5 Octobre 2021
Évangile de Jésus-Christ
selon saint Luc 10,38-42.
En ce temps-là, Jésus entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut.
Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole.
Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. »
Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses.
Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Saint Thomas More (1478-1535)
homme d'État anglais, martyr
Treatise To Receive the Blessed Body of Our Lord (Histoire, Église et spiritualité. Textes et correspondance; trad. Michel Taillé; Éd. Bayard 2005, p. 172 rev.)
« Marthe le reçut dans sa maison...; Marie...écoutait sa parole »
Ayant reçu notre Seigneur dans l'eucharistie, l'ayant présent dans notre corps, n'allons pas le laisser tout seul pour nous occuper d'autre chose sans plus faire aucun cas de lui (...) : qu'il soit notre unique occupation. Adressons-nous à lui par une prière fervente ; entretenons-nous avec lui par de ferventes méditations. Disons avec le prophète : « J'écouterai les paroles que le Seigneur me dit à l'intime de mon cœur » (Ps 84,9). Car, si nous (...) lui réservons toute notre attention, il ne manquera pas de prononcer au-dedans de nous, sous forme d'inspirations, telle ou telle parole destinée à nous apporter un grand réconfort spirituel et à être profitable à notre âme.
Soyons donc à la fois Marthe et Marie. Avec Marthe, faisons en sorte que toute notre activité extérieure se rapporte à lui, consiste à lui faire bon accueil, à lui d'abord, et aussi par amour pour lui, à tous ceux qui l'accompagnent, c'est-à-dire aux pauvres dont il tient chacun non seulement pour son disciple, mais pour lui-même : « Ce que vous faites à l'un des plus petits parmi mes frères, c'est à moi-même que vous l'avez fait » (Mt 25,40). (...) Efforçons-nous de retenir notre hôte. Disons-lui avec ses deux disciples se rendant au village d'Emmaüs : « Reste avec nous, Seigneur » (Lc 24,29). Et alors, soyons-en sûrs, il ne s'éloignera pas de nous, à moins que nous ne l'écartions nous-mêmes par notre ingratitude.
Méditation de l'Evangile
du père Gabriel
Jésus est très sensible à sa délicatesse, mais qu'elle simplifie le service à l'avantage de l'essentiel : Ecouter la Parole. Marie a choisi cette bonne part qui ne lui sera pas ôtée, et Marthe est invitée à venir s'asseoir avec eux et à laisser les marmites.
Marthe, Marthe, tu t'inquiètes ...
Marthe et Marie furent ses amies, et leur maison sa maison. Il aima venir s'y reposer entre deux courses apostoliques.
Le pays de Juda, tout comme celui de Galilée, est un pays aux rudes pentes et le soleil y est chaud dans ces chemins de pierrailles. Jésus arrive chez elles sans prévenir, aimant surprendre ces deux femmes à l'hospitalité si accueillante.
"Or, comme ils étaient en voyage, Il entra dans un certain bourg, une femme nommée Marthe le reçut dans sa maison..."
L'atmosphère nous surprend. Tant de liberté et de simplicité dans les rapports entre Jésus et ceux qu'Il aime ! Si Marie buvait ses paroles et ne se souciait plus que de Lui, Marthe se trouvait aussi à l'aise avec le Seigneur que sa soeur. Il y a une pointe de taquinerie rieuse dans son ton :
"Seigneur, Tu n'es pas en peine que ma soeur me laisse seule pour assurer le service ? Dis-lui donc de venir à mon aide"
Et la réponse de Jésus est sur le même ton :
"Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu te troubles en vue de beaucoup de choses, alors qu'il n'en faut que peu ou même une seule".
Jésus ne critique pas Marthe à propos de sa gentillesse, mais lui laisse entendre qu'elle se complique bien l'existence. Car, le plaisir qu'Il éprouve lorsqu'il vient à Béthanie, c'est avant tout de parler avec elles, ses amies.
