13 Novembre 2021
Saint Brice
évêque de Tours (✝ v. 444)
Saint Brice et saint Martin On dit qu'il fut recueilli et protégé par saint Martin, mais
que Brice quitta le monastère "pour vivre avec de beaux chevaux dans ses écuries et de jolies esclaves dans sa maison." A la mort de saint Martin, il changea sa manière d'agir. Il lui succéda sur le siège épiscopal de Tours, donnant toute sa vie à l'Église durant quarante ans. Calomnié, accusé d'avoir rendu mère une de ses religieuses, il dut même aller se défendre devant le pape. Mais ses ouailles reconnurent l'innocence de sa vertu et le firent revenir pour qu'il soit à nouveau leur évêque. Ils le canonisèrent dès sa mort.
Liste des évêques de Tours: Saint Brice 400-447.
1 - SAINT GATIEN -> 251-304
2 - SAINT LIDOIRE -> 341-371
3 - SAINT MARTIN -> 371-397
4 - SAINT BRICE -> 400-447
5 - SAINT EUSTOCHE -> 447-464
6 - SAINT PERPET -> 464-494
7 - SAINT VOLUSIEN -> 494-498
8 - VERUS -> 498-
9 - LICINIUS -> 507-519
10 - THÉODORE et PROCULE -> 519-
11 - DINIFIUS -> 521-
12 - OMMATIUS -> 522-526
13 - LÉON -> 526-527
14 - FRANCILLON -> 527-529
15 - INJURIOSUS -> 530-546
16 - SAINT BAUD -> 546-552
17 - GONTRAN 1 -> 552-554
18 - SAINT EUPHRONE -> 554-573
19 - SAINT GRÉGOIRE -> 573-595
20 - PÉLAGE 1 -> 595-602
Moine puis prêtre, il est finalement choisi par Saint Martin, dont il se moque ouvertement, pour le remplacer à sa mort. Brice, à l'inverse de Saint Martin, dont il méprisait la pauvreté voulue, préférait s'entourer de jolies servantes et esclaves, ainsi que de beaux chevaux.
L'entourage de Saint Martin voit d'un mauvais œil ce futur évêque fastueux et beau parleur et lui déconseille vivement ce choix. En vain. Saint Martin répondra : « Si le Christ a supporté Judas, je puis bien supporter Brice. »
Saint Martin meurt en 397, Brice lui succède.
Dans son ouvrage Libellus, l'ecclésiaste et biographe de Saint Martin, Grégoire de Tours, met ainsi en évidence la primo-succession de Brice à la mort du Saint martinien, en :
« [...] post excessum beati Martini [...] Brictius ad episcopatum succedit [...] quartus Brictius ordinatur episcopus. »
— Grégoire de Tours, Libellus, , II, 1 p. 37 et X, 31, 4 p. 528.
Au début du ve siècle, le successeur du Saint patron martinien, en dépit d'une volonté clairement affichée d'éclipser ce dernier, n'en fait pas moins édifier une basilique (la Basilique Saint-Martin de Tours en lieu et place du tombeau du Saint Patron martinien. Postérieurement, l'ordre de bâtir la construction religieuse permet à Brice de Tours « d'être associé au culte de Saint Martin »3.
Vers 430, après 33 ans d'épiscopat, Brice, devenu un vieillard, scandalise ses ouailles lorsqu'il est accusé d'avoir mis enceinte une de ses servantes. Expulsé manu militari hors de Tours, il va plaider son innocence à Rome, qu’il obtient par ordalie. Un successeur est désigné. Dans les années qui suivent, Justinianus, puis Armentius lui succèdent à la tête de l'évêché tourangeau1.
Au bout de sept années, Brice revient à Tours et pendant sa halte, la nuit, à quelques lieues de la ville, son successeur meurt. Brice redevient évêque de Tours jusqu’à sa mort en 444.
Il est canonisé et enterré auprès de son bienfaiteur. Mais en 580, Grégoire de Tours fait transférer ses reliques à Clermont-Ferrand, en Auvergne. Son culte se répand jusqu'en Lorraine et Barrois où l'église de Saulny lui est consacrée en 649.
