. Mais après les dérapages du printemps 1792, ils s'inquiètent pour le roi et craignent une contagion révolutionnaire. Louis XVI, son entourage et les émigrés français les poussent à intervenir. De leur côté, les révolutionnaires se prennent à espérer une guerre victorieuse qui exporterait les principes de la Révolution en Europe.

Valmy,oeuvre de JB Mauzaisse, d'après Horace Vernet (RMN)Sur la base de ces très mauvais calculs, le 20 avril 1792, l'Assemblée législative et le roi Louis XVI déclarent la guerre au « roi de Bohême et de Hongrie », en fait le puissant archiduc d'Autriche, futur empereur d'Allemagne.

Dès l'été, la France est envahie par les armées prussiennes et autrichiennes. Parallèlement le duc de Brunswick, le chef des armées prussiennes, menace les Parisiens d'une répression féroce s'ils attentent à la vie de la famille royale.

Cependant, le 20 septembre 1792, à Valmy, en Argonne, les Prussiens sont repoussés de manière inattendue par les Français, au chant de la Marseillaise. Ils repassent la frontière sans attendre. Les armées révolutionnaires confirment ce premier succès quelques semaines plus tard par leur victoire à Jemmapes, en Belgique (une possession autrichienne).

1794

Politique intérieure : la Révolution se déchire
Les Montagnards obtiennent en définitive la condamnation à mort du roi. Le 21 janvier 1793, Louis XVI est guillotiné en place publique.

La Convention proclame la « patrie en danger » et annonce la levée de 300 000 hommes pour renforcer les armées. Cette mesure entraîne une révolte paysanne dans tout l'ouest de la France. Le 11 mars 1793 débute la guerre de Vendée, la plus impitoyable guerre civile qu'ait connue la France.

Le 28 mars est constitué un Tribunal révolutionnaire pour juger les traîtres à la patrie et les opposants au nouveau régime républicain. Enfin, le 6 avril 1793, la Convention confie le gouvernement à un Comité de salut public dominé par Maximilien de Robespierre.

C'est le début de la dictature jacobine (les membres du comité viennent du club des Jacobins). À la guerre extérieure s'ajoutent l'hostilité des monarchistes et des républicains modérés qui ne supportent pas la dictature qui se met alors en place.

Les 31 mai et 2 juin 1793, les Girondins sont arrêtés puis guillotinés quelques mois plus tard après un procès expéditif. Le 13 juillet, Marat, l'un des révolutionnaires les plus violents, est lui-même assassiné par une jeune exaltée, Charlotte Corday.

En réaction, le 17 septembre 1793, la Convention vote la loi des suspects qui permet d'arrêter, de juger et de guillotiner à peu près n'importe qui. La Terreur s'accélère et la guillotine tourne à plein régime. Elle fera, jusqu'à l'exécution de Robespierre, 20 000 victimes environ.

Robespierre et les conventionnels profitent de la Terreur pour mener tambour battant la déchristianisation du pays. Les prêtres réfractaires et les religieux qui restent fidèles au pape et à leur religion sont pourchassés et guillotinés.

Le 16 octobre 1793, c'est au tour de la reine Marie-Antoinette d'être guillotinée. Le lendemain, les Vendéens sont défaits à Cholet. Les Montagnards paraissent triompher. Le 24 novembre 1793, ils imposent un changement de calendrier afin de montrer la rupture définitive avec l'ordre ancien.

Affaires étrangères : l'embrasement de l'Europe
Avec la mort de Louis XVI, les souverains étrangers commencent à voir d'un autre oeil la Révolution française ! L'Angleterre n'accepte pas la domination de la France sur la Belgique , par laquelle transite une grande partie de son commerce avec le continent. Dès février 1793, elle monte une première coalition militaire contre la France avec l'Autriche, la Prusse, l'Espagne...

Le mois suivant, en mars 1793, les Français sont battus à Neerwinden et les armées étrangères menacent à nouveau la France. Lazare Carnot, l'un des membres du Comité de salut public, organise avec énergie la lutte contre la coalition étrangère. Ses efforts portent leurs fruits.

