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Le blog de mim-nanou75.over-blog.com

Bienvenue sur mon site Une innovation pour mes anciens lecteurs, désormais je traite de divers sujet, en premier La religion judéo chrétienne signé" Monique Emounah", pour ceux qui ne peuvent se déplacer à l'églises quelques soit la raison, et le lieu de leurs résidences ils peuvent suivre les offices du jour, la politique (LR) et les infos, la poésie et les arts en général. Mes écrits, signé (Alumacom) également mes promos de mes dernières parutions et quelquefois un rappel pour mes anciens écrits. Merci de votre attention,

ça s'est passé un... 7 juillet

ça s'est passé un...

7 Juillet

 

Événements


7 juillet 1415 : Le réformateur Jan Hus est brûlé vif
Le 7 juillet 1415, le prédicateur tchèque Jan Hus (44 ans) est brûlé vif à Constance, en Allemagne.

Mais ses idées et ses convictions évangéliques vont lui survivre et même connaître un regain de popularité après sa mort parmi les Tchèques...

7 juillet 1438 : « Pragmatique Sanction » de Bourges
Le 7 juillet 1438, le roi Charles VII publie à Bourges la « Pragmatique Sanction », qui régit les relations entre l'Église gallicane (c'est-à-dire française) et le pape. Plusieurs fois amendé, abrogé et rétabli, ce texte va souffrir d'une mauvaise application jusqu'au Concordat de Bologne de 1516. Il n'en constitue pas moins un pas important dans l'émancipation de la monarchie à l'égard du Saint-Siège.

Au Moyen Âge, les papes s'attribuaient le droit de régenter les monarchies chrétiennes mais le Grand Schisme d'Occident (1378-1417) avait beaucoup réduit leurs prétentions. Charles VII en profite pour enlever au pape  tout ce qui relève de l'administration des diocèses et des abbayes en lui laissant ce qui relève de la foi. Cette manière de voir est ce que l'on appelle le « gallicanisme ».

La « Pragmatique Sanction » retire ainsi au pape le droit de nomination des évêques et abbés : les évêques sont désormais élus par les chanoines de leur cathédrale et les abbés par leurs religieux. Elle prévoit aussi de supprimer les annates, autrement dit l'année de recette que tout nouveau titulaire d'un siège ecclésiastique (abbé, évêque) devait verser au Saint-Siège. Dans les faits, détournant ces dispositions, le roi et ses familiers vont s’immiscer dans les élections et imposer leur candidat, sans égard pour leurs aptitudes, en vue de s'approprier les revenus des diocèses et des monastères.

7 juillet 1456 : Réhabilitation de Jeanne d'Arc
En reconnaissance de son action, Jeanne Darc a été anoblie, ainsi que sa famille, par Charles VII le 24 décembre 1429 (son nom, Darc, est dès lors devenu d'Arc).

Mais c'est seulement un quart de siècle après sa mort que son rôle sera pleinement reconnu. Le pape Calixte III, à l'initiative de la mère de Jeanne, constitue à Rouen un tribunal ecclésiastique destiné à réexaminer les conditions du premier procès.

Les juges voient défiler à la barre des centaines de témoins, compagnons d'enfance et compagnons d'armes de Jeanne. Tous sont unanimes à célébrer sa piété, sa vertu et la force de ses convictions... En foi de quoi, le 7 juillet 1456, les juges déclarent le procès de 1431 «entaché de vol, calomnie, iniquité».

7 juillet 1792 : Le « baiser Lamourette »
Le 7 juillet 1792, les gouvernants français sont aux abois. L'ennemi est aux frontières et, à l'Assemblée Législative, à Paris, les représentants de la Nation se déchirent entre Feuillants, Fayettistes, Brissotins, Montagnards...

