24 Mars 2021
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Pendant les 8 jours (7 jours en Israël) de Pessa’h, on s’abstient strictement de consommer tout ‘hamets (levain).
Après de nombreuses décennies d’esclavage sous les Pharaons d’Égypte, pendant lesquelles les Israélites furent contraints à un travail écrasant et soumis à des atrocités, D.ieu vit la détresse du peuple et envoya Moise chez Pharaon avec ce message : « Laisse partir Mon peuple, pour qu’il Me serve. » Lorsque, malgré plusieurs avertissements, Pharaon refusa d’obéir à l’ordre divin, D.ieu envoya sur l’Égypte dix plaies dévastatrices qui y semèrent la désolation, détruisant bétail et récoltes.
Au milieu de la nuit du 15 Nissan de l’année 2448 depuis la création (1313 avant l’ère commune), D.ieu infligea aux Égyptiens la dernière des dix plaies qui tua tous leurs premiers-nés. Ce faisant, D.ieu épargnait les Enfants d’Israël, « sautant par-dessus » leurs maisons – d’où le nom de la fête : Pessa’h signifie « le saut » en hébreu.
La résistance de Pharaon fut brisée, et il chassa littéralement ses anciens esclaves du pays. Les Israélites s’en allèrent dans une telle hâte, que le pain qui devait leur servir de provision pour la route n’eut pas le temps de lever. 600 000 hommes adultes, et beaucoup plus de femmes et d’enfants, quittèrent l’Égypte ce jour-là, entamant leur voyage vers le mont Sinaï et leur naissance en tant que peuple élu de D.ieu
Dans les temps anciens, l’observance de Pessa’h comprenait le sacrifice de l’agneau pascal, qui était rôti et mangé au Séder la première nuit de la fête. Ce fut le cas jusqu’à ce que le Temple de Jérusalem soit détruit au 1er siècle.
Pessa’h est divisé en deux parties :
a) Les deux premiers jours et les deux derniers jours (qui commémorent l’ouverture de la Mer Rouge) sont des jours de fête entière. On allume les bougies de la fête le soir, et on fait le Kidouch suivi d’un repas de fête les deux soirs et les deux jours. On ne se rend pas au travail et on s’abstient de conduire, d’écrire ou d’allumer et éteindre les appareils électriques. Il est cependant permis de cuisiner et de porter à l’extérieur
b) Les quatre jours du milieu sont appelés ‘Hol Hamoed, les demi-fêtes, « jours intermédiaires ». La plupart des travaux y sont permis.
Pour rappeler le pain non levé que les Israélites consommèrent en quittant l’Égypte, nous nous abstenons de manger ou même d’avoir en notre possession toute forme de « ‘hamets » depuis la mi-journée de la veille de Pessa’h jusqu’à la fin de la fête.
Le ‘hamets est un grain qui a levé. Il s’agit donc de toute nourriture ou boisson contenant ne serait-ce qu’une trace de blé, d’orge, de seigle, d’avoine, d’épeautre ou de leurs dérivés qui n’ont pas été surveillés de manière à en empêcher la fermentation. Le pain, les gâteaux, les biscuits, les céréales, les pâtes et la plupart des boissons alcoolisées en font partie. De plus, la plupart des produits alimentaires manufacturés sont présumés ‘hamets sauf vérification et certification du contraire.
Débarrasser nos maisons du ‘hamets est un travail méticuleux. Il implique un nettoyage de printemps complet pendant les semaines qui précèdent Pessa’h et culmine par la cérémonie de la recherche du ‘hamets la nuit avant Pessa’h. Le lendemain dans la matinée, on brûlera le ‘hamets trouvé pour le faire disparaître totalement. Le ‘hamets dont il est impossible de se débarrasser peut être vendu à un non-juif pour la durée de la fête.
Au lieu du ‘hamets, nous mangeons de la matsa : un pain plat qui n’a pas levé. C’est une mitsva de consommer de la matsa les deux soirs du Séder (voir ci-dessous). Les jours suivants, la consommation de matsa est facultative.
L’idéal est d’utiliser de la matsa chemoura faite à la main, qui a été soigneusement préservée de toute humidité depuis le moment de la moisson.
L’événement central de Pessa’h est le Séder, célébré les deux premiers soirs de la fête. Le Séder est un repas de fête familial, jalonné de traditions et de rituels, qui se décline en quinze étapes.
Les points principaux du Séder sont :
La fête de Pessa'h, qui célèbre la plus grande série de miracles jamais vécus dans l’histoire, est le moment de s’élever au-dessus de la nature pour atteindre la dimension miraculeuse de l’existence.
Mais comment les miracles sont-ils accomplis ? Prenons exemple sur la matsa : plate et sans saveur, elle incarne l’humilité.
En nous débarrassant des egos surdimensionnés, nous devenons capables de puiser dans la miraculeuse source d’énergie divine que nous avons tous dans notre âme.