Il est très sensible à sa délicatesse, mais qu'elle simplifie le service à l'avantage de l'essentiel : Ecouter la Parole. Marie a choisi cette bonne part qui ne lui sera pas ôtée, et Marthe est invitée à venir s'asseoir avec eux et à laisser les marmites.
Au fond, Jésus lutte contre des préjugés trop bien enracinés qui veulent que pour bien recevoir un ami, la maîtresse de maison doit se tuer à la cuisine. Jésus n'est pas d'accord et Il le dit avec fermeté et délicatesse à Marthe, son amie.
Jésus laisse les deux soeurs s'épanouir selon leur caractère et leurs propres dons, dans une même amitié à son égard, en toute liberté. Marie écoute, Marthe s'active, et Jésus fait remarquer à Marthe qu'elle a tort de comparer.
"Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et te troubles en vue de beaucoup de choses, alors qu'il n'en faut que peu ou même une seule. Car Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera pas ôtée"
Père Gabriel
Sainte Faustine
Un docteur de la Loi lui dit : « Maître, que dois-je faire pour avoir part à la vie éternelle ? »
Nous fêtons sainte Faustine qui est née en Pologne. Troisième de dix enfants, elle reçoit au baptême le prénom d’Hélène. Son éducation à l’école ne dure que trois ans, puis elle commencera à travailler comme domestique. A l’âge de sept ans, elle sent un appel à la vie religieuse. C’est à cet âge-là qu’elle entend la voix de Dieu dans son âme, « c’est-à-dire l’invitation à une vie plus parfaite. » Depuis sa prime enfance, Faustine désire devenir une grande sainte : « Tu sais, Seigneur, que depuis ma prime enfance je désirais devenir une grande sainte, c’est-à-dire t’aimer comme personne ne t’a jamais aimé. Je voudrais crier au monde entier : aimez Dieu car Il est bon et grande est sa Miséricorde. » L’Evangile trouve en elle une grande résonnance. A l’âge de 18 ans, elle demande à ses parents qui refusent, la permission d’entrer au couvent. Elle se résigne et essaie de vivre comme tout le monde mais « son âme ne trouvait contentement en rien. La question du docteur de la Loi posée à Jésus dans l’Evangile est belle. Jésus lui dit une parabole quant à la manière de progresser vers Dieu ! Il attend de cet homme une vraie réponse. Faustine donne à Jésus toute sa capacité d’avancer pour avoir la vie. Jésus va lui apporter la douceur de sa tendresse.
Il s’approcha, pansa ses plaies en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.
Faustine est acceptée dans la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame de la Miséricorde à Varsovie. Elle a vingt ans à son entrée au couvent et reçoit le nom de Sœur Marie Faustine. Elle remplit les modestes charges de cuisinière, jardinière et sœur portière dans sa congrégation. Sa vie, très simple en apparence, cache une grande richesse d’union avec Dieu. Elle vécut dans la nuit de la foi, porta des stigmates invisibles et eut le don de bilocation. A la demande de son directeur spirituel, Sainte Faustine écrit Le Petit Journal ou elle décrit ses expériences et ou elle précise les demandes faites par Jésus. Il lui confie une grande mission : rappeler au monde son Amour Miséricordieux. Jésus offre au monde entier des moyens et des prières pour vénérer davantage la Miséricorde Divine. L’Evangile nous manifeste Dieu « ému jusqu’aux entrailles. » le Samaritain a été lui aussi « remué. » Il soulage le blessé et fait les gestes qui le sauvent. C’est cela aimer. C’est sauver, c’est savoir s’arrêter devant la souffrance et trouver les mots et les gestes qui sauvent. C’est le premier instant qui engage tout le cheminement. Cette parabole est l’annonce de Jésus qui nous sauve avec son corps crucifié
"Va, et toi aussi fais de même."