C'est alors que le député Antoine-Adrien Lamourette, évêque constitutionnel de Lyon, monte à la tribune et en appelle à la réconciliation par un discours si émouvant que tous ses collègues tombent dans les bras les uns des autres. Ils réclament la publication de l'appel de Lamourette. Une délégation conduite par Lamourette va même au palais des Tuileries chercher le roi Louis XVI. Celui-ci se rend à l'Assemblée et, attendri, la félicite pour son esprit de fraternité.

Mais dès le lendemain, au club des Jacobins, refuge des sans-culottes et des révolutionnaires les plus endurcis, Jacques Billaud-Varenne remet les pendules à l'heure : « À voir certains membres se jeter dans les bras d'autres membres, il me semble voir Néron embrassant Britannicus et Charles IX tendant la main à Coligny ». En définitive, le brave Lamourette meurt sur l'échafaud dix-huit mois plus tard, le 11 janvier 1794.

7 juillet 1904 :
Les congrégations religieuses interdites d'enseignement
Le 7 juillet 1904, les congrégations religieuses n'ont plus le droit d'enseigner. Au nom de la laïcité, le président du Conseil, Émile Combes, peut annoncer : « L'anticléricalisme est l'oeuvre la plus considérable et la plus importante pour l'émancipation de l'esprit humain ». Après avoir supprimé l'enseignement religieux, le gouvernement français songe à l'abrogation du Concordat de 1802 et à la séparation des Églises et de l'État.

7 juillet 1937 : « Incident du triple 7 »


Le 7 juillet 1937 au soir, un incident met aux prises une poignée de soldats chinois et des troupes japonaises en manoeuvre près du célèbre pont Marco Polo, aussi appelé pont de Lugou, à 15 kilomètres de Pékin (il s'agit d'un superbe pont de pierre construit en 1189 et qu'évoque le voyageur vénitien dans ses mémoires).

BNF (Retronews)Prétextant qu'un de leurs soldats aurait été enlevé par les Chinois (il s'était en fait attardé dans un bordel), les Japonais se lancent dès le lendemain à la conquête de la Chine. Ils profitent de ce que le gouvernement chinois du Guomindang est paralysé par la guerre avec les communistes et occupent en quelques mois près d'un million de kilomètres carrés peuplés de 60 millions d'habitants et mettent en oeuvre une politique de terreur systématique pour tenter d'abattre la résistance intérieure. Mais celle-ci se fait de plus en plus âpre...

 

7 juillet 1807 :

Le traité de Tilsit

Le 7 juillet 1807, le tsar Alexandre Ier et l'empereur Napoléon Ier, les deux plus puissants souverains d'Europe continentale, signent un traité secret à Tilsit, une petite ville fortifiée de Prusse-Orientale (on écrit aussi Tilsitt).

Avec ce traité et celui, public, qui sera signé deux jours plus tard, c'en est fini de la quatrième coalition européenne contre la France qui a vu la défaite de la Prusse à Iéna et celle de la Russie à Friedland. Les deux nouveaux alliés se promettent  « paix et amitié ». Mieux que cela, ils s'engagent sur un partage du continent : à l'Empereur l'Occident, au tsar l'Orient et Constantinople. Mais ces engagements ne dureront guère.

Fabienne Manière

Entrevue de Napoléon et Alexandre à Tilsit le 7 juillet 1807 (Pierre Bergeret, 1810, château de Versailles)
Une amitié démonstrative

Quelques jours plus tôt, le 25 juin, les deux souverains se sont rencontrés pour la première fois à proximité de là, sur un radeau au milieu du Niémen, à la frontière de l'empire russe.

Le tsar, battu à Austerlitz, Eylau et Friedland, souhaite gagner du temps dans la guerre contre l'usurpateur français. Il feint en conséquence de se réconcilier avec lui et il ne lui déplairait pas d'en tirer profit en étendant la domination de la Russie à Constantinople, capitale d'un empire ottoman décati.

De son côté, Napoléon croit possible d'en finir avec la résistance de l'Angleterre, maîtresse des mers depuis la bataille de Trafalgar, en associant la Russie au « Blocus continental » destiné à ruiner son économie.