1795


Aussitôt se multiplient les revendications. Les royalistes, majoritaires dans le pays, se prennent à rêver à la restauration d'un roi cependant que le malheureux Louis XVII (le jeune fils de Louis XVI) meurt au Temple le 8 juin 1795. Les Jacobins, de leur côté, ne désespèrent pas de revenir au pouvoir.

Les « Thermidoriens » font front aux complots royalistes et jacobins. Ils préparent une nouvelle Constitution avec non plus une mais deux assemblées, les Cinq Cents et les Anciens, à l'imitation de l'Angleterre et des États-Unis.

Elles comprendront au minimum deux tiers d'anciens députés de la Convention, une façon de prévenir la victoire électorale probable des royalistes !

Ces derniers projettent un soulèvement mais il est réprimé avec énergie le 5 octobre 1795 (13 Vendémiaire An IV) par un jeune général inconnu de 26 ans, ancien partisan de Robespierre. Il a nom Napoléon Buonaparte. Il fera à nouveau parler de lui...

Le danger monarchiste ayant été écarté, la nouvelle Constitution entre en vigueur le 26 octobre 1795. Elle met en place un nouveau régime, le Directoire.

1796


Le pouvoir législatif étant partagé entre les conseils des Cinq-Cents et des Anciens, le pouvoir exécutif est quant à lui confié à un Directoire de cinq Directeurs, des révolutionnaires convaincus qui souhaitent affermir la République tout en mettant fin aux excès des Jacobins.

Le régime poursuit activement les réformes engagées par les Thermidoriens :

• Rédaction d'un Code civil qui regroupe les lois et les coutumes dans un ensemble cohérent et clair (il appartiendra au Premier Consul Napoléon Bonaparte d'y mettre la dernière touche),
• Banqueroute des deux tiers, éradication des assignats et lancement d'une nouvelle monnaie, le franc, pour remédier à la crise monétaire,
• Rénovation de l'enseignement et création des grandes écoles d'ingénieurs,
• ...

En dépit de ces réformes, l'économie tarde à se relever de l'abîme où l'a plongée l'agitation révolutionnaire.

La misère est immense dans les campagnes, où réapparaît le troc. La criminalité fait des ravages. Les administrations, démunies de tout, sont vouées à l'impuissance.

Les bourgeois prennent leur revanche sur la Terreur. Ils affichent avec ostentation une fortune souvent mal acquise, par le trafic de biens nationaux ou le ravitaillement à prix d'or des armées de la République.

C'est la période des « incroyables » et des « merveilleuses ».

Ces jeunes citadins se pavanent dans des tenues excentriques contrastant avec la tristesse de la période jacobine (et très déshabillées, à l'exemple de Mme Tallien).

Le régime apparaît comme corrompu à l'image d'un de ses hommes forts, Barras, considéré comme un homme « sans foi comme sans mœurs » par de nombreux Français.

1797


Comme le gouvernement du Directoire éprouve les plus grandes difficultés à faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'État, il encourage ses généraux victorieux à rançonner les pays conquis...

Affaires étrangères
Le général le plus efficace dans cette tâche est Napoléon Bonaparte à la tête de son armée d'Italie. À la tête de ses armées, il conquiert en 1796 l'Italie du nord et l'Italie centrale, qui regorgent de richesses. Le 18 octobre 1797, fort de ses succès (et de ses pillages bienvenus), Bonaparte impose la paix à l'Autriche par le traité de Campo-Formio.

C'est la fin à la première coalition.

1798


Malgré une politique intérieure modérée, le Directoire ne peut renoncer à la poursuite de la guerre. Non seulement il compte sur les tributs prélevés dans les pays conquis mais il veut aussi à tout prix conserver les principales conquêtes de la Révolution : la Belgique et la rive gauche du Rhin.

Encouragé par ses premières victoires, le Directoire exporte la Révolution dans les pays conquis. Il crée des républiques-soeurs en Italie, en Suisse... sur le modèle de la république française.

Or, l'Angleterre, dirigée par l'énergique William Pitt le Jeune, ne peut tolérer à aucun prix que la France, sa grande rivale, demeure en Belgique. Aussi fomente-t-elle une deuxième coalition contre la France. Les frontières de la France sont une nouvelle fois menacées.

