10 Juillet 2021
Ce fut lui que saint Hugues, son ami, chargea de rédiger les Constitutions de la Réforme de Cluny. Avant de se faire bénédictin, il avait été page et secrétaire de l’impératrice Agnès, la mère d’Henri IV, l’empereur pénitent de Canossa. Ulric fonda deux monastères, l’un en Suisse à Rüggisberg dans le canton de Berne et l’autre à Zell dans la Forêt Noire. C’est là qu’il mourut ayant perdu la vue depuis de longues années.
Vénérable Maria Orsola Bussone
Maria Orsola voit le jour le 2 octobre 1954 à 22h30, dans la maison de sa grand‐mère maternelle. Premier fruit de leur mariage, les deux jeunes époux l’accueillent avec joie. La petite est baptisée le 10 octobre par le curé, le père Giuseppe Michelotti. Le 7 mai 1957 le noyau familial s’élargit avec la naissance de son frère Giorgio avec qui elle aura un lien d’intimité profond.
Le couple est ancré dans une foi chrétienne sereine où la pratique religieuse se traduit en amour, honnêteté, sincérité, travail… autant de traits qui caractérisent cette famille qui fut pour Maria Orsola sa première école de vie chrétienne.
Maria Orsola termine sa maternelle à l’école Monasterolo gérée par les Sœurs du Cottolengo. Le 1er octobre 1960 elle entre au CP à Vallo et termine le primaire le 21 juin 1965. Durant cette période elle reçoit la première communion dans sa paroisse le 23 avril 1961 et la confirmation le 11 juillet 1965. Dès son enfance
elle s’inscrit à l’Action catholique et dans l’association de jeunes « Sainte Maria Goretti » de la paroisse de S. Secondo, à Vallo.
De caractère vif et spontané, elle fréquente volontiers l’oratoire. Elle joue avec tout le monde avec enthousiasme. Pendant l’été elle participe au camp‐école organisé par la paroisse, en aidant les enfants plus petits qu’elle.
Pendant l’année elle prépare des scénettes avec les enfants et les ados : les « petits théâtres ». Elle y met un enthousiasme et une joie toute particulière. Généreuse envers tout le monde, elle dépasse sa timidité en s’ouvrant délibérément aux autres.
Entre l’automne 1965 et l’été 1968 elle est au collège de l’institut « Federico Albert » de Lanzo tenu par les Sœurs Vincenzine de Marie Immaculée (appelées communément Sœurs Albertines). Deux moments particuliers caractérisent alors les débuts de son chemin spirituel.
Le premier est la retraite spirituelle prêchée en 1966 par son curé, le père Vincenzo Chiarle à l’institut des Sœurs Vincenzine de Marie Immaculée à Lanzo, sur le thème « la gloire de Dieu ». Maria Orsola est profondément attirée par ce message qui devient pour la jeune adolescente le motif constant de sa vie : « Tout
pour rendre Gloire à Dieu ».
L’autre moment est sa participation en 1967, au premier congrès du mouvement paroissial à Rocca di Papa (Rome) (branche du mouvement des Focolari, appelée aussi Œuvre de Marie).
La rencontre avec la spiritualité de l’unité du mouvement des Focolari amorce un renouvellement personnel et communautaire au sein de la paroisse. Celle‐ci intensifie et élargit son champ d’apostolat en contactant d’autres communautés paroissiales, des groupes de jeunes, des prêtres, des séminaires, des communautés
religieuses et diocésaines. Maria Orsola s’engage personnellement dans de nombreuses animations.
Elle adopte la spiritualité du charisme de l’unité avec sa famille, en partageant le chemin de vie évangélique que la communauté paroissiale vient d’entreprendre : toute sa vie d’adolescente et de jeune fille engagée dans la paroisse est imprégnée de ce charisme qui a révolutionné son existence. Maria Orsola est du genre dynamique, entreprenant et actif, voilà pourquoi, sans suivre de cours particuliers, grâce à sa force de volonté, elle s’investit dans différents sports. Elle aime skier, nager, aller en roller, à
bicyclette. Elle chante et joue de la guitare. Aussi s’inscrit‐elle en 1968 dans une école de guitare et de chant à Turin. Elle fait partie de l’orchestre de jeunes de sa paroisse avec les amis de son groupe, dirigé par le vicaire l’abbé Gigi Tarquini, pour témoigner et porter au monde des jeunes et des paroisses la joie de vivre ensemble l’évangile et la beauté d’être une
communauté chrétienne.
En octobre 1968 elle entre au lycée scientifique public « Galileo Ferraris » de Cirié, petite ville à une dizaine de kilomètres de Vallo, desservie par un bus scolaire.
En seconde elle gagne un concours national sur le thème : « La Communauté européenne » qui l’amène à Bruxelles, Strasbourg et au Luxembourg, voyage dont nous conservons quelques photos et un journal personnel très expressif.
