29 Août 2021
Jean-Baptiste rend témoignage à Jésus-Christ
O.D.M. pinxit
Saint Jean-Baptiste, inspiré par l'Esprit de Dieu, se retira au désert pour mieux conserver son innocence et cultiver les dons extraordinaires dont il avait été favorisé. Il y vécut, depuis son enfance jusqu'à trente ans, dans la pénitence, la prière et la contemplation. Sa trentième année, il parut dans le monde pour y prêcher la pénitence et donner le baptême, qui en était le signe, d'où lui est venu le nom de Baptiste ou Baptiseur.
Déjà le Sauveur Lui-même avait reçu le baptême des mains de Jean-Baptiste, et celui-ci avait rendu à l'Agneau de Dieu les plus glorieux témoignages. La vie du Saint Précurseur touchait à son terme; il ne lui restait plus qu'à sceller de son sang la divinité de sa mission. Hérode, gouverneur de la Galilée, menait une vie irrégulière avec Hérodiade, sa belle-sœur; saint Jean, à différentes reprises, blâma avec force un pareil scandale; aussi Hérodiade cherchait-elle l'occasion de se venger.
Depuis trois mois déjà, le courageux défenseur de la vertu était en prison; mais cette vengeance ne suffisait pas à une femme voluptueuse et cruelle. Un jour qu'Hérode, pour célébrer l'anniversaire de sa naissance, donnait un festin à tous les grands de sa cour, Salomé, fille d'Hérodiade, dansa devant le prince avec tant de grâce, qu'Hérode s'engagea par serment à lui donner tout ce qu'elle demanderait, fût-ce la moitié de son royaume. La jeune fille sortit et courut raconter à sa mère la promesse dont elle venait d'être l'objet: "Que dois-je demander? dit-elle à Hérodiade. – Demande la tête de Jean-Baptiste," répond la haineuse femme. Salomé vint aussitôt annoncer à Hérode le choix qu'elle avait fait. Hérode était plus corrompu que cruel; il regretta sa promesse, il fut attristé de la demande; mais il mit un fatal point d'honneur à ne pas manquer à sa parole devant toute l'assistance, et il envoya un garde trancher la tête de Jean-Baptiste; celui-ci vint présenter à la princesse, dans un bassin, la tête du martyr, qu'elle alla aussitôt montrer à sa mère. Quand cette nouvelle fut annoncée à Jésus, qui la connaissait déjà par Sa science divine, Il manifesta une profonde douleur.
Le crime ne resta pas impuni, car Hérode, vaincu par ses ennemis, perdit sa couronne et périt misérablement. La fin d'Hérodiade et de sa fille ne fut pas plus heureuse. Il est à remarquer que la plupart de ceux qui ont joué un rôle odieux, dans l'Évangile, ont subi dès cette vie le châtiment de leur impiété et de leurs crimes.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
Homélie de saint Augustin, Évêque. Sermon 10 in novis Sermonibus
Septième leçon. La lecture du saint Évangile nous a mis sous les yeux un spectacle sanglant : la tête de saint Jean-Baptiste dans un plat, envoi lugubre fait par la cruauté, en haine de la vérité. Une jeune fille danse, sa mère assouvit sa fureur, et, au milieu des joies dissolues et des délices d’un banquet, un roi fait un serment téméraire et exécute ce serment impie. Ainsi s’accomplit en la personne de Jean ce que lui-même avait prédit. Il avait dit, en parlant de notre Seigneur Jésus-Christ : « II faut qu’il croisse et que je diminue. » Jean a été diminué parce qu’on lui trancha la tête, et le Sauveur a grandi parce qu’il a été élevé en la croix. La vérité a fait naître la haine. Les avertissements du saint homme de Dieu n’ont pu être supportés sans irritation par ceux dont il cherchait le salut. Ils lui ont rendu le mal pour le bien.