Politique intérieure : le régime aux abois
La République française aborde l'année 1798 en position désespérée. Le régime est aux abois, ses ennemis de la deuxième coalition croient déjà triompher et les Bourbons sont persuadés de reprendre bientôt le pouvoir... Pour pallier au manque de volontaires, le gouvernement instaure la conscription obligatoire par la loi Jourdan du 5 septembre 1798 (elle sera abolie deux siècles plus tard par le président Jacques Chirac).

La déchéance du Directoire
1799


Les Directeurs, qui ont voté la mort de Louis XVI, sont prêts à toutes les compromissions pour éviter la restauration monarchique qui signerait leur perte. Sur une idée de l'abbé Sieyès, tête pensante des révolutionnaires modérés, un complot se monte afin de préparer un coup d'État pour renverser le régime instable du Directoire et consolider enfin la République.

Ke complot a besoin d'un général populaire et glorieux afin d'établir ce coup de force. Justement, Bonaparte a débarqué à Fréjus le 8 octobre 1799, de retour d'Égypte où il a mené une campagne militaire désastreuse mais remplie d'exotisme et embellie par la propagande. Les conspirateurs se tournent vers lui.

Par le coup d'État des 9 et 10 novembre 1799 (18 et 19 Brumaire an VIII selon le calendrier révolutionnaire), Napoléon Bonaparte renverse le Directoire et établit un nouveau régime dans lequel il exerce un pouvoir dictatorial : le Consulat.

On peut à ce moment considérer que la Révolution française est terminée. Malheureusement, la poursuite de la guerre pendant quinze années de plus va entraîner la France et l'Europe dans des bouleversements et des tragédies dont elles se seraient volontiers passées.

Fabienne Manière

 

9 novembre 1799

Le Dix-Huit Brumaire inaugure le Consulat

Le 9 novembre 1799 (18 Brumaire An VIII, selon le calendrier républicain), le général Napoléon Bonaparte met fin au régime du Directoire par un brutal coup d'État. Il ouvre la voie à sa propre dictature et met fin à la Révolution proprement dite. 

Gabriel Vital-Durand

Vers une dictature de salut public

Dix ans après la prise de la Bastille, le gouvernement du Directoire est désemparé par les difficultés économiques et militaires, et menacé par un retour prématuré des royalistes. Ceux-ci multiplient les attaques de villes, notamment dans l'ouest. Sieyès, l'un des cinq Directeurs qui constituent l'exécutif, dit à qui veut l'entendre qu'il « cherche un sabre » capable de sauver ce qui reste de la Révolution... à commencer par les fortunes plus ou moins mal acquises des profiteurs (paysans et notables enrichis par l'acquisition des biens nationaux ou les fournitures aux armées).

Après que les généraux Joubert, Bernadotte ou encore Moreau eussent été pressentis, voilà que l'on annonce le retour d'Égypte du général Bonaparte ! Sieyès voit en ce jeune général couvert de gloire le dictateur de salut public dont la République a besoin pour éviter le retour de Louis XVIII et de l'Ancien Régime. Il le rencontre le 1er novembre et concocte avec lui un coup d'État parlementaire qui passerait tout simplement par une révision de la Constitution.

Le 18 Brumaire se réunissent à Paris les députés de l'assemblée des Anciens favorables à la révision. Là-dessus, sous le prétexte d'un « complot des terroristes » (royalistes), on les convainc de se transporter, ainsi que les députés de l'assemblée des Cinq-Cents, au château de Saint-Cloud, à l'ouest de la capitale. Dans le même temps, la garde de Paris est confiée à Bonaparte.

En éloignant les députés de Paris, les comploteurs veulent de la sorte éviter que le peuple parisien ne perturbe leurs délibérations ! Pour témoigner de leur engagement en faveur de la révision constitutionnelle, trois des cinq Directeurs démissionnent : Sieyès, Barras et Ducos. Les deux autres, Gohier et Moulin, suspects de sympathies jacobines, sont destitués et arrêtés. 

Le lendemain, hélas, tout dérape cependant que la troupe boucle le château de Saint-Cloud. Réunis dans la salle de l'Orangerie, les élus des Cinq-Cents se refusent à modifier la Constitution comme on le leur demande.