Il est le patron des juges, fêté le 13 novembre.
En 1002, en cette date, eut lieu en Angleterre un massacre de la communauté danoise qui désormais fut nommé Massacre de la Saint-Brice.
Saint Brice, mort en 444, fut le successeur de saint Martin à l'évêché de Tours... "Les saints guérisseurs de Picardie" (paroisse du Val de l'Escaut)
Saint Nicolas (Niccolò) I, le Grand
Pape (105e) de 858 à 867
Nicolas, fils d’un très important fonctionnaire de la ville, naît à Rome au début du IX siècle. Nanti d'une solide culture, pieux, intelligent, vertueux et travailleur, entra dans les ordres et fit toute sa carrière dans la Curie, au patriarcharum du Latran.
Sous-diacre de Serge II (844-847), diacre attaché à Léon IV (847-855), il fut un si proche conseiller de Benoît III (855-858) qu’il assura le gouvernement de l'Église lorsque l’infortuné pontife, à peine élu et non encore couronné, fut arrêté par les missi de l’empereur Louis II qui lui préférait Anastase (21 septembre 855). Le clergé romain, barricadé dans la basilique des Quatre-Saints-Couronnés, résista et les missi s’inclinèrent. Benoît III ne tint le Saint-Siège que deux ans et demi et mourut le 10 mars 858
Avec l’approbation de l’Empereur, présent à Rome, Nicolas, après à peine quinze jours de vacance du Siège, fut élu, quasi à l'unanimité, à la succession de Benoît III ; présenté par l'empereur Louis II, acclamé par le peuple, soutenu par le clergé vertueux, le pape Nicolas I fut sacré à Saint-Pierre de Rome le 24 avril 858.
Après Grégoire le Grand (590-604) et avant Grégoire VII (1073-1085), Nicolas I fut le premier grand pape médiéval, alliant la piété, l'autorité, l'activité, la charité et l'intelligence. Ayant su s'entourer de personnages efficaces et cultivés, il s'appuya fermement sur tout ce que l'Église connaissait de textes législatifs et administratifs. Il sut aussi s’attacher les ennemis de ses prédécesseurs et choisit des conseillers dans l’entourage de Louis II, au point qu’Anastase le Bibliothécaire, que Benoît III avait fait abbé de Sainte-Marie-du-Transtevere, devint un des plus brillants rédacteurs de la chancellerie pontificale et le biographe de Nicolas I. Profitant du mouvement de l'époque, il se mit au-dessus des empereurs en leur refusant d'intervenir dans les affaires de l'Église et se posa comme dernier recours pour toutes les affaires.
Nicolas le Grand affirmait sa primauté pontificale sur toutes les églises d’Occident dont il était le patriarche : il intervint pour défendre ou pour soumettre les archevêques métropolitains en Bretagne, en Touraine, en Champagne, à Ravenne, à Vienne ... Gêné par l'insubordination de quelques grands évêques, en particulier par Hincmar de Reims, alors le plus puissant évêque d'Occident, et par le patriarche Jean de Ravenne, le Pape les fait plier.
Le peuple romain l’aima en raison de ses grandes charités, au point de professer qu’il n’y eut dans toute la ville un seul pauvre qui ne vécût des bienfaits du saint pontife. Il venait juste de monter sur le trône de Pierre, lorsque, le 30 octobre 860, le Tibre déborda, le Pape organisa les secours aux sinistrés qu’il accueillit dans l’hospice de Sainte-Marie. Durant tout son pontificat, il fut attentif aux aveugles et aux infirmes. Il entreprit efficacement la défense de la ville contre les Sarrasins et, à cet effet, construisit la place forte d’Ostie où il entretint une garnison considérable. Il condamnait toute guerre qui ne fût pas proprement défensive et proscrivit comme un crime la torture des voleurs et des brigands.
