« Ne vous faites pas de souci pour demain » (Mt 6, 24-34)
Jésus Christ s’est fait pauvre, lui qui était riche, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté.
(cf. 2 Co 8, 9) En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent. »
« C’est pourquoi je vous dis : Ne vous souciez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni, pour votre corps, de quoi vous le vêtirez. Si Dieu donne un tel vêtement à l’herbe des champs, qui est là aujourd’hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera- t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ? Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : “Qu’allons-nous manger ?” ou bien : “Qu’allons-nous boire ?” ou encore : “Avec quoi nous habiller ?” Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin.
Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. »
Julienne de Norwich (1342-après 1416) est une recluse anglaise
Révélations de l'amour divin, ch 85 (Le Livre des révélations, trad. R. Maisonneuve, coll. Sagesses chrétiennes ; Éditions du Cerf 1992, p. 266-267 rev.)
« Ne vous souciez pas de demain : demain se souciera de lui-même »
Je m'émerveillais beaucoup : malgré notre sottise et notre aveuglement ici-bas, notre Seigneur en sa courtoisie nous regarde sans cesse avec bienveillance et avec joie. Le plus grand plaisir que nous puissions lui faire, c'est d'en être convaincus vraiment et avec intelligence, et de nous en réjouir avec lui et en lui. Car, de même que nous serons à tout jamais dans la béatitude de Dieu, le louant et le remerciant, de même nous sommes depuis toujours dans sa prévoyance : en son dessein éternel, il nous a aimés et connus avant l'origine des temps.
C'était avec cet amour sans commencement qu'il nous a créés, c'est par ce même amour qu'il nous garde : il ne permet jamais que nous soyons blessés au point d'en perdre notre béatitude. C'est pourquoi, au temps du jugement, quand nous serons tous élevés jusqu'au ciel, nous verrons clairement en Dieu les secrets qui maintenant nous sont cachés. Alors personne ne sera tenté de dire : « Seigneur, s'il en avait été autrement, alors cela aurait été parfait. » Nous dirons tous d'une seule voix : « Seigneur, béni sois-tu ! Il en est ainsi, et tout est bien. Nous voyons en vérité que tout est accompli selon l'ordre que tu as voulu avant le commencement de toutes choses. »
Et nous que faisons-nous de cette Parole ?
Cette parole d’un autre temps, avec notre modernisme, nos courses journalières pour tout et pour rien, seulement elles sont toutes en finale pour l’argent et les plaisirs diverses. A l’époque de Jésus, et de Julienne de Norwich, les problèmes dans leur monde était étaient le même : le toit, le repas, les vêtements et les fêtes, les économies. Pour les croyants de leurs temps, avaient les mêmes obligations de la vie. Mais, eux ils s’en remettaient à la parole du Seigneur : « Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent . Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. » Cette Parole est juste et pourtant bien difficile à accepter pour beaucoup d’entre-nous. Les réseaux sociaux, et tous les moyens actuels nous font miroité autres voies de bonheur. Et pourtant, se contenter de ce que nous avons, sans se soucier de demain, et de partager le surplus est le secret du bonheur que nous enseigne Jésus-Christ, notre Seigneur bien aimé, et est toujours d’actualité.
Emounawh