26 Septembre 2021
Lettre de saint Jacques 5,1-6.
Vous autres, maintenant, les riches ! Pleurez, lamentez-vous sur les malheurs qui vous attendent.
Vos richesses sont pourries, vos vêtements sont mangés des mites,
votre or et votre argent sont rouillés. Cette rouille sera un témoignage contre vous, elle dévorera votre chair comme un feu. Vous avez amassé des richesses, alors que nous sommes dans les derniers jours !
Le salaire dont vous avez frustré les ouvriers qui ont moissonné vos champs, le voici qui crie, et les clameurs des moissonneurs sont parvenues aux oreilles du Seigneur de l’univers.
Vous avez mené sur terre une vie de luxe et de délices, et vous vous êtes rassasiés au jour du massacre.
Vous avez condamné le juste et vous l’avez tué, sans qu’il vous oppose de résistance.
Évangile de Jésus-Christ
selon saint Marc 9,38-43.45.47-48.
En ce temps-là, Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »
Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;
celui qui n’est pas contre nous est pour nous. »
Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.
« Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer.
Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas.
Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds.
Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux,
là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Saint Augustin (354-430)
évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
3e Sermon sur le psaume 36, CCL 38, 372 (Lectionnaire monastique, t. 3; trad. Privée; Solesmes-Cerf 1994; p. 1005 rev.)
« Celui qui vous donnera un verre d'eau au nom de votre appartenance au Christ...ne restera pas sans récompense »
Donne les biens de ce monde et reçois les biens éternels. Donne la terre et reçois le ciel. Mais à qui donner ? (...) Écoute l'Écriture te dire comment prêter au Seigneur : « Celui-là prête au Seigneur, qui a pitié du pauvre » (Pr 19,17). Assurément Dieu n'a pas besoin de toi ; mais un autre en a besoin. Ce que tu donnes à l'un, un autre le reçoit. Car le pauvre n'a pas de quoi te rendre ; il le voudrait, mais il ne trouve rien ; seule demeure en lui sa volonté bienveillante de prier pour toi. Mais quand un pauvre prie pour toi, c'est comme s'il disait à Dieu : « Seigneur, j'ai reçu un prêt, sois ma caution ». Dès lors, si le pauvre auquel tu as affaire est insolvable, il a un bon garant, car Dieu te dit : « Donne avec assurance, c'est moi qui suis le répondant. (...) C'est moi qui rendrai, c'est moi qui reçois, c'est à moi que tu donnes ».
Crois-tu que Dieu te dise : « C'est moi qui reçois, c'est à moi que tu donnes » ? Oui, assurément, si le Christ est Dieu, et là il n'y a pas de doute. Car il a dit : « J'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger ». Et comme on lui demande : « Quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim ? », il veut montrer qu'il est réellement le garant des pauvres, qu'il répond pour tous ses membres. (...) Il déclare : « Ce que vous avez fait au plus petit de mes disciples, c'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25,35s).
Méditation
Père Gabriel
Jean à qui Jésus a donné le nom de “fils du tonnerre” est intolérant, et Jésus, très calmement rétablit la vérité. Il témoigne d'une grande ouverture d'esprit face à l'intransigeance et à l'étroitesse des siens. Jésus nous enseigne ainsi humour et tolérance.
Combien notre esprit est éloigné de celui du Christ-Jésus, dans nos luttes fraternelles entre chrétiens : nous ressemblons fort à Jean disant à Jésus :
“Maître, nous avons vu quelqu'un qui, en ton Nom, chassait les démons ! Et nous l'empêchions, parce qu'il ne marche pas avec nous. Mais Jésus leur dit : n'empêchez personne d'agir ainsi ; car celui qui n'est pas contre nous est pour nous ”
Jésus n'a pas d'œillères. Il voit large et grand …
Jean à qui Jésus a donné le nom de “fils du tonnerre” est intolérant, et Jésus, très calmement rétablit la vérité. Il témoigne d'une grande ouverture d'esprit face à l'intransigeance et à l'étroitesse des siens.