Il s'agit d'interdire aux Européens de commercer avec les Anglais. Les Espagnols et les Portugais, très dépendants du commerce britannique, y rechignent mais Napoléon ne s'en inquiète pas et se dit qu'il saura les y contraindre le jour venu. Et pour rallier l'Europe du Nord au blocus, rien ne vaut le concours de la Russie...

Le jeune tsar, qui a 28 ans, soit vingt ans de moins que Napoléon, cache difficilement une certaine admiration pour celui-ci bien que tout les oppose. Alexandre est l'héritier très cultivé de la grande dynastie des Romanov et parle français sans accent tandis que Napoléon est un homme aux origines communes et aux manières brutales qui conserve l'accent rude de son île natale. L'Empereur des Français nourrit pour le jeune souverain russe une condescendance qui va se muer au fil des rencontres en une affection quasi-paternelle.  

Par le traité de Tilsit :

– Alexandre Ier apporte son soutien à Napoléon dans sa guerre contre l'Angleterre ; il reconnaît l'empire français et les nouvelles frontières de l'Allemagne. Dès le 7 novembre suivant, il rompt ses relations avec l'Angleterre, ce qui provoque comme prévu un début de crise économique dans les îles britanniques.

– En contrepartie de son soutien, le tsar conserve les mains libres dans sa guerre contre la Suède et dans son projet de dépeçage de la Turquie ; il doit toutefois retirer ses troupes de Moldavie et Valachie, deux provinces enlevées aux Turcs un an plus tôt.

– Napoléon démembre la Prusse en créant avec ses dépouilles le royaume de Westphalie à l'ouest et le grand-duché de Varsovie à l'est. Il respecte le voeu du tsar de ne pas dépecer totalement la Prusse, son ancienne alliée. Mais il reste flou sur son projet de restauration du royaume de Pologne, dont ne veut à aucun prix Alexandre.

L'affaire a tout l'air d'un partage de l'Europe. Napoléon lui-même aurait dit à Lobanov, le représentant du tsar, en pointant du doigt la Vistule sur une carte : « Voici la limite entre les deux empires... D'un côté doit régner votre souverain, moi de l'autre ».

Napoléon Ier semble à l'apogée de son règne avec le traité de Tilsit, trois ans à peine après son sacre. Mais les embrassades au milieu du Niémen ne laissent guère d'illusions aux observateurs.

Entrevue de Napoléon Ier et du tsar Alexandre Ier de Russie sur le Niémen le 25 juin 1807, par Adolphe Roehn (1780-1867), château de Versailles

Sous-entendus et illusions
Beaucoup d'Européens rechignent à fermer leurs ports aux navires de commerce anglais ; les habitants des ports et les commerçants se prennent à maudire l'occupation française, à commencer par les Russes qui ne peuvent plus exporter vers Londres leur chanvre, leur blé et leur lin. Le tsar rumine son amertume. Il supporte mal la résurrection de la Pologne à ses portes et l'évacuation de la Moldavie et de la Valachie.

Et Napoléon Ier, trop sûr de son fait, commet la grande erreur de son règne en détrônant les Bourbons d'Espagne avec la même désinvolture que les Bourbons de Naples le 27 décembre 1805. Il remplace le roi d'Espagne Charles IV par son propre frère Joseph.

Le peuple espagnol se soulève aussitôt contre l'occupant français et pour ne rien arranger, les colonies espagnoles d'Amérique, s'estimant déliées de leur fidélité au nouveau roi, ouvrent leurs ports et leur commerce aux Anglais.

L'Espagne menace d'ébranler le fragile édifice napoléonien et déjà l'Autriche redresse la tête. Napoléon a plus que jamais besoin du soutien du tsar. Il l'invite à en débattre à Erfurt, à l'occasion d'un congrès européen tout à sa gloire.