Huitième leçon. Que dirait-il, en effet, sinon ce dont il a l’âme remplie ? Et que répondraient-ils, sinon ce dont leur cœur est plein ? Lui, il a semé le bon grain, mais il n’a trouvé que des épines. Il disait au roi : « Il ne vous est pas permis d’avoir la femme de votre frère. »
Neuvième leçon. Car ce prince, esclave de sa passion, gardait chez lui, illégitimement, la femme de son frère ; toutefois son estime pour Jean l’empêchait de sévir contre lui. Il honorait celui qui lui faisait entendre la vérité. Mais une abominable créature avait -conçu une haine secrète, qu’elle devait mettre au jour le moment venu ; ce qu’elle fit au moyen de sa fille, une fille danseuse.
Ste Jeanne Jugan
Vierge et fondatrice des :
« Petites Sœurs des Pauvres »
(1792-1879)
Jeanne Jugan naît à Cancale, en Ille-et-Vilaine (France), au hameau des Petites Croix, le 25 octobre 1792, et baptisée le jour même à l'église Saint-Méen en pleine tourmente révolutionnaire. Elle est la cinquième d'une fratrie de huit (quatre décéderont en bas âge). Son père, marin comme la plupart des hommes de son pays, est à la grande pêche à Terre-Neuve. Quatre ans plus tard, il disparaît en mer. Sa mère reste seule pour élever les 4 enfants.
Pour aider la famille, Jeanne à l’âge de 16 ans part comme aide-cuisinière dans un manoir proche de Cancale. Elle y reste jusqu'à l'âge de 25 ans, puis quitte la maison familiale pour Saint-Servan où elle travaille comme aide infirmière à l'hôpital du Rosais. À la demande en mariage d'un jeune marin, elle avait répondu : « Dieu me veut pour lui, il me garde pour une œuvre qui n'est pas encore fondée ».
Jeanne ne veut que servir Dieu et les autres, les pauvres, surtout les plus faibles, les plus démunis, fidèle à l'idéal de configuration à Jésus par Marie qu'enseigne saint Jean Eudes aux membres du Tiers-Ordre de la Mère Admirable, association qu'elle rejoint vers l'âge de 25 ans.
Un soir d'hiver de 1839, elle ouvre son logis et son cœur à une vieille femme aveugle, à demi paralysée, réduite brusquement à la solitude. Jeanne lui donne son lit… Ce geste l'engage à tout jamais. Une seconde vieille femme suivra, puis une troisième… En 1843, elles seront quarante avec, autour de Jeanne, trois jeunes compagnes. Ces dernières l'ont choisie comme supérieure de leur petite association qui s'achemine vers une vraie vie religieuse.
Mais bientôt Jeanne Jugan sera destituée de cette charge, réduite à la simple activité de quêteuse, rude tâche dont elle est l'initiatrice, encouragée dans cette démarche de charité et de partage par les Frères de Saint Jean-de-Dieu. À l'injustice, Jeanne ne répond que par le silence, la douceur, l'abandon. Sa foi et son amour découvrent dans cette mesure le chemin de Dieu pour elle et pour sa famille religieuse.
Au fil des années, l'ombre s'étend de plus en plus sur Jeanne Jugan. Les débuts de son œuvre sont falsifiés. Elle vit 27 ans de mise à l'écart (1852 à 1879), quatre à la maison de Rennes, et les vingt-trois dernières années de sa longue vie à La Tour St Joseph, maison mère de la Congrégation des « Petites Sœurs des Pauvres » depuis 1856.
À sa mort, le 29 août 1879, elle a 86 ans, peu de Petites Sœurs savent qu'elle est la fondatrice mais son influence près des jeunes postulantes et novices, dont elle a partagé la vie ces vingt-sept années durant, aura été décisive. En ce contact prolongé, le charisme initial a passé, l'esprit des origines s'est transmis.
Ses funérailles auront lieu dans la plus grande simplicité. Jusqu'à son exhumation, qui eut lieu le 5 mars 1936, le corps de Jeanne Jugan reposait dans le paisible cimetière de la Tour Saint-Joseph.
À l'époque où Jeanne Jugan passa de vie à trépas, l'Institut qu'elle avait fondé comprenait, après seulement quarante années d'existence, 2.488 religieuses, 177 maisons dispersées à travers le monde, et il hospitalisait environ 20.500 personnes âgées.