Sœur Faustine, le corps ravagé par la tuberculose et les souffrances, meurt en odeur de sainteté le 5 octobre 1938 à Cracovie, âgée de 33 ans. Le premier dimanche après Pâques, le 18 avril 1993, le pape Jean-Paul II l’a proclamée Bienheureuse. Sept ans plus tard, le 30 avril 2000, le premier dimanche après Pâques, le Pape canonise Sœur Faustine et institue, le jour même, la Fête de la Miséricorde Divine. Il dira : « Et toi, Faustine, don de Dieu à notre temps, obtiens-nous de percevoir la profondeur de la Miséricorde divine, aide-nous à en faire l’expérience vivante et à en témoigner à nos frères. Que ton message de lumière et d’espérance se diffuse dans le monde entier, pousse les pécheurs à la conversion, dissipe les rivalités et les haines, incite les hommes et les nations à la pratique de la fraternité. Aujourd’hui, en tournant le regard avec toi vers le visage du Christ ressuscité, nous faisons nôtre ta prière d’abandon confiant et nous disons avec une ferme espérance : Jésus, j’ai confiance en Toi ! » Nous voulons, dans le rayonnement de cette fête, et avec cet Evangile, nous mettre à la suite de Jésus. La route qui descend de Jérusalem à Jéricho passe devant chez nous. C’est la route de notre travail, de nos responsabilités, de nos solidarités. Jésus vient sauver l’humanité à demi-morte, il prend soin d’elle car elle est blessée. Nous voulons entrer dans la tendresse miséricordieuse de Jésus annoncée par sœur Faustine
Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Que lis-tu ? » L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même. »
Prière de Sainte Faustine sur la miséricorde divine :
Je désire me transformer tout entière en ta miséricorde et être ainsi un vivant reflet de toi, O Seigneur ; que le plus grand des attributs divins, Ton insondable Miséricorde passe par mon âme et mon cœur sur le prochain.
Aide-moi, Seigneur, pour que mes yeux soient miséricordieux, pour que je ne soupçonne jamais ni ne juge d’après les apparences extérieures, mais que je discerne la beauté dans l’âme de mon prochain et que je lui vienne en aide.
Aide-moi Seigneur, pour que mon oreille soit miséricordieuse, afin que je me penche sur les besoins de mon prochain et ne reste pas indifférente à ses douleurs ni à ses plaintes.
Aide-moi, Seigneur, pour que ma langue soit miséricordieuse, afin que je ne dise jamais de mal de mon prochain, mais que j’aie pour chacun un mot de consolation et de pardon.
Aide-moi, Seigneur, pour que mes mains soient miséricordieuses et remplies de bonnes actions afin que je sache faire du bien à mon prochain et prendre sur moi les tâches les plus lourdes et les plus déplaisantes.
Aide-moi, Seigneur, pour que mes pieds soient miséricordieux, pour me hâter au secours de mon prochain, en dominant ma propre fatigue et ma lassitude. Mon véritable repos est de rendre service à mon prochain.
Aide-moi, Seigneur, pour que mon cœur soit miséricordieux, afin que je ressente toutes les souffrances de mon prochain. Je ne refuserai mon cœur à personne. Je fréquenterai sincèrement même ceux qui, je le sais, vont abuser de ma bonté, et moi, je m’enfermerai dans le Cœur très Miséricordieux de Jésus. Je tairai mes propres souffrances. Que ta Miséricorde repose en moi, O mon Seigneur.
C’est Toi qui m’ordonnes de m’exercer aux trois degrés de la miséricorde ; le premier : l’acte miséricordieux, quel qu’il soit ; le second : la parole miséricordieuse ; si je ne puis aider par l’action, j’aiderai par la parole ; le troisième : c’est la prière. Si je ne peux témoigner la miséricorde ni par l’action, ni par la parole, je le pourrai toujours par la prière. J’envoie ma prière même là où je ne puis aller physiquement.
O mon Jésus, transforme-moi en Toi car tu peux tout. (PJ 163)