Bonaparte, qui a déjà prononcé une médiocre harangue devant les Anciens, fait de même devant les Cinq-Cents. Sa déplorable prestation est accueillie par des huées et les cris : « À bas le dictateur ! »

Violemment pris à partie par les députés et même menacé d'arrestation, il a un moment de faiblesse. Il est sauvé par les grenadiers qui l'entraînent hors de la salle. Son frère Lucien qui préside fort opportunément l'assemblée sort à son tour et se rend au-devant de la troupe et de son général, Joachim Murat. Il fait valoir que son frère et les élus sont menacés d'assassinat.

Murat ne s'embarrasse pas de bonnes manières. « Foutez-moi tout ce monde-là dehors », ordonne-t-il à ses grenadiers, lesquels battent la charge et mettent baïonnette au canon. Les députés tout de rouge vêtus sautent à qui mieux mieux par les fenêtres et se dispersent dans le brouillard !

La nuit venue, sur les deux heures du matin, le Conseil des Anciens et quelques élus des Cinq-Cents que l'on a rassemblés manu militari votent enfin une révision de la Constitution. Ils nomment un gouvernement provisoire en la personne de trois Consuls, Napoléon Bonaparte, Emmanuel Joseph Sieyès et Roger Ducos. L'affaire est liquidée et chacun rentre à Paris.

Un Consulat inspiré de la Rome antique


Napoléon Bonaparte est soulagé même si le coup d'État parlementaire s'est transformé en vulgaire coup d'État militaire. Il fait rédiger à la hâte une nouvelle Constitution. Sieyès, qui se pique de droit constitutionnel, dirige le travail. On s'oriente vers une dictature à la romaine, la Rome antique étant la référence commune à tous les hommes cultivés de l'époque. Le terme inhabituel de consul est lui-même emprunté à l'Antiquité.

Le 12 décembre 1799, Bonaparte reçoit chez lui les deux commissions constitutionnelles. Il rejette les dispositions prévues par Sieyès, qui instaure notamment un Grand Électeur aux pouvoirs symboliques. Désavoué, l'ancien abbé comprend que l'heure de la retraite, pour lui, a sonné...

Le texte de la Constitution de l'an VIII est réécrit par Daunou, lequel écrit à ce propos : « Il faut qu'une Constitution soit courte et obscure ».

Conformément aux dispositions imposées par Bonaparte, le titre de Premier Consul et la réalité des pouvoirs sont octroyés au vainqueur du 18 Brumaire. Il a 30 ans. À ses côtés figurent deux Consuls qui n'ont qu'un rôle consultatif. Il s'agit de Cambacérès, un ancien conventionnel régicide, et Lebrun, un ancien député de la Constituante, aux penchants royalistes. Les trois consuls sont nommés pour dix ans.

Le pouvoir législatif est réparti entre trois assemblées : le Sénat conservateur, le Tribunat, et le Corps législatif, ainsi que le Conseil d'État. Les membres de ces assemblées sont choisis par le gouvernement parmi des listes de notabilités. Ces listes elles-mêmes résultent d'un vote des citoyens à plusieurs degrés. Autant dire que l'on est ici très loin de notre conception de la démocratie.

Le 15 décembre 1799 (24 frimaire an VIII), le Premier Consul peut fièrement proclamer : « La Constitution est fondée sur les vrais principes du  gouvernement représentatif, sur les droits sacrés de la propriété, de  l'égalité, de la liberté. Les pouvoirs qu'elle institue sont stables et forts ». Et il conclut sur ces mots : « Citoyens, la révolution est fixée aux principes qui l'ont commencée : elle est finie » !

Ne nous méprenons pas sur le sens de la dernière phrase : elle signifie non pas que l'on tournerait le dos à la Révolution mais au contraire que la Révolution a achevé son oeuvre et que l'on peut désormais s'appuyer sur celle-ci pour construire l'avenir.

Le texte final est soumis au suffrage universel le 7 février 1800 par un plébiscite. Participent au vote tous les citoyens de sexe mâle sans condition de cens (ou de ressources financières), à l'exclusion des domestiques. Approuvé à une très forte majorité, il instaure un nouveau régime républicain, le Consulat, qui dissimule à peine la dictature personnelle de Bonaparte.