 
Décès
 
Georges Mandel

5 juin 1885 à Chatou - 7 juillet 1944 à Fontainebleau

Biographie Georges Mandel

Georges Mandel, dont le nom a été donné à l’une des plus belles avenues du 16e arrondissement de Paris, est devenu une légende politique. Son parcours interrompu par la Milice en 1944 donne un bon aperçu des réalités de la politique française nationale et locale sous la IIIe République...

À l'ombre du «Tigre»

Georges Mandel, dont le nom a été donné à l’une des plus belles avenues du 16e arrondissement de Paris, est devenu comme Pierre Mendès France une légende politique bien qu’aucun des deux n’ait siégé longtemps au gouvernement. Son parcours interrompu par la Milice en 1944 donne un bon aperçu des réalités de la politique française nationale et locale sous la IIIe République, avec ses prolongements sous la IVe République et la Ve.

Bébé-Tigre
 

Georges Mandel (Chatou, 5 juin 1885 - Fontainebleau, 7 juillet 1944)Né Louis Georges Rothschild en 1885 et élevé à Paris dans une famille d’Alsaciens ayant opté pour la France après l’annexion allemande de 1871, il est saisi dès l’adolescence par la passion de la politique et comprend que son nom ne lui laissera aucune chance dans l’ambiance antisémite de l’affaire Dreyfus.

Bien qu’il ait obtenu le bac à dix-sept ans et que ses capacités intellectuelles ne fassent aucun doute, il n’entame aucune étude universitaire et se lance immédiatement dans le journalisme, à l’époque une des meilleures voies d’accès à la politique comme le deviendra l’ENA après sa mort.

Ayant choisi un pseudonyme tiré de son deuxième prénom Georges suivi du nom de jeune fille de sa mère Mandel, il entre à L’Aurore, journal de Georges Clemenceau, auprès duquel il sait se rendre indispensable. Il devient peu à peu son principal collaborateur en journalisme puis en politique.

Bien que doté d’une intelligence acérée et d’une grande culture, son absence de diplôme dans cette période de « la République des professeurs » reste un complexe qui lui fait commettre un jour une grosse bévue : il prétend devant ses électeurs girondins être ancien élève de l’École Normale Supérieure comme Herriot et Painlevé, mais la supercherie est vite découverte et lui vaut le sobriquet d’ « anormalien », qui fait autant référence à son physique ingrat qu’à cette usurpation de titre universitaire.

Il apprend auprès de Clemenceau l’art de l’ironie froide et de la critique mordante qui lui vaudront plus tard la haine farouche des victimes de ses saillies verbales, et suit son mentor de ses journaux vers ses rares postes ministériels, puisque la carrière gouvernementale de ce dernier ne commence qu’en 1906 à l’âge de 65 ans, avec un premier poste au ministère de l’Intérieur où sa fermeté est remarquée, puis à la présidence du Conseil (l'équivalent de Premier ministre). Mandel est « attaché de cabinet », ce qui équivaut à un actuel conseiller technique au cabinet du ministre.

Lorsque Clemenceau est rappelé à Matignon en 1917, il devient son « chef de cabinet », autrement dit son principal collaborateur (note).

Clemenceau, âgé de 76 ans, se consacre pour l’essentiel à la poursuite de la guerre avec ses prolongements diplomatiques, tandis que son jeune chef de cabinet s’occupe de tout le reste. Il en retire à l’âge de seulement 32 ans une grande notoriété accompagnée de bien des jalousies dans le monde politique, du fait de son fort caractère épinglé par la phrase : « il n'a pas d'idées mais il est prêt à les défendre jusqu'à la mort ».

La guerre finie et le traité de Versailles signé, il est temps pour lui de voler de ses propres ailes. Il quitte son mentor, qui abandonne la vie politique après avoir échoué à l’élection du Président de la République : une coalition de mécontents lui a préféré le médiocre Paul Deschanel qui devra démissionner peu après pour raison psychiatrique.