En Orient, où Nicolas I entendait aussi s’imposer, son règne entier fut empoisonné par le patriarche Photius de Constantinople. Photius avait réuni un synode pour déposer Ignace (859). Le synode réuni le 6 avril 861, avec l’accord des légats, déposa Ignace et reconnut Photius ; Nicolas I désavouant ses légats fit savoir à l’Empereur et au prétendu patriarche, en rappelant la primauté romaine, qu’il considérait toujours Ignace comme patriarche de Constantinople. Ignace envoya au Pape un Libellus (fin 862) et le synode romain d’avril 863 déclara l’irrégularité de l’élection et de l’ordination de Photius qu’il priva de toute dignité ecclésiastique. Il s'ensuivit d’interminables négociations, ourlées de correspondances violentes, tandis que Rome était opposée à Constantinople à propos de la juridiction sur la Bulgarie dont le roi Boris venait de recevoir le baptême (864). Le Pape ne voulut céder sur rien mais proposa de faire entendre Ignace et Photius devant un synode romain (28 septembre 865). Cependant, à propos de la Bulgarie, le pseudo-patriarche Photius ameutait par une encyclique les églises d'Orient contre l'Église d'Occident et ses pratiques. Au mois d’août 867, il réunit à Constantinople un concile prétendument œcuménique qui, en septembre, excommunia et déposa Nicolas I, lequel ne le sut jamais, puisqu’il mourut le 13 novembre 867, non sans avoir rallié contre Photius les théologiens latins. L'Empereur Michel avait été assassiné par Basile (24 septembre 867) qui força Photius à la démission, rappela Ignace (23 novembre 867) et renoua avec Rome alors sous le pontificat d’Adrien II.
Nicolas I, malade depuis plusieurs années, mourut à Rome, après neuf ans et sept mois de pontificat, le 13 novembre 867 et fut enterré à Saint-Pierre du Vatican.
La ferveur populaire le plaça au nombre des saints mais il faut attendre la fin du Moyen-Age pour que l'Église le fasse officiellement en l'associant à la fête de Saint Nicolas (6 décembre).
Il fut fêté à partir de 1850 au 5 novembre et, à partir de 1883, au 13 novembre
Sainte Agostina (Livia) Pietrantoni
Vierge, de la Congrégation des Sœurs de la Charité
Agostina (Livia) Pietrantoni naît près de Rieti, en Italie, le 27 mars 1864, dans une famille rurale, seconde enfant de la famille. Elle était pieuse et sa Première Communion fut pour elle une révélation.
Il lui fallait seconder ses parents dans les tâches quotidiennes, et auprès de ses frères et sœurs. Parallèlement, à 7 ans, elle transportait des sacs de cailloux et de sable pour la construction de la route d'Orvinio à Poggio Moiano, et dès l'âge de 12 ans, elle s'embauchait comme saisonnière pour la récolte des olives. Là, elle travaille durement, tenant tête au nom de la justice à ses employeurs, soutenant les compagnes, leur parlant de l'Évangile et de la miséricorde divine.
Elle décida alors de donner toute sa vie au Christ, et d'entrer en religion, malgré les sarcasmes de son entourage qui l'accusaient de manquer de courage pour faire son travail et de choisir une solution de paresse.
À l'âge de 22 ans, elle part pour Rome chez les Sœurs de la Charité fondées par Ste Jeanne-Antide Thouret. Elle y prendra le nom d'Agostina, et sera d'abord chargée de soigner les enfants de l'hôpital du Saint-Esprit. Puis, elle s'occupera des tuberculeux, maladie qu'elle contractera, mais dont elle guérira.
Le climat de l'époque n'était pas favorable à la religion. Les crucifix sont interdits dans l'enceinte de l'hôpital, les sœurs ne sont pas chassées, elles étaient trop populaires, mais il leur est défendu de parler de religion aux patients. Malgré cette ambiance bien peu propice, sœur Agostina parvint à assumer ses tâches avec un grand dévouement et un immense courage soutenu par sa confiance en la Vierge Marie.
Elle dit de ses malades, à l'époque incurables et souvent exaspérés et difficiles à soigner :
« En eux je sers Jésus-Christ... je me sens enflammée de charité pour tous, prête à affronter n'importe quel sacrifice, même à verser mon sang pour la charité ».