Premiers effets du coup d'État

La République française abordait l'année 1799 en position désespérée. Le régime du Directoire était aux abois, ses ennemis de la deuxième coalition croyaient déjà triompher, les Bourbons étaient persuadés de reprendre bientôt le pouvoir, Bonaparte était hors-jeu en Syrie. Le pape, qui s'était réfugié au Vatican par suite de l'instauration de la République Romaine, s'apprêtait à passer l'Église de France par pertes et profits...

Bonaparte, Premier Consul (1802, Antoine-Jean Gros, musée de la Légion d'Honneur, Paris)En quelques mois, voire quelques semaines, Bonaparte va bouleverser la donne. Il met fin à l'instabilité chronique et clôt pour de bon la Révolution tout en parachevant son œuvre. Soulignons-le, il ne se présente pas en homme de la rupture mais au contraire en continuateur : « J'assume tout, de Clovis au Comité de Salut public », aurait-il déclaré en 1799.

S'installant au palais de l'Élysée le 19 février 1800, il remet l'État sur pied et engage l'économie dans la voie de la prospérité. Ce miracle, il l'accomplit en s'entourant des hommes les plus talentueux de son temps (Chaptal, Cambacérès, Portalis...) et en menant à leur terme les réformes engagées par le Directoire.

Comme rien n'est plus important que la collecte des impôts, la loi du 3 frimaire An VIII (24 novembre 1799) crée l'administration des Contributions directes, avec des receveurs et des percepteurs nommés par l'État. Le banquier Perrégaux crée la Banque de France le 28 nivôse an VIII (18 janvier 1800) pour nourrir l'activité économique. Trois ans plus tard, ayant mis en confiance les épargnants, elle recevra le privilège d'émettre (avec prudence) du papier-monnaie. Dans le même temps, la loi du 7 germinal An XI (28 mars 1803) établira le franc comme unité monétaire de base avec une valeur qui ne variera pas pendant un siècle.

Le découpage administratif en départements, arrondissements et communes est conservé mais à la tête de chaque département est placé un préfet, agent tout-puissant de l'État central. Paris est découpé en trois arrondissements et perd son maire (on veut prévenir toute velléité d'insurrection). C'est l'aboutissement de l'œuvre séculaire de centralisation (loi du 28 pluviôse An VIII, 17 février 1800).

La justice est rebâtie par la loi du 27 ventôse An VIII (18 mars 1800), avec un juge de paix par canton, un tribunal de première instance et un tribunal correctionnel par arrondissement, un tribunal criminel par département, 29 tribunaux d'appel, enfin un tribunal de cassation à Paris. Les juges sont nommés par le Premier Consul mais inamovibles. Le 21 mai 1804 est publié le Code civil, fondement du droit moderne. Notons encore la création des lycées par la loi du 1er mai 1802.

Sur le plan militaire, le Premier Consul ébauche un accord de paix avec les chefs chouans (pas tous). Par ailleurs, il engage des négociations avec le Saint-Siège en vue de rétablir la paix religieuse, ce sera le Concordat, conclu le 15 juillet 1801. Enfin, il abat la troisième coalition au terme de deux campagnes décisives, en Italie (victoire de Marengo) et en Allemagne (victoire de Hohenlinden).

Précaire Triomphe


Un an après le coup d'État, fin 1800, tout a changé. La France compte 104 départements. Elle domine l'Italie, les rives de l'Adriatique et les îles Ioniennes, la Suisse, la moitié des principautés allemandes et la Hollande. Une grande partie de la classe aristocratique (Chateaubriand, Montmorency, Ségur) se rallie au nouveau régime. On pourrait croire au triomphe de la Révolution et de la France...

Cependant, les royalistes, très nombreux, ne baissent pas les bras. Après tout, la chute de la monarchie ne date que de huit ans. Ils espèrent que Bonaparte, fort de ses succès, clôturera la Révolution en rappelant le prétendant au trône, Louis XVIII, frère du malheureux Louis XVI. De leur côté, les Jacobins et les nostalgiques de la Révolution s'inquiètent du rapprochement entre le Premier Consul et les catholiques...

À la faveur de l'attentat de la rue Saint-Nicaise, Bonaparte aura raison des uns et des autres. L'épopée napoléonienne commence. Pour le meilleur et pour le pire. L'Europe la paiera de deux millions de morts.

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