La famille et la paroisse sont le creuset qui offre à la Servante de Die Maria Orsola Bussone les lignes de la spiritualité populaire. Sa famille lui transmet une profonde éducation chrétienne et lui donne l’exemple d’une bonne pratique religieuse. La messe dominicale, le chapelet, l’exposition du Saint Sacrement, les neuvaines, les processions, l’amour pour la paroisse font partie intégrante de la vie de famille des années qui précèdent le Concile. Dans les cartes de vœux la lycéenne Maria Orsola remercie ses parents pour l’exemple qu’ils lui ont donné.
En 1970 elle écrit ce billet pour la fête des mères :
« Je voudrais te remercier… surtout pour la vie spirituelle que tu m’as donnée, c’est‐à‐dire l’amour envers Dieu que tu m’as toujours enseigné et montré. Ce Dieu qui est Père, qui nous aime, qui nous aime malgré nos défauts… ce Dieu qui m’a enseigné à aimer, en faisant Sa volonté, en aimant comme Lui nous a aimés le premier. »
Toujours en 1970, pour la fête de son père, elle écrit : « Je te remercie parce que … tu m’as donné une éducation, une instruction et surtout parce que tu m’as fait connaître Jésus et tu m’as aidée à vivre en chrétienne… Aujourd’hui je prierai St Joseph pour qu’il t’aide à être comme lui, prêt à rester fidèle à Dieu et toujours faire Sa volonté. Je prierai aussi Jésus et Marie afin qu’ils aident notre famille à ressembler un peu à leur famille de Nazareth, là où l’Amour régnait ». Ses cahiers de catéchisme reportent quelques‐unes de ses prières spontanées. Nous en transcrivons deux. La première est dédiée à Jésus :
« Jésus, je te remercie de t’être fait homme, de t’être sacrifié et d’être mort sur la croix pour nous sauver et nous ouvrir les portes du paradis. Fais que je sois toujours bonne et que je n’aie plus à te faire souffrir à cause de mes péchés et qu’un jour je
puisse bénéficier de ta gloire ».
Dans la seconde elle s’adresse à la Vierge :
« Chère petite Vierge, je suis contente que tu sois la Mère de Jésus et je remercie Dieu qu’il t’ait choisie comme maman de Son Fils ».
Ce ne sont pas seulement des prières, mais des engagements à bien vivre le mois de mai dédié à Marie, motif pour lequel « j’essaie de faire de petits sacrifices et des « fioretti », en aidant maman ou en mortifiant de mauvais vices. Presque tous les soirs je vais à l’exposition du St Sacrement et je récite le chapelet » (du catéchisme élémentaire)
L’itinéraire spirituel de la Servante de Dieu est profondément lié à celui de la paroisse, on ne peut les séparer.
Le vicaire qui deviendra curé de la paroisse de Vallo le 8 décembre 1967, sent fortement la nécessité de trouver quelque chose qui revitalise la paroisse dans tous ses aspects.
Ses expériences personnelles avec le mouvement des Focolari font qu’il est convaincu que cette spiritualité est bonne et capable de transmettre une sève vitale pour renouveler la paroisse à la lumière du Concile Vatican II.
Du 3 au 5 juin 1967 il participe avec toute sa famille et 44 personnes de Vallo et Varisella au premier congrès du Mouvement paroissial qui vient de naître. Parmi les participants se trouve aussi Maria Orsola. Ce sont des journées de lumière et de joie intense qui provoquent un retournement imprévisible : chaque aspect de la vie chrétienne acquiert une lumière nouvelle.
La clé de tout réside dans la compréhension que Dieu est Amour, avec la complicité de la présence de Jésus au milieu des siens qui engendre l’Unité et fait toute chose nouvelle. Un moment de grâce et d’appel pour tout le monde à vivre le charisme de l’unité. Au retour de cette expérience, la visite à la cité‐pilote de Loppiano (Florence) (Loppiano et une « cité‐ pilote » du mouvement des Focolari, fondée par Chiara (Silvia) Lubich en 1964. Ce qui caractérise la vie de la cité‐pilote est l’engagement à mettre en pratique l’idéal de l’Unité proposé par le mouvement des Focolari) leur donne la conviction que cette vie est possible et fait naître en eux tous l’attrait des premières communautés chrétiennes.
Maria Orsola est un terrain fertile, propice à l’accueil de ce charisme : la spiritualité du mouvement correspond très bien aux attentes de son âme. Un accueil assurément personnel car il est centré sur le choix total de Dieu Amour. Cependant on parcourt ce chemin spirituel de manière communautaire, c’est‐à‐dire dans l’expérience concrète d’une Eglise qui vit dans le temps et dans un lieu bien précis, la paroisse de Vallo. Maria Orsola est
pleinement convaincue de cette dimension.
Interviewée sur la communauté paroissiale elle affirme : “Cela nous sert, et beaucoup, à nous les jeunes, parce que nous sentons l’exigence d’avoir une famille où tout le monde s’aime et comprenne nos problèmes. Je ne parle pas de la famille naturelle évidemment : je parle d’une famille spirituelle où nos difficultés trouvent une réponse, en nous aidant les uns les autres à vivre la Parole de Vie et à aimer Jésus abandonné ».