Toutefois, certains malades étaient violents, et menaçaient les sœurs qui les soignaient. C'était le cas de Joseph Romanelli, dont le comportement lui avait valu d'être chassé par le directeur. Ce n'est pas sur ce dernier qu'il se vengea, mais sur sœur Agostina qu'il insulta en lui affirmant qu'il allait la tuer.
Romanelli ne plaisante pas, en effet, et sœur Agostina, non plus, ne met pas de limites à sa générosité pour le Seigneur. Elle est prête à payer de sa propre vie le prix de l'amour, sans fuir, sans accuser. Quand Romanelli la surprend et la frappe sans qu'elle puisse échapper, ce 13 novembre 1894, de ses lèvres ne sortent que les invocations à la Vierge et les paroles du pardon.
Le sacrifice suprême du sang sera le sceau définitif de sa vie, qui s'est entièrement écoulée dans l'amour indivis pour Dieu et ses frères.
Sœur Agostina (Livia) Pietrantoni fut élevée aux honneurs des autels, le 12 novembre 1972, par saint Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978), et canonisée, le 18 avril 1999, par saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Parmi les admirables Saints qui ont mérité de servir de patrons à la jeunesse chrétienne, saint Stanislas Kostka occupe une place de choix. Sa vie fut courte, mais mieux remplie que beaucoup de longues carrières, selon la parole de nos saints Livres. Il naquit d'une famille très illustre de Pologne, dont il devint, par sa sainteté, la principale gloire.
Son enfance se distingua par une extraordinaire piété, et sa modestie était si remarquable, qu'une seule parole malséante suffisait pour le faire s'évanouir. Son plaisir était d'être vêtu simplement et de s'entretenir avec les pauvres. Il fit ses études à Vienne, avec son frère, Paul, au collège des Jésuites, mais en qualité d'externe. Sa vertu ne fit que s'accroître, malgré les exemples et les persécutions de son frère. A mille épreuves de chaque instant, il joignait encore des mortifications volontaires et se donnait de fortes disciplines; deux oraisons journalières ne lui suffisant pas, il se levait la nuit, quelque temps qu'il fit, pour élever son âme vers Dieu. Le démon furieux vint l'assaillir dans son lit, où il gisait, malade, et se jeta sur lui sous la forme d'un horrible chien noir; mais l'enfant le chassa honteusement par le signe de la Croix.
Par l'assistance de sainte Barbe, qu'il avait invoquée, il reçut la visite de deux Anges, qui lui apportèrent la Sainte Communion. Quelques jours après, la Sainte Vierge lui apparut tenant l'Enfant Jésus dans Ses bras; Stanislas put caresser le Sauveur et obtint de Lui l'assurance qu'il entrerait dans la Compagnie de Jésus. Après sa guérison, il s'habilla en pèlerin et se dirigea vers Augsbourg, ville fort éloignée de Vienne. En route, il échappa miraculeusement aux poursuites de son frère et reçut la Communion des mains d'un Ange. D'Augsbourg, l'obéissance le conduisit à Rome, à travers deux cent soixante lieues de chemin; mais rien n'épouvantait cette grande âme, qui animait un si faible corps. Saint François de Borgia reçut avec joie un pareil trésor; mais la joie de Stanislas fut plus profonde encore, et il en versa un torrent de larmes. Hélas! Cette fleur allait bientôt être cueillie pour le Ciel; dix mois devaient suffire pour le porter à une rare perfection. Son humilité était si admirable, qu'il se regardait comme un grand pécheur et le dernier de ses frères. L'amour de Dieu consumait son coeur au point qu'il fallait, avec des linges mouillés, en tempérer les ardeurs. Cet ange incomparable de vertu s'éteignit presque sans maladie, assisté par sa Mère céleste, un jour de l'Assomption.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
Autres Fêtes du Jour
Saint Abbon Bénédictin, abbé de Fleury (✝ 1004)
Sainte Agostina Livia Pietrantoni religieuse de la Congrégation des Soeurs de la Charité (✝ 1894)
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