Ambitieux, Mandel, après avoir épuisé les joies de la vie en cabinet ministériel, se donne pour objectif de se lancer en politique sous son propre nom. Mais il doit d'abord trouver une circonscription accueillante. Il l’avait déjà tenté sans succès en 1910 à Levallois, puis, en 1914, à Castellane, dans les Basses-Alpes, après que Clemenceau ait découragé une candidature dans le Var, son département attitré, où Mandel assurait la direction de son journal local.

De l'ombre à la lumière
Passer du rôle de collaborateur ministériel à celui de député puis le cas échéant de ministre est un cursus honorum classique sous toutes les Républiques, mais le faire en bonne intelligence avec son ministre n’est pas donné à tous : Jacques Chirac y parvient sans difficulté sous la Ve République en étant élu député de Corrèze en 1967 au sortir du cabinet du Premier ministre Georges Pompidou, qui salue la performance en le nommant aussitôt secrétaire d’État à l’Emploi.

En revanche, Valéry Giscard d’Estaing, directeur adjoint du cabinet du président du Conseil Edgar Faure sous la IVe République, n’obtient pas le soutien de ce dernier aux élections législatives de 1956 : il n'en est pas moins élu député du Puy-de-Dôme, mais ses relations avec son mentor sont durablement rafraîchies.

Parachutage en douceur
Au sortir de la Grande Guerre et avec le prestige tiré de sa réputation de principal collaborateur du « Père la Victoire », Mandel n’a que l’embarras du choix pour se faire élire. Il jette son dévolu sur la Gironde, département de droite où il se présente avec une étiquette de modéré destinée à faire oublier le radicalisme de gauche de Clemenceau, et devient sans difficulté député dans la Chambre « bleu horizon » marquée à droite.

Sa carrière parlementaire se déroule chez les indépendants, parmi lesquels il est plutôt classé à droite même si cette étiquette n’a guère de sens : à la manière de Clemenceau, qui fut la référence politique préférée aussi bien du général de Gaulle que de François Mitterrand, Georges Mandel est avant tout un caractère, un indépendant qui ne se laisse inféoder à aucun parti et campe toujours sur la ligne de crête des vérités dérangeantes, position inconfortable qui le rapproche d’un Mendès France classé à gauche.

Sa carrière politique locale prend un essor fulgurant : en l’espace de deux ans, il devient député de l’arrondissement de Lesparre Médoc, conseiller général du canton de Soulac et bientôt Président du Conseil général de la Gironde, conseiller municipal et maire de Soulac.

Ce juif doté d’une certaine aisance financière personnelle, qui s’est construit par la guerre sans aller au front, en impose aux notables girondins, qui pourtant le détestent et n’auront de cesse de s’en débarrasser.

Son étoile politique locale connaît bien des éclipses, il perd son siège de député en 1924 face au Cartel des Gauches puis le retrouve à partir de 1928, mais perd sans retour la présidence du Conseil général et même son siège de conseiller général, ne conservant à une époque que le mandat local de maire de Soulac, au grand dam du reste du conseil municipal qui s’était habitué à son éloignement bordelais ou parisien et devait désormais le supporter presque à temps plein : selon le mot de l'historien André Siegfried, « Mandel gérait Soulac comme Auguste eût géré l’Empire romain », et l’on conçoit la lassitude de ses collaborateurs locaux bousculés dans leurs habitudes par son énergie débordante.

Fort heureusement pour eux, Mandel poursuit aussi sa carrière nationale : il finit par décrocher en 1934 un premier poste de ministre des PTT dans un gouvernement Flandin, et y fait preuve d’autant de fermeté que Clemenceau lors de son passage en 1906 à l’Intérieur. Ainsi lui arrive-t-il de débarquer incognito dans un bureau de poste et de surprendre le chef de service en flagrant délit d'incompétence. 

Après la chute du Front Populaire, il obtient le poste de ministre des colonies en 1938 dans un gouvernement Daladier, alors que les bruits de guerre approchent. Il s’oppose aux accords de Munich signés par Daladier avec Hitler et acquiert peu à peu une image d’homme fort de la droite parlementaire, après qu’André Tardieu ait abandonné la politique.