Aujourd'hui l'on compte par le monde 2100 Petites Sœurs, 180 maisons et près de 12.000 personnes âgées.
Jeanne Jugan a été béatifiée le 3 octobre 1982, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) et proclamée sainte le 11 octobre 2009, à Rome, par le pape Benoît XVI.
Dans le diocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo elle est fêtée le 30 août.
Bse Sancie (Janine Szymkowiak)
Vierge (1910-1942)
Sancja Szymkowiak naît le 10 juillet 1910 à Mozdzanów (Ostrów Wielkopolski). C'était la plus jeune des enfants d'Augustin et Marie Duchalska, qui avaient également mis au monde quatre fils, dont un devint prêtre. Le jour de son baptême, elle reçut le nom de Janine.
De sa famille, aisée et profondément croyante, elle reçut une solide éducation. Dès sa tendre enfance, elle se distingua par son exceptionnelle bonté et son authentique dévotion, sa sérénité et sa simplicité touchaient son entourage.
Après le lycée, elle étudia à la faculté de langues et de littératures étrangères à l'Université de Poznan, en s'appliquant très sérieusement à son développement intellectuel et spirituel. Elle prit part à des activités à l'Association mariale, accomplissant un apostolat discret mais efficace et transmettant aux jeunes la joie de vivre. Pleine d'attention pour tous, et en particulier pour les plus faibles et les personnes souffrantes, elle se consacra avec ferveur aux œuvres de charité dans le quartier le plus pauvre de la ville. L'Eucharistie était le centre et la source de son profond zèle apostolique.
Très jeune, elle se sentit appelée à la vie religieuse. Pendant l'été 1934, elle partit pour la France et, au cours d'un pèlerinage à Lourdes, elle décida de devenir sœur, en se consacrant à la Vierge Immaculée.
En juin 1936, après un certain nombre de difficultés, elle entra dans la Congrégation des Filles de la Bienheureuse Vierge Marie des Douleurs, plus connues sous le nom de « Sœurs séraphiques », à Poznan, et elle prit le nom de Marie Sancja. Dès le début, elle se distingua par un zèle particulier dans l'observance des règles de l'Institution et dans l'accomplissement des services les plus humbles. Sa vie, qui n'avait en apparence rien d'exceptionnel, cachait une profonde union avec Dieu, dans une pleine disponibilité à exaucer sa volonté en toute chose, même dans les tâches les plus modestes.
Durant l'occupation allemande, sœur Sancja ne profita pas de la permission qui lui avait été donnée de retourner dans sa famille pour éviter les dangers et les privations de la guerre, mais elle resta au couvent aux côtés des autres sœurs, soumises par les militaires à des travaux très pénibles. Docile à la volonté de Dieu, elle diffusait autour d'elle la paix et l'espérance, et représentait pour les personnes affligées et souffrantes un véritable soutien et un réconfort efficace. Les prisonniers français et anglais, auprès desquels elle accomplissait son service comme traductrice, l'appelaient « ange de bonté » ou « sainte Sancja ».
Ses immenses efforts et les conditions de vie difficiles au couvent de Poznan mirent ses forces à dure épreuve et elle fut victime d'une forme très grave de tuberculose au larynx. En s'abandonnant dans les bras pleins d'amour de Dieu le Père, elle offrit un exemple resplendissant d'une sereine endurance de ses souffrances. Dans la joie, elle prononça ses vœux perpétuels le 6 juillet 1942, profondément unie à l'Époux céleste, dans l'attente ardente de sa venue au moment de la mort, qu'elle connut le 29 août de la même année, à seulement trente-deux ans.
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Saint Arcade (IIIe siècle)
Sainte Basille martyre près de Sirmium en Pannonie (date ?)
Bienheureuse Bronislava religieuse de l'Ordre de Prémontré (✝ 1259)
Bx Constantin Alvarez et François Romeo prêtres et martyrs de la guerre civile espagnole (✝ 1936)
Saint Crispin de Viterbe Capucin italien (✝ 1750)
Bses Dolores Oller Angelats et ses 2 compagnes religieuses espagnoles (✝ 1936)
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