Jésus nous enseigne ainsi humour et tolérance;
Cela aussi c'est l'espérance d'un monde où les hommes s'estimeraient et se supporteraient, sans être toujours à se lancer à la tête les épithètes de “droite” et de “gauche”, d'athée ou de croyant, de blanc ou de noir, de vieux ou de blanc-bec.
Homélie du père Gilbert Adam
Celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.
Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un chasser des esprits mauvais en ton nom ; nous avons voulu l’en empêcher, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »
"Jésus répondit : « Ne l’empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;
Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Je suis venu apporter un feu sur la terre, dit Jésus, et comme je voudrais qu’il soit répandu sur tout l’univers." Le feu que Jésus apporte sur la terre est celui de l’Amour, de l’extension de l’Amour nouveau de Dieu. Pour nous manifester clairement cet amour, Jésus s’est fait petit enfant car lui comprend la réalité de l’amour : "Laissez les petits enfants venir à moi, dit-il. Si vous ne devenez semblables à eux, vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu." Il nous faut donc devenir comme des tous petits enfants, à l’école de Jésus. "Mon poids, c’est mon amour," disait St Augustin. Ma valeur, c’est l’amour qui est dans mon cœur. Recevoir cette appartenance à l’Amour dans la foi en Jésus, peut nous aider à vivre notre existence à sa suite. C’est ainsi que Jésus ramène chacun à la question essentielle de sa vie. Y a-t-il en moi des obstacles qui m’empêchent d’aimer, d’aller vers Jésus ? C’est « au nom de Jésus » que nous sommes établis. L’Eglise attentive à ce message ouvre ses portes à l’autre, qui lui aussi, est mû par l’Esprit de Dieu qui est Amour.
Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.
Jésus poursuit avec le verre d’eau donné en son Nom à l’un de ces petits qui sont ses frères. Un tout petit a le désir d’être aimé et d’aimer, il comprend le langage de l’amour. Dieu nous fait passer de l’amour naturel à un amour surnaturel. Dès lors, la relation nécessaire aux petits et aux pauvres devient l’axe principal pour la construction de la communauté. C’est ainsi que Jésus indique comment se constitue, à partir de modestes actions posées en lien avec Lui, les nouveaux groupements humains selon son cœur. Un nouveau corps se constitue par Jésus à partir de ces relations ténues. La Parole de Dieu nous remet devant la grandeur, la hauteur et la profondeur de l’amour de Dieu. C’est dans l’intimité de notre cœur qu’il s’épanouit. Vivre de cet Amour est la mission des Chrétiens ! Jésus s’est fait petit et il est devenu l’agonisant. C’est dans sa faiblesse et dans sa pauvreté, qu’il nous manifeste son amour.
Celui qui entraînera la chute d’un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui, qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer.
Et si ta main t’entraîne au péché, coupe-la. Il vaut mieux entrer manchot dans la vie éternelle que d’être jeté avec tes deux mains dans la géhenne, là où le feu ne s’éteint pas. Il nous faut renoncer au pouvoir, au jugement ! Nous demandons à Jésus de nous rendre pauvre comme il l’est. Dans la nouvelle communion inaugurée par Jésus s’introduit pour chacun de nous l’obligation du grand respect pour l’autre. Tout notre être et toute notre vie doit « passer » par l’amour nouveau que Dieu nous donne. Notre trésor est la foi en cet amour de Jésus qui s’approfondit sans cesse. Nous honorons les serviteurs discrets qui aident ceux qui appartiennent au Christ. Notre manière d’être va influencer les autres, car nous sommes reliés les uns aux autres très profondément. Peuple de Dieu, nous sommes un peuple royal, une nation sainte, un peuple prophétique mû par l’Esprit Saint, pour annoncer le mystère de l’Amour de Dieu aux tout petits ! Quand nous aimons en vérité, nous devenons petits, pauvres et vulnérables.
Nous demandons la grâce de comprendre combien dans notre vie, tout est relatif au plus grand amour de Dieu.