André Tardieu, président du Conseil de droite surnommé « le mirobolant », avait diagnostiqué la faiblesse congénitale du régime parlementaire de la IIIe République dans les années 1930, marquées par la crise économique et la montée du fascisme chez nos voisins. Il avait suggéré sans succès d’y remédier par un projet de réforme constitutionnelle, premier avatar du régime présidentiel que le général de Gaulle portera sur les fonts baptismaux en 1958.

En mai 1940, la drôle de guerre faite place à l’invasion soudaine du territoire français par les Allemands. L’heure n’est plus aux tergiversations. Le nouveau président du Conseil Paul Reynaud, membre lucide de la droite parlementaire et partisan de la résistance à l’envahisseur, offre à Mandel le ministère de l’Intérieur, en même temps qu’il appelle au secrétariat d’État à la guerre un général de brigade à titre temporaire qui défendait depuis plusieurs années une stratégie de guerre mécanisée par l’emploi massif des chars qui fera le miel de l’état-major allemand, un certain Charles de Gaulle.

Ces deux-là n’ont aucun mal à s’entendre et à incarner au sein du gouvernement le camp de la guerre à outrance, au besoin par le repli des autorités vers l’Afrique du Nord, face à la faction défaitiste incarnée par le nouveau chef des armées Weygand et par un nouveau venu à la table du Conseil des ministres, le maréchal Pétain. À de Gaulle qui voulait démissionner le 13 juin 1940, Mandel objecte : « Ne pensez qu’à ce qui doit être fait pour la France et songez que, le cas échéant, votre fonction actuelle pourra vous faciliter les choses… ». De Gaulle lui rendra hommage dans ses Mémoires car sans ce conseil, il n’aurait pas pu disposer des facilités de transport que sa fonction mettait à sa disposition pour se rendre à Londres...

La suite est trop connue pour qu’on s’y attarde. Le camp de l’armistice l’emporte. De Gaulle, qui n'est pas parlementaire, s’envole vers Londres saisir la main tendue par l’allié anglais, tandis que le parlementaire Mandel reste en France pour tenter de contrecarrer la prise du pouvoir par Pétain après le renoncement de Reynaud.

Mal lui en prend : Pétain le fait arrêter, puis le laisse embarquer à bord du paquebot Massilia qui emporte une trentaine de députés désireux de continuer la lutte (parmi lesquels Mendès France) en Afrique du Nord, où ils sont arrêtés par les autorités vichystes et renvoyés en France sous l’inculpation de désertion.

Mandel est emprisonné à Riom comme Léon Blum, condamné à la prison à vie, puis enfermé dans le fort pyrénéen du Portalet avec Reynaud, enfin livré aux Allemands et déporté à Buchenwald avec Blum. Il a moins de chance que ce dernier, car il est rapatrié en France à la prison de la Santé pour être finalement livré à la Milice.

Il est sordidement assassiné d’une rafale de mitraillette dans la forêt de Fontainebleau le 7 juillet 1944, moins de deux mois avant la Libération, en représailles à l’assassinat du ministre de la Propagande Philippe Henriot par la Résistance. Des stèles rappellent cette triste fin en forêt de Fontainebleau, au cimetière de Passy et à Soulac.

Mandel, comme son continuateur Mendès France, comme Clemenceau et ses admirateurs de Gaulle et Mitterrand, incarne l’image de la fermeté lucide voire de l’intransigeance en politique. C’est un état d’esprit qui n’est ni de gauche ni de droite et peut se retrouver dans tous les partis : Mandel était classé à droite comme le sera sous la Ve République le général de Gaulle qui avait commencé sa carrière politique à la tête du gouvernement provisoire œcuménique de la Libération, dans lequel siégeait Mendès France que l’on classe à gauche de même que Clemenceau et Mitterrand.

Michel Psellos

 

 

 

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