Dans ce nouveau contexte paroissial naissent différents groupes, dont un de jeunes filles décidées à vivre l’évangile pour grandir dans cet amour réciproque qui engendre “Jésus au milieu » dont la présence est essentielle pour l’unité. Elles mettent Dieu à la première place pour discerner Sa Volonté.
Même la vie sacramentelle et la prière de la Servante de Dieu s’intensifient. Son journal en témoigne : « Messe et communion quotidiennes, confession hebdomadaire, prière du matin et du soir, méditation, chapelet, Parole de Vie (instant présent) ».
En avril 1968 elle participe au 1er congrès européen du mouvement Gen (la branche jeune du mouvement
des Focolari) à Rocca di Papa. Le message de Chiara (Silvia) Lubich la touche profondément. Elle éprouve le besoin de la remercier et de lui confier son programme de vie : « J’ai compris que la clé de la joie est la croix, Jésus abandonné. Tu sais Chiara, je veux aimer, aimer, aimer toujours, en premier, sans rien attendre, je veux me laisser utiliser par Dieu comme Lui le veut et je veux faire toute ma part car c’est l’unique chose qui a de la valeur dans la vie et pour que tous les jeunes sachent ce qu’est le vrai bonheur et aiment Dieu ». (Lettre
d’avril 1968)
Le choix de Jésus abandonné marque la deuxième étape de son ascèse, que ses lettres confirment. « Tu sais ce que tu dois faire, ce que nous devons faire ensemble ? Faire le choix de Dieu, d’un Dieu qui n’est pas glorieux, mais crucifié ». (lettre à Maria Marcelli ‐ 09/05/1969.)
“Jésus, je suis prête à souffrir et à offrir pour l’Eglise, pour le pape, pour l’évêque, pour la paroisse, pour M., pour G. ». (Les initiales veulent garder l’anonymat pour des personnes encore en vie).
Jésus abandonné (terme qui indique l’épreuve et la souffrance extrême de Jésus crucifié lorsqu’il se sent abandonné du Père, donc la solitude abyssale de son geste de rédemption) lui donne un regard d’universalité qui, comme un boomerang retourne dans son cœur et l’ouvre au désir récurrent et constant de le témoigner et de Le donner aux autres, spécialement aux jeunes, à n’importe quel prix. Sa synthèse sur la mission du chrétien est significative : « Donner Dieu aux autres ».
Donner Dieu aux autres personnellement, par l’exemple, par la parole et aussi par l’échange de lettres ; donner Dieu aux autres dans les différentes activités paroissiales, et en particulier avec l’orchestre musical qui anime la messe, les rencontres de jeunes du coin, les journées spirituelles. Elle‐même communique à son amie Maria le but de l’orchestre musical dont elle fait partie : « Nous, avec l’orchestre, nous continuons à tourner pour aller partout pour porter, donner aux autres ce Dieu Amour que nous avons découvert et que nous essayons de vivre ».
(Lettre du 10/04/1969) Le 21 juillet 1969 elle spécifie dans son journal son programme de vie en trois engagements fondamentaux :
« Voir Jésus dans les autres – Donner Dieu aux autres – Faire la volonté de Dieu. » Désormais sa foi profonde, toute imprégnée de la spiritualité et du charisme du mouvement des Focolari, est le tremplin de son ascèse. Certains de ses aspects revêtent une coloration personnelle et particulière au sein de la communauté paroissiale. Elle, son frère Giorgio et une quarantaine d’enfants, d’ados et de jeunes de la paroisse de Vallo et Varisella partent avec l’abbé Vincenzo Chiarle animer le camp‐école chez l’abbé Marino Bambaletta à Ca’Savio, une commune de Venise.
Le vendredi soir 10 juillet 1970 elle rentre de la plage, où elle avait animé avec guitare et chants la rencontre sur la Parole de vie, en conclusion de la journée. Après sa douche alors qu’elle est en train de se sécher les cheveux pour se préparer à la messe, une décharge électrique du sèche‐cheveux la foudroie. Il est environ 20h lorsque sa cousine Marisa entre dans la chambre et la trouve étendue par terre.
Respiration artificielle et massages cardiaques n’y feront rien. Maria Orsola n’a que 15 ans et 9 mois lorsqu’elle part pour le ciel.
Le lundi 13 juillet 1970, plus de 2000 personnes, représentant une cinquantaine de communautés paroissiales, sont présentes à la messe concélébrée par une trentaine de prêtres : plus que des funérailles, c’est une fête ! Le village de Vallo paraît s’être transformé en sanctuaire ; tout y est recueillement. Dans le cœur de chacun une grande paix et une profonde sérénité l’emportent sur la douleur éprouvée. Beaucoup sentent l’appel de Dieu à aller à l’essentiel dans la vie. Certains ont dit :
« On a goûté au paradis, nous avons compris ce qu’est le Paradis ».
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